PAGE 10 VENDREDI 26 AOUT 1977 L'EXPRESS éridien———— Le Danemark L’automne est la saison des touristes amoureux de la “Vieille Europe”. Les tarifs de transport aérien trans- atlantique sont abordables, et vous évitez non seulement la cohue des touristes de l’été mais aussi les prix souf- t'lés. Cette semaine, nous vous présentons le Danemark, le plus meridional et le plus petit des pays scandinaves, que nous connaissons surtout pour ses fameux fromages. Le Danemark est constitué de la presqu’i‘le du Jutland et de 483 iles de tailles diffe- rentes et dont une centaine sont habitées. Géographique- ment, c'est unpays plat, sans fleuve, cependant le paysage est varié et, pour les vacan- ciers, la ligne cotiere offre presque partout de belles plages. Mais quel soucis de l’hospitalité chez l’habitanl de ce petit pays. Partout au Jutland et dans quelques iles danoises, vous trouverez des auberges ayant conservé les vieilles tradi- tions d’autrefois. Nombreux sont les villages pittoresques ayant su garder toute leur atmosphere du bon vieux temps, mais il y aégalement les grandes villes modernes, i l’activité sans cesse crois- sante, riches et fiéres, comme seules le sont les cités européennes, de leur culture et attrayantes par leur architecture. Vous y trouverez aussi toute sorte de distractions, encore que la complaisance des moeurs locales est exagérée. Tout comme les citadins, pendant une semaine — ou davantage - vous pouvez étre les visiteurs payants d’une famille rurale et parta— ger avec elle l’existence quotidienne dans une ferme. En général, vous prenez le diner avec les membres de la lamille et passe: souvent la soirée en leur compagnie. Une ferme danoise ne regoit généralement qu’une seule tamille de visiteurs ala fois. Pour les enfants surtout, cette forme de vacances est idéale. En ce qui concerne Ia nourriture, elle refléte bien entendu la cuisine danoise traditionnelle. Elle est saine et méme abondante. Environ 5,600 fermes danoises ac- cueillent ainsi des visiteurs. L’accueil personnalisé que vous recevez dans une ferme est également une tra- dition dans les vieilles auberges. Nombreuses sont celles centenaires et appar- tenant depuis des générations a la méme famille. Pendant un séjour dans une de ces auberges, vous pouvez tou- jours trouver la détente sous les vieux arbres du jardin, faire une promenade dans les environs ou taquiner le pois- son. Le soir, vous goiiterez a l’atmosphére intime et ac- cueillante de l’auberge ou une salle est généralement aménagée pour les jeux de cartes et de dés. Le Jutland et les iles danoises offrent denouvelles et passionnantes formes de vacances a tous les amis de la nature et... les spor- tits! Au cours d’une randonnee a bicyclette, on 5 pied, vous avez tout le loisir d’admirer les charmes de la campagne environnante. Sur les routes secondaires ou les chemins, vous ne rencontrez que peu de voitures. Dans les bois, vous pouvez suivre aussi un itinéraire balisé. Un jeune citadin dans la cour d’une fer-me danoise m ll existe aussi des va- cances organisées a l’inten- tion des amateurs de bicy— clette. les itinéraires suivent des routes secondaires parmi les plus pittoresques du Jutland et des iles danoises. Parmi les nom- breux itinéraires proposes, citons 1e tour du Limfjord par la grand’route antique, la région d’Arbus et l’ile de Samso, la Fionie et son archipel. L’avantage de ces tours organisés est que tout est préparé a l’avance. Mais il ne s’agit nullement de voyages en groupe: vous partez quand vous le désirez et en compagnie de ‘Qui vous voulez. La location de bicy- clettes se fait dans toutes les villes danoises et souvent dans les gares de chemins de fer. r-‘——\ LES LARMES Cll’ON A PLEURE les Iarmes qu’on a pleuré reviennent frapper a‘ la porte. Ie temps s’accumu/e dans les yeux comme de la poussiére. les figurants errent dans la ville et se cherchen! un r619. entre deux chansons Ie silence tousse. la nuit ne répond a‘ aucme (peslion. PA TRICE DES/Em Pour bien commencer la journée ou pour la collation de l’aprés-midi, ren de tel qu’un breuvage riche en vi— tamine A. Un grand verre de l’une ou l’autre de ces re- cettes vous apporte un re- gain d’énergie et remplace a- vantageusement le the ou le café. Les jus de fruits sont toujours des jus de fruits {rais et jamais des jus en boites; 1e lait de soya est fait de 3 c. a table de pou- dre de soya et 2 tasses d’eau, le caroub remplace 1e cacao, 1e sel, la levure de biére, la muscade sont natu- rels. Les ingredients men- tionnés ici sont de simples LE MATIN 3-ETOILES DE TORONTO Un gros vent marchand tord 1e visage des piétons. La circulation ronronne, matou lourd et sans génie. PATRICE DESBIENS —'——Recettes suggestions auxquelles vous apportez vos variantes. Par exemple, vous transformez 1e nectar depruneaux en nec- tar de péches, de poires ou d’abricots selon ce que vous avez sous la main. Vous les saupoudrez au gout, de germe de blé, de muscade ou de le- vure. Une fois liquifiés (2 minutes) et refroidis avec de la glace, ces cocktails ou ces nectars vous apportent des forces nouvelles, surtout si vous y ajoutez des amandes qui est l’aliment complemen— taire le plus important aprés le blé complet et qui favorise l’immunité naturelle. Mal- heureusement, notre esto- mac de “civilisé”ayantper- du beaucoup de son pouvoir, bien des personnes ont de la peine a digérer convenable- ment les amandes et pour cette raison, il est recom— mandé