a .. wireless. somaina du 22 an 23 favrisr 1980

SCIENCE

LITTERATURE

Le probl‘eme des précipitations acides (2)

Les dommages a nos lacs

et foréts sont

ja grands

Guy Arbour

L’acidificaticn de milliers de lacs et de cours d’eau de la Norvege et de la Suede au cours des der~ nieres decennies a pro- vogue le declln de diver- ses especes, notamment de la truite et du saumon. Au Quebec, l’an dernier, on devait “fermer” la plu- part des rivieres a saumon a cause d’un frai anorma- lement faible. Simultane- ment, on 'constatait une “epidemie” chez les trui- tes, qui semblent dispa- raitre de nombreux lacs et cours d’eau. Une va~ rieté, la truite “aurora", est deia eteinte. Pourtant, on a peu de resultats d’é— tudes sur l’acidification de

nos lacs alors qu’on a cal-'

cule, au sud du Quebec, dans les Adirondacs, que la centaine de lacs situes a plus de 600 m d'altitude (altitude comparable a celle des Laurentides) sont vi- des de poissons amuse de l'acidification et que les pertes de tourisme re-i sultant s’eievent a un mil- lion de dollar‘s par annee.

LE BOUCLlEFi CANADIEN, UNE ZONE SENSIBLE

Le processus d’acidifica- tion depend de la capacite des eaux et des sols ‘a neutraliser les acides (pow

lllllllll Malnu- rmi touch!"

2112: “Guano Iowans-on! touch!“

. "glen. forte-on! touch":

IIlll ll.

. l“ u:

if Tram. guvu

Regions touchées de l’est du Canada. Les precipi- tations acides et la sensibilité des sols et des sys- temes hydrauliques a celles-ci sont deux facteurs de nocivité. (Source: Environnement-Canada)

voir tampon). Un sol ou une eau riche en carbo- nates pourront peu a peu neutraliser une pluie aci- de. Or, l'essentiel du ter- ritoire du Quebec, y com- pris les Laurentides, est situé dans une zone de bouclier, c'est-a-dire un noyau de continent cons- titué de roches siliceuses tres resistantes. La zone la plus dangereusement menacee par les pluies acides Se situe de part et d'autre de/la plalne du St- Laurent, des Laurentides

aux Cantons de l‘Est. Me- me dans la vallee du St- Laurent, les sols argileux impermeables pourraient etre affectes.

DES ESPECES DlSPARAlSSENT

L’effet des precipitations acides sur les ecosyste- mes est tres grave. La variation de pH des sys- temes aquatiques, en plus de ~provoquer' la disparition des especes sportives de poissons (truite de lac,

La NASA est- elle

. chauvine ?

(SJ-LS.) Six femmes’par- ticiperont aux premiers vols de la navette spaciale amé- ricaine, qui doivent débuter

cette annéc. Cette premiere],

n’est pas sans causer pa- rait-il des problemes tech- niques a l’Agence américajne de l’aéronautique et de l’es- pace (NASA). Dans un re- cent rapport, cette sérieuse

agence fait état de probl‘e- mes .dans la mise au point de scaphandres (la poitrine

de la femme est plus vo-,

lumineuse), parle des che- veux longs “génant l’exé- cution des taches” et “pou- vant devenir dangereux s‘ils se coincent dans les ins- truments”. et se demande s’il faudra ajouter a l’équi- pement prévu des produits

de beautc et des rasoirs pour jambes! Par ailleurs, on rapporte heureusement que les femmcs-astronautes sont- capables de subir le meme entrainement intensif que les hOmmes, et'de rem- plir les mémes taches qu’eux, sans meme étre in'commo- dées par leur cycle mens- truel.

LE PETIT DEBROUILLARD

Tout est dans la forme

Pourriez-vous faire un trou assez grand dans une page de votre “Tele- Presse" pour y passer tout votre corps sans la dechirer’? Faites-en l’experience avant de poursuivre votre lecture.

