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TORONTO-PARIS

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TORONTO, VOL.5 No.7” Semaine du ’22 au 28 février 1980

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ttClara» au T.P.B.

A quelques doigts de la médiocrité

Une scene de «Clara» au T.P.B.

C] Le Theatre du P’tit Bonheur nous montre a nouveau avec sa produc- tion de «Clara», a l’affi- che jusqu’au' premier mars, de l’auteur Marcel- le McGibbon, une des carences navrantes affec- tant sérieusement le the— atre francophone, voire

anglophone, de la Ville- Reine. Il devient urgent d’établir chez le public une confiance solide et maintenue dans les prin- cipales maisons d’art dra- matique; avec en retour un produit scénique dé- cent, intéressant, com- mercial et attachant.

Apres deux heures d’un spectacle , franche- ment inégal au niveau du jeu, dans une salle pres- que vide (seconde soi-

rée), HOUS nous sommes a .

nouveau souvenus que trop souvent les pieces,

(Suite en page 8)

«A Mad World , My Master»

Une atteinte au moeurs des Brrtanmques

PAGE 7

'A Mad World, My Master. Angelo Rizacos et Janet-Laine Green.

Le gouvernement municipal doit jouer un rele majeur dans les af f alres nationales

Le texte suivant présente des extraits d'un discours prononcé par la maire da Toronto, John Sewell, devant le «Royal Canadian Institute» le 2 février 1980 au Convocation Hall de l'Université de Toronto. L'axposé s’intitulait «To- ronto et les politiques na— tionales dans les années 1980» (traduction libre).

Je presume que per- sonne ne trouve étrange d’entendre le maire de Toronto se plaindre du role limité que joue le gouvernement de la mu- nicipalité dans les' affai- res nationales.

La complainte, j’en suis sfir, est vue a pen pres comme la sempiter- nelle demande de plus de pouvoirs pour' nous et moms pour eux.

C’est tout de méme une étrange situation. Nous voila, dans la derniere partie du 20eme siecle, vivant dans un pays dont plus de 80% de la popu- lation est urbaine.

Les villes sont une for- ce de premiere importan- ce dans la vie economi- que et sociale du pays, cc, en terme de capital,

dc, culture, d’in‘novation'

ct d’activités so’ciales. Malgré cela, les villes

canadiennes sent des‘».

creatures des autorites provinciales, opérant a des degrés divers sous des législations repressi- ves ou archai‘ques, for- eées financierement de dépendre de sources statiques et régrcssives de

. L’insignifiance d’un endroit comme To- ronto est décrite de plusieurs facons. Aucun ministre federal n’est charge de quoi que ce soit qui ait rapport aux villes. Les chefs des par- tis politiques nationaux ne tentent'pas dc discuter de questions urbaines a- vec les maires: je n’ai ja- mais rencontre ni M. Clark, ni M. Trudeau et je ne crois pas étre tres different des autres mai- res au Canada.

Au palier provincial, il n’y a pas de ministre ou meme de comité législatif responsable des affaires urbaines; au lieu de cela, les problemes urbains sont acheminés a divers ministeres selon leur na- ture.

Bien simplement, les villes n’ont pas de lace formelle dans les a aires provinciales ou nationa- les.

11 y a cinq ans, une conference fédérale-pro- vinciale-municipale avait été organisée. Mon ana- lyse est que les soit~di- sant politiciens «seniors» ont été tres agacés des revendications dcs élus locaux et ont decide

u’une seule rencontre u genre était assez.

(...) Je voudrais cerner deux zones de la politi- quenationale ou, je crois, le role de Toronto sera crucial dans cette decen- nie: l’énergie et la politi- que industrielle.

Au premier abord, les deux sujets (particuliere- ment l’énergie) semblent concerner les niveaux provincial et federal. Un examen attentif fait tou- tefois ressortir un por- trait tres different et pro- duira un scenario qui im- pliquera sérieusement les villes.

Je soutiens que les politiques nationales sur l’énergi’e seront deter- minées -dans les villes et que celles-ci vont generer

le dynami’sme nécessaire

l

-——— Le Maire John Sewell

Le maire de Toronto, John Sewell.

Illustration: Jean Mazare

pour... dicter les politi- ques adoptées a des ni- veaux supérieurs.

Tout ceci semble enor- me, mais il ne s’agirait en fait que l’histoire qui se repete.

En 1903, le gouverne- ment provincial cédait aux pressions populaires et municipales et autori- sait l’établissement de la «Ontario Power Commis- sion». Cette legislation permettait aux municipa- lites de se regrouper et de construire et opérer leurs

propres lignes de trans- mission électrique.

(...) Comme nous l’avons vu dans la lutte pour le pouvoir electri- que public, la clé de la solution aux problemes enérgétiques semble étre dans le contréle des sources et de la distribu- tion de l’énergie.

En ce moment, les reserves de gaz et de pétrole, de meme que leur distribution repo— sent entre des mains pri— vées, ce qui implique un

contréle étranger tres im- portant. Ce controle doit étre transféré au domaine public si nous voulons relever le défi.

Je crois que les pres- sions en faveur de ce

.changement se develop-

peront dans les villes. Cela prendra du temps a- vant que les Conseils mu- nicipaux et les industriels locaux form-ent une coa- lition viable.

(...) La dépendahce du Canada envers le capital

américain en 1970 était 10 fois plus forte que la moyenne des 13 membres

dc l'O.C.D.E. Clairement, nos strategies industrielles

doivent étre drastique- ment modifiées si nous voulons maintenir la santé _économique du pays.

