2 a L'EXPRESS — Semaine du 22 au 28 aofit 1995 Bouchard erplexe face a la stratégie fédéraliste SHERBROOKE (PC) -— Le chef du Bloc Québécois, Lucien Bouchard, ne voit pas comment les fédéralis- tes pourront se contenter de defen- dre uniquement le statu quo cons- titutionnel pendant les trois pro- chains mois, qui de’boucheront sur le referendum. «Cela me rend personnellenient perplexe. Comment \‘0nt-llb tenir ndant trois inois la lignc de l’im- mobilisrne lace a un proiet realiste et porteur de changement comme la souverainete», a declare M. Bou- Chard lors d'une entrevue a la l’res- seCanadienne. Pour le chet de l'(_)pposition a la Chambre dos communes, ll y a une donnée tondamentale dont il taut tenir compte: «Le Canada anglais ne laissera jamais le gouvernement fédéral promettre quelque change— ment constitutionnel que ce soit.» M. Bouchard croit que les seules velleités de changement dans le cam 1 federalism pourraient prove- nir u cote du chef liberal québecois Daniel Johnson. «Mais il l'a tait tel- lement timidement et la reaction d'Otta wa a été tellement arrogante qu’il s’est écrasé.» M. Bouchard identitie quClt ues facteurs qui, selon lui, ont modifié la situation qui prevalait lors du re- férendum de mai 1980 et qui pour- raient contribuer cette fois—ci a Line victoire possible de son camp. D’abord, depuis 1980, les tentati- ves de satistaire les demandes du Quebec ont toutes eclioue: ulin 1980, la victoire du Non s'est soldée par un espoir de changement. Mais 15 ans plus tard, on peut en dresser un bilan: les federalistes ne peuvent plus dire, conime en 1980, qu’il taut tenter de renouveler le federalisme avant de miser sur la souverainete». Pour lui, ail n’y a plus de clian ve— ment possible dans le cadre actuefi)». Ensuite, les independantistes ont re'fiéchi [i la situation et ont adapté leur option {i la nouvcllo (onionc- ture mondiale. «la souverainete est devenue un proiet genereux, ou— vert, qui s'inscrit dans la mouvance internationale», observe-t-il. Entin, le chet du BQ iuge que tout «coup tourre» t'ederaliste pens dant la campagne referendaire (comme «lo cou de la Brink’s» en 1980) aurait tenet inverse de celui qui serait recherche. L’ACTUALITE NATIONALE OTTAWA (PC) — A la de- mande du Commissariat a la protection de la vie pri- vée, Statistique Canada se tera plus discrete lors du recensement de l’an pro- chain, notamment au sujet du logement, de la fécon- dité et de la religion des ré— pendants. Statistique Canada a en effet accepté d'introduire plusieurs changements d’im irtance a sa facon de pmceder et au questionnai- re du recensement lui-mé- lités de les relier a des indi- me, en retranchant par exemple la question sur le nombre «de ersonnes ayant un domiCile habituel ailleurs au Canada» qui avaient passé la nuit chez les répondants, a la suite de plaintes recues par le Com- missaire a la rotection de la vie prive’e, ruce Phillips. Des uestions au sujet du nom re de grossesses menées a terme, si vous louez ou étes roprie’taires de la maison ans laquelle vous demeurez, et quelle vidus et leur conservation a perpétuité, il se présente de nombreux problemes con- cernant la protection de la vie rive’e», a declare M. Phil ips dans son rapport annuel rendu public 1a se- maine derniere. Statistic ue Canada a consulté le ommissariat a la protection de la vie pri- vée pendant lus d'un an avant de se e'cider a re- tra ncher certaines questions des questionnaires abrégés (Celui que recoivent 80% de électricité disparaitront la population) et complets. également du questionnai- «Statistique Canada ne s’est re. pas opposée a nos deman- «Compte tenu de la na— des», a contie M. Phillips au ture personnelle des don- cours d’une entrevue a [.a nées recueillies, des possibi— l’resse Ca nadienne. «lls personne paie les taxes et i Statistique Canada tentera | de respecter vei privee veulent vraiment conserver la confiance de la popula- tion a l'e'gard du recense- ment.» Les problemes soulevés pin les plaintes recues par . Phillips ont donné lieu a une enquéte, «probable- ment la plus longue et la plus complexe» effectuée par le commissariat, affir- me-t—il. Statistique Canada a également accepté de mieux expliquer pourquoi il lui taut certains rensei- gnements, et de préciser comment elle les utilisera. Les repondants auront ega- lement la possibilité de ren— voyer leurs questionnaires remplis par a poste, pour eviter que les recenseurs lo- caux iie puissent lire leurs a l’heuie du souper», recon» nait—elle. Les repondants ne peu- vent étre identities nomrnt's ment grace aux informa— tions contenues dans le re— censement, niais il est pos— sible de determiner la re- gion dans laquelle ils vi- vent. «ll est possible mainte- nant de recourir a d'autres bases de donnees En les couplant a celles du recen- sement, on peut obtenir le profil tres precis