Impossible, me direz-vous? Eh bien, non! Voici ce qu'il faut faire: joignez le haut et Ie bas de la page, pliez celle— ci juste au milieu at, tel qu’illustre’. découpez un morceau le long du pli. Ensuite, effeciuez treize coupures dans le papier comme sur l’illustration, etirez-

par le professeur Scientifix

pures, tout en suivant le meme mod‘ele. Cette experience ‘illustre, en partie, une branche des mathematiques ap- pelee topologie, soit l’etude des formes.

travers! Le trou devrait etre suffisam- ment grand pour laisser passer la plu- part des gens mais si vous désirez en faire un encore plus grand, prenez une autre feuille de papier et faites un plus grand nombre (toujours impair) de cou-

Ie avec soin et vousypourrez passer a /

(Prepare par I’Ontario Science Center. Traduc- tion: Service Hebdoscience).

/

truite mouchetee, dore), peut augmenter la con- centration d'ions metalli- ques toxiques. Les con- centrations elevees de

mercure notées dans le'

nordouest quebecois pour- raient provenir, selon Ray- mond Brouzes, biologiste de la Domtar, a Senneville, des roches attaquées par les acides en solution dans les lacs pauvres en car- bonates de cette region. On observe aussi, dans les lacs atteints, une ra- refaction de certaines es- peces d’algues vertes et d'invertebres, et une di- minution de la circulation des elements nutritifs.

.’L’lNDUSTRlE DES PATES

ET PAPlERS TOUCHEE

L’acidification bouleverse aussi les systemes ter- restres. On a note quela

' croissance forestiere a

sensiblement baisse dans Ie sud de la Scandinavie et dans le Nord-Est des Etats-Unis. Le sol du nord- ouest quebecois, 'a cause de sa pauvreté en calcium indispensable a la crois- sance des plantes, est particulierement sensible aux effets decalcifiants des pluies acides. A la Baie James, des épinettes de quatre centimetres de dia- metre prennent deja jus- qu’a 75 ans pour croitre. Les pluies acides mena- cent donc la principale industrie du Quebec, celle des pates et papiers. A la limite, un sol sans ve- getation s’erode et devient sterile, eliminant, du meme coup, toute la faune pos- sible.

Les precipitations acides peuvent en outre endom- mager le feuillage, per- turber les reactions aux pathog‘enes, nuire a la ger- mination des coniferes et des feuillus et lessiver les

elements nutritifs du sol.

Elles peuvent s’attaquer aux re'coltes en affectant directement les feuilles et les tiges comestibles (phe- nomene observe chez les feves, les patates. les ra- dis, les pommes etles to- mates) ou en agissant in- directement sur le sol. Certains effets ne'gatifs ont pu etre contrés par I’apport de souffre et’d’a- zote provenant de ces pre cipitations mais un sol moyennement fertile traite chaque année avec un en- grais azotéacide perd progressivement sa pro- ductivité et atteint ‘a la longue un degre’ d'acidite et d’apprauvrissement en calcium qui rendra tout rem'ede couteux.

Les effets de I'acidifica- tion des sols sont cumu- latifs et imperceptibles. Mais s’il fallait attendre de constater une perte de 15 a 20% de productivite foresti'ere, nous aurions alors atteint un stade irre- versible. Pour ce qui est des lacs, il nous reste a savoir lesquels ont atteint ce stade.

L’Eglise et le Théatre De l’aflaire Tartufie aux “Fées ont soil”!

par Adrien Gruslin

Rarement, de mémoire d’homme au Quebec, at- on vu deux freres ennemls a ce point inséparables. De I’Affaire Tartuffe (oppo- sant Monseigneur de Saint-Vallier au gouver- neur Frontenac, en 1694) a celle des Fess ont soil, on assiste a un long at dou- loureux conflit.

Si la 'présente relation lalsse voir une continuité dépareillée, la réalité de- meure- toutefois plus

nuances. L’Eglise est pas- I

see d’un rigorisme étroit a une indulgence surprenan- te, avec de réguliers sur- sauts de conservatisme. C'est du moins la conclu- sion a laquelle en arrivent Jean Laflamme et Rémi

. Tourangeau dans leur ex-

cellent ouvrage traitant des relations entre L’Egll- so et la Thsmrs au Quebec, récemment paru chez Fldes.

Paradoxe des parado-

xes,-I'Eglise, lnltlatrice du théétre en Occident (au Quebec, songeons au thea- tre des colleges, a des noms comme ceux du pere Gustave Lamarche. Emile Legault, etc), aura eu pour politique de le condamner régulierement. Si le mystere religieux et la tragédie sont valorisés et meublent la vie artistié que de nos colleges et des élites locales, la comédie s’attlre d’emplée les fou- dres de la gente cléricale.

