Semaine du 2 an s février 1993 L'EXPRESS o 5

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ntre l’homme rose, trop doux, tro mou, et Marc Lépi- ne, macho déchai- né, y a-t-il lace pour un autre om- me ? C’est ce que cherchent les femmes. Et les hommes qui se cherchent et ont appris a ne iamais montrer leurs sentiments ni leurs faiblesses, a créner, a cogner plutot. Le malaise profond que bon nom- bre ressentent ouvre la porte au changement.

Cette mutation ne va pas sans souffrance ni bouleversement. Mettre des homes a nu, montrer leur vulnérabilité releve presque du tour de force, de l’inédit. Le cinéaste Guy Simoneau a relevé ce défi avec «Est-ce ainsi que les hommes vivent ?».

«Ca ne se dit pas fort, la souf- france des hommes. C’est mal vu et mal accepté. Je l’ai entendu chu- choter autour de moi. Ce qu’on en- tend des hommes un u partout, c’est qu'ils sont Violents, al- cooliques, infideles et machos. J’ai voulu voir au-dela, découvrir la face cachée et montrer d'autres réalités insoupconnées. Celles dont on ne le jamais.

«find Michel, un de mes rsonnages’, affirme e derriere c aque femme en d tresse, on risque de trouver un homme en detresse, il dit vrai. Les femmes ont des paroles magnifiques pour ex- primer leur souffrance et leur désarroi. C’est normal: les senti- ments et la communication font partie des réles qui leur sont as- si és. «Les hommes doivent étre a E‘hauteur de l'image qu’on leur a fabriquée. Enfermés dans ces stereotypes, ils se tiennent en généra oin de ces manifesta- tions.»

Guy Simoneau a consacré deux ans 3 plein temps a ce film, établis- sant un climat de confiance avec les hommes contactés, attendant qu’ils proposent de participer au

L’homme nouveau de Guy Simoneau

film. Paul, son rsonnage princi- pal, ne lui a onné son accord qu'apres plusieurs mois de réflex- ion.

Cet accord total permet de sui- vre sa démarche, seul, aré de sa con'iointe et de ses en ants. Ila vou u s'occuper de ses deux en- fants, a part égale avec sa con- iointe, mais en vain. Il est parti, s’est retrouvé dans un refuge pour hommes en difficulté. I] a tout r- du, mais est décidé a travailler sa survie et a de nouvelles relations avec ses enfants.

La femme de Denis l'a uitté, lui laissant leur petite tille, rah. On le voit artager un sou r avec d’autres fiommes en di ficulté, prendre soin de sa fille, la bercer,

’endormir en lui racontant une histoire. Comme une mere ? Non, comme un pere aimant et tendre.

«11 y a trois scenes oil l’on voit des hommes avec leur enfant dans les bras, commente Guy Si- moneau. Des scenes importantes.»

Une autre scene étonnante met en cause Michel, pere de cinq en- fants, qui se retrouve a la rue et échoue dans un refuge avec David, un de ses fils adolescent. David parle de l’incompréhension de sa mere, Michel avoue qu’il aime en- core sa femme et compare la rup- ture a la mort.

Plus étonnante encore est l’ex- position d’un groupe d’hommes, des profeSSionnels qui, outrepas- sant l’interdit du toucher entre hommes (réservé aux homosex- uels dans notre société), sont in- vités par l’animateur Camille a se rapprocher physiquement, a ex- primer sensibilité et tendresse.

Ces scenes levent le voile sur la démarche de oertains hommes, pas tous, et et démontrent leur volonté de briser l’image qui les rive d’une partie de leur humani .

«11 a des femmes aussi dans mon ilm. Ce film, je l’ai fait comme un geste de tendresse, en tendant la main pour tenter de rapprocher hommes et femmes, pour rétablir un équilibre.»

( 'INIQ‘A 1.: \

avaient de quoi amener darts le Grand

Nord des reporters d'une vingtaine de joumaux et diffuseurs, a la premiere donnée lundi soir dernier a Povungnituk.

Le long métrage de 32 millions 5, un devis a 80% canadien, avait été rojeté en décembre a New York, au siege des ations unies.

