10 L'EXPRESS - Semaine du 7 au 13 janvier 1992 1 SCIENCE Le détecteur de mensonges peut mentir SHERBROOKE (PC) — Le de- tecteur de mensonges pout—i1 démasquer a coup sur toute intention do supercherie? Lo cas recent d’Anita Hill, gui accusait le juge américain larence Thomas do harc‘ole— ment sexuol, a ramené sur le tapis l'usage controversé do cet ap aroil, qui est loin do faire 1 unanimité. Utilisé a l’occasion par des organismes ou entreprises pour evaluer 1a fiabilité do leurs employés, le detecteur do mensongos n’offro pas une preuve reconnue on lustice. L'appareil,c1ui capto es reactions physio ogiques do l'organisme humain, pout otre utilise selon différentos techni ues, d’ou une premiere cause e controverse concor- nant son utilisation. «La communauté scien- tifique est loin d’etre convain- cue qu’un test au detecteur de mensongos est valable a 100 ur cont», indi uo Me Pierre atenaude, pro esseur titu- lairo a la Faculté de droit do l’Univorsité de Sherbrooke. Me Patenaude, ui a publié recommont aux E itions Re- vue do droit, do l’Université de Sherbrooke, un ouvrage in- titulé «La reuve, les tech- niques m emos et lo respect dos valeurs fondamentales», affirme u’aucun test de de- tection e mensonges n’est parfaitement sur. «Les détecteurs do men— songes no sont pas infaillibles, signale-t-il. Meme 1e meiliour appareil n’est pas degagé do la ssibilité d’erreur.» techni ues do recherche de la vérité a solue ne datent pas d’hier, souligne Me Pate- naude. De tout temps, on s’est intéressé a démasquer la su- perchorie au moyen d'une méthode sans faille. «Des le Moyen-Ago, éa'it-il dans son ouvrage, on avait constaté que le menteur so retrouvait souvent la bouche seche, car sa salivation dimi- nuait lorsqu’il mentait. On de- sait alors un fer rouge sur la angue du suspect: si celui—cl etait éteint par la salive, on l’innocentait. «Dans lusieurs tribus d’Afrique, ecrit aussi l’auteur, le sorcier utilise son olfaction pour sentir lo menteur, car le mensonge do co dernier et la crainte d’etro découvert le font transpiror.» A travers les méthodes, parfois a la limite du folklore, un fait demeure: quelle que soit la méthode de detection, le sujet convaincu que la technique utilisoe permot de démasquer la su ercherie ne pourra vraisem lablement contréler certaines re‘actions physiologiques. «Est-co lo monsonge qui cause l’anxiété ou plutét la crainte d’étre découvort?», cluestionne l’auteur. Solon Me I atonaude, il no semblo pas y avoir do preuve fermemont établie a l’effet que mentir cause uniformément, dans tous les cas, des reactions h siol ' ues. P yPlugiiichlirs facteurs, tels l’ivresse ou l'influence do droguo, pouvent fausser l'analyso du détecteur do monsonges. «Une personne soumise au test du détecteur de mensonges pout roussir a déjouer l’appareil si elle n’a pas pour des consequences», dit Me Patenaude. L’auteur insiste aussi pour dire que si un jour les résultats du detectour de mensonges venaient a otre acceptés on preuve, lo temoignagne du polygraphiste no dovrait ja- mais etro a l’effot que le sujet ment ou dit la vo’rité, mais plutot a l’effet que, lors de réponses a certaines questions spécifi ues, le sujet a des reac- tions p siologiques propres a celles étectees chez dos per- sonnes qui, en situation nor- male, mentent ou disent la vérité. «Une chose m’apparait cortaine: lo detecteur do men- songes n’est pas infailliblo. Si on ropa o que c'est uno met ode 0 detection sure a 100 pour cent, il ne faudra pas so surprendre si on commence a l’utiliser partout», dit Me Patenaudo, craignant par la que l’appareil soit utilise a mauvais escient et cause dos prejudices aves. Puisqueles résultats e l’alcootest sont admissiblos en reuve, les mensonges, fina ement, de- mourent plus difficiles a de- tector uo 1a consommation d’alcoo au volant... Révez-vous de devenir musicothérapeute? La musicothérapie est une science toute nouvelle en Amérique du N 0rd QUEBEC (PC) - La musique est une médecine pour le corps, le cocur et