Michéle Lalonde

Un florilége de proses et de poémes

par Michel Beaulieu

ll aura fallu attendre des

années pour voir enfin réu- nis les textes de Michele Lalonde qu’on pouvait en- tendre leur auteur dire lors des soirées de poésle aux- quelles elle participait. La parution récente de Deten- se et illustration de la lan- gue quebecolse (a Paris, aux éditions Seghers/Laf- font, dans la collection “Change”) comble une la- cune certalne en offrant aux lecteurs un florilege de textes, aussi bien proses que poemes. Depuis une dizaine d’an- nées, depuis son célébre

par Gilles Archambault

J’ai toujours été fasciné par les destins hors du commun. J'aime ceux qui bifurquent, qui étonnent. John Pitt est de ces gens. Son destin, qui aurait d0 étre celui d’un directeur de compagnie ou d’un ministre, lul a plutét fait tater de mille métiers divers, l’a mené un peu partout sur le globe. Plelns Gaz, publié en traduction francaise chez Heritage Plus, nous dit tout cela. lvan Steenhout, en don- nant forme aux confiden- ces de John Pitt, a rédigé un ouvrage haut e'n couleurs sans valeur lltté- raire propre mais qui se dévore littéralement. On peut lire tout cela, un soir d’hiver, les pieds bien au chaud.

Au nord du solell de Tex Lecor que nous proposent les éditions Heritage est un récit simple, écrit sans soucl exagéré d’épate, sans brio non plus. L’his- atoire que raconte le pein- tre-chanteur-auteur res- semble peut-étre un peu trop a ces themes interes- sants que nous suggere la vie mais qui demandent déétre approfondis et digé- r s.

0 Race de Monde de Victor- Lévy Beaulieu a inspire a son auteur un téléroman que l’on peut voir a Radio- Canada. Aussi la réédition qu’il en fait a sa propre maison, c'est-a-dire VLB, est-elle tout a fait in- diquée. On' mesure a la

I Speak White,

I’Oeuvre de Michele Lalonde s’articule dans le temps historique qu’elle traverse. Apparem- ment beaucoup plus orale qutécrite, la lecture, par contrasts avec l’audition, indique qu’il n’en est rien. Et si certains textes per- dent de leur mordant,

_ d’autres y gagnent au con-

traire. Mais dans la plupart des cas. ll s’agit d’abord et avant tout de textes inter- venants.

Le texte qui donne son titre a l'ensemble, d’abord: une vision humoristique

lecture de ce roman l’im- mense progres de son auteur et de sa maniére.

Tout est la, personnages'

(envoutants, climats jamais rates; ce qui nous retient d‘ahdérer totalement, ce sont les ex- centricités proches du style carabin, les calem- bours faciles, etc. Mais ce roman nous mene a une oeuvre. Cela est impor- tant.

de la fameuse question de la langue québécoise que

.certalns ont voulue diffe-

rente a ce point de la lan- gue francaise qu’ils l’ont percue comme une langue a part, ce qui est partiel- lement le cas si on ne se base que sur un certain vo-

cabulaire et certaines constructions syn- taxiques, mais effective- ment pas au point d’établlr entre les deux “parlers” de réelle brlsure.

Les poemes, ensuite: on

retrouvera, a cote de '

Speak White, plusieurs textes qui n'ont 'malheu. reusement pasconnu’ la

mémesid’lffus’tiofl. . Briaéufrri '

de ces textes s’artlcule dans l'evénement et dans sa quotidienneté. Dans le temps deson action sur at par I'écriture, Michele La- londe a prls le relais des écrlvains revendicateurs de la revue “Partl prls”,

disparue en 1968, at no- '

tamment du Paul Cham- berland de L’Afllcheur hurle et de L’lnavouable. Peu de poetes ont icl une conscience (aussi nette des réseaux de forces dans lesquels lie 36 débat- tent.

Flnalement, les proses: l’auteur y reprend, entres autres, certains des ar- ticles qu’elle avait d’abord écrits pour la revue “Main- tenant”, en particu- lier Destination 80, to- pographic linguisthue de notre misere. Sans ou- blier ces courts textes qui portent sur l’état de la langue ou, comme Ie dit si bien Michele Lalonde, sur I’état de la parlure en 1972, 74 et 76.

Un livre essentlel, donc, qui appartlent désormais a notre conscience natio- nale.