La libre adaptation par le producteur et réali- sateur francais lac ues Dorfmann du roman d’Yves Thériault (Wises) a connu sa «premiere arctique» sur les bords de la baie d’Hudson.

Les Inuit de la région, située au 60e parallele, étaient tous la, hommes et femmes, vieux et en- fants, les bébés calés dans la poche dorsale de l’amaotie maternelle, réunis dans le gymnase de l’école de Povungnituk.

Des gens d’autres villages sont venus en mo- toneige, voyageant toute une journée par vents contraires et une temperature de moins 40 de-

5. La foule compacte a attendu atiemment, souriante, pour vivre ce moment istorique: ils allaient voir le premier «northern» tourné en grande partie dans leur région et, pour la plu- part d’entre eux, c’était la découverte du cinéma sur grand écran.

A Povun nituk, la télévision n’a débuté

u’en 1981; i n’y a ni salle ni projecteur 35mm.

a fallu transporter ce matériel pour la circon- stance. Ces spectateurs novices ont reconnu a l’écran des connaissances, dans la peau de per- sonnages de soutien ou de figurants.

Durant les deux heures de projection, les journalistes gardaient un oeil sur l’assistance. Pour les spectateurs inuit, fascinés, le spectacle était bien sur le grand écran. L'histoire fictive d’Agaguk, renvoyant a leur histoire collective, les as irait. En trois occasions, la salle a croulé sous eurs rires. Les Inuit ont rigolé en voyant pleurer des personnages masculins aux fu- nérailles d’un des leurs, avec l’effet d’un bon gag a cause des mimiques des acteurs locaux. Et

arce que les hommes ne pleurent pas en public, tce a l’occasion d’un deuil cruel. Le geste spectaculaire oil le héros Agaguk goué par Lou Diamond Phillips) tue la baleine ’un seul couE de harpon leur a également paru du cinéma. t ils exprimé leur satisfaction uand le chef inuk Kroomak (Toshiro Mifune) rive son clou a l’officier blanc Henderson (Do-

ans leur budget, les producteurs D d’uAgagulo et le distributeur René Mala

malheur ch

La premiere d'Agaguk fait un

ez... les Inuit

lglyook (Jennner Tilly) Ia temme du héros du iiim, Agaguk (Lou Diamond Phllllps).

nald Sutherland). Pourtant discrets, les ébats d'Agaguk et avec lgiyook (Jennifer Tilly) ont provoqué des fous rires étouffés, a porter au compte de la pudeur. Et suscité l’étonnement et la curiosité, racontés en inuktituk le lendemain a l’antenne de la radio communautaire.

Selon une h6tesse des ournalistes logeaient dans des familles cette tri une ouvertie n’a pas dérougi; certaines auditrices, ayant vu l 'yook en position dominante sur la couche conjugale, se sont empressées de vérifier par elles-mémes le moment venu.

Apres la projection, les spectateurs inuit ont applaudi vigoureusement, méme si ce n’est pas dans leurs coutumes de manifester ainsi leur ap- probation. Les commentaires étaient tres si- tifs. Cette réflexion d’un vieux resume bien ’im- pression générale: «Pour la remiere fois, nous avons l’impression d’avoir compris par des Blancs.» Le réalisateur Dorfmann jubilait, n- dant que le consultant Bernard Saladin d An- glure, anthropologue a l’université Laval, ui étudie la culture inuk depuis 37 ans, justifiait es changements apportés au roman de Thériault.

Pour que tous les gens de Povungnituk puissent voir A aguk, “J, a eu deux séances durant la soirée. secon e dans une salle bondée, paroe que le deuxieme groupe s'est ajouté au premier, resté pour répéter l’expérience, et le gymnase ne s’est vidé qu’aux petites heures du matin. Plus tard des femmes inuit ont offert un concert de «chants de gorge», ces stupéfiantes interpreta- tions syncopées imitant les cris des animaux. Associé aux Québécois Claude Léger et Francois Macérola, le producteur Dorfmann, pour se brancher aux références des marches anglo—sax— ons, a choisi Lou Diamond Phillips pour le réle titre.

