6 — L’EXPRESS Semaine du 18 au 24 mai 1982 } LE MOT DE MIREILLE Une bonne action grace au ‘ Plan de parrainage Ma filleule d’Ha'l'ti par Mireille Desjarlais-Heynneman J ’ai une filleule que je n’ai jamais Vue qu’en photo et qui vit dans une ’1‘le des An- tilles que je n’ai jamais visitée. Elle a dix ans, s ’appelle Dimelle, et demeure a cite Jean-Claude, le quartier le plus pauvre de _Port-au-Prince, la capitale. Quand j’ai entendu parler d’elle pour la premiere fois, grace au Plan de parrainage du Canada, 1e revenu de sa famille était de $15 par mois! Elle vivait -— elle y vit tou- jours! — avec sa mere et sa petite soeur de six ans dans une seule piece sans eau courante ni électricité. Sa mere ne possedait qu’une table, un lit et quelques ustensiles de cuisine. Les trois ne portaient que de vieux vétements et, bien sfir, étaient sous-alimentées, ne mangeant que du mais, des pois et des pommes de terre. La plus petite était constamment fiévreuse. Mon mari et moi avons commencé a aider cette famille i1 y a trois ans. Oh! pas grand chose, mais apparemment assez pour permettre a ses membres de mieux manger et s’habiller, de s’acheter quelques objets .utilitaires et d’envoyer Dimelle a l’école (les écoles sont payantes a Haiti). Cela a aussi permis a la mere de ma filleule d’investir quelque argent dans un petit commerce qui lui rapporte maintenant $20 par mois. Tout cela grace a Plan, comme je vous le disais. Le ‘processus pour devenir parrain et marraine est trés simple. Vous téléphonez ou écrivez a Plan pour leur faire part de votre intention d’aider un enfant. On vous fait choisir un des pays 011 Plan posséde un programme d’aide. Vous versez 1e montant requis et l’on vOus envoie des renseignements sur la famille de votre filleul(e) et un dossier avec toutes les ins- tructions nécessaires. Vous n’avez plus qu’a attendre la premiere lettre de ‘ ‘votre’ ’ enfant. Pour ma part, j’ai recu en trois ans 18 lettres et deux dessins de ma filleule et une lettre par année de l’assistance sociale haitienne qui s.’occupe de la famille. Sans compter les rapports de Plan sur leurs pro- grammes a Haiti et ailleurs, ce qui renseigne de facon tres directe sur les pays en voie de développement, leurs besoins et les ressources offertes par Plan, que ce soit de l’eau pure pour tout un village, des cours d’apprentissage ou l’ouverture de cliniques médicales. Si j’ai choisi Haiti, c’est que c’est un pays de langue francaise et que, de tous ceux qui sont aidés par Plan, c’est, je crois, le plus pres de Toronto. Car je désire aller un jour visiter ma filleule et sa famille. Ce sera, j’en suis sfire, une rencontre pleine de joie et (1’ emotions de part et d’autre: nous commencons en effet a nous conna’itre a travers nos lettres mutuelles... J’ essaie d’éc ecrire tous les mois et parfois j’envoie une photo de mon mari et de moi ou une carte postale : scene d’hiver, partie de sucres, les Chutes Niagara, la Tour du CN, etc. Un jour, j’ai fait parvenir un con- te en créole a Dimelle et la correspondante de la famille a eu la gentillesse de m’en faire 1a traduction! (Ma filleule parle créole a la maison et francais a l’école). Plan demande $17 ou $18 par mois. On peut aussi payer tous les mois comme je le fais ou bien offrir sa contribution pour l’année entiére : c’est a nous de choisir notre mode de paiement. Naturellement, je recois un recu pour l’impOt. Il n’y a pas que des individus qui peuvent adopter un filleul. Des groupes peuvent aussi devenir collectivement parrains, que ce soit une classe, un ensemble de collégues, etc. Plan m’a donné de grandes satisfac- tions, entre autres celle de savoir