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4 - L'EXPRESS, vendredi 4 mai 1979
FFHQ
LES CANDIDATS A L’ELECTIONT
PRENNENT POSITION
La Federation des francophones hors Québec fai— sait parvenir, au debut de la campagne électorale en vue du scrutin fédéral du 22 mai, un questionnaire a tous les candidats leur demandant de se prononcer sur les droits linguistiques des canadiens-francais et sur un projet de réforme constitutionnelle qui tient compte des deux peuples fondateurs du Canada.
L’analyse détaillée des positions dont ont fait part a la federation une soixantaine dc candidats a l‘élection fédérale sera publiée sous forme d‘un journal («Zoom 2») et distribuée a la grandeur du pays.
POSITION DES CHEFS
Le 5 avril dernier, la FFHQ faisait parvcnir aux quatre chefs de partis une lettre en cc qui a trait a la politique qu‘ils s‘engagent a promouvoir cnvcrs la collectivité francophone hors Quebec, ainsi que ce qu'ils entendent faire pour freiner l’assimilation des francohones et promouvoir concrétement l’épanouis~ sement des communautés. La Federation a recu les ré- ponses de MM. Clark et Broadbent.
M. Joe Clark s‘en remet aux provinces pour garen— tir les droits linguistiques des minorités et croit que ce scrait une erreur d‘abolir les garanties actuellement prévues dans la Constitution (article 133 de l'AANB). Celui-ci prévoit tout de méme la creation d‘un méca- nisme de consultation aupres des représentants de groupes minoritaires.
M. Broadbant s’engage a maintenir les droits lin- guistiques acquis depuis longtemps par l'histoire et compte s‘appuyer fortement sur la loi sur les langues officielles pour faire respecter les droits linguistiques des francophones.
Le bureau de M. Trudeau a avise‘ la FFHQ que le Premier ministre mene une campagne tres intense et il n'a pu étre rejoint facilement pour prendre connais— sance de la demande. De plus, sclon son bureau, il re— coit plus de courrier que les autres chcfs et la lettre ne lui est pas parvenue assez vite. On affirme que ce n‘est pas de l’indifférence dc la part de son parti puisque la volonté de M. Trudeau d'inclure dcs garanties dans la Constitution est déja bien conue.
POSITION DES AUTRES CANDIDATS
Quarante—cinq candidats ont répondu au question— naire comme tel, dont neuf en provenance des 23 cir- conscriptions hors Quebec oi] les francophones cons- tituent plus de 15% de la population. Parmi les autres candidats qui ont réagi, certains ont refuse de répon- dre au questionnaire tel qu‘il a été concu et ont prefe— ré faire connaitre leur position de facon plus généra- le, et d’autre ont affirmé s’en tenir a la ligne de leur parti.
Quand aux ministres du cabinet Trudeau, seul Jean—Jacques Blais et Iona Campagnolo ont fait con— naitre leur opinion, sans toutefois répondre au ques- tionnaire.
Dans les 23 circonscriptions a forte concentration de francophones, seulement trois députés sortants ont accepté de répondre au questionnaire, soit Jean-Ro-
bert Gauthier (lib.), Jean Piggot (p.-c.) et David Mac- Donald (p.—c.).
Toujours dans ces 23 comtés, quatre autres candi- dats ont réagi par lettre, soit Jean-Jacques Blais et Maurice Foster (Algoma/lib.), qui on fait part de leur position, Maurice Harquail (Restigouche/lib.), qui ap— puie la position de son chef et James Jerome (Sudbu- ry/lib.), qui a refusé carrément de répondre au ques- tionnaire.
Dans Stormont-Dundas, le secre‘taire de Ed Lumley (lib.) a déclaré au telephone que M. Lumley ne ré- pondait a aucun questionnaire, tandis que dans Glen— garry-Prescott-Russel, circonscription a 66% franco— phone, le secrétaire de Denis Ethier (lib.), a dit qu‘il doutait que M. Ethier ait le temps nécessaire pour ré- pondre au questionnaire de la FFHQ.
D’autres «pone—paroles» qui n’ont pas répondu sont Allen MacEachen (lib.), Coleen Campbell (lib.), Herb Breau (lib.), Eymard Corbin (lib.), Maurice Dionne (lib.), Roméo Leblanc (lib.), John Rodriguez (NPD), Arnold Peters (NPD) et Jake Epp (p.—c.).
On a attendu en vain les réponses de David Crom» bie et de Marc Lalonde.
UNE CARAVANE A LA RECHERCHE D’UN PAYS
«Devant ces faits, declare la FFHQ, doit-on conclu- re a une indifference générale face a la cause des fran~ cophones hors Quebec, a une strategic concertée de nous ignorer, ou a un résultat normal dans ce genre d’intervention? Ou encore, le faible taux de réponse serait-il une indication que nous avons pose des ques- tions tellement fondamentales au sujet de l’avenir de ce pays que peu de candidats ont éte’ assez courageux pour prendre position?»
«Dans le vide plat de la campagne électorale, les francophones hors Québec, eux, s‘adresseront a l’es- sentiel.»
