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que j’ai écrit en 1862, quand le peintre Falardeau a Visité Quebec pour la premiere fois aprés son depart pour l’Europe. A cette époque, Leconte

de Lisle avait publié des vers, si l’on veut, mais.

i1 était encore relativement inconnu méme en France. Ce n’est qu’en 1875 ou 1876, qu’on a en-

tendu prononcer son nom pour la premiere fois.

au Canada. On me reproche auss1 quatre mots que .j’aurais

volés a Mme de Girardin. Ur, quand ces quatre-

mots de moi furent publiés dans le Journal de Québec, j’étais encore au college, et ceux qui ont fait leurs études dans notre pays savent si les collégiens ont l’habitude de se plonger dans les oeuvres de Mme de Girardin pour y chercher matiére a plagiat.

11 y a aussi un hémistiche de Jose-Maria de Heredia quej’ai volé. Or mon hemistiche, amoi, se trouve dans ma piece L’Espagnc, imprimée dans les bulletins de la Société Royale, i1 y a neuf ans ; et les Trophées de Jose-Maria de Heredia, 16 volume dans lequel on a déniché le vers dési- gné, a été publié seulement l’annéc derniére Voila l’honéteté de MM. Baillargé Ptre et Cie !

Inutile de multiplier les exemples et les ex- plications, n’est-ce pas ? Ces ressemblances, ces coincidences fortuites s’appellent des rencontres.

On peut en decouvrir a satiété chez les plus.

grands écrivains. Nier que ces rencontres soient possibles, c’est nier que deux hommes puissent avoir la méme pensée ; c’est partant se montrer aussi inepte qu’ignare, car pour les évi’rer, i1 faudrait, avant d’écrire une ligne, feuilleter tout ce qui a déja été écrit dans le monde, afin de ne

dire que ce qui n'a pas encore été dit par un au--

tre. Vous connaissez les vers de Musset :

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