que mon don n ’est pas anonyme et celle de pouvoir établir une relation personnelle avec des gens qui, peu a peu, me sont devenus chers et qui, je 1e sais, m ’aiment aussi. J e vous laisse, chers lecteurs et lectrices : je m’en vais ecrire a Dimelle et lui dire que je viens de relire toutes les petites lettres qu’elle m’a envoyées jusqu’a present. Si vous désirez aussi devenir parrains et mar- raines, vous devez ecrire a Plan de par- rainage du Canada, 153 ouest avenue St- Clair, Toronto M4V 1P8, ou téléphoner‘ a 922- 1654. El CHR ONIQ UE D ’UN FLA NE UR Architectures et cathédrales modernes par Pierre Lariviére Les Européens qui vivent a Toronto ont touj ours la nostalgic des vieilles pierres. De la petite église de Tavant, bel et émouvant témoignage de la sculpture et de la fresque romane, a la hautaine et classique colon- nade du Bernin a Saint-Pierre de Rome, en passant par les romantiques chateau-forts de la vallée du Rhin, 1e [vieux continent est certes un incomparable musée aux innom- brables trésors architecturaux. La Touraine recele ainsi neuf cent vingt Chateaux et ‘demeures seigneuriales de la Renaissance, dans un triangle dont le plus grand coté ne dépasse pas quatre-vingt kilometres. La densité des églises toscanes doit étre a peu pres la méme. L’ architecture du Nouveau- Monde, elle, a pen de lettres de noblesse. Il est curieux que les Indiens du Mexique et d’Amérique du Sud aient été les seuls grands architectes autochtones de ce conti- nent a construire des monuments durables. Sans doute 1e nomadisme des peuples chasseurs de l’Amérique du Nord expli- que-t-il l’absence de constructions en pierre pour l’e’poque pré-coloniale. Quant aux maisons de bois de pionniers, elles ne purent résister bien longtemps aux rigueurs du climat et le mode de vie de l’immigrant qui arrivait ne se prétait guére a la créativité artistique de grande envergure. Les choses ont bien change. En moins de vingt ans, une ville comme Toronto, faite d’un agrégat de petits villages, a vu pousser des gratte-ciels gigantesques et de grands monuments modernes. Mais la cité est resté humaine. Elle n’a pas chassé ses habitants du centre, comme l’ont fait trop de villes nord-américaines. Toutes les maisons de l’époque vic- torienne, dont on est en train de gratte'r 1a brique jaune ou rouge, sont des demeures cossues, agréab‘les a voir et a’habiter. On fait bien de garder ce patrimoine, comme on a bien fait de sauver le vieil hotel ' de ville. Le style de ce dernier ressemble a celui du parlement. L’un et l’autre ne sont pas d’une facture bien remarquable mais ils sont les témoins honorables d’une épo- que révolue. Il’ faudrait mettre aussi, sur la carte touristique du vieux Toronto, ces chefs d’oeuvre d’élégance que sont la cour Adelaide et l’ancien palais de justice. La Grange aussi. Le Toronto moderne a eu son premier monument important avec le nouvel Hotel de ville. Ces deux immenses murailles de verre en demi-cercles, grandes ouvertes a la pleine lumiere du sud et tournant leur dos de béton au nord, ne sont peut—étre pas tres fonctionnelles. On y gele en hiver, me dit- on, et on y cuit e11 été —4 ce qui est tout a fait contraire a la loi du confort nord-améri- cain. (Cette loi, on le sait, veut que l’on ait trop chaud en hiver et trop froid en été —— loi verifiable dans tout intérieur cossu et dans tout grand magasin de haut standing). Qu’importe, le nouvel Hotel de ville est beau, d’une belle simplicité et son parvis a des lignes pures. C’est un lieu privilégié de la fléinerie en été et du patinage en musique pendant l’hiver. La deuxiéme grande entreprise monu- mentale de Toronto est