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12 — L'EXPRESS, vendredi 4 mai 1979
la nouvelle barre du Jour
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LIBEIUE
Etudes franguises
Volcl un bref survol des revues québécolses, les- quelles dlsent bien les sal- sons du pays.
Parmi les revues de crea- tlon llttéralre, Estuaire est sans doute celle qul mérite 'la premiere place. Elle est née a Quebec ll y a deux ans et Jean Floyer en assume la direction, aprés Ie depart de Pierre Morency. Voila une trés belle revue, qui reflete en quelque sorte l’éclat de la sobriété. Elle respire et transpire la poésie, dans ses mots bien sOr mais au- tant dans-ses silences, ses blancs, ses esqulsses aus~ sl. On salt trés bien y ame- nager l’espace, pour que l’oell et tout l'étre a sa suite .y séjourne serelnement. Ce n‘est pas qu'une simple re vue, c'est un objet d‘art, un lieu d’art.
La nouvelle barre du jour est nee des cendres de La barre du jour a l’automne 1977 et elle paralt tous les mols. Son comlté de redac- tion est formé de Jean Yves Collette, Nicole Brossard et Michel Gay. Elle est Ie siege d’expériences nouvelles d’écrlture. Les textes, inéL dits, se partagent générale ment en quatre rubrlques: Fiction, Essal, Histolre d’écri— re et Commentaire. A noter aussl sa presentation mate rielle qui est de fort bon ton.
Liberté, qui fétera bientét son vlngtieme anniversaire, tient le coup malgré une cer- taine crise. Elle publle cha— que année, depuls 1972, les Actes de la Flencontre queL bécoise internationale des 'écrivains. Elle a publié plus de mille auteurs dont des e crlvalns étrangers. Ses res- ponsables comptent parrnl l’“establlshment" culturel québécols: Jean-Guy Pllon,
fstuaire) 1
Le tour des revues
par Ghlslalne Renaud
Jacques Godbout, Jacques Folch-Fllbas, Femand Ouel- lette, etc.
Dlsons en passant que la revue Les lettres québéeol- ses, renselgne sur I’actuali- té Ilttéralre, partlculiere- ment ceux qui ne font pas de la Ilttérature un métier.
Du coté des revues polltl- sées, Posslble reste seule a—_ pres Ia dlsparltlon de Strate- gies et Chronlques. Elle en est a sa seconde année d‘exlstence. Son projet:
“Autodétermlnatlon politl- '
que du Quebec et socialis- me autogestionnaire”. On y retrouve notamment Roland Glguére, Gilles Hénault, Gaston eron, Marcel Rloux, Marcel Fournier, Gé— rald Godln.
Un peu en dehors de ces rangs, Critere, qui a vu le iour en 1970, nous otfre des études thémathues sur des sujets d'intérét général comme la culture, la santé, le jeu, la lecture, la ville, l’é~ cole, l'environnement.
Quelques mots de la jeu- ne revue Jeu qui explore la dramaturgle québécolse. Cette revue constitue un ve ritable instrument de travail sur les plans documentai. re, historique, technique.
Signalons Ia réapparitlon des Ecrlts du Canada fran- cals aprés quelques années de silence. Les Ecrlts étalent consldérés comme le banc d'essal des jeunes auteurs en méme temps que le por- teparole des auteurs aguer- ris.
Enfin, au palmarés des re vues de critique unlversltal- re, mentlonnons Etudes Iltté- ralres de l'Universlté Laval, Etudes francaises de l’Uni-
verslté de Montreal et Volx.
et Images des Presses de I'Université du Quebec.
Le livre
K.___J
L’optlon?
