v AAWK. Semaine du 13 au 24 juillet 1995 - L'EXPRESS 5 Les Marocaines pourront faire du commerce RABAT (AP) — Le Parlement ma- rocain vient d’abroger une loi ui interdisait aux femmes 'exercer des activités commer- ciales sans l'accord de leur époux. Les de utes des deux rinci- paux artis d’o uposition, l Union sociafiste des forces 0 ulaires (USFI’, progressiste) et e arti l'ls— titjlal (l l, nationaliste) ont deman- de l’annulation de cette loi qui in- terdisait aux Marocaines de conclure des contrats sociaux sans le consentement de leur mari. l’our ces formations, cette loi enfreignait les principes de la Constitution marocaine et des droits fondamentaux. Al érie: des e ectlons mais pas de dialo ue avec les 18 amlstes ALGER (Reuter) - Le Conseil na- tional de transition algérien (CNT), parlement désigné par les autorités militaires, a adopté a la majorité absolue, la semaine demiere, le projet d’ordonnance amendant et complétant la loi électorale en vue de l'élection présidentielle prévue en princi- pe d'ici la fin de l’année, rappor- te l'agence APS. Cette loi prévoit, entre autres, la nécessité pour chaque candidat a la pre'sidence de recueillir 75 000 signatures re'parties sur 25 wi- layats (de’partements). Le vote de cette loi, qui sera suivi par la relance du débat poli- tique sur la tenue des présiden- tielles, débat présenté comme le premier pas vers une solution du conflit algérien, était attendu par une partie de l’opposition. Celle-ci commence a douter de nouveau de la determination des autorités a tenir le scrutin cette anne’e, notamment apres le limo- geage il y a deux semaines du mi‘ nistre de l’lntérieur, Abderahma- no Meziane Chérif, et le constat officiel d’un nouvel e'chec du dia— ‘ logue avec les islamistes. Résumant les doutes et l’expec— tative de l’opposition sur la tenue des présidentielles, le quotidien .ilgerien Liberte’ de dimanche ex— plifiuait que «le vote au'ourd’hui au .NT est en principe a dernie- re étape pour la mise en marche de la machine électorale». «L’aval du CNT est donc a coup stir acquis. ll ne restera plus ue la mise en marche électorale. e~ endant, si sur Ie plan technique ’Etat semble rét pour les élec- tions, le sera-t-il sur le plan politi~ que7», écrit le journal. Le premier ministre, Mokdad Sifi, a dit samedi soir dans une in— terview a la television que la «si» tuation deplorable que vit l’Algé‘ rie s’oriente depuis quelques mois vers une détente. ll y a une amé~ lioration perceptible mais celle-Ci demeure somme toute inaccepta— Ne» S’exprimant quatre jours a res l'annonce par la présidence ’un nouvel e’chec du dialogue entre le pouvoir et les dirigeants politi- ques islamistes pour un arrét des violences en prélude a une solu- tion négocie‘e de la crise, Mokdad Sifi a réitére’ la position du gou~ vernement en faveur d’un large dialogue politique. Mais la violen~ . e s’est poursuivie dans plusieurs regions du pays, comme pour rap eler que e répit dans le con it ne sera pas pour demain. MARIE TISON PICSSG canadoenne (Second de canq articles) MANCHESTER, New Hampshire — Lorsque Ro- ger Lacerte va a Montreal faire des achats pour sa li- brairie, on le salue en di- sant: «Hé, le missionnaire!» M. Lacerte posséde une petite libraire francopho- ne 3 Manchester, au New Hampshire, un petit Etat de la Nouvelle- Angleterre qui vient de se dormer l’anglais comme langue officielle. «l’our les Franco-Américains qui sont encore decides a étre Franco—Américains, ce n’est as facile», déplore-t-il. 5a Lt'brmrie populaire ne fait pas vraiment vi- vre son homme, mais il tient. Romplie de dictionnaires, cie livres l PARIS (Renter) - Le pré- sident Jacques Chirac a réaffirmé, vendredi 14 juillet, ue la decision de re ren re les essais nu- cl air-es dans le Pacifique Sud en septembre ro- chain était «irrévoca le», mais la determination des anti-nucléaires n’a pas faibli en ce jour de éte nationale frangaise. Partout dans le monde, des lles Fid‘i a la Finlande, des Austrafiens de Surfers Paradise aux bonzes de Phnom