DOMINIQUE DENIS L'Express Tout le monde s'en- tend la-dessus : Yves Duteil est un des au- thentiques bons gars de la chanson francaise. C’est sans doute ce qui fait son charme aupres d’un ublic qui se re- connait dans ses profes- sions d’amour a La Langue de chez nous et s’émeut de ses odes a l’enfance, du genre Prendre un enfant par la main). Pourtant, s’il part d'un nature] sincere et réconfortant, l’esprit scout qui habite le bon- homme —- et déteint sur une partie de son réper- toire — a parfois de quoi agacer. D’autant plus u’a l’image de sa voix, u- teil manque quelque peu de contraste : sous cette facade lisse, on cherche en vain les 20‘ nes d'ombre, les cicatri- ces ou les aspérités qui donneraient un certain relief a l’homme et au repertoire. Bonne nouvelle : ce relief, Duteil est allé le chercher au hasard des rencontres ui compo- sent Entre e les et moi, une étonnante rétro- spective qui vient jeter un regar neuf sur un repertoire familier. Car si elle n’a rien d’inédit, l’approche de Entre elles et moi s'avere néanmoins dro- lement efficace : en se jotgnant a quelques- unes des plus belles voix féminines de la chanson francaise (et de la chanson tout court), de Jeanne Moreau a Veronique Sanson, en Eassant par Lyane Foly, uteil va chercher dans ce repertoire une riches- se jusqu’alors insoup~ connee. A l’écoute de ce dis~ que, un constat s’impo- se d'emblée : a quelques exceptions prirs, (Ecris ta vie sur moi, repris avec Rose Laurens), l’in~ terpréte Duteil, qui n’a rien d’un duettiste né, n’a pas cherche’ a faire corps — au figure, bien entendu — avec ses col~ laboratrices, préférant le dialogue courtois, voire l’effacement pur et sim~ ple. On ne retrouve donc pas ici ce soupcon d’impudeur qui, tradi— tionnellement, est l’hui~ le qui fait tourner la mé- canique de ce genre de rencontre. En revanche, Entre elles et moi donne lieu a une élégante complicité, comme si l’on avait af~ faire a des amoureux qui se vouvoient. Ce qui, a notre époque, ne Yves Duteil se conjugue au féminin pluriel manque pas de charme. Signant le magique L’Adolescente (aux échos des Vieux Pianos de Léveillée), Jeanne Moreau ouvre le bal, nous rappelant que der- riere la come’dienne se cache une remarquable interprete. l’lus loin, Veronique Sanson joue a merveille la carte de la vulnérabi- lité sur Mélancolie, un morceau qui lui colle si bien a l'ame u’on jure- rait qu’il a éte compose pour — ou par — elle. Ailleurs, Enzo Enzo et Duteil conjuguent leurs souvenirs parta és Au Parc Monceau, ga- bienne Marsaudon nous livre un Le Soleil sur l’agenda em reint de tend resse, et ose Lau- rens, magistrale, s'offre Ecris ta vie sur moi, as- surément un des plus beaux textes que Duteil ail {emails signés. ‘n marge de ces réussites, Dee Dee Brid- gewater ne parvient pas tout a fait — malgre sa 1;".1... bonne volonté et son charmant accent — a ren- dre digestes les incur- sions dans le re istre «feu de camp» de teil ue sont Prendre an an ?ant par la main et Pour les enfants du monde entier. Mais il n’y a pas la de quoi bouder son laisir. Comme 1 se doit, les inconditionnels de Du- teil craqueront pour En- tre elles et moi. Toute- fois — et c’est sans doute sa principale vertu — le nouveau Duteil risque de faire plus d’un con— verti dans le camp de ceux qui, jusqu’a pre- sent, s’étaient avérés réfractaires au charme discret de notre doux poete. Merci, mesda- mes! Post-scriptum: Si vous avez une tendresse par- ticuliere pour Goldman, si vous aimez Charle- bois comme un fou (et Gainsbourg non plus...), si vous étes morgane de Renaud ou encore si vous avez Piaf dans la peau, alors 'e vous glis- se a l’oreil e ce tuyau qui tient en un mot, un seul : Chorus. Depuis 1992, cette revue trimes— trielle célébre le passé de la chanson franco~ phone et diffuse son present, question de lui assurer un avenir. Une reference indispensable — et un plaisir absolu — pour les amoureux de la chanson. Entre elles et moi (Sélect) est en special cette semaine chez HMV, am 333, rue Yonge. Semaine du 21 au 27 mars 1995 — L’EXPRESS o 7 Sessions au Theatre Tarragon Silence! On écoute aux PIERRE KA RCH L'Express Une séance chez son psychana- lyste, une confession faite a son cure, un secret confie’ a son meilleur ami, un rap ort d'im- 6t soumis a Revenu anada, un illet doux écrit dans la chaleur du moment, la nuit de ses noces, c’est sacré. En divul uer le contenu est aussi coupa le que de tenter de le connaitre. Mais la