Stimulée par un objectlf polltique d'une dimension peu commune, la mise en oeuvre de la souveralneté- association, les membres de la deputation péquiste a l’Assemblée nationale nous ont habitués depuls leur ar- rlvée au pouvolr a une partl- cipatlon fort active a tous les aspects de ce grand pro jet qui dépasse largement les prerogatives que s'e talent jusqu’lcl réservés les simples députés dont le par- ti étalt au pouvolr. C’est aln- si que deux jeunes Ioups du PQ, Jean-Pierre Charbon- neau (Verchéres) et Gilbert Paquette (Rosemont) se sont arrogé la tache de pré- parer, rédlger et publler L’option une brique de 600 pages ($12.95, aux édltlons de I'Homme) qui prétend ré— pondre a toutes les ques- tlons ayant trait de pres ou de loin au proiet souveral- niste et a son pendant asso ciationnlste.
A travers une masse de renselgnemenls trés statis- ticltés, Charbonneau évalue le passe historique des deux nations qui ont formé le Canada, alors que Paquet- te offre ”la solution” au pro- bleme que pose présente ment l’exlstence méme de ce pays trop grand, solt “l’assoclatlon des deux sou- veralnetés". Pour étaler les dlftérents parametres de l’association, le deputé de Rosemont propose plu- sleurs scenarios dont sont sondées toutes les possibi- lltés mals dont celui qui res- sort comme étant le plus plausible decrlt, bien enten- du, le fonctionnement a tra‘ vers toutes les institutions mises en place par suite d’un referendum positif, de cette duallté doublement autonome Quebec-Canada.
Qu'y voll’? A la fois le re sultat du travail sérleux de deux chercheurs conscien- cleux, dont les sources bi- bliographlques sont multi- ples et éclecthues et une .espece de bible ou les mili- tants du “oul” au referen- dum pulseront réponses aux multiples objections que ne manqueront pas de leur soulever leurs adversai- res, et arguments valables a l’endrolt de leur these.
Témoignage
Des grenouilles a Terre-Neuve!
Ce samedl soir 27 janvler, au theatre LSPU HALL de
Saint-Jean de TerreNeuve,
le groupe québécols Five Frogs in the Fog, connalssait un trlomphe. Le plus grand succes de sa carrlére, l'uni- que en outre, pulsque Ie groupe formé quelques heu- res plus tot devalt se dls- soudre peu aprés le specta- :le.
ll ne laissalt rlen derrlére lul, sinon 50 personnes ra— vies et 5 participants enrl- chis. Mals le groupe avait pennls de prouver une fois de plus la vltallté et l'esprlt d’lnltlatlve des créateurs québécols et acadiens.
lls étaient cinq, auteurs réunls a TerreNeuve a l‘oc~ caslon du Salon du lere d’expresslon Francophone de I’Assoclatlon canadlenne d'éducatlon de langue fran- calse, que le brouillard rete- nalt sur place depuls 2 jours. Un spectacle prévu le samedl soir devalt étre an- nulé parce que les musl-
par Jean-Yves Soucy
clens de Callxte Duguay ne pouvalent se rendre a Terre Neuve. Les clnq auteurs dé» ciderent alors d‘occuper leur temps et de donner gra- tultement une representa- tlon.
Callxte Duguay, poéte, auteurcomposlteur-interpre te acadien, seralt le mal- tre d‘oeuvre, le muslclen et Ie clment du groupe en plus d’lnterpréter quatre de ses chansons. Michele Lalonde donnerait deux poemes d’el- le et un de Duguay. Denise Houle, qui écrit habituelle ment pour les enfants, in- venteralt et réclteralt un conte fantastique sur le brouillard terre-neuvlen. Jean-Yves Soucy donnerait un poéme et liralt une nou- velle. Jean Barbeau trouvalt le nom du groupe et mon- talt sur scene avec les qua- tre autres pour chanter en groupe deux chansons de folklore.
En trols heures, le pro- gramme fut établl, les éciai-
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rages et les mouvements de scene réglés; on n’avait plus sufflsamment de temps pour une répétltion généra- le. Qu'lmporte! Durant une heure, une clnquantaine de personnes s’amuserent en francals a TerreNeuve. Les spectateurs furent enthou- slastes et la soirée couron- na quatre jours de manifes- tations de la culture cana- dlenne francalse.