J’ai toutefois de sérieu- ses questions quant a sa- voir si les deux paliers supérieurs de gouverne- ment pcuvent produire les programmes et les po- litiques requises.

Le Canada a am: in- dustrie manufacturiere im ortante et Lint; grand: intlitstrie d’extractitm (les ressaurces.» (jiénerale~ ment, l’aide accordée a un secteur unit a l’autre. Puisque les politiciens veulent a. to us prix éviter les confrontations. il est possible de rédire une paralysie politique. Rien ne sera fait.

Deuxiemement, plu~ sieurs firmes étrangeres voient leurs intéréts diverger des firmer; cana- diennes. Tres pen de po— liticiens posseedent toute~ fois le courage the Walter Gordon et on peut pen» ser que peu de politiques seront adoptées au federal et au provincial qui mécontenteront les compagn-ies étrangeres.

Troisiemement, il y a la question de la creation d’emploi. Celle-t‘i vient surtout ( dans 9‘} it des cas) des entrepriscs de 20 employés et moins qui généralement, ne peuvent pas se permettre ii‘envo- yer chaque mois des representants a Ottawa.

Done, 'je doute de la

capacité des gouvernew

merits «seniors»de nepon- dre avec les politiques appropriées aux (livers problemes. ,émrtomiques en raison ede :pro'blaémee . inhérents au systeme po— litique. '

Les villes d’un autre cote, ont la possibilitié de développer de nouvelles initiatives. Les politi- ciens municipaux ne doi- vent rien aux multinatio— nales et doivent tout aux residents. Elles ne ressentent pas les ten- sions entre les secteurs des ressources et manu- facturier (parce que peu d’industries de ressources se trouvent dans les vil- les). Et elites peuvent dis-~ cuter facilement avec les petits hommes d’affaires,

commercants et indus- triels. (...) Dans toutes ces

remarques, j’en ai oublié une tres importante: rien ne va fonctionner si les villes canadiennes ne sont pas en santé. Des villes en santé résultent de politiques urbaines progressives au niveau du Conseil municipal et de telles politiques ne peu— vent venir seulement du travail de citoyens infor- més ct actifs. I

Une experience de l’O.T.E.O.: television et ordinateur

PlutOt Jules Verne que George Orwell

El Une innovation tech- nologique rcmarquable qui, bientét, boulversera nos loisirs, nos modes de communication et toutes nos habitudes, a été inau- guré ce ler février a To- ronto par le ministére fe- deral des Communica- tions et l’Office de la telecommunication édu- cative de l’Ontario (TVO).

Il s’agit du nouveau systeme Vidéotex cana- dien, appelé «Télidon».

Ce systeme transforme le téléviseur classique en un appareil capable de fournir instantanément et sur commande toutes sortes de renseignements sous formes de textes et de representations gra- phiques.

Grace a Télidon, les abonnés pourront, dans un avenir rapproché,

avoir acces a de gigantes- ques banques d’mforma— tion, recevoir des messa-

‘ges électroniques, suivre

des cours, etc. Les ver- sions ultérieures du Téli- don feront du téléviseur un émetteur autant qu’un récepteur d’information: l’usager pourra s’en ser- vir pour enregistrer des messages, traiter des af— faires, acquitter des fac- tures, vendre des idées,

ou communiquer avec d’autres abonnés. L’mformation est

présentée sous forme de «pages» numerotées. Pour profiter de ce mer- veilleux systeme, il suffit de posséder un adapteur, qui decode le signal Téli— don, et un petit clavier électronique.

Le systeme ne nécessite ni ligne téléphonique ni liaison par cable. Les

renseignements sont tout simplement diffuses en direct sans interruption. TVOntario, le réseau de television educative de l’O.T.E.O., diffuse déja, a titre experimental, 35 pa- ges de documents et de gra hiques Télidon.

’ici le printemps, le ministere des Communi- cations installera 55 ter- minaux aux quatrc coins de la province, essentiel- lement dans les écoles, colléges communautai- res, universités, biblio- theques, et chez quelques particuliers.

Chacun des 55 termi- naux pourra utiliser les pages du fichier diffuse par TVOntario, ou en commander d’autres a l’ordinateur par l’inter» mediaire du réseau télé- phonique.

On transmettra des

données et des illustra- tions relatives aux pro- grammes d’enseignement et a de_nombreux autres domaines: biblio— graphies, descriptions de cours, renseignements sur les carrieres, horaire des emissions de TVOntario, materiel pédagogique et jeux- questionnaires.

Feront également l’ob- jet d’une evaluation les services d’information générale comme les nou- velles, la météo, la rubri- que voyage, les spectacles et d’autres services de renseignements. Paralle- lement a cat essai de Télidon en mode de radiodiffusion, l’O.T.E.O. expérimentera le service en mode in- teractif, c’est-a-dire com- me systeme d’échange et de communication.

Grace a la qualité su— périeure de sa represen- tation graphique et a ses nombreux autres avanta- ges techniques, le syste- me Télidon, mis au point par le ministere des‘ Communications, est considéré comme le plus perfectionne au monde.

D’ici 1982, le gouver- nement consacrera $9 millions a d’autres ex ériences-pilotes ainsi qu au développement et a [exploitation de Télidon par l’industrie canadien- ne.

La lupart de ces essai devraient étre entrepris au cours de l’année.

S’inspirant plutot de Jules Verne que de Geor- ge Orwell, Télidon de- vrait marquer réellement le debut d’une ere nou- velle dans le domaine den télécomminications. I