Penh, de Sydney a Vienne, les opposants a la décision francaise ont cé- lébré a Ieur maniére la pri- se de la Bastille. A Paris meme, des ma- nifestants anti-nucléaire ont tenté de perturber le défilé militaire tradition— nel sur les Champs-Ely- sées. «l'ai consulté des per- sonnalités scientifiques, civiles et militaires (...) El- les ont été unanimes a m’indiquer qu’il était né- cessaire de terminer ces quelques essais», a ré té lacrjues Chirac lors e la con érence de presse don— née a l’occasion de la féte nationale. «J’ai donc pris cette décision qui, je n’ai pas besoin de vous 1e dire, est irrevocable.» GOTHNGEN Mais environ 500 scien- tifiques allemands et d'autres pays ont signé une lettre ouverte au president Jacques Chirac, samedi a Gottingen, pour l’implorer de renoncer a la re rise des essais nu- cleaires dans le Pacifique. Ce document fait écho a la lettre ouverte publiée en 1957 dans cette méme ville de Gottingen par des hommes de science alle- mands qui avaient alors demandé, avec succes, au gouvernement ouest-alle- mand de renoncer a la fabrication de la bombe. A l’initiative de la So- ciété des physiciens alle- mands, les signataires af- firment qu’il n’existe pas de justification scientifi- que ou militaire a des es- sais qui sont «le miroir du comportement de lacp '- riode de la Guerre froi e». Decision «irrévocable», affirme Chirac it... GREENPEACE Jour de féte en France et dans ses ambassades a l'étranger, le 14 juillet a donné lieu a une multipli- cation de manifestations en tous genres. Green ea- ce a lancé un «Appelfijdu 14 juillet» au chef de l’Etat au cours d'une conference de presse organisee aux Champs Elysées. Le mou~ vement écolo iste prie le chef de l’Etat ’ecouter «la clameur qui se fait enten- dre dans le monde, y com~ pris en France». Ailleu rs, les opposants a la reprise des essais nu- cléaires ont ma nie les symboles. «Oui aux cham— pignons de Paris, non aux champignons (atomiques‘) de Mururoa», scandaient les dizaines de manifes- tants belges qui ont remis a l’ambassadeur de Fran- ce un plateau de champi- gnons. .......... A. .au. En Allemagne et en Autriche, les anti-nucléai- res ont donné dans le theatre de rue: spectacle pyrotechnique a Ham- bourg, reconstitution d’un atoll secoué de mini-ex— Clameur dans le monde et en France contre les essais nucléaires losions sur une avenue uxueuse de Vienne. AUSTRALLE ET NOUVELLE-ZELANDE A Melbourne, 5000 personnes ont exigé du gouvernement australien une attitude plus ferme contre les armes atomi- ues, avec notamment l arrét des ventes d’ura- nium a la France. Les dockers de la ville ont décidé de retenir un bateau francais a quai pour 24 heures, affirmant qu'il transportait des ex— plosifs. Enfin, dans la capitale australienne, Canberra, plus de 600 personnes ont manifesté devant l’ambas- sade de France, or] était célebré le 14 juillet. A Wellington, les mi- nistres et députés, des hauts responsables mili- taires et diplomatiques néo-zélandais et certains diplomates e’trangers ont boycotté la reception te- nue a l’ambassade de France, devant la uelle un millier de mani estants s’étaient rassemblés. D’autres manifesta- tions spectaculaires ont eu lieu. En Australie, plus de 15 000 personnes ont défi- Ie' a Sydney entre l’hotel de ville et le consulat de France. ) Dans I’Etat du Queens- land, plus de 2000 mani- festants ont formé une chaine humaine sur une plage de Gold Coast — un paradis pour le surf — en écrivant «pas de nucleai- re»\sur le sable. A Adelaide, un buffet a permis de recueillir plus de 60 000 S pour acheter une pleine page dans le uotidien Le Monde afin e protester contre les es- sais atomiques francais. CONTRE-RECEI’TION En Suisse, Greenpeace a protesté devant l’ambas- sade de France, a Berne. l’endant deux heures, le drapeau tricolore a été re- couvert d’une banderole portant le symbole de la radioactivité. Au Danemark, de jeu- nes syndicalistes ont dis- tribué des cartes postales contre la reprise des essais atomi ues. A Sublin, un ministre irlandais a