'EXPRESS

HEBDONl‘iDAlRE

D'ACTLTALlTE NATiox'Ai.

ET INTERNATIONALE

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IDE’ES Egallte ou indépendance

I

FRANCOIS BERGERON L'Express Poor le remier ministre Daniel

Johnson, eux options politiques seulement pouvaient intéresser les Québécois: ”L'egalité do francais et de l'anglais a travers le Canada, oo l’indé ndance".

Meme si c’est Daniel Johnson Eui avait accueilli le general De

aulle en 1967 et qui lui aorait souffle le "Vive le Quebec librel”, lui'méme n’a pas ou le temps de choisir entre les deux options. Tous les autres apres lui, cependant, ont do le faire, y compris ses fils Pierre- Marc, uiste, et Daniel, liberal.

Remévesque et le Parti Que- becois offraient désormais la possi- bilité do voter pour la souveraineté, tandis que Pierre Trudeau, en de- venant premier ministre du Canada et en faisant adopter la Loi sur les langues officielles, s’employait a demontrer que le ra port Lauren- deau—Dunton sur le gilinguisme et le bicultoralisme, ces caracte’ris- tiques les plus fondamentales do pays, n‘allait pas roster Iettre morte.

Aujourd’hui, face au ressac anti- francais au Canada, ui se mani— feste ar lo succes du Eeform Party dans 'Ouest ou do COR au Nou- veau-Brunswick, par les enements de Don Getty en Alberta ou la resis- tance des monicipalités ontariennes a la Loi sur les services en francais (qui ne s’applique pas aux munici- palitésl), le slogan de Daniel John- son reste lus actuel que jamais.

11 est éalement utile de s’y réfé— rer afin de dissi or on mythe, en- tretenu par les a versaires do bilin- guisme federal officiel, a l'effet que toot cola n’ait éte qu'une invention du machiavelique Pierre Trudeau, no reposant sur aucune revendica- tion historique des Canadiens—Fran- cais. Les Quebecois, s’en excusent certains nationalistes, n'ont jamais voulu im oser le francais ao reste do Cana a. Et comme le demontr~ erait la popularité do la Loi 101, ex— plicgie-t-on dans certains milieux au anada anglers. les Québécois non plus n’nnt jamais voulu do bilinguisnic chez eux.

Bren sor, on confond ici la scene fédérale et provindale et, ce faisant, on compare des ommes a des oranges: la Loi fedérale sor les

langoes officielles a la Loi 101.11 faut comparer lo statut do francais et le traitement do l'anglais par le gouvemement du Quebec au statut do l’anglais et au traitement du francais dans les aotres provinces do Canada.

C’est d’ailleurs ce qui faisait dire a Rene‘ Levesque, expliquant la portee de la Loi 101, o’il ne cher- chait qu’a rendre le guébec aussi francais que l’Ontario était anglais. Le bilinguisme officiel au niveau provincial n'aurait un sens, au Quebec, que s’il e’tait adopté dans toutes les provinces du pays, sans exception, ce qui est sans doute uto “vi ue.

e a dit, la Loi 101 —et la Loi 178 qui lui permet d'é atigner la liber- te d’expression - evrait etre amen- dée de facon a permettre l’affichage en anglais ou dans d’autres lan- gues, tout en continuant d’exiger 1e

rancais. Dans les autres provinces, l'afficha e en francais n’est pas in- terdit, memo 51 il est rare.

Le slogan de Daniel Johnson, "egalite ou independence", traduit donc autant une volonte "nationa- liste” de romouvoir la langue et la culture gancaises u’on attache- ment et une gran e re’serve de bonne volonte' des Québécois pour le Canada.

Les deux ne sont pas incompati- bles, bien au contraire: les Cana- diens—Francais ont tou' )ors été "na- tionalistes”, mais ils {font d’abord e’te or le Canada!

’est d’ailleurs ce qui se dégage de la se’n'e sor la nationalisme que- becois diffusee récemment a l’émis— sion Le Point de Radio-Canada. Depuis les debuts de la Confedera— tion (dont on célbbre cette annee, dans l’incertitude, 10 1250 anniver- saire), les leaders canadiens—fran- cais ont sortout travaille a la pro- motion do l’inde endance do Canada vis-a—vis do 'Angletorre, et ao renforcement de l'unito’ na— tionale par la promotion do l’egalité do francais ot de l’anglais au pa s.

C’est sortout depuis les eox dernieres goerres mondiales, a cause de la conscription, mais aossi face a l'inaction quand co n’est pas a l’obstruction do Canada anglais, qu’un nombre important do Quebe— cois songent sérieosement a l’in- dependanoe do Quebec.

Vos remarques sur une ”neces- saire” ct "pressante" fo’minisation de la langue francaise sont resentees dans on article de Annie )urret pu- blié dans l’Express do 7 an 13 janvier comme allant de soi et comme issues de principes indiscutables.

Comment, semblez-vous dire, pourraiton s’opposer a do si "bonnes intentions”, et pourquoi les droi ts do 1’ homme par exemple, ne dovien- draient—ils pas les droits de l’homme ot de la femme, et un sino hone enfin one "personne sinophone etc. etc.

ll serait bien sor commode d’en ap- peler aux regles qui, en francais, regis- sent l’emploi du enre. Cellesci ont d’ailleurs pour eureux re’sultats d’éviter l' inéle’gante et pompeuse réthorique en usage chez les ”bien

sants"( liticall correct). pen“ ne suffi: pas ell effet d’etre bien intentionné pour exprimer dos opi- nions sur la lan e, encore faudrait il étre conscient e la nature réelle dos dites opinions, sans négliger, le cas eche’ant, de verifier leur validité lin-

‘stique.

ll ne s’agit pas, dans le cadre limité de cette lettre, de faire et de refaire l’historique des courants do pensee qui, our la plupart, ont emigre de leur lifomie natale pour enfin venir s’échouer au nord du 47eme parallele. Cad pour dire ue votre int do we no sort pas do c apeau 'un prestidi— gitateur. Qu’il résulte d’une ”pensée politique" dissimulée dans votre arti- cle et dont i1 conviendrait d’examiner les tenants et les aboutissants (11 con- viendrait de garder a l’esprit que, sans etre ”neutre’ , one langue transcende en partie les clivages politiques tradi- tionnels). Votre ”croyance”, en outre, ne saurait en rien pretendre a l’univer- salite’ u’elle revendique implicite- ment. ourquoi, dans ces conditions douteuses, consentin'ons—nous a modi- fier les usages, pour ainsi dire, a la

etite semaine, sans rincipes co- e’rents...En Amérique u Noni, la mi-

norite’ bien pensante (self-righteous) a laquelle vous sembla appartenir, s‘est visiblement donne‘e pour tache de re'- former (do moraliser?) le vocabulaire. Pour ma part je persiste a ne pas voir do raisons linguistiques a cette pieuse agitation. Dans les colonnes de l'Ex- press vous claimnna que : “nous som- mes en tote do la francophonie mondi- ale", tellemont en tote, ajouterais—je, que l'on ne vous apercois meme plus, et que, lorsque dos "trouvailles" com- me "les droits de la personno" appa- raissent sur d'autres rives de la franco— phonic elles font, dans le meilleur dos cas sourine...

A propos des "droits do l'homme" (j'y reviens), il est permis de so deman— der quel francophone, méme doté d'une seule education rimaire, ignorerait que l'homme ont il est question dans ce cas, signifie l'espece humaine, laqoclle so divise en... hom- me et femme!!! Veuillez é alement convenir que votre usage e , je cite: "one personne sinophone" est un tan-

Semaine du 4 au10février 1992 L'EXI’RESS 5

LE COURRIER DU LECTELIR Une féminisation pavée de bonnes intentions?

tinet inélégant. Le mot "pcrsonne " est certes do genre feminin quoique sex— uellement noutre (c'est d'ailleurs ce qui fait son interet pour les neo-puritainst). Une breve etude do son étymolo vie vous conduira, j'cn suis sur, :1 d'utiles réfloxions... Pour conclure sur to point ' me contenterais donc de vous rediro 'évidence. .. one langue constitue un phenomene si complexe que, quoi que vous fassiez, disiez, etc. elle n'en fora qu'a sa tote et selon sa d namique pro-

re. Vos efforts y sont, e co fait, voues a l'echec; ce qui est, pardonan-moi de vous lo dire... rassurant!

Ce ue vous avez sans doute mal percu, ans cette scabreuse affaine do "fe’minisation", c'est que"l'horreur do sexe"lie a l‘histoire traditionnelle do puritanisme a, par on curieux ressac dont l'histoire a le secret, ressurgit sous des formes nouvelles, plus au gout du jour (on raison sans doute do malaise que nous connaissons). C'est cette marchandise que , en toute bonne foi j'en suis sur, vous voudriez

introduire dans le bon usage. La langue francaiso est, do par son his- toire, eloigneo des effets dommage- ables d'on protestantisme, souvent intolerant , qui a joué lo role ue nous savons dans la fonnation de 'Ontario et, plus generalemont, sur le continent Noni-Americain. Le Coorant de civili- sation dont la langue franqaise est issue est, faut-il lo rappeler, notable- ment different do celui qui a produit la langue anglaise ot, toute tentative de les confond no, d'amalgamer leur his- toire, no pourrait que toomer a la con- fusion. Agir dans le sens d'une plus grande egalite entre les sexes ne de- vraitoelle pas davanta re passer par du concret? Autrement it, insister pour changer les mots sans, au préalable, Changer les choses, c'est un pcu parler pour ne rien dire. Ou encore, se don- ner bonno conscience a bon compte '. une specialite canadionno!

Patrice Remia Toronto

L . \ d

Le propre d'une langue, c'est d'avoir dos expressions idiomatiques, c'est'adire intraduisibles. Elle croe ses pro- pres images pour exprimer ses propres idees: "It's raining cats and dogs" en anglais ar exemple.

En francais, comme ai ours, on aime les metaphoros plus ou moins hyperboliques: plus l'ima e est forte, plus son impact est grand, uitte a choisir que quefois dos im- ages ambigiies: " saou comme un polonais; manger on “if, bete comme on belge, lent comme un Suisse”, etc...

ais ces expressions sont de moins on moins employees car la langue bouge et évolue avec le temps. Une fois ou je faisais la queue depuis environ 15 minutes, mon voisin de derriere lanca: "On se croirait en l’ologne icit". C'est que pour lui la l’ologne est synonyme do penuries

'une langue

ane’antio. Plus fondamentalement, ces expressions ne nous de’montrentclles pas ce que tout langage su ere, a savoir la relativité et la SUbJOCth‘lté do celui-ci? El es met- tent on valeur ce qui est normal par apposition a ce qui est anormal (C'est-a—dire les étrangers). Le Polonais est considée comme "anormal" car il boit trop; sous-entendu le francais est "normal" car it boit nonnalement.

Or, c'est justement dans la norme u'est le probleme. La norme, c‘est le symbole meme de a relativité: ce qui est normal pour moi l'ost rarement our mon voisrn. Aussi, ces expressions nous revelent e caracténe ethno- contrique do toutes les languos: le lan age nous montre que lo people parlant ce langage a ten ance a so prendre pour le centre do monde, l'etalon reference. C'est ainsi et de queues intorminables. Aussi, les anciens prejoges u'il faudrait "entendro" cos images et non pas comme sont balayés par les nouveaux. Cependant, ces formes de :1 langage ne sont employees u'occasionnellemcnt, dans un contexte bien précis qui ait que toute ambiguité est

es metaphores discriminantes seolemont.

Tiesa Masivilis Etobicoke

MARGARET KABAMBA pour L'Express

C'est avec émotion que j’ai le plaisir de presenter aux Canadiens francophones un des domaines les plus méconnus de l’Afrique franco hone: La Littérature de l’A 'que noire d’expres- sion francaise. Je me sens

Lo} littémture de l 'Afrique norre d 'expressron frangaise

d’Amadou Koumba.Bref, l’im rtanoe de la littérature era 0 africaine est capitale parce qu’elle fait partie do patrimoine colturel de 'Afriquo profonde. Mal- heureosement,elle traversa one phase depressive car ceux qui s’y intéressaient, otaient absorbes par des

indignée par, d’abord, le fait que beaucoup de gens croient encore maintenant que l’Afrique forme un grand pays et ensuite, que es gens n’y savent ni lire ni

écrire, par consequent, qu’il n’y existe aucune forme de littérature. Ce endant cette littérature e l’Afrique noire d’expression francai- se existe bel ct bien.

Grande inconnue, il faot reconnaitre qu'elle l’est. Pounant les livres et les arti- cles coneernantce su' t ul— lulent dans des ggib io- theqoes car, a ma rande surprise, j’ai eu 10 p aisir de decouvrir que, meme les tites biblioth‘eques, icr a Toronto, possedent des oeu- vressur et des afrimins.

Ju u’a one date tres re- conte, i n’existait au Canada aucun enseignement struc- ture des litteratures négro- africaines. Certaines univer- sites ont comble cette lacune et ont oovert on departe- ment d’Etudes africaines ou la litte’rature prédtée est au programme. En quoi con— siste cette litterature?

La Littérature orale

De meme que la littora- ture francaise commence

r les chansons do gestes et l; fabliaux dont l’origine se

rd dans la nuit dos temps et dont l’aoteur reste sou- vent anon me, do meme il convient e dire que la lit- terature orale constitue, en effet, le fond culture] des peoples africains dont le rancais est devenu la lan-

Une grande inconnue

gue d’enseignement et de promotion culturelle et so— ciale.

Bernard Dadie, écrivain

abonais, declarait lors do ,euxieme congres dos Eaivains et Artistes noirs de la Sorbonno en 1956: "L’Afriqoe noire, faute d’ecriture, a on effet cristal- lisé sa sagesse dans sa lit- teratore orale.

Et chaque contour, chainon ininterrompu d’on long passe, essaiera chaque soir la sagosse des Anciens. lls la confient a ceux qui veulent en profiter et au vent qui l’emportera par Ie monde car la sagesse n’est pas on bien que l’on con- serve poor soi seol. Et c’est survivre que de la dispenser a la' unesse".

'est autoor do feu, la famillo (parents, oncles, tantes, cousins) reunie, en compagnio des amis que l’on conte lo soir, poor so re— poser des travaox do joor. Conter le soir fait partie do la tradition.

" Car si l’on contait le jour, on perdrait son pore ou sa more. Non! Cola em-

écherait de travailler, de aire co que l’on doit. Or la ovreté, ditl’Afn'cain, est la liljle ainee de la paresso". Et c’est la nuit qu’on conte. La noit, l‘ambiance dos feox, lo Clair do lone, les cris dos ani- maux, les chansons reprises en choeur, les batternents do mains, le tam-tam, toute cette atmosphere do conte resqoe toujoors mime rend 'ame etrangement recep- tivo. La pénombre ajoute son

charme de mystere au mervoilleox pittoresque des contes. Si l’impression de- vient trop angoissante, on conte égrillard, one fable satirique dissipent la terreor

oi commence a poser sor laoditoim.

Analyse de la littérature orale

Le langage de cette cul- ture litteraire est enrichi do sentences, do proverbes, d’imagos, de formules do souhaits, de felicitations, de salutations, do condolean- ces. C’est one littérature qui n'est pas figee, elle donne l’im ression d’une veritable prc oction littéraire car elle contient‘.

0 Des discussions courantes

sur les événements do

temps, 1a oonduite dos chefs,

la moralité des diffe’rents

ages.

0 Des récits historiques ou

do moins mythiques, dos lc’s ndos.

0 Des chants classiques de

guerre et des chants his-

toriques.

0 Des improvisations sati-

riqoes et funéraires.

Cette litteratore orale em- bra sse tout: la science, puisqo'elle exprime les orig— ines de l’onivers; l'histoire, poisqu'elle enseigne co qui s’est passe autrefois ot ce qui se passe actuellement; la morale, puisq'elle presente one déontologie on donnant dos régles do conduite, et évidemont one distraction.

Aocune distance n’oxiste entre ceux qui produisent et oeux qui consomment. C’est

one vie littéraire sans edi- tours ct sans rix annuols. Et aossi [1 la ifference do certaines vodettes qui roa- lisent on do cos one man show dont l’Europe ot les Etats-Unis sont dos specta- teors par l'espace artificiel do la scene.

Signalons que beaocoup d’ecrivains et othnologoos occidentaux et africains s'étaient penchés sur l'étude do la litterature orale. Nous citerons, par exemplo, Francois-Victor Equilbocq qui est le chef do file dos étodes folklori uos poor l’Afriqoe noire. Lonsemble de ses quatre volumes reu- nis en un seol avait paru aux Editions Maisonneuve & Larose sous le titre Contcs Farah/tires d'Afrique Occiden— ta 6 qui fait one collecte do contes ct en a presente one. vision d’enscmble tres re- marquablc. Lilyan Kosteloot (Helge) ct Amadoo Ham ”rte Ba (Malien) ont ublié ans la collection dos 'Classiques Africains", Kaidara (Mali) en 1909.

A partir de la deuxieme guerre mondiale, les pro- verbes et les contes ecrits r dos Africains qui jusqu’a ors étaiont publies dans les re— vues et ioumaux comme le Bulletin do Comité his- toriqoo sciontifiqoe, font l'objot dos publications on volumes.

Maximilien Qoenom a publio Trois Legendes africaines on 1946 ct Birago Diop, Les Comes d’Amadoo Koomlm on 1947. Co dernier pobliera, en 1958, Lt‘s Noovoaox contes

tfichcs plos loordes et plus nombreuses.

En outre, si le progres de l’enseignement pemtettait a on nombro d’Africains do transcrire on langoes eu- ropeennes les traditions de leors peoples, les s stemes d’onsoignoment neg igeaient trop souvent ces valeurs lo- cales au profit dos maticres d’examen calqoees sur l’Oc- cidont.

Durant la periode dos in- dependanms, la linguistique africaino a connu de nou- veaux developpements. L’aide do I'Unesm, l’organi- sation do collo uos, l'inlas- sable activité e Amadoo Hampate’ Ba ont réossi a re- lancer et la collecte de la lit- tératore orale et son edition.

Celle-ci est decoder: et les media europeens (la televi- sion, la radio) ainsi que le cinema sont en train de con- sumer ce patrimoine d’une valeor exceptionnelle qu’est la litterature orale. On ne s’assied plus autoor do feu. On prefere regarder Ia télé. On n'écoute plus les vieox. On suit des emissions radio phoniqoes.

Le mimétisme aveugle do l’Occident auquel s’adonne l’Afrimin contem- porain frole le ridicule au point d'oublier sa propre ame. Amadoo Hampate Ba avait raison do dire qu'un "vicox qui meort est one bibliothcque qui brfile".

La suite dc (rt article sur la littérature do I'Afrique noire r1 ’mtpmssirm frond/15¢? sore put} (it? darts l'ri iti'on de la swine pmr‘hur'm'.

L'EXPRESS

Un ahonnement a a francophonie canadienne...

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