L’EXPRESS -— 3
’RESS
DE TORONTO
135 avenue Broadview, Toronto M4M 2E9 Canada. (416) 465-2107.
Courrier de deuxieme classe — Enregistrement no 5043
ISSN : 0705-1069 lnscrit dans Ie C.A.R.D.
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Fo‘ndateur & President
Jean Mazaré
Directeur & Rédacteur en chet Francois Bergeron
Collaborateurs
Denise Ashby Bernard Lecerf Renée Baligand Rita Lecours , Louis-Paul Béguin Pierre Lemieux Priscilla Carrier Pierre Leon Francois-X. Chamberland John McClelland Martine Claude Dominique Millette Mireille Desjarlais-Heynneman Guy Rouleau Jean-Claude Jaubert Jean-Claude Susini Christine KIein-Lataud Paul-Francois Sylvestre Philippe Lataury Alain Vercoilier
' dées
Ils avaient torts et il avait raison. L’évidence, la banalité, la vérité devaient étre de’fendues. Les truismes sont vrais, retrent cela! Le monde solide existe, ses lois ne changent pas. Les plerres sont dures, l’eau est
humide, les ob jets lourds tombent vers le centre de la terre. Avec le senti- ment de parler a O’Brien, et aussi qu’il écrivait un axiome important, i1
e'crit: La liberte’ est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Si cela est
l’actualité nationale
N ouvelles manifestations contre . le Cruise
Environ 4,000 personnes ont défile' dans les rues de Toronto samedi dernier — laplus imposante manifes- tation au pays ce jour 4a — pour manifester leur op— position au nouveau missile de croisiere américain et a la decision du gouverne- ment federal de permettre ses essais en territoire cana- dien.
Les 4,000 “pacifistes” anti-Cruise ont pris (il- légalement) la rue Yonge, en partance des bureaux du Parti Libéral du Canada, rue King, pour faire halte devant 1e consulat des Etats-Unis, avenue Univer-
.sity, avant de se rendre a la
place de l’Hétel de Ville.
Devant le consulat américain, on a lu une lettre au president Reagan dénoncant sa stratégie de défense et ses politiques in- ternationales; on a brfilé une réplique en carton du missile Cruise; et on a pro- mené une effigie du premier ministre Trudeau chevauchant 1a nouvelle arme américaine.
On a également encercle’, sous l’oeil inquiet de ses collegues, Un policier en moto, scandant des slogans contre ce que l’on décrit comme 1e «harcelement» dont pacifistes et autres contestataires feraient l’ob-
jet a Toronto.
Aucun incident grave ne s’est produit malgre’ la presence, a divers endroit de la marche —- mais prin- cipalement en face du con- sulat américain — d’une quarantaine de partisans du missile Cruise et d’une at— titude de fermeté de l’Ouest vis-a-vis de l’Union Soviéti- que.
Deux groupes —— une “Coalition pour la paix par la force” et un “Comité d’action anti—soviétique” — y dénoncaient les ac- tivités des manifestants anti-Cruise comme «me- nant directement a la capitulation et au goulag».
Concertation 83
permis, tout le reste suit.
— George Orwell 1984 (Penguin, 1949, page 68)
Peut-étre que oui,
peut-étre que non
Quelques paradoxes, contradic- tions, absurdités ou faussetés, , entendus hier, aujourd’hui et sfire— ment encore demain dans les salons bien-pensants de la nation:
«Ilfaut toujours se garder des ex- trémismes. Devant chaque pro— ble‘me, ilfaut trouver le compromis entre les tenants d’une solution et ceux d’une autre. Entre le socialisme et le capitalisme, il faut choisir un syste‘me mixte. Entre "indépendance et 'le féde’ralisme, il
Olt y avoir place pour ‘quelque cliose comme un statut par-
t iculier». . . J ’appellerais cela 1e complexe du Devoir. D’autres, évidemment, ,
parleraient de démagogie et ne seraient peut-étre pas loin non plus de la ve’rité.
