,Semaine du 26 juillet au 1er aofit 1983.
TORONTO ET STRATFORD
y
L’EXPRESS — 7
LES JARDINS DE SHAKESPEARE
théfitre
par Rita Lecours
L e poster du Stratford Festival cette année dépeint Shakespeare comme un jardinier qui met en terre une petite plante tout pres d’une forét. Le
theme du jardin ou de la forét se retrouve dans les cinq productions,
shakespeariennes qu’on peut voir a Toronto et Stratford cet été.
A Carabbearz Midsummer
Night’s Dream
Commencons avec celle qui terminera tres bientot, 1e 30 juillet, une production qui devrait durer beaucoup plus longtemps —— A Carribean Midsummer Night’s Dream.
Cette piece marque le dix- ieme anniversaire du Black ‘ Theatre Canada. Félicitons ces gens pour cette longue dure’e d’un groupe théfitral qui n’a méme pas de local bien a lui et pour cette pro- duction shakespearienne pleine de joie, de musique, de danse et qui témoigne d’une connaissance profonde de Shakespeare.
Le metteur en scene, Azra Francis, a combiné sa vive imagination avec sa com- préhension du texte pour nous montrer que Shakespeare ne devrait pas étre sans humour ni plat. Francis, professeur de theatre a l’Université de Windsor,
qui a écrit sa these doctorale
sur les aspects multiculturels de Shakespeare, nous montre les rapports de force entre Oberon, Puck les fees et les mortels.
II a. choisi pour le r616 de Titania une belle femme, Malika Mendez, qui ressem- ble a une princesse des Indes. Puck (Paul anthony — peut- étre la vedette de la toute la production) montre avec son corps qu’il sort vraiment
Errol Ramsay et Paul Anthony
comme une fléche de l’arc d’Oberon (Errol Ramsay). Il nous montre la difference en— tre les “acteurs” quand ils font des plans pour présenter leur piece et ces “acteurs sur la scene pleins cle timidité et de trac.
Les costumes et le ma- quillage sont magnifiques. lls sont l’oeuvre d’Aloma Mendez, Vefa Cudjoe (le producteur de la piece) et Amah Harris. Voici quelques exemples: Hippotla (Carol
policies. .
interpersonnal
Ontario L4W 2K9.
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COSMETICS
"P
des Transports
Réle N° 6502
(classe 3),
groupes B et G.
La
quérante.
a Ottawa, K1A 0N9.
R. A. Smith Division des permis
le 12 juillet 1983
titulaire demande maintenant renouveler Iadite autorisation conformement a la condition susmentionnee.
Commission canadienne Canadian Transports
Commission
'Référence N° 2-S744-4A(167/83)(AOL)
SOUNDAIR CORPORATION —,- REQUETE AFIN DE RENOUVELER LA PERIODE D’ESSAI DU PERMIS
Le permis n° A.T.C. 3340/‘81(NS), autorise Soundair Corporation a exploiter uniservice aérien commercial entre points déterminés afin de desservir aéroports international ‘de Toronto et Elliot Lake (Ontario), ,au moyen d’aéronefs des
les points '
La condition n°2 dudit permis se lit comme suit: «Ce permis est délivré a titre d’essai pendant deux ans, la requérante étant obligé de presenter une demande de- renouvelle- ment au moins six mois avant Ia date d’ex- piration du permis si elle desire continuer a assurer Ie service pr0posé».
de
Tout intéressé peut intervenir pour appuyer Iadite requete, s’y opposer ou en réclamer la modification conformement générales de la<Commission canadienne des transports. Les interventions doivent étre déposées au plus tard le 19 aofit 1983, avec une preuve de leur signification a la partie re-
aux régles
Le Comité fera parvenir, sur demande, plus de détails sur la requéte et les modalités de dépéts des interventions conformement aux regles susmentionnées.
Toute demande doi_t etre postée ou remise au Secretaire du Comite des transports aériens
pour Ie directeur de I’EprOitation Comité des transports aériens.
Canad'é’i
Thames) porte un capuchon, tunique et collants de jambe, tout en peau de leopard. Son mari, Théseus, (Michael Malcolm, qui parle une forme drole de - “patois shakeyspearien”) porte une longue robe de batik, un bracelet “punk” et ma- quillage bleu et blanc de guer— rier. Puck a des oreilles poin— tues, a la M. Spock, 1e som- bre des yeux verts et tres brillants qui monte jusqu’a ses cheveux, une chemise filet et des collants de jambe qui montrent son corps mince et musclé de danseur. Oberon est costume’ en J oyeux Géant Vert (Noir) dans sa robe de feuilles, ses droles bottes plateforme avec des e’tincelles vertes dans ses cheveux et sa barbe.