Comme pour «Béthune» (aussi avec Suther- land) et «Le palanquin des larmes», Dorfmann et ses partenaires ont tourné en anglais; quanta Toshiro Mifune, il est connu a travers le monde ggace aux films de Kurozawa. Par contre pres de

pour cent du bud et d’ensemble est censé avoir été dépensé au ébec.

La premiere d’Aga uk sera présentée ii Toronto 12 5 mars sous e titre

l I

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'deux dernieres années, il a a i

Ala recherche d'une ima e

PARIS (PC) La francoph nie doit convaincre l’opinion publique de son utilité si elle ne veut pas voir ralentir son développement, estime le di lomate canadien Marc Lortie.

« on grand regret, c'est de voir que la francophonie n’a pas encore urie bonne presse, une bonne image auprés de nos opinions publiques, déclare M. Lottie. Pourtant, nous avons besoin de l’appui de nos so- ciétés. Le plus grand défi de la prochaine décennie, c’est de con- vaincre, de nous assurer que nos opinions publiques suivent, com- prennent ce que nous faisons».

A titre de ministre conseiller aux Affaires politiques a l’ambassade du Canada a Paris, Marc Lortie est de uis quatre ans le grand respon- sa le du dossier francophone. Ces

comme représentant personnel e

M. Mulroney aupres du Sommet

francophone. ll quittera bientét son

EisteJxmr devenir ambassadeur du na a au Chili.

M. Lortie évoque avec satisfac- tion le chemin parcouru par la fran- cophonie, qui a atteint en quel ues années une «maturité impressmn- nante» et dont «la plus belle réus- site» reste la création de TVS. ll souligne que l'institution a évolué a «une Vitesse vertigineuse» et qu'elle a su s’atta uer avec «audace» a des dossiers 'cats, particulierement en matiere des droits de la resonne, oil le Canada a joué un role de «loco motive».

avec:

Tiléi‘iriiia FiiAilgAls DE rolloilro

préscntc sa soiréc: double

LC Médecin volant

ct . . Les prodiousoa ridicules

do Moliérc a

Misc on scene do QENE LEMIEUX

NOQMAND blééONNEl’l‘fi JOHN DOLAN

JOHN QiLoEm GENEVIEVE LANCEOis cnuis'ilAN LAUQIN DIEGO MATAMOQOc‘é LOU‘lél‘] DillLlDDE

ClsElE QOUééEAU

Il constate toutefois avec «une certaine tristesse» que les 0 inions Eubliques n’ont pas emboitfle pas.

n France en particulier, la franco- phonie évolue dans l’indifférence générale. Le dernier Sommet franco- phone a Paris en 1991 serait pra~ tiquement passe inapercu s'il n’avait provoqué dans la capitale francaise des embouteillages absolument

randioses... Au Canada et au bec, le dossier francophone jouit d'une meilleure resse («surtout lorsqu’il y a un él ment conflictuel entre Ottawa et Quebec», note M. Lortie), mais I’opinion n’est pas tou- jours convaincue de son importance.

M. Lortie ne croit pas cependant que la francophonie s’essoufflera si elle ne parv1ent pas a intéresser l’opinion publique a son travail, ne serait-(e que parce que cette com- munauté de 47 pays, qui aspire maintenant a agir de facon concertée dans les instances internationales comme l'ONU et sur les grands en- jeux comme l’environnement, is- séde dé'a «un poids non—n22“— geablen. lVlais il reconnait que, sans cet appui, le processus politique «risque d’aller moins Vite».

gkéiiogmphic do JULIA 'l'QllBE llclairagcs dc MATl'lllIW FLAWN Musiquc originals dc CLAUDE ALLAQD Chorégmphic dc DAULA THOMSON Dégic dc DEBOQAll ADElé’l’ElN

C111 3 all 14 févrior 1993

au Canadian 6tago Theatre

26 l'llC Bcrkclcy (linc mo :3 l'oucst dc parliament, all sud dc l‘ronl)

CUICHET: 534—6604

2 comédioa a no pas manqucr! Déscwcz tot, lea billets s'onvolont vile.

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