TORONTO-PARIS 4 VOLS DIRECTS ‘ PAR SEMAINE mardi, vendredi, samedi, dimanche , Reservations : mummy mud/226" 364-0101 VOLVIII No.XXV|| J 5.41s .Axwoi‘th smattend' a la creation de 90,000 emplois au lieu dies 60,000 prévus , Le ministre fédéral de l’Emploi et de l’Immigration,‘ M. Lloyd Axworthy, a révisé a la hausse ses prévisions de création d’emplois dans le cadre du programme" RELAIS (Relance de l’aide a l’emploi), a la . lumiére des premiers résultats obtenus. On s’attend maintenant a ce' que le programme permette 1a création de 85, 000 a 90, 000 emplois plutot que les 60, 000 prévus a l’origine, a annoncé 1e ministre 1e 8 juillet. Le programme RELAIS (NEED en anglais, pour New Employment Expansion and Development) subventionne des projets de création d’emplois qui utilisent les services de chomeurs ayant epulse leurs prestations d’assurance- chomage ou qui recoivent déja du bien- étre social. La valeur des 7,067 projets RELAIS qui ont été approuvés jusqu ’a maintenant s ’éleve a $763. 6 millions. De ce montant, $129. 7 millions provien- nent de la contribution des gouvernements provin- ciaux alors que les promoteurs de projets ont fourni, pour leur part, $299. 7 millions. . Avec des investissements s ’élevant jusqu ’ici a $123.4 millions, 1e secteur privé a pris la tete des groupes de promoteurs en matiere de contributions financieres apportées ,aux projets réalisés dans le cadre du programme. Ces projets du secteur privé ont bénéficié jusqu’a ‘ amaintenant de $52. 6 millions en fonds publics. «Cette augmentation du nombre d’emplois éven- tuellement disponibles résulte de la participation au programme de tous les secteurs de l’économie», a fait valoir 1e ministre. Le theme de la participation revient d’ailleurs dans tous les documents fédéraux en ces temps de “6 _ & 5 pour cent”. «Travaillons ensemble» est le slogan qui accompagne les deux chiffres magiques que l’on retrouve un peu partout dans la littérature fédérale. Pour les entreprises privées, 1e programme permet de rénover des installations, effectuer des recherches scientifiques ou des études de marché, réaliser cer- tains travaux exceptionnels. Les syndicats aussi en profitent, fournissant des services d’appoint a leurs membres en chOmage , construisant des nouveaux bureaux ou donnant des cours de formation profes- sionnelle. Les organisations communautaires sans but lucratif ont également participé sur une grande échelle au programme RELAIS, approuvant par ex- emple des projets visant a construire un centre com- munautaire, a mettre sur pied un programme d’aide aux victimes d’assauts sexuels, ou, comme au Centre francophone de Toronto, 21 recenser les francopho- nes de la Ville-Reine. Ce dernier projet cofitera quelque $645,000 et permettra d’embaucher une soixantaine de person— nes pendant 3O semaines, a partir de septembre. Les recenseurs comptent quadriller tous les quartiers de la région métropolitaine. Le COFTM (Conseil des organismes du Toronto métropolitain) a également présenté un projet de “coordination culturelle” au programme RELAIS. Pendant ce temps, l’ACFO- Toronto (dont les bureaux sont au Centre fran- cophone, a Harbourfront) fait financer par le ministere de l’Emploi et de 11mmigration un projet de “dépistage” des besoins de la communauté. [:1 La meSse COpte , Salnt-Louls-de F .. W’Cuiel: 1., s’enrichil‘ C e St“ Toronto estde plus en plus, pour qui accepte de s’ouvrir, un plaque tournante de la culture. 11 suffit par- fois d’un brin de conversation apres un échange de -sourires pour découvrir l’autre dans son originalité. Il est content de nous dévoiler certains usages qui 1ui sont chers, mais en fait, c’est un service qu’il nous rend, un enrichissement qu’il nous apporte. C’est une experience de ce genre qu’ont faite 1e mois dernier les paroissiens de Saint—Louis-de- France. La communauté c0pte catholique cherchait une église pour qu‘e Monseigneur Abadir, e'véque d’lsma‘ilia (Egypte) en visite privée a Toronto, y célébre une messe. En accédant a ce de'sir, les paroissiens ont eu la joie de connaitre une liturgie orientale assez différente de la notre et l’occasion de se faire des amis. La simplicité et l’affabilité (c’est peu dire) de Mgr Abadir ont déchainé chez ses compatriotes et dans la paroisse un ve’ritabl'e enthousiasme: tout le monde s’y est mis pour assurer 1e succesde cette rencontre. (Suite en page 4) par Maurice Menu Mgr Abadir Pour les méres adolescentes: pauvreté et solitude Lise vit au seuil de la pauvrete. A peine' agée de 17 ans, elle doit s’occuper seule de son fils de 15 mois. Ayant decider de garder l’enfant par Ginette Boucher «pour étre enfin autonome», elle est actuelle- ment confronte’e a la solitude, a la misere et a la dépendance sociale. Lise fait partie du groupe des adolescentes qui ont un pied dans le monde adulte. Déja méres