La distribution est ex- cellente. Incluons a la liste déja citée Shelley Lynne (Helena), William Finlay (Quince) et Bruce Tubbe, (Lysander). Un duel de batons entre Lysander et Demetrius (Marvin Ishmael) choreographié par Ishmael, est trés réaliste et fait monter l’excitatiOn du drame.
Pour finir n’oublions pas la musique, la belle musique des Cara‘ibes: le re gae, le ska et le calypso qui onnent un caractére unique aux ,paroles de Shakespeare et a cette pro- duction. Ne tardez donc pas a demander vos billets de Bass ou a la porte au Joseph Workman Auditorium dans le Centre de Santé Mentale au 1001 rue Queen ouest.
The Dream in High Park
Marilyn aWIIis, l-lMe Ba et Daryl Shutleworth
A Toronto aussi jusqu’au 14 aofit, on peut voir _une autre interpretation du Mid- summer Night’s Dream, celle du Toronto Free Theatre. C’est intéressant monter une piece dont 1e récit se déroule la plupart du temps pendant la nuit . dans une forét, précisément a High Park en soirée (i1 y a des matinées les
mercredis at 14h30 aussi) .a'
20h15 du merc-redi au diman— che a l’est du restaurant Grenadier.
Terry Gunvordahl a con?u une belle scene avec le macramé vert pendu partout qui se resSemble a la mousse ,espagnole qu’on voit au- dessus des Etats-Unis. Ses lumieres sont intéressantes aussi, surtout les blanches qui nous font penser a Noél et aux contes de fées. ‘
Les costumes, inventés par Catherine Vallely, ont l’air d’étre une combinaison d’avant-garde et Athenien classique. Avec le maquillage fou (les marques argentées sur les nez et les joues de Her— mia et Helena, par exemple),
‘K
la peinture dans les cheveux (Lysander a les cheveux
'bleus), les grands ceinturons
argentés et les ombres tres rembourrés, les personnages pnncrpaux ont l’air d’étre des
. gens new wave au centre ville
au lieu d’acteurs shakespeariens dans un parc. Mais pourquoi pas? Leur per- sonnage sont des jeunes gens févolutionnaires qui n’obéis- . sent pas a leurs parents ni a leur g0uvernement. Les vétements des fees, d’Oberon et, de Titania aussi sent in- teressa'nts avec un ,ai-r d’avant-garde. _ ' -
La musique électronique‘ d‘e John Mill-Cockell donne une atmosphere irréelle a la production. Cet homme qui a donné le premier spectacle au monde de musique syn- ‘thétisée en 1968 a la Galerie d’art de l’Ontario, et jouait dans le' groupe Syrinx, mélange la musique e’lizabethienne au contem— porain, ce qui accentue le theme futuriste dans la pro- duction.
Les acteurs, sous Michael
Mawson, 1e metteur en scene, donnent des representations irréguliérement car quelques- uns sont professionnels mais 1a plupart sont des jeunes gens qui manquent d’ex- pe’rience et ne projettent pas assez leur caractere.
11 y a beaucoup d’action dans cette presentation car la gymnaste olympique, Sherry Hawco, et le champion cana- dien du trampoline, Durango Coy, ont participé- a l’entrainement des acteurs.
Le texte a été adapté - malheureusement car 16 sens se perd. *un peu — et des choses étranges peuvent se passer (un chien a en .plus d’attention que les acteurs le premier soir quand il a uriné ju'ste dans la place 01) Bottom venait de dormir) mais voir une production shakespearienne dans un beau parc sans rien payer (c’est gratuit) vaut vraiment la peine ces chaudes nuits de l’été. Apportez vos couver- tures et, si il semble qu’il y aura de la pluie, appelez le T FT au 368-2856 -
You Like It;
Pour étre plus traditionnel bien sfir, vous pouvez aller voir les pieces de Shakespeare a Stratford. Dans cette ville, qui est tres pittoresque, on trouve le Stratford Festival qui, apres 30 ans, est le theatre au repertoire classi- que le plus important en Amérique du Nord. J’aime y aller pour voir deux pieces un jour, passer un soir dans une maison ou hotel, me lever tot pour voir la ville a pied, a bicyclette ou faire une croisiére en bateau, et voir une autre piece avant de
retourner en train, autobus ou auto. La semai’ne derniere, j’y ai vu As You Like It, Richard 11 et Macbeth.