sa Tour. Donjon sans chateau ou clocher sans cathédrale? Minaret pour quels fideles? Cette fleche de béton est un arrogant témoin de l’audace architecturale moderne. Sa fonction of- ficielle est de transmettre des messages puisqu ’elle supporte l’antenne d’un réseau national de communications. Mais son role me para’it bien plutot symbolique. En ' construisant la plus haute tour du monde, T oronto' érigeait 1e signe viril de sa puissance. Les quatre étages qui la termi— nent pourraient etre ceux d’ une fusée in- terplanetaire. Qui sait? Peut-etre un jour les Torontois sidérés les verront—ils partir pour des espaces sidéraux! ‘ A cote de la Tour, 1e champignon de la nouvelle salle de concerts semble n’ avoir pas fini de pousser. Lui non plus n e’st pas sans quelque étrange beauté. 11 y a aussi 1e Centre Eaton qui ressemble un peu au Centre Pompidou a Paris. Mais il est plus sobre, moins violemment coloré. II a l’air de quelque navire de grande classe prét '" a lever l’ancre pour une luxueuse croisiére. C’est le Love Boat de Toronto — qui vous emmene au paradis de la société de consommation. Non loin de 1:), en m’écartant un peu‘vers l’est, je retrouvai une vieille cathédrale — “vieille” pour le Nouveau Monde. Et je lui trouvai pietre figure a cété des cathédrales modernes de la cité. Car enfin le Toronto d’aujourd’hui a ses cathédrales, tout au bas de la ville, dans le quartier des affaires. Orgueilleusement dressés au-dessus de tous les autres gratte-ciels, ce sont les so'mp- tueux bétiments des grandes banques. La plus belle est sans conteste — a tout seigneur tout honneur -- 1a Banque Royale du Canada. Son architecture est ad- mirable. A cété, les autres ne sont que de ‘ grandes boites sans originalité. Les autres aussi sont toutes blanches ou toutes noires; de béton, d’acier ou de verre. Elle, elle est de métal doré — reflet, que ‘le soleil augmente, du métal plus précieux dont elle est le temple. Sous l’immense vofite in- térieure, plus haute que la nef de Notre- Dame de Paris, on ne fait qu’admirer la ferveur qui a élevé un aussi beau monu- ment a la gloire du Dieu argent. Méme 51 l on ale regret de la petite église de Tavant. Méme si l’on a la nostalgie d’une foi qui se croyait désintéressée. L’art architectural existe encore. Mais le Grand Architecte 11 ’est plus 1e meme. ' El LITTERATU’ELE La mode du mieux-vivre par Daniel Latouche La mode des manuels du mieux-vivre semble avoir définitivement remplacée celle des manuels de savoir- vivre. Hier, on nous ap- prenait comment se tenir a table et comment nouer sa cravate. Aujourd’hui, on veut nous apprendre a vivre avec le stress, a d‘évelopper notre inconscient et a s’autosuggestionner dans la voie du bonheur. Dans cette sorte de litté- rature, il y a du “bon” et du “moins bon” et du “pas bon du tout”. Les livres, c’est un peu comme les matches de hockey et les badauds. Il faut les prendre' comme ils sont. Ainsi le groupe Actuali- "sation vient-il de publier, par l’entremise des editions du Jour, trois de ces. recueils sur le bonheur. Il s’agit de trois traductions de l’anglais qui servent pro- bablement de manuels de référence a tous ceux qui décident de s’inscrire aux «séances de consultation, aux sessions de formation et aux stages de perfection- nement» que le groupe of- fre. Faut-il préciser que tout cela a un petit c6té mercantile qui finit par agacer. Mais passons... Peut-on vraiment repro- cher a tous ces gens de se pre’occuper de notre bonheur et de leur sécurité financiére? Le pire des trois livres est sans contredit Etre homme du docteur Herb Goldberg (pourquoi faut-il toujours que les psychologues se