organise une «contre~réception» du 1-1 juillet, pour accueillir ceux qui ne se rendaient pas a la reception officielle a l’ambassade de France, en signe de protestation. Au Chili, 1e president Eduardo Frei a ordonné a ses ministres de ne pas al- ler célébrer le 14 juillet a l'ambassade de France a Santiago. Au Japon, le chef du principal parti d’opposi— tion a appele les consom— mateurs a boycotter les produits francais Enfin, en Afrique du Sud, des ma nitestants ont roteste devant le constr Et de iohannesbourg, ou une reception avait ete or- ganisé‘ pour lo M juillet. Les négociants en vins s’inquiétent du boycottage LYON (Al’) — Les negociants en vins des Cotes du Rhone et du Beaujolais conimencent a s’inquieter a propos d’un éventuel boycottage de leurs pro- duits par les ecologistes et les anti—nu- cleaire de toute l'Europe du Nord a la suite de la reprise des essais nucléaires francais dans le l’acifique. cuteur. Le responsable ex ort de l’entrepri— se Chapoutier, spécia isée da ns le nego— ce de vins a Tain (Drome), dit avoir ete alerte par de nombreux agents alle- mands, danois etholland.1is,qui lui ont fait pa rvenir des coupures de presse avec photos de manifestations et ban— deroles appelant clairement au boycot— . tage des vins francais. j «ll est tmlp tot pour e'valuer l’impact de ces appe s mais le vin risque d’étre touche en premier parce que ce n’est pas un prod uit de premiere necessite dans ces pays—la», constate cet interlo- La veille, le I’DG de l'entreprise, M. Michel Chapoutier, n’avait pas hesité a prédire «la perte de 150 000 emplois dans la filiere vini-viticole». _- ,C‘, ”.___.. CV j RNATIONALJE [ Une flottille voguera vers Mururoa en septembre SYDNEY (AP) — L’idée d’organi- ser une flottille destinée a se ren— dre :2 Mururoa, en septembre, pour protester contre la reprise des essais nucléaires francais dans le Pacifique, continue de faire son chemin et 25 hommes politiques australiens et six de leurs homologues néo—ze’landais ont déja fait savoir qu’ils étaient prets a y participer. A Auckland, l'homme d’affaires neo—zelandais Barry Keon a an- noncé mercredi qu'il mettait a la disposition de (iree ace son tri- maran d’un million e dollars pour prendre part a la protesta- tion. M. Keon a appele’ les autres ro rietaires de voiliers néo-zé— andbis a suivre son exemple. L'organisation écologiste a accep- té ce pret et s’est mise en quéte d’un équipage. La députee Franca Arena a dé— clare qu’une lettre avait eté en— voyee au premier ministre ’aul Keating pour lui dema nder de fournir a la tlottille one aide logis- tique. Les organisateurs de la pro- testation esperent ainsi que 8() personnalites wolitiques se join- dront a cette t ottille quand elle quittera Tahiti pour l'atoll de Mu- ruroa, dans la premiere semaine ‘ de septembre, date presumée du ‘ debut des essais francais. Selon Mme Arena, des contacts 3 ont etc" pris avec des hommes po— litiques indone’siens et japonais pour qu’ils participent egalement. uNous avons le sentiment qu'il est de notre devoir de montrer au gouvernement francais que les membres des parlements de cette région sont tres, tres concernes.» A Sydney, le (‘omite d’action contre les bases a ppelle le gouver- nement de l'iitat de Nouvelle-Cal- les du Stud :1 s'en prendre aux so- , cietes francaises qui auraient des Tchernomyrdine s’impose comme un candidat sérieux ; MOSCOU (AP) — A 11 mois de la prochaine election présidentielle, es problemes de santé du prési- dent russe Boris Eltsine jettent un doate sur sa capacité a bri- guer un second mandat présiden- tie]. D’autant que le premier mi- nistre Viktor Tchernomyrdine s’impose désormais comme un rival sérieux. Le président russe, age de 64 ans, a passé une «nuit calme» dans l’ho ital ou il a été admis la semaine erniére ur un proble- me cardia ue eti veut reprendre son travai , a de’claré son orte- arole Sergue'i Medve ev, a ’agence lnterfax. «ll obéit aux médecins et suit toutes leurs instructions et il reste a l'hopital pour suivre Ie traite- ment qui lui a été recommandé. Mais il a envie de travailler. Mar~ di, il a étudié et signe plusieurs documents importants», a ajouté M. Medvedev. Mais alors qu’un tlot de commu~ nicjués rassurants des médecins du Kremlin inonde les medias pour assurer que le president, sur son lit d’hopital, reste aux com~ mandes de la Russie, Viktor Tcher~ nomyrdine, a son bureau, semble déga prét a prendre sa releve. .ors de la derniére hospitalisa- tion du president russe, en décem~ bre dernier, au debut de l’inter~ vention russe en Tche'tchénie, per~ sonne n'ap araissait capable de succe’der a oris Eltsine. M. 