3 CLOVIS HESTEAU DE NUYSEMENT
LES GEMISSEMENS DE LA FRANCE, AU ROY
O Dieux! s’il est permis aux mortels de se plaindre,
Si jusqu’a vous (bons Dieux) leurs criz peuvent attaindre, Escoutez mes clameurs, et 31 vos deitez
Prennent compassion des humains agitez
Par les flots turbulents d’une mer violente,
Prenez ore pitié de moy, triste et dolente,
Triumphante jadis des peuples triumphans,
Mais or donnee en proye a mes propres enfans.
Moy (France), qui n’euz onq’ pour ayeuls en ce monde, Sinon les Dieux, les CieuX, les Airs, la Terre, et l’Onde, Premiere en Loix, en Moeurs, en Peuples, en Citez,
Et la plus fleurissante en Universitez,
Qui, envoyant mes Loix jusqu’aux peuples Barbares, Ay faict trembler les Turcs, les Perses, les Tartares, Chassé l’idolatrie, et planté en son lieu
La Foy, l’Amour, l'honneur, et la crainte de Dieu !
Moy qui ay envoyé du regne de Camille
Assaillir les Romains, qui ay rasé leur ville,
Y laissant seulement les vestiges du feu,
Puis s’estant restablie en force, pen a peu, Brennus, l’un de mes Roys, l’a encore assiegee Et (vainqueur de rechef) a son veuil saccagee; Ainsi, brave de cueur, s’enflammant aux combats, Pour surmonter les Grecz vers eux dressa ses pas, Et, desja, quand le sort luy desroba la vie,
Avoit planté mon nom au milieu de l’Asie l
Mais, comme la discorde est source du meschef, Peu apres 1e Romain mist son pied sur mon chef,