de les employer avec moderation, au début. Ne laissez pas terminer l’été sans faire de ces délicieux breuvages avec votre liqué- fieur: Cocktail Haute—Energie 1 t. et demi de jus on 1 t. et demi de lait 1 banane bien mfire 6 amandes 6 dattes miel. Nectar de Pruneaux une demié tasse de pruneaux trempés 1 t. et demi d’eau de'pru— neaux 1 c. a thé de miel Délice Rhubarbe-Pomme 1 t. de rhubarbe crue 1 t. de pomme coupée en morceaux 1 t. et demi de jus d’ana— nas miel au gout. Punch Eclair Liquéfiez pendant 3 minutes: 2 t. de jus d’ananas 1 tige de celeri 1 petite carotte 1 pomme moyenne une demie banane 1 oeuf avec sa coquille quelques feuilles de chou 1 c. a thé de miel. A___histoir au temps ' des Iupcmars Appel de la chair...désir inassouvi des sens... de tout temps, 1a prostitution est l’a- bime des sociétés humaines. Elle est une “nécessité” me- me si elle est dénoncée. Les so‘ciétés antiques ont montré, a quelques exceptions une bienvieillance a l’égard de ce “métier” que les romains qualifiaient de “comble des immondices.” Rome, surtout la Rome impériale, était constamment secouée par les passions les plus viles, ai- guisées par l’appétit des ri- chesses accumulées par des siécles de conquétes, et par les lut‘tes politiques dans l’entourage de César. Mais dans ce monde in- fernal, rien n’était pire que celui des bordels. Depuis l’esclave jusqu’a I’empe- reur, \du soldat brutal jus— qu’a l’artiste passionné, tous versaient dans la débauche par le fétichisme et mémele sadisme. Plusieurs maisons de Pompei ont des fresques représentant des testicules masculins, en signe d’opu— lence et de bien—étre, et au- joud’hui encore, les guides de cette ville célebre par ses débauches vous montrent des niches avec leur peinture de quelques barbus aux érec— tions 5 faire palir n’importe lequel as... de la couchette! Ce sont dans ces chambres a demi obscures, n’ayant parfois qu’un canapé souple (chez les prostitués une é- toile - que le guide Michelin nous excuse) que se mous- saient les “orgiae” et les repas lascifs. Les historiens estiment que durant le régne de Né- ron, plus de 35,000 prosti- tués - hommes et femmes - étaient recensées dans les registres des édiles. Lui- méme désaxé, César s’en- tourait d’une foule de mai- tresses, d’entreteneurs, et “ guidounes ” adulatrices. Dans sa cour se rassem— blaient les proxénétes et les propriétaires de lupanars et de bains “spécialisés”. En remerciement de leurs ser- vices, outre des commis~ sions exhorbitantes, ces commergants se voyaient gratifier d’une complete im— munité. Par ailleurs, les fi- nances publiques retiraient des revenus considérables grace a un impot sur la prostitution établi par l’em- pereur Caligula. Comme ce commerce “:1 la chaine” était réguliére- ment en plein essor, le lé- gislateur (senator, a ne pas confondre avec nos hono— rables membres dela Cham- bre Haute; nous rejettons cette confusion nominale aux péres de la Contédération, en particulier a McDonald, ce modele de la vertu, comme nos lecteurs sont au cou- rant...) statua enfin de dif—' férencier la femme vénale de la citoyenne romaine, gar- dienne fidéle du foyer pater- nel et modéle de la vertu. L’enrélement d’une fem- me légére exigeait une petite cérémonie qui revétait une certaine solennité. “As—tu bien songé, avant de venir ici, a toutes les consequences de la signature de l’acte;” demandait gravement l’édile a la fréle jeune fille venue s’inscrire dans les re- gistres. “Sais-tu qu’uneme- retrix doit porter une robe reconnaissable et qu’elle doit se soumettre au moindre des désirs et des caprices de tous ceux qui veulent en a- buser... et que ton nom res- tera inscrit pour totLiours”. La réponse affirmatifconsa- crait une profession dontl'i- nitiation commengait vers l’a‘ige de 10 ans, et compore tait un entrainement intensif avec des garcons du méme age. Puis, ornée d’une cou- ronne de lauriers, la jeune meretrix était regue solen— nellement dans un lupanar. Chaque bordel romain é- tait indiqué par une lanterne a la lueur rouge. Derriére la porte d’entrée, un gardien (leno) percevait la taxe des plaisirs et tenait l’ordre. Dans de petites cellules, 1e long d’un corridor, les mere- trix dont le nom figurait au- dessus des portes de la niche attendaient la clientele. Les Babyloniennes étaient sur— nommées Semiramis, les E- gyptiennes Cléopitre, les Juives Rachel... et formaient un éventail pour tous les gofits et les désirs. La prostitution romaine avait ses extravagances. Il n’y avait pas seulement les esclaves et les plébéiennes qui s’adonnaient aux plaisirs de l’amour. Les praticiennes et les impératrices elles- mémes s’y plongeaient avi- dement. Dans la VIe Satyre, le poéte Juvenal raconte que I’impératrice Messaline se rendait souvent dans un sim- ple lupanar, de meme que Cléopfitre visitait les lieux de la perversion. Le racolage était toléré. De la simple paysanne ou Ioria, 5 la consolatrice “bus— taria” (parce que visiteuse des cimetiéresl), de l"‘ali- caria” des boulangeries, 5 la “copa” draguant dans les .tavernes, et encore de la de- licata distinguée et raffinée et, méme, 5 la formosa ré- servée au sommet de la hié— rarchie sociale romaine, la prostitution était érigée en systéme bien que qualitiée, officiellement, d’infime. Stygmate d’une société de plus en plus corrompue, la prostitution était 1e barome- tre d’une collectivité enga- gée dans le processus de la decadence et la disparition. Li a—J _ —-L