6 IOURNAL DES SCAVANS,

(x on l'on tenc011trel’Ambre—gris florant , ou dépofe' fur la cote. Tilais quoiquc les Sgavans con— vicnncnt tous que l’Ambre-gtis vicnt originaircmcnt de la Baleine, ilsfe partagent lit-delTus en deux opinions diHéreiites ; les uns pré- tendant que c’cha femence de ce

oilTon , qui fe trouve 51 la racine de l; verge , proche des tefiieules ; les autres fourenant quc ce n’en ell que l’excrément, ou la matiére fe'cale.

La Relation la plus e'xaéte que l’Auteur ait pu rccouvrer jufqu’ici, touchant l’Ambre-gris, (& il n’a c'pargne' pour cela ui foins ni pei- nes) lui a été communiquée par Mr Atlgim , lmbitué £1 Boflon , ' dans la NouvelleAngleterre ,fort expertdans la Péche des Baleines , qtfil pratique depuls dix ou douze ans, & l’uu des premiers qui fe {oient mis 5t pécher les Baleines au Sperma Ceti, vers l'année I720 , auquel tcms il fit la premiere dé— couvcrte de l’Ambrc-gtis. Cet An- glois étant homme tresr fenfé , l’on peut compter certamement fur fon rapport, confirmé d’ailleurs par les te'moignages de plulieurs autres Pécheurs de Balcines. Sa Relation ell congu'é en cestermes.

On trouve l’Ambre-gris dans la {eule efpéce de Baieine, qui fournit lc Spermx Ceti, Sc il con- fille cu plulieurs boules de dilfé- tens volumes, dcpuis environ trois pouccs, jufqu’il douze'de diame- tre , & qui pcfent depuis unc livre 6; demic,jul’qu’£1 uingt-deux livres. Ces boules font placees fans au- cune attache , dansuneefpe’ce de veflie ou de {ac ovale, long de trois ou quatre pieds , 8c large de deux

outrois, ayant prefque la forme de la vellie d’un boeuf, it l’excep- tion quc les dcux extrémitésde ce file {out plus pointu'és, &relTem- blent aux fouflets des Forgerons. Ila un conduit pyramidal, fitué au dcdans de la verge , fuivant fa longueur, & un fecond canal

ui s’ouvre dans l’autre extrémité Sic ce {ac , & qui vient de la région dcs reins. Ce {ac ell couchéjufie- ment fur les tellicules , longs dc pres d’un pied , 5c place longitudi- nalement a la racine de la verge, environ 4. ou ; pieds au defl‘ous du nombril, (Sc 3 cu 4 pieds au delTus dc l’anus. Cette meme vef- lie ell prefque pleine d'une li- queur orange’e—foncée , d’une con— fillance un peu moins épaiffe quc l’huile , & qui a la meme odeur , mais beaucoup plus forte , que les boules d’Ambre—gris, qui nagent: dans cctte liqueur. Le dedans de cette vcllie elf teint de la mémc couleur, aulli-bien que le canal de la verge. Les boules paroifl'ent

un peu dures, tant que la Baleinc -

ell Vivante ; on trouve fouvent ,' en ouvrant ce {ac , de grandes écailles concaves , de meme fubllancc

& de méme confifianee , qui s’en.

font féparées; (S; ces boules elles— mémes paroiii'ent compofe’es de plufieurs tuniques , qui s’enve- loppcnt l’une l’autre, comme les peaux d'un oignon. . Quant au nombre de ces bou- les, M. Azkz‘m n’en a jamais ren- contré plus de quatre dans chaque veffie; & dans un de ces memes facs, qui reufermoit une de ces boules du poids dc 21 livres (la plus groffequ’il air jamais vfié) i1 ne s‘y en trouvoit point d’autrcs.