As You Like It commence avec une scene hivernale dans la ville que John Hirsch, le metteur en scene et directeur artistique du Festival, y a transposée pour montrer la pauvreté et cruauté du temps de Shakespeare, ce qui est contrasté avec la vie dans la forét qu’on voit plus tard.
Desmond Heeley a dessiné
,. cette production
des costumes étranges dans car les vétements de l’époque de Shakespeare sont mélés avec ceux des années vingt. Meme l’idiot Touchstone (Lewis Gordon) entre vétu comme un clown d’aujourd’hui sans aucune explication. Jacques (Nicholas Pennell) ressemble a une vieille version de Rod Stewart!
Les comédiens font leur travail. Roberta Maxwell manque d’énergie et on ne trouve pas chez elle 1a beauté qu’on pen'se trouver en
Rosalind. Elizabeth ‘ Leigh— Milne en Audrey 1a bergere, est au contraire pleine de sen— sualité et de vie.
Bresque tous les innuendos sexuels ont été laissés dans cette piece dans laquelle une femme qui avait une relation tres proche avec sa cousine, s’habille en hmme et veut qu’un autre hOmme lui fasse l’amour. Il semble que Hirsch avait peur de's mots suggestifs de Shakespeare devant les spectateurs vieux mais riches qu’il espére voir a Stratford. Dommage.
Richard II x
Brian Bedford
Le jardin. dans cette piece représente tout le pays qui est envahi par les ’mauvaises herbes parce que le roi, Richard II, n’a pas élagué deux plantes qui devenaient trop fortes et sauvages.
Nous retrouvons Elizabeth Leigh-Milne dans le role de la Duchesse de Glouster, la vieille veuve, si blanche et
aigre qu’elle fait peur aux.
spectateurs, la méme qui
composait la bergere dans As
You Like It ' Brian Bedford a tout l’air
du roi dont la faute était~ d’étre poéte au lieu de politi- .
,cien. Sur la scene il est plein de contrastes qui nous font
- remarquer; la complexité; que: 4 joue ce r01: 11. rest orguellleuximregarder ailleurs
et humble; .faible et fort;
pitoyable et' impressionnant; béte et sage; un homme qui sourit dans son chagrin et meurt en souriant. Magnifi- que!
Les costumes, désignés par Michael Annals et John Pen- _noyer, sont fabuleux. Ils sont extrémement élégants, sur— tout ceux de Richard, et tous sont différents, dans les styles et dessins détaillés. Quelques’uns nous souvien- n_ent des courtiers dans Alice au pays des merveilles avec leurs couleurs et' placards.
Le seul probleme de la pro- duction est peut-étre la mise -en scene plutot statique , de
-. Richard Cottrell qui oblige.
._-parfois 1:: ~ spectateur a -
distrai're.
Macbeth
Nicholas Pennell
La production que j’ai la plus aimée est celle de Macbeth. Ici, la forét devient une menace pour Macbeth et marque le commencement de la fin pour lui.
Des McAnuff, le metteur en scene, y a mit beaucoup d’effets spéciaux, surtout dans les scenes avec les trois sorcieres et la banquette ou Macbeth voit le fantome de Banquo. Nous y retrouvons Leigh-Milne comme sorciere, étrange et horrible. \
Susan Benson a beaucoup aide’ la production avec ses costumes. Elle utilise les lambeaux de fourrure, suede et cuir pour les vétements, les cheveux trés longs avec beaucoup de tresses et les grands macramés comme décor pour nous faire com- prendre l’aspect primitif ou barbarien de la vie dans cette époque.
Les éclairages aussi, de Michael J. Whitfield, aident
a produire une atmosphere étrange (associée bien sfir, a la musique surréelle de Harry Somers) et des beaux effets.
Nicholas Pennell compose un Macbeth qui est fort et vicieux mais qui a des moments de doute qui 1e font paraitre un peu plus humain.
Malheureusement, Roberta Maxwell comme Lady Macbeth parle toujours dans le méme ton avec beaucoup d’énonciation et volume mais peu d’excitation. Elle joue d’une facon seche et platte. _ On se demande pourquoi elle a été choisie pour deux roles si importants au lieu d’une des belles actrices pleine d’émotion et d’e’nergie qu’on a vues les années antérieures (comme Sharry Flett par ex- emple). Espérons qu’elle met— tra plus d’attention a ces détails quand elle représentera Elvire dans Tar— tuffe plus tard dans la saison.
pour ses =3