donnent du «docteur» long comme 1e bras?). Il s’agit d’une tentative d’appren- dre aux males sexistes, pognés et stresses, at devenir des individus libérés en «appréciant ce que la liberation de la femme peut leur apporter» et en «retrouvant leur sexualité dans un pasage de la per- ‘ formance a la joie». Vous voyez 1e genre? C’est rempli de petites anecdotes, em- pruntées au contexte améri- cain, sur ce qu’il faut dire et ne pas faire en présence d’une femme lib’érée. Quelle pitié. Roch Carrier Le grand cirque par Adrien Gruslin Elle jouait avec les mots, mais révait aussi de voltiger sous 1e chapiteau. Qui e'tait- elle vraiment? Poétesse méconnue ou étoile du tra peze? C’ est 1’ éternel . mouvement de balance en- tre le reve et la réalité dans lequel berce Magnolia, au seuil de la mort. Dans le no man’s land qu’est un état comateux, résultat d’un accident de la route, l’héroine délire. Ce point de départ n’est pas sans rappeler celui du; funambule de La célestér bicyclette, la piece précédente ‘de Roch Car- rier; de fait, une jeune femme y extravaguait apres etre tombée sur la téte du haut de son vélo. Un tel - point d’ancrage est sédui— sant, parce qu’il libere des , . contraintes quotidiennes. La femme du Cirque noir parle, se revoit vivante alors qu’elle se croyait morte, perdue entre la vie qui bat et la vie qui s’en va. . Elle ne sait plus. «Quel désordre! Pourtant, tout est tranquille». Elle renait a son corps, a ses sens, pen- dant que tout lui échappe. Sa reverie, circulair‘e, com- me il se doit dans le délire, est particulierement redon- dante. . Le texte de l’auteur de La guerre, yes sir! n’est pas mal écrit, loin de 1a, mais il use et abuse d’images prévi- sibles d’une efficacité relative. L’espace ne me permet pas de multiplier les exemples et je n’en four— nirai qu’un seul bouche pompe la vie de ce gros sein de la nuit». A vous de juger. Dela sorte, a ' Luc Racine Les enfants d’abord! par Michel Beaulieu A l’instar de la matiére, mais au cours d’une période temps incommensurablement plus breve, les cellules qui nous constituent se de’gra- dent.»ll n’est pas surprenant que, dans cette perspective, l’enfant pré-adolescent de douze ou treize ans, male de surcroit, repre’sente aux yeux de Luc Racine, dans le pro- longement des textes récents de Paul Chamberland, 1e comble de la perfection. ll s’agit la d’un point de vue tout aussi défendabl’e que les autres. L’Enfant des mages, avec son substrat mystique, ses in- nombrables renvois aux tex— tes sacrés de diverses civilisa- tions, fait l’apologie de l’in- . nocence; a pres de 40 ans, Racine ne peut plus en- treprendre cette voie pour lui- méme. Mais il ne reste apas moins vrai que l’avenir de l’humanité passe par celui de ses enfants. L’enfant des mages, de Luc Racine, Nouvelle optique, 112 pages, $9.95 ISBN 2-89017-028—4 mon avis, la descente aux enfers de Magnolia multi- plie les accents inégaux et parfois meme les fausses notes. Le Cirque noir, par Roch Carrier, éditions Stanké, 94 pages, $6.95, ISBN 2—7604-0169-3 Le meme Herb Goldberg s’est associé a G.R. Back pour produire L ’agressivité ~ créatrice. Cette fois, on ap- prend a se sensibiliser a son agressivité, a l’orienter, a la confronter et a l’utiliser positivement. Du moins ce livre sert-il a démontrer que la «société gentille» , n’est pas nécessairement 1e meil- leur des mondes. Enseignants efficaces de T. Gordon est le plus in- téressant des trois livres, probablement parce qu’il se concentre sur une seule que de s’éparpiller de tous lescétés. Avec toute cette réforme scolaire et cette insistance sur le béton ou sur la nécessité pour les éleves et les