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et deux de mes camarades venaient copier ces chapitres, 51 la maison, les jours de sortie...» Et comme il se cache une vanité d’auteur dans l’éme de tout homme qui a fait imprimer de sa prose, ffit-il aussi absolument sincere que M. Adrien Sixte, ce culte d’un groupe d’écoliers, naivement exprimé par l’un d’eux, avait flatte’ particuliérement le philosophe. Robert Greslou avait sollicité l’honneur d’une seconde visite, et [21, tout en avouant un e'chec 2‘1 l’Ecole normale, il s’était un peu ouvert sur ses projets. M. Sixte, lui, s’e’tait laissé aller, contre toutes ses habi- tudes, it l’interroger sur des détails tout intimes. Il avait appris ainsi que le jeune homme était le fils uniqiie d’un inge’nieur mort sans fortune, et que la mere l’avait élevé 21 force de sacrifices. (( Mais je n’en accepterai plus, » disait Robert, « mon intention est de passer ma licence des cette année, puis je demande une chaire de philosophie aussitét dans un college, et je travailleré un ‘grand ouvrage sur les variations de la personna— lité, clont l’essai que je vous ai soumis forme l’em- bryon... » Les yeux du jeune psychologue s’étaient fiiits plus brillants pour formuler ce programme de vie. Ces deux visites dataient du mois d’aofit 188;,” on e'tait en fe’vrier 1887, et, depuis lors, M. Sixte avait recu cinq ou six lettres de son jeune disciple. La derriiére lui annoncait l’entrée de Robert Creslou comme pre’cepteur dans une