EQUEES A POUR AKHSTE5

Destinees aux artistes ayant plusieurs années de carriere fructueuse et encore actifs dans

leur profession.

Ces bourses couvrent, 'a concurrence de $19 000. les frais de subsistance et d’exécution liés a un programme d’une durée de quatre a douze mois; un plasticien ayant des frais extra— ordinaires de materiel peut cependant

recevoir jusqu’a $28 000. Une indemnité de déplacement personnel peut s’ajouter

a la bourse “A". Dates limites:

1er avril 1980: cinema, creation littéraire (dramaturgie comprise) et arts plastiques (critique d’art et muséologie exceptées) 15'octobre 1980: architecture, creation littéraire (dramaturgie comprise), bourses de longue durée pour écrivains, multidisciplinarité

et performance, photographie, vide’o et arts

plastiques.

A noter: Les bourSes“A" de musique, de theatre et de danse ont été suspendues pour- un an.

. a partir du 1er avril 1980.

Querelles d'élites lusqu’au premier tiers du 19ieme siecle, les opposi- tions se sont bientot transportées sur le front de l’immoralité du theatre. Les accents d’intolérance se multiplient jusqu'a au- lourd’hui quand, enfour- chant sa rossinante, le Juge Vadeboncoeur clame qu’il taut “sortir la merde

de nos scenes", aussitot

appuyé, bien que sur un ton plus modéré, par Mon- seigneur Gregoire, au nom du respect des croyances, dénoncant “vulgarité, mé- prls et dérision...". Nous sommes en 1978. Certes, il s'aglt la de relents moyenageux. L’Eglise a cessé, l’étude de Laflam- me at Tourangeau est ex- plicite la-dessus, a l’heure du Concile Vatican ll de crier haro sur la theatre, allant meme jusqu’a en- courage le “bon theatre". Mais que cache la formula suspecte "bon theatre"

sinon le toujours possible discours de la morale, des bonnes moeurs, servi tan- tot 'par le pouvolr religieux, tantot le civil, ludiclaire et/ou polltique, quand ll

n'exlste pas collusion en- tretous?

ll apparait evident que l’attltude du clergé, du fait de son emprise sur tous les domaines de la vie col- lective (attitude marquee par une idéologle de con- servation et de repll sur sol) a largement contribué a retarder la nalssance et l’évolution d’une drama- turgie québecolse originale. Au]ourd'hul,le théétre s’est vengé, ll “dénonce ce meme clergé". Et d’alouter: “Face au renoUveau cultu- rel québécols, ll faut plutdt volr la une vengean- ce en faveur de l’Art et de la Beaut‘e dans to theatre. Le théétre tente de venger le beau, tout comme l'Egllse a défendu la mo- rale pour mieux venger l’Art".

L'ouvrage du' tandem Laflamme-Tourangeau lety te un éclalrage eloquent sur les rapports, le plus souvent antagonistes, en- tre l’Egllse et le Théétre. Leur recherche apporte une contribution impor-

tante a l'hlstoire du thea-

tre au Quebec.

Un membre des "JeUnes canadiens pour une civilisation" chrétienne groupement qui a fait couler beaucoup d ’encre dans /’affaire de "Les fées ont soif", piece de Denise Boucher. Gilbert Duc/os signe cette photo prise a I’occasion du Salon du livre de Montreal 79.

WWW POUR ARTISTS

Destinées aux artistes ayant terminé leur formation de base et/ou reconnus comme

professionnels.

Ces bourses couvrent, a concurrence de $10 500, les frais de subsistance et d’exécution

lies a un programme de quatre a douze mois, plus les frais de déplacement personnel

du boursier.

Dates limites:

1er avril 1980: toutes formes d’art, sauf interpretation vocale et instrumentale (musique “classique”), direction d’orchestre et de chorale, mise en scene d'opéra et facture

d’instruments.

15 octobre 1980: toutesvformes d’art, sauf musique; cependant les facteurs d'instruments et les chefs d'orchestre et de chorale peuvent

presenter une demande.

1er décembre 1980: interpretation vocale et instrumentale (musique “classique”) et mise en

scene d'opéra.

Les artistes perent solliciter en tout temps: des bourses de courte durée

des bourses de frais des bourses de voyage

Pour obtenir la brochure Aide aux artistes, s‘adresser au Service des bourses pour artistes, Conseil des Arts du Canada, GP. 1047,

Ottawa, Ontario K1P 5V8