Ainsi, entre un systeme economi- que et politique totalitaire, qui n’a apporte’ que des pénuries et qui a étouffé les cultures qui l’ont malen— contreusement adopté (ou, plus souvent, a qui il a été impose) et un autre modele qui, lui, a créé une prospérité jamais vue, un progrés fulgurant et une diversité exponen- tielle, il faudrait «se garder des ex- tremismes» et choisir un systeme mixte, pas trop dictatorial mais pas trOp liberal non plus, viable mais qui ne produise quand meme pas un niveau de‘ vie trop élevé...
«Tout est relatif. On ne peut jamais affirmer catégoriquement qu’une idée est bonne et qu’une autre est mauvaise. 0n ne peut jamais pre’tendre avoir complete- ment raison». ..
Done, celui qui affirme qu’on ne peut pas affirmer (!) avoir raison
admet lui-méme... qu’il a tort! Et que, done, on peut, oui, avoir par- fois raison sur toute la ligne (com— me on peut évidemment se tromper lourdement... mais pas en meme tempsi).
«Ce qui est bon pour~ moi, ou pour tel peuple, n’est pas ne'eessairement bon oour vous, ou pour tel autre peuple». ..
Variante de la proposition précédente. Ce qui est bon potir le peuple chilien (la démocratie) ne serait pas bon pour le- peuple chinois (vous comprenez: ils sont si nombreux et sortent a peine du féodalisme). Ce qui est atroce en Afrique du Sud (1e racisme) serait seulement difficile a accepter en Pologne (le totalitarisme).
Certaines ide’es seraient valables pour vous, mais pas pour moi, si vous étes plombier et que je suis journaliste (1e controle des en- treprises de presse et de l’informa- tion). Parfois, ce serait 1e contraire (lorsque l’intervention gouverne- mentale prend la forme d’un con- trole des tarifs et du travail des plombiers). ..
Comment discuter intelligem- ment, comparer les mérites d’idées et de prOpositions différentes, si l’on vous dit que tout depend de la conjoncture, que les idées n’ont aucune valeur en elle-méme, et qu’il
est meme dangereux de croire avoir,
raison et seulement essayer de le prouver?
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Vers un plan de
développement global ‘ des Franco—Ontariens ‘
Le Bureau des gouver- neurs de l’Association canadienne-francaise de l’Ontario (ACFO), réuni en assemblée at Ottawa le 16 juillet dernier, a ratifié le projet de concertation en vue de l’élaboration d’un plan de déveIOppement global, pour la com- munauté franc0phone on- tarienne.
Les gouverneurs ont démontré un appui sans ambiguité, et ont mandaté le Conseil d’administration de l’ACFO de procéder aux étapes subséquentes.
Il fut également question d’un calendrier provisoire qui comporterait deux pha— se's. La premiere consiste- rait en une consultation in- itiale sous forme de “mini—
tables rondes”, s’étendant jusqu’a la mi-aofit et don-j,
nerait lieu a une ébauche raffine'e des textes. Ces tex- tes seront ensuite présentés a une assemblées annuelle élargie de l’ACFO les 26, 27 et 28 aofit, a Sudbury.
Notons que l’essentiel de cette assemblée portera cette année sur la concerta- tion des efforts de la com- munauté et sur la definition des grandes orientations a se donner pour les trois prochaines années. La deuxiéme phase, viserait une consultation de la base de la communauté, via les Conseils régionaux, les Associations provinciales, les groupes locaux.
Ces consultations préciseront les grandes lignes d’un plan qui devrait étre finalise 1e ler novem- bre et qui servira d’instru- ment essentiel dans l’orien-
tation des prochaines années.
M. André Cloutier a tenu a préciser qu’un tel instru— ment n’aura pas comme ef— fet d’exercer des con- traintes sur les groupes. Il clarifiera les orientations, indiquera un chemin a suivre: il va de soi que les groupes, associations ou autres seront fortement in- vités a s’inspirer de' ces orientations en offrant leurs appuis aux grands ef- forts collectifs. Personne toutefois ne leur forcera la main. «Nous avons con- fiance, de dire M. Cloutier, que la grande majorité des o'rganismes emboiteront le pas et s’inséreront dans un tel plan, car, a l’exercice, tous verront les mérites d’un tel effort». [:1
Exposition des journaux franc0phones de l’Amérique
d“ N 0rd 5 Québec
Le Secretariat perma- nent des peuples fran- c0phones (SPPF) présente dans ses locaux de Québec une exposition portant sur les journaux franc0phones de l’Amérique du Nord (hors Quebec).