enseignants d’étre bien dans leurs peaux, on a un peu laisé de coté la question de l’efficacité de l’enseigne- ment. Pourtant, elle est essentielle. Le but de l’école est certes d’apprendre des choses, mais on devrait pouvoir le faire le plus rapidement possible afin de pouvoir en jouir. que nous rappelle 1e livre de T. Gordon. A donner en cadeau a un enseignant qui a les «bleus» de fin d’année. Etre homme, par Herb Goldberg, Le Jour éditeur, 339 pages, $12.95 ISBN 2-89044-0059-1 L’agressivite’ créatrice, par George R. Back et Herb Goldberg, Le J our éditeur, 414 pages, $13.95 ISBN 2-89044—057-5 Enseignants efficaces, par Thomas Gordon, Le Jour relation, la relation L’apprentissage en soi éditeur, 502 pages, $13.95 enseignant-éleve, plutot n’est qu’un but. C’est ce ISBN 2-89044-059-1 — ‘ ' HUME URS LITTERA IRES La femme-stylet! par Gilles Archambault .Dire qu’il nous fut possible jadis de lire les pages littéraires de nos journaux sans risquer d’étre blesse’ dans notre virilité méme.’ Le Devoir ne nous permet pas plus ces plaisirs innocents. Chaque samedi est un appel au peuple (avec une redoublé!). Vous croyez que j’exage‘re? Mais rendez— vous a l ’évidence... L ’écriture feminine est omniprésente. Fini le temps ou il suffisait a'e vanter les mérites de Marie-Claire Blais ou d’Anne Hébert pour se retrouver rapidement en tre hommes (de lettres, bien Stir). Mais que veulent—elles au juste? Nous en lever le pain de la bouche et le stylo des mains. Que leur ai-je fait, moi? Pourquoi me persécutent- elles de leurs accusations? J ‘en suis rendu a me sentir coupabje d’enfiler mon slip le matin. Me‘me celui que je préfe‘re, en soie bleue avec des fleurs roses. Pour suivre le ’ mouvement, je n ’achéte plus Penthouse, je ne retiens plus les portes pour les dames, je ne cede pas ma place dans les autobus a mains qu ’il ne s’agisse d ’une détentrice de la carte d’Age d’or, etc. «Ma European Car Service Location de voitures a I’étranger Te’léphone : 366-2413’André Burtaire I Renault 5 : forfait 21 jours $589 Renault 9 : forfait 21 jours $665 Tarifs pour trois mois sur demande I PERNOD J ’ai tache’ de m’aligner, de restreindre mes comportements trop masculins. J ’ai refréne’ la brute en moi — elle ne se plaint pas trop du reste. Mais que puis-jefaire de plus? Devrais-je comme l’autre porter [e patronyme de ma femme ou entrer a l’arme’e? Je ne sais plus, je ne sais plus. D’autant que je me sens de moins en moips l’ame militan te. Elle me semble bien faible, notre culture masculine opprimante. Je rte le‘ve.— rais pas le petit doigt pour la défendre. La ‘ phobie que j’ai toujours ,eue pour les assemble’es de plus de deux personnes fait que j ’accepte difficilement d’étre membre de quelque association que ce soit. Me console la constatation que la prise des affaires journalistiques par les féministes se limite aux pages litte’raires. Je commencerai vraiment a craindre lorsqu’elles se se'ront empare’es des pages éditoriales, sportives, et des petites an- nonces. Alors la‘ peut-étre consentirai-je a ecrire que Laure Conan est une auteure. 5 mesures de 1115 d'oronge l mesure de Pernod Rafraich'issant, Francais & Différent Agents Watleys Limited /’-' "x/ // Alice Parizeau Les lilas fleurissent d Varsovie Nouvelles parutions! DISQU ES ”CHAMPLAIN c’est pour mieux vous servir." Charles-E. Arsenau/t Anne Nita r’ie 111551-22; $19.95 Lucien Bodard Anne Marie . GHAMDLA‘é—i A vous offre des livres, bien sOr pour'tous les ages, mais aussi: CARTES DE SQUHAITS JEUX EDUCATIFS . ENCYCLOPEDIES DICTIONNAIRES, etc. etc. Simenon Mémoires intimes suivis du livre de Marie-Jo suivis’ du livre. “ tic Ma'ricwlc