Le 30 avril, la FFHQ a entrepris une tournée des principales circonscriptions of: se retrouvent les fran- cophones et elle y livrera le message dc «Pour ne plus étre sans pays».r
La FFHQ n‘a pas attendu les résultats du question— naire addressé aux candidats pour élabore'r le‘détail de sa stratégie electorate. ' ' ' " v' Etant donné sa determination de populariser les re- commendations de «Pour ne plus étre sans pays» et de les traduire dans des termes concrets qui collent a la vie quotidienne des francophones hors Quebec, Etant donné sa volonté d’étendre le débat a tous ceux et celles qui, un jour,,auront a s’identifier une fois pour toute comme francophone ou anglophone, et Etantv donné l‘urgence de ramener la campagne elec- torale aux débats fondamentaux,
le bureau de la direction de la FFHQ a décidé d’entreprendre une caravane a haute visibilité qui, pendant quelques trois semaines, circulera dans la plupart des provinces et y assurera l‘intégrité du mes- sage qui a été précisé au cours de la fin de semaine de la rencontre nationale de la Federation.
LE COURRIER...
Monsieur Pierre Larose
Directeur des Services francais C.P. 500, Succursale postale "A" Toronto, Ont.
Monsieur.
A 8h30 hier matin. je regarderais l'émission «Passe- Partout», un veritable chef-d'oeuvre, a mon avis. Pent-on imaginer un instrument plus agréable et plus efficace pour atteindre notre population francophone, en general, et, de facon toute particuliere, notre Jeu- nesse?
Du coup, j'éprouvais une certaine douleur en son— geant au petit nombre de mes compatriotes qui regar- dent ce programme. Ma premiere reaction a done été de les juger tres severement en les «affublant» d’épi- thetes peu louangeuses.
Par la suite, je me suis ressaisi etj‘ai déversé ma co- lere— une sainte colere, il va de soi— sur Radio—Ca- nada ct le gouvernement: «Comment, ces pauvres mi- norités, peuvent-elles son r méme a regarder les pro- grammes de Radio-Cana a quand elles connaissent a peine I'cxistcnce du poste lui-meme? Et comment peuvent-elles connaitre l’existence du poste quand on ne prcnd meme pas les moyens les plus élémentaires
ur informer notre pulation. Or, chose inconceva—
le, apres avoir insta 16, a coat de millions, des postes dc television francais partout an pays, et je felicite no-
tre gouvernement de ce geste, Radio—Canada he’site maintenant a dépenser quelques dollars — on nous sert quelques miettes a l’occasion — en publicité pour attirer l'attention du public sur ses excellents pro- grammes. POURQUOI ALORS AVOlR TELLE- MENT DEFENSE!
Or, peut-on imaginer un meilleur moyen de rejoin— dre nos francophones en milieu minoritaire, que par le truchement de nos journaux francais? Et, chose vraiment inadmissible, pour ne pas dire incomprehen— sible, la presse francaise en milieu minoritaire a été, jusqu’a present et a toute fin pratique, presque com- pletement ignore pour ne pas dire méprisée par Ra- dio-Canada. Le prétexte parait—il: «Vous avez un tira- ge trop limité ou nous annoncons dans les quotidiens seulement».
J’emploie, a dessein, le mot PRETEXTE, et je me sers de Sudbury comme exemple, pour illustrer ma pensée. Le Voyageur, tire présentement a cinq mille quatre cents (5,400) exemplaires alors que les jour- naux anglais de la région tirent a quarante mille (40,- 000) exemplaires environ. Mais qui regardera la télé- vision francaise? Les lecteurs francophones des jour- naux anglais? Allons done! Si nos Canadiens-francais n’ont pas suffisammcnt de conviction pour s’abbonner a un journal francais, allez-vous me dire qu‘il vont re- gardcr la télévision francaise de Radio-Canada? Et, si les organismes et ministeres de notre gouvernement ne donnent as l’exemple dans le respect de la loi sur les minorit s, pouvons—nous espérer que les firmes commerciales vont le faire? Quant a mettre de la pu- blicité dans les quotidiens seulemcnt! Nos Franco— phones, disperses dans tout le Canada, vont-ils con—
sulter «Le Droit» a Ottawa et «l’Evangéline» a Mono ton, les deux seuls quotidiens francais hors—Québec?
Cette lettre n’est pas le fruit de l’amertume; cette lettre n’est pas une critique purement negative. Non! Je veux simplement attirer votre attention sur une la- cune grave, une lacune excessivement grave que Ra- dio—Canada ou notre gouvernement pourrait facile- ment corriger et devrait corriger immédiatement, si la loi qui protege les minorités ne doit pas demeurer let- tre morte, et si, dans le cas de la presse francophone hors-Québec, cette presse doit continuer de jouer son rOle dans la promotion de la langue et de la culture francaise. Or, comment promouvoir cette langue et cette culture 51 Radio-Canada ne nous aide pas. En ef- fet, pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de VIVRE et comment VIVRE si nous n‘avons pas de publicité? Et qui doit d’abord nous aider si ce n‘est Radio-Canada, section frangaise, qui a le meme but que la presse francophone hors—Québec, a savorr: PROMOUVOIR LA LANGUE ET LA CULTURE FRANCAISE.
Veuillez croire, Monsieur le Directeur, a ma pro— fonde sineérité. Je n'ai d'autres intentions que celles de promouvoir ma langue et ma culture.
, J’ai confiance dans l’avenir. Malgré mes reproches, je crois toujours en mon gouvernement et j‘apprécle toujours les excellents programmes de Radio- anada.
En tout temps, Monsieur le Directeur, vous pouvez compter sur mon entiere collaboration.
Le Directeur du journal Le Voyageur et President de I'Association de la Presse Francophone Hors Québec,
Hector-L. Bertrand, SJ.
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