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l’avance — il a pu mettre has son ordure, aprés: un an d’un travail d’enfantement pénible et toute une ribambelle d’aflronts héroiquement empochés. '
Cela étant donné, mes lecteurs vont se (16-- mandcr pourquoi je m’abaisse a parler de ce livre- honteux.
Entendons-nous.
J e n’ai aucunement l’intention de défendre Fréchette contre les critiques qu’on peut faire‘ de ses ouvrages.
Il l’a dit lui-meme dans ses Lettns d l’abbé Baillargé, ses écrits sont la; ils doivent pouvoir' se défendre eux-mémes.
On ne répond pas aux critiques : si elles sont justes, i1 n’y a rien a dire; si elles no le sont pas, lc bon sens public les prend pour ce qu’elles valent.
J'ai encore moins l’cnvie de critiquer les élucubrations de Chapman : bien loin de se criti- quer, ces choses-la ne sc lisent méme point — & moins qu’on ne le. fasse pour se donner un quart d'heure de gaieté. '
Non, si je prends la plume pour aborder 1e sujot, c’cst dans l’intention de signaler un acte d‘efi'ronterie tellement renversant qu’il prend presquc les prOportions d’un attentat, et que sa dénonciation devient un devoir.
Cct acte, c’est celui d’un homme qui, durant vingt ans, a journellement ct sans vergogne, plag‘ié quelqu’un, ct qui, lorsque les années ont passé sur le larcin, et que les dates sont oubliées, accuse publiquement le volé d’étre lc voleur.
Un coquin capable d‘un pareil acte mérite d’avoir son stigmate au front, et je m’engage a le lui buriner sans merci.