L’exposition comporte au-dela de 50 journaux, bulletins et revues publiés en Amérique du Nord a l’extérieur du Quebec, dont, pour la Ville-Reine, L’Express de Toronto. Les communautés franc0pho-
nes, représentées dans cette exposition, sont: Acadie, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, ‘Alberta, Colombie-Britannique, Territoires du Nord-Ouest, Californie, Louisiane, Nouvelle—Angleterre et New York.
Le fait que les milieux franc0phones du continent soient dotés de moyens de communication écrits est le signe le plus évident de la vie d’expression francaise chez eux et de la place que
ces communautés occupent dans le grand ensemble culturel de la f rancophonie. Comme véhicule de la vita- lité économique, sociale, culturelle et politique QUi'." anime les communautés d’expression francaise en Amérique du Nord, les journaux franc0phones sont ainsi le reflet de la vie quotidienne de celles-Ci.
L’exposition, qui a débuté le 10 juin, se termine 1e 30 juillet, rue Saint— Pierre a Québec. D
Ie courrier des Iecteurs
La monarchie: on role utile
Le gouverneur général et Mme Schreyer sont de retour chez nous apres, leur neuvieme visite d’Etat a l’étranger. L’ancien vice-roi, M. Jules Leger, notait que: «ces visites... témoignent de la nature méme de nos in— stitutions parlementaires, et donc d’un élément important de la perSOnnalité cana- dienne.»
La reine, le gouverneur général et les lieutenants— gouverneurs —- tous ceux qui représentent la Monarchie du
Canada —— sont 1e symbole et
le signe vivant de nos libertés. M. Leger déclarait que «sans étre lié aux partis politiques,
mais intimement lié a la chose publique, 1e gouverneur gene'- ral, personne informe’e puis- qu’elle fait carriére de l’étre, peut et doit conseiller, en- courager, et, le cas échéant, mettre en garde... Son ac- tivité dans ce domaine... parait d’autant plus nécessaire que nous sommes a l’heure de l’ordinateur et que les decisions meme les plus importantes, doivent parfois se faire bien rapidement.» Un vice-roi qui est choisi par le premier ministre ne peut pas étre tout a fait au- dessus du gouvernement, a la téte de l’Etat. La Couronne d’érable, elle, représente
également tous les éléments de la population parce que la reine, bilingue depuis sa
‘ jeunesse, est éloignée de tout
esprit de parti et représente plus que la seule majorite’ au moment d’une election.
11 en est qui trouvent les symboles entourant la per- sonne du gouverneur ge’néral assez désuets et meme ir- ritants. Qu’on commence a penser au role plus efficace que la famille royale peut jouer au lieu d’un gouverneur qui est né dans ce pays mais qui doit son poste au premier ministre.
Ronald Welker
Waterloo
M. Le'on Trotiekievich, qui a vécu en Europe de l’Est et qui distribuait des ouvrages sur le totalitarisme Soviéti- que, compare les “pacifis- tes” canadiens et améri- cains d’aujourd’hui aux pacifistes francais et anglais des années trente, dont l’influence n’a pas empéché — et a au con- traire encourage —— Hitler d’envahir l’Europe.
Ces considerations n’étaient cependan't. pas celles de la majorité des manifestants de samedi —— qui proclament d’ailleurs qu’une majorite’ de Cana— diens sont opposes aux essais du Cruise chez nous.
Au-dessus de la foule flottaient, outre les drapeaux et les pancartes contre la course au armements, des maquettes de navires de guerre et des
bannieres condamnant la politique américaine en Amérique centrale. Un groupe bien identifié de l’un des partis communistes du Canada participaient également a la marche. Accueillis la semaine der- niere a Yellowknife par des pacifistes anti-Cruise, le premier ministre Trudeau a indique’ que les essais du nouveau missile américain s’inscrivaient dans la politi- que de collaboration du Canada a l’Alliance Atlan- tique. Si le Canada refuse 1e Cruise, a de’claré 1e chef du gouvernement fe’déral, il devra se retirer de l’OTAN... ajoutant qu’il était toutefois prét a soumettre cette question a l’électorat au cours de la prochaine election générale... et a agir selon le verdict populaire! F.B.