'lclier- nomyrdine n'était alors encore qu'un terne «apparatchik» sans envergure. Mais ces dernieres semaines, alors que la cote de opularité du president russe s’effi ochait au gré de l‘enlisement des troupes russes en Tchétchénie, celle de son pre- mier ministre est montée en fle- che. Les Russes l’ont vu négocier avec fermeté en direct a la téle’vi- sion la liberation des otages de Boudionnovsk. Pendant ce temps, Boris Eltsine était au sommet du G7 a Halifax. Viktor Tchernomyr— dine a ensuite résisté aux attaques du l’arlement. En sacrifiant ré- Les Franco-Américains (2) En proclamant l’anglais langue officielle, 1e New Hampshire a donné un statut au frangais de classe, de romans, elle peut fournir les moyens nécessaires a uiconque veut se remettre au rancais. M. Lacerte vit 3 Lowell et don- ne des cours de francais a l’Uni— versité du Massachusetts, mais c’est a Manchester qu’il a installé sa librairie. La ville est facilement accessible, et il a la plus de fran- cophones qu’ai leurs. M. Paul Paré, secrétaire géne’ral adjoint de l'Association canado— américaine, une société de secours mutuel, fait valoir que le tiers de la p0 ulation du New Hampshire est d origine canadienne-francai- se, francaise ou acadienne. La communauté franco-améri- caine de Manchester a be’néficie’ d'une immi ration récente, dans les années et 60, qui a alimenté les institutions. ll a également un cler é jeune, ynamique et francop one, qui ne se retrouve pas a Lowell. Toutefois, comme a Lowell, des écoles ont fermé leurs portes et un hopital franco—américain disparai- tra bientot. On ne arle pas encore de fermeture d’ég ise, mais M. l’a- ré croit ue cela viendra. «Quand Ia premiere paroisse franco‘améri- caine fermera, ce sera un choc», déclare—t—il. M. l’are’ a été parmi ceux qui se sont élevés contre la loi visant a faire de l'an lais la langue officiel— le du New f ampshire. «Ca n’affectera pas le Franco- Américain moyen, parce qu'il n’y avait pas de services en francais, indique-t-il. C’est plutot symboli- que.» M. Lacerte, lui, croit que les Franco-Américains seront touchés par ricochet, meme si la loi visait surtout les l'lispaniques. Tout comme la campagne d’ame’ricanisation, qui visait sur- tout les Américains d’origine alle— mande apres la Premiere Cuerre Mondiale, avait eu des effets né- atifs sur les Franco-Américains 3e la Nouvelle-Angleterre. «C'est le racisme, la discrimina- tion, l’ignorance crasse qui moti- vent ces gens-la», dé lore-t—il. Le représentant ’Etat républi~ cain Lawrence Guay, un Franco- Américain a l’aise en francais, a bien tenté de tuer le projet de loi, mais lorsqu’il a vu c ue c’était im- possible, ll a suscite un amende- ment pour permettre l’usage du francais; dans les communications entre l'Etat et le Quebec. Le gouverneur du New Hampshire Stephen Merrill sou- tient qu'il n’aurait jamais signé le projet de loi sans cette exception. « Le New Hampshire est prét a parler francais s'il y a de l'argent a taire, dénonce M. l’aré. Mais pas pour nous rendre service.» M. Guay se demande ce en- dant s'il ne serait pas possib e de tirer uelque chose de positif de la loi. « ans le asse, aucune loi ne mentionnait e francais, soutient- il. Maintenant, il ya on mandat.» M. Réal Gilbert, un des direc- teurs de l'ACTFANFI (Action pour les Franco-Américains du Nord— cemment plusieurs ministres pour epargner au gouvernement une motion de détiance du l’arlement, Boris