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coup de mal a parler anglais; quant a la population, clle ne pretend meme pas en avoir une idée.
De l’autre coté de la riviére que traverse un pont sus pcndu, les collines que longe la route riveraine sont revétues de bois magnifiques qui cntourent les demeures seigneuriales de Cap :21 l’Aigle. Le village du meme nom rappelle sur une échelle plus modeste Murray Bay on plutot Pointe au Pic. L’endroit est moins a la mode et, par suite, certains le trouvent plus agréable, d’au- tant que la vue, de ces hauteurs, y est encore plus belle. Il est fréquenté presque exclusivement par des Cana- diens, et le drapeau anglais flotte presque sur toutes les Villas et les habitations. On fait, le soir, sur le Saint— Laurent, beaucoup de pique-niques d’ou l’on revient au Clair de lune. Dans ces occasions, on prépare sur le rivage de grands feux de joie, faits des débris de bois flottants que le fleuve y dépose, et lorsque le brasier éclaire de son flamboiement la surface de l’eau et les bois, en méme temps que les canots qui se pressent au bord de la rive, i1 se trouve toujours des amateurs pour chanter tout un repertoire de ballades franco-cana- diennes. Puis l’on revient a la rame ou a la pagaie, sous les étoiles, a l’ombre de la falaise qui surplombe. Voila, avec bien d’autres distractions encore, la vie que l’on mene sur les bords du Saint-Laurent au moment
des vacances. La province de Québec offre des ressources inépui-
sables pour la péche; ses riviéres :1 saumon se louent aussi cher que celles d’Ecosse ou de Norvege; d’immenses étendues de foréts vierges, coupées de cours d’eau et de lacs remplis de truites, dans la région qui s’étend au nord du Saint—Laurent, sont louées par des clubs canadiens ou américains qui y construisent
des pavillons. Il est difficile de se rendre compte de