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premiers vers. — Que mettrez-vous ".3 — N ’im- ~ porte qu01 ; cecl, par exemple :
Nous sommes sur les bords du Saint-Laurent sauvage.
Un bon commencant, fit mon interlocuteur.. Je no me rappelai cette conversation que long- . temps apres 1a,pub1ication des Fleurs b0réales,, quand Lusignan me fit remarquer, dans les Québecquoises de mon rival (un autre sourire ma- lin), une piece qui commencait par ce vers‘ original :
Nous sommes sur les bords du Saguenay sauvage.
Voila ! Un léger démarquage de date avait V sufli : 1e tour était joué. Incapable de faire un vers, c’est connu, j’avais dfi en voler un tout fait a...
11!. Sauva/le. — Oui, je comprends cette hési- tation ; i1 YOUlS i'épugne de nommer l’individu, c’est tout naturel. Mais que dites-vous de l’une des accusations sur laquelle i1 insiste le plus ?
flI. Fréchette:—— Laquelle ?
M. Sauval/c. — Il prétend que Yotre Voice d’uu exilé ne serait qu’une imitation des Clum- ments de Victor Hugo.
M. Fréchette. — 11 a raison, et c’en est une bien pale, je l’admets.
M. Sau'va/le. — Alors ?
1W. Fréchette. — Alors, les imitations ne se-‘ raient pas permises ? Ni les traductions, jc sup- pose ?
M. Sauvalle. —— A moins qu’on ne le dise.
1W. Fréchette. —- Ah ! a moins qu’on ne 1e dise ?... Eh bien, Monsieur, voici 1e poeme pu-~ blié a Chicago en 1869, a l’imprimerie de l’Amé—-