L'EXPRESS, semaine du 14 an 20 mars 1980 - “s (— W x €D€RATIOH CULTUR€LL€ LDAEFS CANADIEHS FRAHCAIS Vers une politique culturelle globale evolution. Ils existent depuis quelques anneesz ils ont l’expérience de plusieurs. programmes (1 ac- tivités et ils sentent le besoin de' 5 accorder le temps nécessaire pour exprimer bien clairement ‘ u’est-ce, dites-vous? Une politique globale, a CF n’esfice pas ce dont parle la FFHQ depuis des années? Que vient faire 1e culturel la-dedans? De toutes facons, ce ne sont que des mots et pas une -.-“‘A--a‘-n Il faudrait une mémoire d’éléphant pour se rappeler la signification de tous les Sigles qui assaillent nos yeux et nos oreilles par les temps qui courent...La difficulté est augmentee quand un organisme ose, en plus, changer d’appellation en cours de route. Si 1e Comité culturel des francophones hors Québec (1e CCFHQ) est devenu la Federation culturelle des Canadiens francais (la FCCF), apres seulement deux ans d’existence, c’est que ses membres voulaient démontrer une attitude positive face a leur situation demographique, en ne s’identifiant plus par rapport a d’autres mais bien par rapport a eux-mémes. S’identifier comme “francophoneshors Qué- que s’afficher en tant que Canadiens francais demontre, tout au moms, une attitude pOSitive qui n’exclut personne. Maintenant, i1 s’agit simplement de ne plus confondre FCCF avec FFHQ, FFCF, FJCF, etc., etc., etc... “C’est a force d’échanger, de se familiariser les uns avec les autres qu’on arrivera a se com- prendre et a développer une vie culturelle satis- faisante dans les communautés francophones du pays‘.’, explique 1e president de la Federation, M. Michel Monnin. Depuis qu’il a accédé a la présidence de cet organisme en juin 1978, il a concentré ses efforts sur le rapprochement des organismes culturels provinciaux, membres de la FCCF. President également du Centre culturel franco-manitobain, il est bien placé pour voir les applications pos- sibles de politiques, de méthologie, de démarches d’une province a une autre. férents groupes culturels du pays, c’est par con- tre au cours de son mandat qu’il a eu l’occasion de se rendre compte des infinies diversités du pays. gg’j‘lntellectuellement, politiquement, on peut com- prendre cette notion'sans 1a ressentir vraiment. J ’ai l’impression d’en avoir découvert pour moi- meme la portée a force de parler et de discuter avec des gens de tous les coins du Canada. Je me sens privilégié d’avoir pu rencontrer des franco- phones vivant aux Territoires du nord-ouest, auss1 bien que dans le nord de l’Ontario ou en sante pour moi aussi bien que pour nos membres d’echanger comme ca. Plus qu’auparavant, maintenant, j’ai de la sympathie pour les diri- geants, fédéraux qui doivent quotidiennement faire face a ces diversités dans le gouvernement du pays. ” ‘_‘Il est certain que meme au niveau d’inter- vention de la FCCF, i1 n’est pas facile de trouver la politique, l’activité ou le programme qui represente un juste milieu. Notre role presente- merit est tres proche de cette réalité. Il faut que nous voyions a bien nous assurer que tous nos membres sment conscients que leur contribution personnelle ou locale a la vie culturelle du pays est importante pour les autres. Que la culture cgionale influence son rayonnement national. Qu’elle est importante pour les gouvernements, bec” .était .en quelque sorte .une negation, alors .. S’il y a des points communs entre les dif- culture vivante, non? Non, pas tout a fait. En fait, lorsque les organismes’culturels des provinces se sont regroupés en federation, 11 y a trois ans, ils savaient l’importance que l’on devait accorder a une force nationale chargée d’élaborer un plan qui leur permettrait de procéder ensem- ble a un épanouissement culturel de leurs commu- nautés. C’est 1a la base de cette “politique culturelle globale”. Présentement, en collaboration avec le direc- teur de la Federation, ces organismes étudient les étapes qui ont marque leur formation, leur profil actuel, et enfin, la facon dont ils envmagent leur avenir, individuellement et collectivement. Le document qui doit étre publié d’ici la fin de 1981 fera- état de ces éléments constituant-lapolitique culturelle globale