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tromper 1e lecteur, et pour me parer des plumes du paon, volé ces trois vers, qui sont trés ordi- naires aprés tout! Il faut avoir du toupet et surtout ’ame faite exprés, pour s’imaginer faire gober cela au public.
Et encore, en ce qui regarde le vers de Blan- chemain, je suis forcé de m’en rapporter a la parole de ces messieurs, sur laquelle pourtant, ayant p11 mesurer déja la hauteur de leur Véracité, je ne voudrais certainement pas risquer cinq sous...
Quant au plagiat proprement dit. au démar- cage, au vol manifeste, Monsieur, vous avez déja démontré a vos lecteurs 01‘). se trouve le pira- te, l’impuissant, le geai, ou plutét le coucou de la poész'e, comme vous l’avez si pittoresquement surnommé.
11 y a dans toute cette affaire des choses d’un risible achevé. J ’ai raconté, comme fait histori- que, dans un article de journal, la mort du marquis de Belloy, a Chicago, telle que je la tiens de témoins occulaires. Or Eugene Sue ra- conte la fin tragique d’un autre marquis dans des circonstances analogues. Donc j’ai plagié Eugene Sue.
Le pauvre imbécile ne réfléchit pas que, s’il y a plagiat, ce n’est pas chez moi, mais chez le marquis de Belloy, qui aura voulu se suicider comme le marquis d’Eugene Sue. La haine et l’envie aveuglent donc bien profondément !
Non, je ne suis pas un grand écrivain, j’en suis loin, Monsieur, de méme que je suis loin d’étre hors pair dans mon pays, comme vous avez eu 1e bienveillant tort de le dire en commencant votre étude sur le susdit coucou. Personne, du reste, ne saurait étre grand écrivain ici, of]. Pen n’écrit qu’en amateur, et 01‘). l’on n’a a son service