Montreal: “Ville verte de l’année”
La ville de Montreal a été désignée comme la “Ville verte de l’anne’e” dans toute l’Amérique du Nord par l’importante Associa-
tion américaine des pepi-~
niéristes et une' dizaine
d’autres associations de,
professionnels de l’aména— gement paysager. Le trophée “Green Survival City Award” a été remis au maire Jean Drapeau le 18 juillet passe, dans le cadre d’un congrés réunissant
plus de 2,000 délégués a . Montreal.
Notons que c’est la premiere fois que ce trophée, convoité par un grand nOmbre de villes a travers toute l’Amérique du Nord, est attribué a une ville du Quebec. Au Canaé da, seules les villes de Dar- mouth, en Nouvelle-Ecosse et d’Edmonton, en Alber- ta, ont déja obtenu ce titre. El
Une ville paisible
Toronto a besoin de cinq centres ‘ d’aide aux victimes ‘ d’assauts sexuels
des enfants.
force policiere) au pays.
aux enfants.
violence.
deuxieme plus attaques. F.B.
Toronto est la‘grande ville 01‘] sont com- mis le moins d’actes de violence en Améri- que du Nord. Une commission d’enquéte policiére vient toutefois de déclarer urgent la probléme de l’aide aux victimes, par- ticuliérement lorsqu’il s’agit des femmes et
La Commission, présidée par Mme Jane Pepino et a laquelle aparticipé la conseillere municipale J une Rowland, s’est assurée la collaboration d’une vingtaine de personnalités indépendantes comme Doris Anderson, 1a présidente du Conseil fédéral sur le statut de la femme, Jan Tennant, présentatrice des nouvelles du réseau de télévision Global, et Marilou McPhedran, avocate et aviseur de la Communauté urbaine de Toronto pour les questions de santé.
Le groupe réclame la mise sur pied de cinq centres d’aide aux victimes d’assaut sexuel (correspondant aux cinq districts policiers), le droit pour ces centres de pratiquer des avortements dans des cas de grossesse résultant d’un Viol («l’avortement est legal, indique Mme Pepino, c’est le lieu 01) il est pratiqué qui fait l’objet d’un débat a Toronto ces temps-Ci»), et le recrutement d’un plus grand nom- bre d’agent de police féminins a Toronto — la ville qui en compte déja le plus grand nombre (4% de la
La Commission a divisé son rapport en six chapitres, pour chacun des six sous-comités de travail qu’elle avait créés. L’un des plus importants concerne la pornographic, définie par hypothese comme une forme de violence faite aux femmes et
Douze personnes ont travaillé a ce dossier (Jan Tennant a travaillé seulement a ce dossier) et onze d’entre elles ont recommandé l’adoption, par les divers niveaux de gouvernement, des mesures de censure plus stricte de la pornographic spécialisée dans la violence. «Les libertés civiles des victimes — les femmes et les enfants — sont plus importantes que celles des pornographes», a expliqué Marilou McPhedran a L ’Express de Toronto. Les membres de cette Commission sur la violence faite aux fem- mes et aux enfants concluent qu’il y a un lien de cause a effet certain entre la pornographic et la
L’été dernier, Toronto faisait face a une série de viols et de meurtres crapuleux qui ont soulevé la colere des groupes de femmes réclamant des rues plus sfires. C’est ce qui avait incité 1e president de la Communauté urbaine, Paul Godfrey, a demander cette enquéte a la Commission de Police.
Apres etude des rapports de police, le groupe de Mme Pepino note qu’aucun quartier de Toronto n’est pire qu’un autre et qu’aucune tendance ne peut étre décelée quant a la fréquence, les causes et les auteurs des assauts contre les femmes et les enfants.
Entre autre statistiques, citons que plus du tiers des actes de violence contre les femmes qui sont rap- portés (on estime qu’un grand nombre n’est pas rap- porté a la police) se produisent au domicile, et que dans les trois—quart des cas, aucune arme n’est utilisée. Enfin, le plus grand nombre d’assauts cau- sant des blessures (22°70) ont lieu entre minuit et trois heures du matin; la période de 21h00 a minuit est la dangere'use,
avec 19% des