Eltsine a renforce l’autorite du premier ministre et accru sa sphere d'influence, qui recouvre desormais l’intervention en Tchet‘ chénie. Le président n’a pas encore a n- noncé s’il briguerait on second mandat de cinq ans, mais dans l’hypothése ou il se représenterait, ses problemes de sante’ constitue- raient un handicap certain. «le crois que ses frécjuentes visi- tes a l’Hopital central e dissuade- ront de s'engager dans un second mandat», estime Nikolai Kharito- nov, dirigeant du l’arti agraire. Est), qui s'est aussi débattu contre le projet de loi, fait valoir que pen~ liens avec les exportations militai- reset d'uranium. Le premier mi- nistre de cette province, Bob Carr, a fait savoir qu’il etudierait «toute forme de protestation qui permet- trait de manifester notre colere au gouvernement francais», 11 y a 50 a]? le premier test atomique LONDRES (Reuter) — Dimanche, cela faisait 50 ans exactement que la Terre était entrée dans l’ere atomique: aux premieres heures du 16juillet1945,les Américains faisaient a titre expé- rimental exploser la premiere bombe A, en plein coeur du dé- sert du Nouveau-Mexique. cette detonation toute articu- liere, classee sous le nom c e code «’l‘rinltv», avait la puissance de ,res de 20 000 tonnes d’explosifs. La chaleur degagee avait vaporisé la tour abritant la bombe et reduit les sables alentour en une mer de verre verdatre. l‘our la premiere tots, la plane- te avait le pouvoir de s’autodé- truire. Robert Oppenheimer, qui avait dirige le projet anie’ricain Manhattan ._ mettre au point une . bombe atomique avant que les Allemands n’y parviennent — eut alors un sentiment ambivalent et rappela les mots d’une divinite 5 d’un vieux texte religieux hindou: «Je suis clevenu la mort, destruc- trice de mondes». , Moins d'un mois plus tard, les fitats—Unis larguaient deux bom- bes atomiques sur les villes japo- naises de Hiroshima et de Naga- saki. Cinquante ans plus tard, un ‘ debat anime a vu le jour aux Ftats—L'nis sur une exposition de- vant etre consacree, a Washing- ton, au bombardement de ces ‘ deux villes. dant on temps, les Franco-Amé- , ricains n ont pas voulu participer a la politique. ll se trouvait peu de gens bien . places, instruits, en moyens, capa~ ‘ les de s'opposer aux initiatives ‘ qui ne favorisaient pas les FranCo~ Américains. «Maintenant, nous essayons d’endiguer l'e’rosion, declare-t-il. Ce n'est pas facile, nous ne som- me qu’un etit roupe de zelés.» Les pacifistes estiment que l'exposition, oil sera montré le bombardier 8‘29 Enolu Guy d’ou fut larguee la bombe d’lliroshi- ma, minimisera les consequences horribles de l’evenement. Certains anciens combattants estiment pour leur part que ces deux bombes ont permis d’épar- gner les vies de nombreux soldats américains qui auraient dft, si le lapon n'avait pas ca pitulé aussi- tot, combattre encore pendant des mois. Deux ans apres l'explosion de «'l‘rinity», un groupe de physi- ciens nucleaires a mis on place, a , Chicago, Une uhorloge de l'apoca- Comme a owe l, ce sont surtout : les Franco—Américains plus vieux , (ta parlent encore francais a Man~ c ester. M. Gilbert, qui utilise parfois Ie fra ncais dans son entreprise d’im~ port-export, s’attriste. «Nous n’avons pas re’alise’ que nous au— ‘ rions di‘i parler uniquement en , francais aux enfants a la maison, deplore-Ml. Nous n’avons pas rea- lisé que nos enfants n'auraient pas la chance que nous avons eue, d’apprendre le francais a l'éCole.» lypse» chargee d'inditjuer symbo~ liquement a csuelle distance du precipice nuc eaire Ie monde se trouvait. Au temps tort de la Guerre froide, les aiguilles de l'horloge indiquerent minuit moins deux minutes. [in 1991, de 01 et effon- drement (le l'URSS o ligent, elles ont ete rainenees a minuit moins 15. Reste :1 savoir s'i elles vont poursuivre leur recul a u cours des 50 annees a venir ou si, comp- te tenu de nouveaux dangers comme, par exemple, le trafic de substances nucleaires a travers le monde, elles vont so rapprocher de nouveau tie l'heu re tatidique...