alors que leurs compagnes en sont en— core a leurs premieres experiences amoureuses, elle doivent souvent assumer seules l’éducation de leur enfant Quoique marginal, 1e phénoméne de grossesse chez les 15—19 ans touchait 20% des - adolescentes en 1980 au Canada. La majorite’ de celles qui. accouchent gardent leur bébé. Comment vivent—elles cette situation? «Dif- ficilement si elles n’ont pas 1’appui d’un adulte dans leur entourage» affirme Helene Boucher, du département des sciences de la santé de 1’Université du Quebec :1 Trois- Riv'ieres. , L’ étude de Mme Boucher aupres de 12 meres adolescentes montre en effet que les jeunes meres qui recoivent un soutien affectif et financier de leur ami ou de leurs parents réussissent pleinement a concilier leur vie d’adolescente et de mere. Pour les autres, c’est moins rose. De facon générale, elles se sentent seules, sans ressource et rejetées par la société. Pas étonnant alors, qu’elles fassent dix fois plus de tentatives de suicide que le reste de la population. «Quelques mois apres' l’accouchement, con- state (1’ ailleurs Mme Boucher dans son en- quete, l’adolescente vit souvent une période de depression. Réalisant ce qu ’est la respon- sabilite d’ étre mere, elle ressent 1a perte de son statut d’adolescente libre et sans souci. Elle se sent seule, incertaine, malheureuse et déprimée». Faute d’argent, elle sort peu, ne s’implique pas dans des activités sociales et s’alimente tres mal. Peu d’adolescentes retournent aux études apres 1a naissance de leur enfant, accentuant ainsi leur solitude. Malgré cet isolement, les jeunes meres se sentent vraiment responsables de leur enfant mais elles ont parfois des idées fantaisistes sur . les soins a lui donner. Comme un bateau sans rame, note Mme Boucher, les meres adoles— centes fluctuent souvent entre l’amour et l’in- tolerance, la surprotection et l’indiffe’rence dans leur relation avec leur enfant, ce qui peut nuire au développement du bébé, Les enfants sont en effet davantage predisposes a étre en mauvaise santé, a cause des pauvres soins prenatals, d’une mauvaise alimentation et du manque d’information de la mere. Ces enfants seront plus enclins a im- iter leur mere en se mariant tot et en ayant des enfants précocément. Sans pour autant s’en sortir mieux queleur mere. [:1 ' '1 " Toronto", «PriSonnier politique! » Morgentaler remporte une premiere victoire e docteur Henry Morgentaler et .ses deux collégues Robert Scott et Leslie Smoling, responsables de la clinique d’avortements de la rue Harbord a Toronto, ont été relfiché vendredi dernier contre un cautionne- ment de $3,000 chacun, mais sans mltres conditions. C’est une premiere vic- -toire qu’a remportée 1e docteur Morgentaler. Le juge David Scott a rejete' 1a par Francois Bergeron demande de la Couronne a l’effet que les trois docteurs ne soient libérés qu’a 1a condition de promettre de ne pas pratiquer d’avorte— ment d’ici a la conclusion de leur proces l’automne ’prochain. Il est vrai que la police a déja saisi 1e materiel medical de la clinique mar- di dernier, au cours de la descente on Robert Scott et Leslie Smoling avait été arrétés et incarcérés. Le procureur de la Couronne, Allan Cooper, a néanmoins immédiatement porté la décision du juge Scott en appel. Les débats sur la requéte ‘pour un cautionnement avaient duré toute la journée de jeudi. En ren- dant sa décision 1e lende— main midi, 1e juge-a déclaré que rien n’indique que la liberation des trois docteurs fera augmenter le nombre ' d'es avortements illégaux £1 "'ajou‘tan‘t' aussi ’ que son geste est «la 'me111eure, facon de ne pas jeter de l’huile sur le feu». femmes devant Henry Morgentaler La présidente de la Coalition ontarienne pour les cliniques d’avorte— ments, Mme Judy Rebick, qui agit comme porte— parole ~de 1a clinique Morgentaler depuis son ouVerture 1e mois dernier, a assuré que la clinique restera ouverte pour référer les patientes ailleurs et fournir des; services de c0n— sultation. _ Qualifiant 1e docteur Morgentaler et ses deux associés de «prisonniers politique's», elle avait dirigé 1. mercredi soir une bruyante manifestation de 5,000 Park — qui d’ ailleurs a quelques minutes de la clinique — pendant qu ’a l’aéroport 1n- en’ 5, Se t1‘O11Ve ternationale de Toronto, 1e personnage principal de ce drame arrivait de San Fran— cisco pour se rendre a la police et faire face a ses juges. Le docteur Morgentaler tient a enfreindre publique- ment la loi et étre traduit en ' , justice pour éventuellement établir une jurisprudence favorable a la liberté de choix pour ‘les femmes de recourir a l’avortement pour mettre fin a une grossesse non désirée, et pour forcer lesautorités politiques a p'rendre posi— tion. L’action policiere contre la clinique a d’ailleurs été ,vivement dénoncée par les défenSeurs des libertés civiles comme