des francophones-hors Quebec. Selon le directeur de la Federation, M. Noel - Leclerc, cette reflexion et la planification qui s’ensuit arrivent a point nommé. Il ajoute: “La plupart de nos organismes-membres a travers 1e pays en sont rendus a cette étape-la dans leur les Québécois, les anglophones (qui nous en- tourepnt, et surtout pour nous-mémes,_pour notre fierté et notre identité collective de Canadiens francais.” Michel Monnin sait fort bien que cette demar- che est‘ de longue haleine, et i1 ne s’attend pas ace que cette conscientisation soit accomplie entiere- merit durant son mandat. Il est satisfait de savoir qu’il aura contribué a son cheminement. Heureusement, dit-il, i1 n’est pas nécessaire pour nous de defoncerdes portes - elles sont ouvertes pour la Federation; sa crédibilité com- ‘ Nouvelle-Ecosse.‘C’estuneexpérience enrichis-. . ; MICHEL MONNIN, president de la FCCF ce qu’ils font et determiner laoi‘i ils veulent en ar- river. 11 y a énormément de me dans les milieux artistiques/ culturels francophones en ce moment, et il est important de canaliser ces energies.” “11 faut leur donner leur valeur réelle et, pour faire ca, il faut faire savoir d’ofi l’o_n Vient et ouon s’en va. De la, la voix forte et .claire d une politi- que culturelle globale, et la veille diun important essor de notre vie culturelle collective de franco- phones - que nous soyons Franco-colombiens, Franco-ontariens ou Acadiens”. . Les organismes préparent présentementdes documents qui schématisent leurs interventions dans les domaines de la musique, du theatre, des lettres, des arts plastiques, de l’artisanat, de la danse, du cinema, de la culture populaire, de , l’histoireet__du chant Chorale. Ces disciplinesar— _. . tistiques sont concues comme des ressources im- portantes en elles—memes, mais auSSi en termes d’outils de développement communautaire. Il ne s’agit pas de voir la culture comme étant au ser- vice d’autres valeurs, mais de leur fournir un cadre et des moyens de s’épanouir et de dévelop- per leur plein potentiel. Quand on 'pariér‘atous 1e meme langag‘e‘ me organisme porte—parole culturel au plan na- g tional est assurée par son existence meme et la continuité de sa programmation. II importe cependant, que nous continuions a démontrer de facon active a nos membres que nous sommes conscients de leurs besoins et de leurs aspirations particulieres, et que nous pouvons prendre "les ’ moyens d’y répondre. Notre travail est plutot “interne” en ce moment de notre existence. Tous les membres ne sont pas également conscients que leur travail a une portée plus que régionale et 4 qu’il est avantageux pour eux de collaborer au grand tout. Les visites du Directeur de la Fédéra- tion dans chaCune des provinces, pour travailler ,au développement de la politique culturelle glo- bale, sont aussi un rappel important a ce niveau- ” \ la. Si les provinces sont trés différentes les unes des autres, et si leur activité culturelle est'par- venue a des stages tres différents de développe-' ment, i1 n’en demeure pas moins que leurs . organismes ont beaucoup en commun - leur situa- tion de minoritaire, par exemple - et donc beaucoup a échanger. Michel Monnin poursuit: “Quoique les situa- tions du Conseil de'promotiOn et de diffusion de la. ' ' ., culture ndu Nouveau—Brunswick et du Centre CHI-e-.- .. turel franco-rnanitobain *ne soient évidemment . pas pareilles, 1e saisque les échanges que facilite 1a Federation me donnent une idée de ce que je voudrais imiter, de ce que je pourrais accom lir V au CCFM, et me situent par rapport a i()ies developpementsflque je voudrais entreprendre au Manitoba. La meme chose est vraie pour d’autres personnes dans d’autres provinces.” ‘ “Quand chaque organisme provincial aura complete son plan d’action, connaitra ses objec- tifs a long terme et se sera donné les moyens de les atteindre'dans toutes les disciplines artisti- ' ques qui ltinteressent, quand i1 avancera vers cles buts precis’plutot que de se contenter de “faire des aCtIVlteS’.’ nous aurons la la base d’une vie culturelle solide et authentique qui sera la notre propre. Ce sera un grand pas de fait.” ‘ Ces textes sont commandités pgr le Secretariat d'Etat J wz:,f . - ’IN‘J: