6 “Neva-AN» m... . a. Jonah“... ., 4...“; a...“ L'EXPRESS — Semaine du 5 au 11 mai 1992 POUR L ’AMOUR DU FRANCAIS La mise en scene de la parole publique ANNIE BOURREI’ pour L'Expross Avez-vous la go e serrée et l’es- tomac noué a la se e idée de pren- dre la parole en public? Quand vous presentez une communication, bafouillez-vous, vous empetrez- vous dans vos mots et faites-vous des liaisons mal-t-a—pro 05? fit, 1e réalisant, rdez—VOus e fil de ce que vous in dire? Si c’est 1e GS, vous vous ' ez presque d’«analphabete public», dans une société qui valorise les in- teractions en groupe ou en fiuipe. Rassurez-vous, toutefois, car est oe qu’éprouve la grande majorité des gens avant de prendre la parole en blic, meme avec l’expérienoe. L’habileté a communiquer en public occupe une place grandis- sante dans nos vies. Elle constitue une competence tres recherchée au- jourd’hur, a cause de la démocratisa- tion de l’éducation, de l'avenement de la gestion partici ative et de la valorisation culturel e de la partici- pation. De plus, savoir communi- guer a un ublic et en public permet e vivre es experiences humaines riches, tant du point de vue du partage des convictions que de la diffusron des connaissances. Dans La parole en public, neuf spé- cialistes présentent des connais- sances de base, des trucs ur sur- monter certaines difficul s renoon- trées lors de la communication orale, en passant de la gymnastique vomle aux aliments a favoriser et de l’into- nation aux meilleurs couleurs a combiner pour présenter visuelle— ment de l’information. On y trouve, notamment, un ex- posé du fondateur de la plus impor— tante a ence de communication du Cana a, Claude Cossette, sur le «charisme séducteur», ainsi qu’un exposé sur le «sens des sons», de Claude Rochette. Le premier avanoe flue 1e charisme est inné, mais que ce on naturel se mltive. be second est un phonéticien spécialisé dans le do- maine de l’implant cochléaire, un implant de l’oreille qui permet de rééduquer une personne sourde. L’auteur de la section sur la timidité et le trac, le psychologue Richard Cloutier, discute de leurs causes et présente des strategies ur en venir a bout. ll explique que timidité s’épnouve lorsque l’audi- toire agit directement avec la person- ne qui rle, dans un «scenario» non prévu l’avanoe et im révisible. [e trac 5e manifesto dans e cas ou l’au- ditoire évalue la «performance», mais sans contact direct avec la per- sonne qui communi ue. Les deux dérivent de l’inoertitu e. [a timidité et le trac figurent par- mi les 4 formes d’anxiété sociale, avec l‘embarras et la honte. Genera— lement, l‘anxiété sociale provient de J. mum" invinluwl l‘WM «—__— l’écart entre l'image de soi qu’on ' pereoit projeter, celle qu’on aimerait montrer et celle qu’on posséde. On lui attribue deux randes causes : l’apprentissage de sodalisation et ’hérédité. Richard Cloutier propose de nombreuses techniques pour con- troler l’anxiété sociale et maitriser le trac et la timidité, particulierement des grilles d’évaluation pour établir son profil d’anxiété personnel afin de pouvoir s’entrainer a faire un ex- posé en public. La préparation a une presenta- tion publique passe par de nom- breux exercrces pour maitriser les 5 grandes étapes d’un discours. haque étape est accompagnée de formules passe-partout (pour se présenter devant le groupe, pour conclure et résumer son ex ui permet de mettre l’e fort sur ’autres aspects que le «comment 1e dire». Les personnes dans l’enseigne- ment, les gens qui font de l’anima- tion sociale et culturelle et, en général, les personnes ui commu— niquent avec un public ans le cadre de leur professron pourraient lire avec rofit ee volume. ll ne contient pas e recettes miracles, mais des Rindpes et des explications solides. nombreux tableaux, des listes de princi a res er, des exercices, des grilles d’évaluation contribuent a faire de ce livre un guide interes- sant. NDLR: Les lectn'ces et les lecteurs sont invite’s ii faire part de leurs critiques, commentar'm et suggestions ii l’auteure. Adresser la correspondance ii Pour l’amour du ncais, aux soins de L’EX- PRESS, l avenue Carlaw, Toronto M4M 2R6 sé),ce- La parole en public, sous la direction de Jacques Vermette et Richard Cloutier, Québec, Presses de l’Université Laval, 1992, 24,95 ‘5. l 1 l l l l ”LE COINDES E’CRJVAINS Les contes statiques et névrotiques de Paul Savoie MIREILLE DESJARLAlS-HEYNNEMAN pour L‘Express Lire les CONTES STATIQUES ET NEVROTIQUES de Paul Savoie c’ est accepter d’étre ébloui par des images impregnantes de sensations inso ites qui parfois entaillent et déchiquetentl esprit. C’ est se laisser emporter dans un feu souvent vio- lent, toujours fantastique, et ac- cepter de bonne grace de ne pas tout comprendre. Que veut-il me dire? Est—ce cela? Ou cela? Non, peut-étre oeci et ced, enchevétrés... Les images dansent a travers des fen‘etres, avec des chats mystérieux, dans l’eau des baignoires, au hasard de chevelures entrevues, avec des personnages apparaissant un couteau a la main ou a l’esprit. Fenetres, chats, baignoires, cheve- lures et couteaux sont en effet les cinq themes autour desquels sont groupées oes trente—deux nouvelles: six par theme, plus une nouvelle au début et une en épilogue ou les themes se retrouvent tous. Des symboles qui semblent fasciner Savoie at tel point qu’on les rencon- tre également dans certaines nou- velles, indépendamment du theme principal du moment. Savoie nous fait voir, sentir, toucher presque, a la facon d’un .peintre d impressions symboliques. Avec autant de profondeur que dans sa 'e, il transpose ici, sou- vent jusqu‘a l’hallucination, la seve d’un imaginaire extraordinairement riche et original. UN EXEMPLE: Lia THEME DE LA FENETRE Tout converge, tout dévie, tout s’élimine. Ainsi en va-t-il des rela- tions humaines: comme sur les car» reaux d’une fenétre. Cette attirance de Savoie pour l'idée de la fenétre comme representation de la vie re- lationnelle, on la trouve d’ailleurs également dans plus d‘un de ses re- cueils de poésie. La fenétre, en effet, possede deux catés qui, bien que transparents, peuvent irrémédiable- merit diviser deux étres. Ainsi ce couple, Edgar et Liane, sé aré par l’épaisseur d’une vitre: ’ Chacun chercha a determiner de quel coté de la fenetre il se trouvait ar ra - port a l’autre...” (FENE RE T CHAMP). De toute facon, celui ui est de l’autre coté n’est vu que é- formé par le scintillement de la lumiere et de ce qui est reilété sur les vitres, comme dans TOUT CONVERGE. Ces vitres, elles permettent aux obscenes rayons de soleil de péné- trer chez Marie~Elizabeth et de met- tre celle-ci en transe en transfor- mant sous leur miroitement les meubles et les objets de son salon (Seduction). Et que dire de Raoul et Pablo dont la fonction est de désintégrer les images résiduelles incruste’es dans le verre, par exemple celui des fenétres qui ont vu et retenu en elles toute la vie d’une famille, saisis- sants souvenirs mobiles ui se dis- solvent sous le processus e decom- position. Est-ce aussi le reflet de ses ro- pres souvenirs ue Raoul liqu fie? (DEFABRICATI N). Sauf pour LA TOlSON qui n’a pas l’intensité des autres nouvelles (une seule sur trente-deux, c’est bien peul), le lecteur ne peut qu’étre envouté par le de’ploiement magi- que de la pensée dans tous ces ré- cits, et également par son expres- sion, aussi fantasti ue que le con- tenu. Ainsi, l’éclat e la lumiere a travers une tresse devient avec Savoie visions, explosions d’état d’éme, ima es de bombardement... (DECHAR E). Ailleurs, ”1e silence, cette fente entre des mots sans verbe, creusés a meme la res iration, s’incruste dans les 05." ( LOT). Je pourrais citer des pages entieres de cette prose tout en symboles et poésie. Deux textes parmi ceux qui m’ont le plus remuée: REUNION DE FAMILLE Un enfant est a table comme toute sa famille. Fasciné ar un couteau, obiet symbolique u récit, il regarde leur géniteur a tous, l’am' regrand-pere qui diva ue et que lui seul semble compren re. Sa colere impuissante fera de l’enfant un sacrifié, peut—étre aussi un futur sacrificateur. Ce faisant l’enfant hérite symboliquement du couteau comme du oids de sa famille, in- tériorisant a violence occulte qui l’entoure. PULSAR J’ai lu et relu plusieurs fois cette nouvelle qui commence ainsi: ”Tu dis que tu m'aimes. Tu n’en sais rien. le suis une nebuleuse, lacon- née do manieres interstellaires. Tes prismes me recueillent, me ren— voient vers l’inlini. Car je n’ai pas encore de vie. Chaque noirceur m’élimine, m’obsmrcit d’astres doubleurs, ve- tus de cara‘paces moins fragiles. Ie m’engout re dans mes ropres crevasses, dans des mil iers de crateres répartis sur les spirales d’os, allonges sous la peau.” Celle qui parle ainsi est une femme qui renait dans l’amour tout en ayant peur de la douceur offerte et ressen- tie, elle qui n’a sans doute dfi con- naitre iusqu’ ici que douleur et vio- lence.., Devant les CONTES STA— TIQUES ET NEVROTIQUES, je me sens parfois comme devant un cof- fret aux tresors dont il me man- querait l’une des clés pour uvoir en ouvrir tous les recoins. ais je sais bien que je suis la devant des }oyaux...! CONTES STATIQUES ET NEVRO— TIQUES par Paul Savoie, Gue’rin, Montréal, 1991, 246 pages. Roseann Runte, principale du Collége universitaire Glendon, est la remiére femme a étre élue presidente de la Commission cana- dienne de l’UNESCO. Elle était depuis un an la vice-présidente de cette Commission. Universitaire, auteure et te re- connue, Mme Runte défen depuis longtem la muse de l'éducation et du déve oppement culture] et scien- tifi e dans la société moderne. Commission canadienne de l’UNESCO (organisation culturelle, scientifique et educative des Na- tions-Unies) a été creée en 1957 pour aider le gouvernement canadien a remplir ses obligations, le Canada étant un des 161 pays membres de l’UNESCO. En tant que pre’sidente de la Commission, Mme Runte va travailler a développer la participa- tion canadienne au sein des pro- grammes de l’UNESCO. Avant de devenir principale du College universitaire Glendon, Mme Runte était présidente de l’Université Sainte—Anne, en Nouvelle-Ecosse. Bien ue de langue maternelle anglaise, me Runte a publié deux v0 umes de poésie francaise, Brumes bleua et Faux soleil qui ont été tres largement acclamés. En 1989, Faux soleil a rem rté le restigieux prix de poésie e l’Aca émie francaise, le rix Francois Co ée. Mme Runte a é alement ublié d’autres livres de iction et e 1e a assumé la direction de ublication de trois vo- lumes d’ét du 18ié'me siécle et elle a egalement oo-dirigé la publication d’une etude sur la culture et la lit- térature orales. La principale de Glendon, Roseann Runte, élue 51a présidence de la commission canadienne de l'Unesco Membre de nombreuses organi- sations culturelles et universitaires, elle a occupé différents stes, prési- dente, notamment - de a Federation mnadienne des études humaines, et de la Sociéte canadienne des études du dix—huitieme siecles. Mme Runte est responsable des com tes rendus littéraires pour la Franc Review et présidente du comite’ des publica— tions de l’lnstilut Hannah. monies d'un couvercle ou dans des sacs de plastique bien fermés, et ne les sortez pas semaine. Si vous n'étes pas sfirs des jours de ramassage, renseignez- vous en appelant 1e 392-7742 (service en francais: 392-7306). BalaVEZ'leS. Ce n’est pas grand- chose, mais un petit coup de balai sur le trottoir, devant votre magasin, 1e rend plus invitant pour vos clients et donne au quartier un aspect propre et net. bonne chose pour nous tous. Soyons sfir qu'ils continuent de venir; jetons nos déchets la ou sorteZ' I 85 - Assurez-vous que vos ordures sont bien placées dans des poubelles avant 1e jour de ramassage. Gardez les articles encombrants, tels que des meubles, pour le deuxieme ramassage de la Fi CBIEZ'IES. Grace a vous, la Boite bleue s'avere étre un grand succes pour le et flacons en plastique. Les journaux et le carton ondulé peuvent etre également recycles. Séparez-lcs en plusieurs paquets que vous sortirez pour le ramassage du mercredi désigné. voir et reviennent chers a effacer. Quel que soit leur message, ils ne sont pas flatteurs pour notre ville. Des que vous voyez des graffiti, appelez- nous au 392-7768 (service en francais: 392-7306). %I 1* Paéte atone main (cote. 30 4c «cut tactical“ flue poop“! Service des travaux publics et de I'environnement de la Ville de Toronto. Remplissez-les. Ls gens viennent de partout a Toronto pour le plaisir de séjoumer dans une ville propre. C'est une Toaon ils doivent étre... darts les poubelles. Un petit effort pour la propreté de Toronto! EffaOBZ'les- 11 est toujours bon de pouvoir s'exprimer librement... cependant, les recyclage des bouteilles et des bocaux en verre, des boites de conserve et des bouteilles graffiti ne sont pas la meilleure facon de le faire! En général, ils ne sont pas agréables a Un coup de chapeau au travail des éleves de nos écoles francaises TORONTO — Du 4 au 8 mai, les ecoles elémentaires et secondaires du Conscil des écoles francaises de la communaute‘ urbaine de Toronto celebrent la Semaine de l'liduca- tion. ”l.‘(’\ducation de nos enfants est la mison d'etre du Conseil et la Se- maine do l'liducation nous permet do felt-r le travail elfectué au jour le jour dans nos ecoles", a déclaré la présidonte du CEFCUT, Anne- Marie (‘outlin [Linauguration de la Semaine avail lieu a l'ecole secondaire Etienne-Brim? avec un spectacle fol- klorique presenté par le groupe musical "Ad vielle que pourra". Deur soirees dos etoiles sont égale— riient organisees ieudi et vendredi a liticrincLlin‘fle. Au programme des activités, on pout compter dos journées portes— ouvertes avec expositions d0 tra- viiux d'flf‘V’t‘S dans toutes les eco— lcs, mais aussi toute une série do special les, concerts ct pieces do theatre. "Nos ecoles ont prepare dos pro- grammes varies qui refletent l'en- thousiasme du travail de nos equipes d'educateurs et de leurs cloves", a ajouté le directeur de l'lidumtion, André laionde. l,a communaulé est cordiale- mcnt invitée a participer aux nom- breuses activilés eta venir visitor les (icolcs. l’our lus do renseigne- nu‘nls, priere Lib communiquer avec lt- wctcur des communications du (‘lil-(‘U l' on composant lo 39l- lZo-l k'cux cl cellos qui sont in- terms par l'experienm do l'emle Montessori peuvent appelez le 3972(le