tentation de tout dire comme de tout savoir est telle- ment forte que les grandes lan- gues trouvent facilement de gran- des oreilles pour les écouter. C’est ce laisir malsain que l'on peut gouter au theatre Tarragon, jusqu'au 9 avril. Le docteur Clifford Scott, sy- chanalyste canadien né en 19 3, a écouté pendant plus de trois ans une patiente lui raconter régulie- rement ses craintes, ses angoisses et ses ennuis. Comme certaines séances avaient été enregistrées, il a de’cide’, vingt ans plus tard, de les publier aprés avoir obtenu l’assentiment de la dame en ques- tion. Clare Coulter et Daniel Mcl- vor, qui ont eu accés aux enregis- trements, ont retenu maintes ri— bes de ces conversations qu’ils in- terpretent dans un spectacle de leur création, si l'on peut dire, qui ne dure qu’une heure. L’amusant, c’est que le specta- teur n’est pas «vraiment» invité a les entendre, puisqu’il y a un mur entre lui et le plateau. Ce mur est transparent, bien sfir, mais sa pre- sence nous met dans la situation d’un voyeur qui regarde par le trou d’une serrure et ui, a cause de sa position peu con ortable, ne eut suivre une séance du début la fin. Clare Coulter ale beau role, mais en a-t-elle jamais tenu de mauvais? Peu de gestes, mais chacun est riche de sens. Si elle ne bouge pas dans son fauteuil, c’est que, dans la vie, elle ne veut pas sortir de sa demeure, de sa co- quille. Ceci ne l’em ‘ he pas de réflé- chir sur sa con ition, de voir clair en elle—meme, de sortir son méde— cin de ses théories et de lui mettre le nez dans la vie. Clare Coulter et Daniel Daniel Mclvor se sent tout aussi a l’étroit qu’elle dans le rale du docteur retenu par les limites de sa science et du langage, instru- ment pour lui trop grossier pour exprimer des subtilités, celles, par exemple, que vit sa atiente. Sur la petite sc ne du Extra Space, l’image que projettent les décors de Jim Plaxton est celle de l’exigu'ite’. Les deux interprétes sont visiblement mal, confines dans ce lieu et dans leur eau, et se tortillent comme des c rysali- des pour sortir de leur cocon et devenir libres comme des pa- pillons. Je laisse a d’autres le soin de WEEKS??? 59.5%??? ,, _ portes... (A, '1. faire le proces de la méthode du docteur, qui, de toute facon, date dos années 50. L'important ici, c’est le succes de l’entreprise des deux interpretes qui, avec Daniel Brooks, ont redonné vie a un do- cument portant sur l’ex érience vécue par une femme e 40 ans qui retrouve son enfance et, a tra- vers elle, son identité et assez de possibilités de bonheur pour me- ner une vie «normale». Pour tous rcnseignemenls ou re’ser- vations concernant Sessions (billets: 12 $ :1 20$) quijoue au The’a‘tre Tar- ragon (30, avenue Bridgman), vous composez (416) 531—182 . - Brunch du dimanche Buffet 2‘: 795$ - Menu varié tous les jours - Caté-terrasse ngne dlrecte pour reservations: 421 -1344 Une nouvelle experience pour vos e’vénements spéeiaux: Le cafe—bar au 995 avenue Broadview (a la hauteur de Pottery) ”I, 2/": - Billard/Satellite/Sports - La salle de banquet McNeil qui peut accueillir 900 nersnnnes , Daran et les Chaises «Huit barré» Lynda Lemay « » WARNER MUSIC CANADA est tiere de vous presenter ses artistes de la irancophonie ‘ Serge Lama «Lama» Artistes variés «Les Entoirés au Grand Rex» Disponibles chez tous les bons disquaires. Des artistes, des chansons et une presence de plus en plus grandissante au sein de la francophome. Dans Ie czar: de «la toum e », voici les spectacles . présentés en Ontar o. mars Orleans 123 mars Oshawa 25 mars Klngston 31 mars Welland 01 avril Samla vrll Hamilton ii?! an“ Sault Ste-Marlo 08 avrll Longlac 9 avrll Hearst 10 avril Tlmmlns 28 mil Cornwall Michel Berger «Celui qui chante» CONCOURS GENS D’ACTION COUREZ LA CHANCE DE GAGNER UN VOYAGE PQUR DEUX PERSONNES A PARIS EN PARTICIPANT AU CONCOURS «GENS D’ACTION». Foites vo’rre choix pormi un des cinq finalistes dont le nom opporoit ci-dessous. 1, MADELEINE GAUTHIER de Toronto Remplissez le coupon at écoutez CJBC BONJOUR sur les ondes de CJBC 860 entre b h et 9 h. MARC-YVAN GIROUX de Welland RITA LACROIX d’Oshawa 2 3. 4. ALVINA SAVOIE de Toronto 5 MICHELINE ST—CYR de Toronto Nom : CANDIDAT PROPOSE PARMI LES CINQ FINALISTES Ville ou village : Ralson de la candidature : Votre norn : Votre odresse : Envoyez ce coupon 61 : CJBC BONJOUR, Concours «Gens d’oction» OR 500, succ. A, Toronto, Ontario, M5W 1E6. sncaoacseo Mic-strum Lem Votre numéro de téléphone :