5 Il manquait £1 tous ses succés une derniére palme : l’efibrt d’un volume entier de mensonges et d’outrages, écrit par un compatriote, pour le démolir. Il n’a plus rien 21 désirer. Personne autre que Victor Hugo, le plus grand poéte du siécle, n’avait encore obtenu cet honneur, recu cette supreme consecration de son génie. Victor Hugo a eu Edmond Biré ; Fréchette a Chapman. Oui, cet inconnu, cet impuissant, ce raté, ce fruit sec, Vient de publier tout un volume, non pour critiquer Fréchette — i1 n’y a pas un mot de critique réelle dans l’ouvrage — mais pour l’injurier, le salir, 1e calomnier, le déprécier quand. méme. , Ce qui m’étonne, ce n’est pas que le volume ait été écrit : 1e talent et le caractére de Fréchette méritaient bien ce rare hommage ; mais c’est qu’il se soit trouvé un bipéde assez serin pour ne pas s’apercevoir qu’il mettait 12‘), 1e dernier sceau (sans'calembour) a la gloire (1e celui qu’iljalou- sait au point (It: s‘oCcuper de luihjour et nuit, durant un an. Non, je vois 12‘). un cas de réelle alienation mentale; et rien ne pouvait mieux justifier 1e distique dont un de ses compagnons de college await un jour gratifié la piétre. rimeur : Pégase, constipé, s’efforcait mi matin 2 Le poétreau Chapman fut son premier crottm. Ccpendant, si invraisemblable que soit 1a bétise de ce livre, elle s’explique. Le titre seul du volume —— Le Laure’at — ré véle l‘intention et le sentiment qui l’ont dicté.