l’ame, mais on no s’impro- vise pas musicothérapeute. A la fois art et science, la musique pout faire plus de tort que do bien si on he l'adapte pas a l’état physique ou psychique do la personne a qui elle s’adresse. C’est la conviction qu’ont en commun le docteur Joan Drouin, médecin-clinicien et chercheur en médecino familiale du CHUL, 1e professeur Jean-Paul Despins, titulaire d’un cours de neuro- pédagogie a l’Ecole de musique de ’université Laval ainsi ue Mme Sylvie Ouellet, du Foyer e Lyster, l'une dos rares musicothérapeutos québécoises. «Chaquo individu a des sons qui lui sont propres. Chaque personne emet aussi des sons qui lui sont caracteristiques. Le but do la musi- cothérapie est de l’aider a trouver les sons qui lui convionnent», ex- pliquo le Dr Drouin. «Apaisante pour d'aucuns, tel ou tel genre do musique de relaxation deviondra agressante pour d’autros.» «J’enseigno a mes (loves a faire do la musique de facon a la fois artistiquo et scientifique», com- mente, pour sa part, M. Despins, un chercheur dont les travaux portent plus spécialement sur les effets do la musique sur le cerveau. Son demier ouvrage, «Le cerveau et la musique» vient d'ailleurs d'étre publié, a Paris, chez Christian Bour- gems. «Jo no suis pas certain que la «Petite Musique de Nuit» de Mozart soit toujours ce qui conviont le mieux a des enfants, pas lus no lo suis sfir qu’on puisse ca mer es écoliers hyper-actifs avec de la musi ue classique», commente—t-il. «L audition de musique do rela- xation sur cassette out étro aussi dommageable que es decibels du "heavy metal", pense M. Despins. «C’est comme un medicament. Ce doit 5m.- dosé et adapte’ a chacun.» Directrice de la publication «In- terventions sonores» eta ant com- plété sa formation aux tats—Unis au terme d’études musicales et psychologi ues, respectivement a aval et a 'UQTR, Mme Sylvie Ouellet le confirme. «Un chanteur-guitariste benevo- lo visitant un hopital interprétait recomment, en demande speciale, a une dame on phase terminale do cancer lo "Avant do partir" de Jerry La musicothéraple est bien connue en Europe. Boulet. Sous le cou do l’émotion, oelle a qui il voulait aire plaisir s’est mise a pleurer. Non pré are our faire face a oette éventua ité, l’ om- me n’a pu la consoler. ll a atteint un but autre que celui vise, malgre’ toute sa bonne volonte» oxplique—t- elle, a titre d’exemplo. «Au Quebec, tout est neuf dans lo domaine do la musicothérapie. LES PETITES ANNONCES SOCIAL (50) CORRESPONDANCE Je suis une detenuea la prism des lemmes de Kingston. J'aimerais beaucoup correspondre réguliere- ment avec une lemme ou un hom- me lrancophone. - Danielle Red- mond, CF. 515, Kingston (Ontario) K 7L 4W7. (4) AGfllCE DE HENCONTRE Agence de rencontre -Unique- nous ollrons également une démarche de croissance persomelle. Desser- vons plusieurs regions. Envoyez enveloppe allranchie avec votre nom et adresse pour de plus am- ples renselgnements. Buiie rose, CF. 661, Niagara Falls, L21 6V5. 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Au niveau dos études avancées, i1 faut regarder du cote des univer— site’s européonnes avec leur approche surtout psychanalytique ou du c6té dos universites ameri- caines avec leur souci davantage clinique. La releve monte dans les univer- sités et les travaux prati ues do recherche de Mme Ouel ot aux Foyors do Lyster et do Fortiorville pavent la voie aux innovations attendues dans la foulée do la reforme du ministre Marc-Yvan C6té dans le domaine de la santé et des services sociaux. Le mot «musicothérapie» n’est pas toujours utiliso' do faqon ap r0- riée, constate Mme Oue let. 1 faudrait plutOt parlor de «sonothérapie», la science qui guéritau moyen do sons. Le mot «musicothérapio», explique-t-olle, désigne souvent des activites musicales organiséos dans les hopitaux et dans les centres d’accueil, non as dans le but do guérir mais simp ement pour recréor, animer, favoriser une ambiance agréable ou suscitor un sentiment d a partonance, oxplique-t-ello. l