étant par— faitement inutile, vu 1e caraCtere tout a fait ouvert et public du défi a la loi. Henry Morgentaler opere impunément au Quebec ou le gouverne- ment a abandonné 1a lutte, apres trois proces perdus. A Winnipeg,- ou ils ont ouvert une clinique d’avortements cette année qui a connu 1e .méme sort que celle de Toronto, les docteurs Morgentaler et Scott font aUSSl race a des accusations criminelles. E Avortement et euthanasie: 1a meme absence de respect de la Vle? Peut-on laisser mourrir un nouveau-né , , gravement handicape? Avortement, euthanasie : l’acceptation de l’un méne-t-il logiquement, inévitablement, a l’acceptation de l’autre? C’est en tout cas ce que croit Mme Yvette Rinfret, présidente du Mouvement Pro-Vie Toronto. Celle-ci ne pense évidemment pas grand bien de la nouvelle ‘clinique toron- toise du docteur Morgentaler et elle estime que les gouvernements devraient lutter sans relache contre cette pratiQue pourtant désormais bien établie (le nombre des avortements dépassait pour la premiere fois celui des naissances a Toronto en 1982), notammant en se portant a l’aide de la jeune femme enceinte. 7 Pendant qu’on discute‘ a Toronto du droit a l’avortement, on a discuté récem— ment a Québec du droit a l’euthanasie. Parents et médecins peuvent-ils décider de par Nathalie Br’osseau laisser mourir un nouveau-né gravement handicapé, pour 1ui éviter ses souffrances du‘ moment et une vie future amoindrie considérablement? Les opinions divergent, comme l’a démontré un récent' “proces simulé” organise par le Centre d’éthique médicale de la Faculté de philosophic de l’Université . Laval. . «La selection naturelle, logique mais in- consciente, réglait bien des problemes auparavant», affirme Bernard Keating, éthicien travaillant a l’université. Les forts survivaient et les faibles s’éteignaient. La technologie SOphistiquée de la médecine la remplace et 1’ etre humain peut décider maintenant de laisser mourir les nouveaux-nes malformés ou de tout tenter pour les sauver. Actuellement, 1e droit de “mou-rir dans la dignité” n’existe pas au Canada. «11 faut ren- dre le’gal ce qui est légitime», déclare Harry Grantham, professeur de psychiatric a l’Universite’ Laval, s’appuyant sur des recom- mandations de la CommissiOn de réforme du droit canadien. On ne peut tolérer l’acharne- ment thérapeutique ni les experiences médicales abusives sur les enfants. Selon lui, on peut omettre des ‘ traitements aux nou- veaux-nes tres malformés sans pour autant favoriser l’euthanasie active. Antoine Manganas, professeur de droit, s’éleve pour sa part contre toute modification du code criminel,’ invoquant 1e caractére sacré de la vie, tel que reconnu par la Charte cana- dienne des droits et libertés. Le droit prévoit de plus le devoir tres clair pour les médecins et le personnel hospitalier d’intervenir pour sauver une vie, lorsqu’il est possible de le faire. ll souligne avec force 1e danger d’ouvrir la porte aux decisions ar- bitraires et aux abus. L’opinion «des médecins, qui tentent de determiner la viabilite de l’enfant et la gravité de ses handicaps, constituent la pierre angulaire du débat. Les maladies congénitales entrainent des déficiences variables qu’il faut soupeser globalement: 1a motricité de l’en— fant, son incontinence urinaire ou fécale, son e’tat mental, ses fonctions rénales, etc. 11 est souvent difficile, affirme 1e Dr Gilles Fortin, neurologue-pe’diatre, de prévoir a la naissance 1a complexité des handicaps [futurs, 1e degré d’intelligence qu’aura l’enfant ainsi que ses aptitudes personnelles a assumer sa vie. Les criteres médicaux sont importants pour préciser la qualité future de la vie du nouveau- né mais ne suffisent pas. Des facteurs externes tels 1a capacité ou la volonté des parents d’en prendre soin et, le cas écheant, 1e placement en institution aux frais de l’Etat doivent égale- ment étre considérés. L’ombre des cofits financiers est une réalité de’sagre’able a évo- quer mais bien présente. Parfois, .admet 1e Dr Raymond Cloutier, chirurgien-pédiatre au Centre Hospitalier de l’Université Laval, i1 arrive que les parents et les médecins décident de ne pas intervenir médicalement lorsque 1e nouveau-né est tropJ gravement atteint; c’est ce qu’on appelle du ‘ ‘non-traitement sélectif’ ’. Le nouveau-né n’a pas les capacite’s de decider. Et souvent sOn e’tat de santé a la naissance requiert une intervention rapide. A elle seule la prise de décision souléve un autre débat. Se posent les questions de consente— ment des parents éclairés par les informations des médecins et la participation de travailleurs sociaux et méme des tribunaux.’ P'uisqu’une selection médicale s’opere de toute facon, i1 reste a savoir si la decision se prend dans le meilleur intérét de l’enfant, en tenant compte de sa situation concrete et particuliére. [:1 ‘