des habi‘ réponses. Plusieurs ci— to ens vivant en milieu ru- ra se sont plaints que leurs voisins pouvaient etre ceux ui ramassaient les ques- tionnaires. La loi oblige les citoyens a fournir les renseigne- ments personnels deman- dés par recensement. Les données ainsi recueillies sont conservées sur un sup- port électronique et peu- vent étre vendues ar Sta- tisti ue Canada. El es sont ven ues la plupart du tants d’une region», expli- que Mme Jackson. La proliferatiorrde ces bases de données explique la principale recommanda- tion faite par M. l’hillips dans son rapport annuel. ll attirme que le gouverne- ment federal devrait impo~ ser ses regles de protection des renseignements person— nels dans tous les secteurs d’activité privée qui rele- vent de sa competence, comme les banques et les telecommunications. tern a des entreprises de mar eting, ex lique Sally Jackson, une a jointe de M. Phillips. << Les gens secplaignent qu’ils recoivent es ap els téléphoniques indésira les M. Phillips recommande ensuite au gouvernement tédéral de collaborer a vec ; les provinces pour liarnio— : niser les iois sur la protec» : tion des renseignenients f personnels. ‘ t [Pas de filet espagnol illégal a la foire d’Ottawa OTTAWA (PC) — Le filet dérivant saisi a bord d’un chalutier espagnol au lage de Terre-Neuve au plus fort de la «guerre du étan noin) ne sera finalement pas exposé a la Foiie du Canada cen- tral, qui s'ouvrait en fin de semaine demiere a Ottawa. Les dirigeants de l’exposition se sont attelés a démonter le filet de 3150 kilos et aussi grand qu’un terrain de football, aprés que le gouver- nement fédéral eut mis son hola a toute l'affai- bin. «Nous avons décidé de demander aux orga- nisateurs de retirer le filet a la suite d’une avec Q . ’1! Jean Lapointe et (chut Du rire au charme... De l'intelligence et du coeur... "I la rentrée do In télé et dela r bra conversation avec des repre’sentants de l’Union européenne», a expliqué Gary Anstey, porte-pa- role du ministre des Péches et Océans, Brian To- «115 nous ont fait remarquer que la présenta- tion du tilet pourrait étie percue différemment dans leurs pays et nous détoumer de notre mes- sage commun de conservation.» Le tilet devait faire partie d’une plus vaste présentation du ministére des Péches et Océans re. destine’e a expliquer les détails de ses saisies et la nécessité d’appliquer les politiques de conservation du poisson. Le filet avait été repéché des eaux de l’Atlaii- tique en mars demier par la Garde cotiére cana- dienne et la Gendarmerie royale du Canada. Les marins pécheurs du chalutier espagnol Es" mi avaient coupé ses amarres pour, présume-t- on, faire disparaitre les preuves incriminantes de leur surpéche a l’aide de filets aux mailles trop étroites. M. Tobin avait fait exhiber fiérement le filet sur les quais de New York au cours d'une opé- ration me’diatique savamment orchestrée lors d’une conference des Nations Unies sur la pé— Che en haute mer. . 25.135 ‘fifi‘fi'. __ . > 3 _ . fly; a a ., ~. > y g \ ,4. \ / .. a a L’avocat de la défense a tente’ de plaider que si I’inceste pouvai t étre mo- ralement inacceptable, cet argument ne su 'sait pas pour I ’inter ire. Une famille revendique en vain 1e droit a l’inceste LIVERPOOL, N.~E. (PC) - Un juge de la Cour supreme de Nouvelle- Ecosse a rejeté les prétentions d’adultes d'une méme famille qui estimaient que la Constitution leur garantissait le droit d'avoir des relations sexuelles entre eux. Le iuge l liram Carver a statué la semaine derniere c ue la mere, ses deux t‘ils et sa tilie du petit hameau do l’ort Mouton étaient bel et bien coupables d’inceste, une offense cri- minelle pour laquelle ils avaient laide non coupables. lls sont passi- les d’une peine maximale de 14 ans de prison. [.2 tribunal a appris que la mere avait eu des relations sexuellas avec trois de ses fils — deux adultes et un adolescent , en octobre et novem- bre dormers. Les deux ainés ont été accuses d'inceste mais pas l’adoles- cent. Un des fils et sa demi-soeur ont aussi eté accuses d’avoir eu des re- lations sexuelles entre eux ’ndant huit ans, iusqu'en decemg‘re der- mer. l.’a\'ocat de la detense a plaidé que si l'inceste ouvait étre morale ment inaccepta ale, cet argument ne suffisait pas pour l’interdire. De plus, e risque de malforma- tions congeiiitales a la suite de conceptions consanguines peut étre evité tacilement a I'aide de moyens contraceptits, a-t-il soutenu. Mais la Couronne a plaidé que l'inceste ebranle les tondements memes de la tamille, et que les droits de la société priment large- ment sur les droits individuels. Le iuge a conclu que «la loi qui interdit l’inceste ne nous touche pas tous mais ne viole pas les droits constitutionnels qui nous guident. L’inceste est no crime et il le reste- ra.» Les accuses connaitront leur sentence le 11 octobre prochain.