désigno également cette tech- nique psycho-musicale ue l’on retrouve fréquemment ans les cabinets do medecins, do dentistes, d’acupuncteurs... Elle consisto a utilisor des cassettes do musique do relaxation pour apaiser les gens rassemblés dans la salle d’attente. On pout diro que la musique «Nou- vel Age», les bains flottants, la vibro—acoustique et la musique do relaxation anti—stress sont des supports utilises par les specialistos do cotte approche thérapoutique. La «musicothe’rapie» est aussi un proche parent do la psychanalyso ot de la psychotherapie. Cost, 5: vrai dire, de la sonothérapie, «la vraio musicothérapio» qui vient en aide aux ersonnes inca ables do tradu1re verbalement ours emo- tions: déficients mentaux, enfants autistiques, personnes incapables d’affronter un changoment majour ou penible de leur existence comme la vieillesse, la retraite, lo deuil, le decies. Ne dovient pas musicothé- rapeuto qui veut, signale Mme Ouellet. Au terme d'études musi- cales a l’univorsité, i1 faut aussi étudier la psychologie, faire sa propro therapie pour no pas risquer do projeter sos propros «bibittes» sur 'les autres. 'Il taut entin so soumettre a un stage supervise d’un an (1000 heures). Meme s’il a une formation musi- cale, le «musicotherapeute» fait peu do musique: plas do piano, ni do harpe, ni do c ant, ni do violon. Tout au plus utilise-t-il des instru- ments simples ot legers comme uno flute a bec, un petit xylophone ou un tambour qui no sorvont qu’a provoquor une emotion, une réponso do la part d’uno ersonne incapable de lo faire avec es mots. C’est cotte technique qui permet- tra, par exomple, a uno personne cancéreuse on phase terminale, d'accopter plus positivement son depart de ce monde, do traduire concretement son testament et sos demiors adieux. W MW“ El Cl E] El NOM: Voncn lo loxte de mon annonce. Veuillez placer mon annonce sous la rubrique: SOCIAL (rencontre. nalssances, manages, déces, message personnel, etc.) EMPL OI (travail ou servrcos proleSSIonnels oflerts ou recherches) LOGEMENT (chambre recherchoe, appartement a louer, maison a vendre, etc.) A VENDRE (clue s a vendre: automobiles, meubles, vétements, disques, etc.) E] Je suis déja abonné a L'Express Je veux m'abonner a L'Express “ (- REMPLIR LE COUPON EN PAGE 5) [3 Je ne suis pas abonné... TELEPHONE: ADRESSE: r-..“ VISA [:lMASTERCARD Numéro: ' CODE POSTAL: Date d'explratlon: “I do Moalord jusqu'a nouvel ordro. jauno. OTTAWA, CANADA 17630-77 Détense nationale AVIS AU PUBLIC CHAMP DE TIR DE MEAFORD Des exercicos do tir auront lieu do jour et do nuit au champ do tir Lo champ do tir est uno propriété administréo par lo MON. sise a 2- 1/4 millos environ au nord do la route no 26 dans Io canton do St Vincent et en partio dans la section nord-ost du canton do Syden- ham, dans lo ccmté do Grey, dans la province do I'Ontario, ot Il- mitéo au ncrd par la baio Georgian et a l'ost par la baio Not- tawasaga. Au besoin, il est possible d'obtonir une description dé- tailléo do la propriété du camp Mealord on s'adressant au chot du Génio construction do la base dos Forces canadiennos Bordon. Toutes les limites ot toutes les entrees du camp ainsi que toutes les routes ot tous les sontiors qui y donnont acces sont clairomont mar- ques par les pannoaux indiquant qu'il est intordit do pénétror dans co socteur. La zone do danger so prolonge jusquo dans la baio Georgian sur une distance d‘environ 2,000 metres. Lo périmétro do cos zonos ost marqué par dos bouéos do couleur MUNITIONS ET OBJETS EXPLOSIFS PERDUS Los bombes, grenades, obus ot autros objots oxplcsils semblablos sont dangeroux. II no taut pas on ramassor ni on gardor comme souvenirs. Si vous trouvoz cu si vous avoz on votro possession tout objot que vous croyoz étro un oxplosit, vouilloz lo signalor a la po- lice localo; on voillora alors a son onlevement. ll ost intordit do po'nétror dans co soctour sans autorlsation. PAR ORDRE Sous-ministre Ministers do la Délenso nationale National Defence Canad'éi'