Centre autour du Salon du lere d’expression fran- cophone (organlsé par l’ACELF) qui présentait 3,500 llvres, l’événemenl avait également été marqué par trols representations du Chant du Sink de Jean Bar- beau, donné par des étu dlants en francais. ll y avait de plus une exposition de paysages québécols et la presence de cinq auteurs qui ont rencontré des étu- dlants et partlcipé a une ta- ble ronde avec des écrivains terreneuviens.
Une certaine solitude
La sortie récente sur les écrans du film tlré du roman de Hugh MacLennan, Les deux solitudes, a colncldé avec la publication, aux édl- tlons Hurtublse HMH, d’une nouvelle traductlon de ce ll- vre, l’un des grands classi- ques de la Ilttérature cana- dlenne, et dont le titre a don- né le nom a la collection de traductlons publlées par le- diteur Pierre Tlsseyre. N’a- yant lu nl la premiere traduc- tlon de l’ouvrage ni I‘ouvra- ge dans sa version origina- le, ll- ne m’est pas possible de comparer entre eux les divers états de ce texte. Louise Gareau-Desbois, a qui l’on dolt cette nouvelle traductlon, est connue dans certalns mllleux comme
poete.
Le roman de MacLennan est constrult sur deux axes principaux: 1917-18 et 1934, les premiere at trolsléme parties avec, pour charnlere, Ia breve deuxleme partle, qui se déroule de 1919 a 1921. Comme on le volt, compte tenu de l’évolutlon du Quebec au cours des an- nées qui ont sulvl les dates de mlses en situation du rc~ man, nous remontons dans la nuit des temps. Mals sl I’hlstoire récente du Que
parMichel Beaulleu
bec, disons celle des vlngt demléres années, pousse une bonne partle de la popu- lation a lgnorer les années précédentes qui furent elles aussl emprelntes de luttes nationalistes féroces, le ro man de MacLennan vlent nous rappeler a souhalt, a travers un point de vue avec lequel nous sommes relati- vement peu famlllers, que les antagonismes qui oppo sent les deux communau- tés les ont en fait toujours opposées. Sans se répéter dans ses applications, l’hls- tolre se déroule selon des axes qul peuvent servlr é- ventuellement d‘exemples. Je m’en voudrais de resu- mer la rlche texture du ro- man de MacLennan, roman que I’on dolt découvrlr page a page et qui dolt, c’est le molns qu’on puisse dire, donner a réfléchir, bien que la traductlon puisse en sem- bler boiteuse par endrolts, sans doute parce qu’elle colle de trop pres a l’orlglnal ce qui, quol qu‘on fasse, se
sent toujours. Mals on lma-'
glne aussl quel travail de ti- tan représente Ia traductlon
d'un ouvrage de 650 pages.»
lci comme allleurs, ceux qui peuvent lire le texte original devralent le falre, quelle que soit la qualité de la traduc-
tlon qui nous est proposée. Cellecl trahlt en effet au- tant qu’elle “rend"; ll y a tou- jours une déperdltlon sans doute beaucoup plus fla- grante des qu’il s’agit de tra ductlon de poémes, puls- que ceux-cl constituent d’a— bord et avant tout une inven- tion du langage.
L’autre probléme, dans le cas d’une telle‘traductlon, et je ne serai pas le premier a le soulever, nl dans ce cas‘ci nl darts d'autres cas, reside dans le prlx du llvre. Les
. contralntes de l’édltlon que
bécolse fait que bien sou- vent sinon la plupart du temps la traductlon coute beaucoup plus cher a l‘a- chat que l’orlglnal. La publi- cation en llvre de poche n’y changeralt pas grand chose pulsque le public lecteur est par trop dissémlné. Mals pour ma part, je préfére sou- vent, quand je lls des textes en traductlon, me procurer les textes dans leur traduc- tlon américalne, beaucoup molns dlspendieuse que les traductlons des mémes tex- tes publlées a Paris, sans oublier ie fait que d’lnnom- brables textes sont tradults aux Etats-Unls qui ne le se ront que bien plus tard ou pas du tout en France.