10 o L'EXPRESS — Semaine du 12 au 18 novembre 1996 VALERIU HAGlU L'Expvess BUCAREST — L’un des derniers bastions du neo- communisme en Europe de 1 l’Est vient de tomber avec 1 1a victoire, aux e’lections présidentielles de diman- che, du chrétien démocrate Emil Constantinescu sur le president roumain lon lliescu, l’homme qui a dirigé 1e pays depuis 1a fin du régime du dicta- ' teur mégalomane Nicolae : Ceausescu en 1989. Quelque 17,3 millions d’electeurs roumains étaient 1 appeles aux urnes pour se ‘ prononcer entre l'alternance et la cohabitation, entre le president sortant et l’ancien j professeur de géologie, dont le parti a remporté les recentes elections legislatives. Selon l’opposition victo- . rieuse, le processus revolutioi‘inaire entamé en 1989 arrive enfin a terme, Constantinescu ob- tient environ 54% des voix contre 46% a lliescu. Les resultats definitifs ne devaient as étre connus avant Lundi soir. Mais d'ores et deja, l’ancien ap a— ratchik communiste on lliescu semblait admet- tre son échec: «Je n’avais iamais pense’ que ie per- drais, mais j’étais Con- scient du handicap ,vli'V“ Le chre’tien—démocrate Emil Constantinescu l’emporte sur le néo-commum'ste Ion Iliescu «Pour nous, c’est aujourd’hui 1e . veritable reveil de la Roumanie» De son coté, Emil Constantinescu a arlé de la «victoire des millions de Roumains» qui ont tant souffert sous un joug com- muniste de 50 ans et sous les difficultés de 1’ere post- communiste. «Pour nous, f c’est aujourd’hui 1e verita— ‘ ble re’veil de la Roumanie», a-t-il lance. 1 ( Le tondateur du Journal L'Express a Toronto, Jean Mazaré, vice-president du Congrés mondial roumaln, avec le roi Michel de Roumanie. Ce dernier, 596 de 75 ans, vit en exil en Suisse depuis l’avenement du communisme. venu en politique. Et, s’il ossédait sa carte d’ad— érent au l’arti Communiste , avan11989, il n'a jamais l occupé de postes de res- ponsabilité au sein du parti. A la téte de la (lon- vention démocrati ue, Emil Constantinescu a déja rem- porté avec son allié, l'ancien remier ministre [’etre Eoman, leader de l’Union sociale démocrate, les elec- tions législatives do 3 nov- embre. La Convention démocrate a récolté 30% des suffrages, et l’Union sociale démocrate de I’etre Roman 13% tandis que le parti au pouvoir, le l’arti de la démocratie sociale, ne récoltait que 22% des voix. La Roumanie connaitrait donc pour la premiere fois . l'alternance depuis la chute du regime communiste. Depuis le renversement et l’exécution du dictateur communiste Nicolae Ceau- sescu en 1989, c’est en effet lon lliescu, 66 ans, qui a dirigé 1e pays, jouant de son image de pere guidant cette jeune démocra tie. Mais la situation econo— mique désastreuse du pays a manifestement suscité un désir de changement chez les électeurs roumains. La Roumanie est en effet 1’un des pays de l'Est les plus pauvres, ronge’ par la corruption et l’inflation galopante. 1 Le vainqueur devra donc ; prendre des mesures pour constitue par ces der— nieres annees», a-t-il declare, faisant allusion aux difficultés econo— miques du ays. “(’95: a volonté du 1 Des la fermeture des Peuplc roumain qui s’est ? bureaux devote, des mil- exprimée démocratique- 1 liers de partisans de Cons- , ment et nous devons la ,1 tantinescu sont descendus . l ‘ ‘11; I‘ #3 ‘ . 1 Le nouveau président roumaln Emil Constantinescu chantan hostiles lliescu. En d’entre eux se sont rassem— blés sur la place de l’Uni- versite’, lieu des nombreuses 1 t des slogans au president viron 15 (100 années. tations de ces dernieres Du haut du balcon (H) il avait harangué la foule lors j M. des manifestations contre Lon lliescu i1 v a six ans, La victoire électorale de la Convention démocrate pourralt permettre une restauration de la monarchie constitutionnelle en Roumanie. . retenu . de blés SOS Constantinescu, : 56 ans, arrive second au pre- Iarmes ‘ ant ses partisans rassem- . . mier tour de l’élection presi- . . dentielle, est un nouveau ‘ réduire le taux d’intlation, actuellement a 45%, relan- cer le processus de privati- sation et surtout, attirer les investissements étrangers. La Roumanie recoit en effet six fois moins d’investis- sements que la Hongrie voi- sine, dont la population est respecter», a-t—il ajouté. 1 . dans les rues de Bucarest, 1 et parfois violentes manifes- . Emil Constantinescu n’a pas Les PHILADELPlg (AP) — A l’ima- ge du célébre boxeur Mohamed Ali, un nombre croissant de noirs ame’ricains en quéte d’identité spirituelle se détournent des religions chrétiennes pour embrasser l’islam. Solon l'encyclopédie Oxford du monde islamique moderne,,90% des convertis a l’islam aux Etats- Unis sont noirs et ceux-ci representent un tiers des trois a quatre millions de musulmans americams. Sayvid Syeed, secrétaire general de l’Association islamique d’Amerique du Nord, avarice de son cote le chiffre de huit millions de musulmans dont la moitié dans la communauté noire‘ Le phénoméne est en plein essor. «De plus en plus de centres islamiques apparaissent dans le centre des grandes villes», souligne M. Syeed. Des mos uées, des librairies pavoisées d’af iches de Malcolm X et de Mohamed Ali et d'autres commerces musul- mans fleurissent dans un nombre croissant de quartiers noirs. Et il n'est pas rare de voir des femmes voile’es dans la rue on an supermarché. I’lusieurs facteurs expliquent l’attrait de l’islam sur la commu- nauté noire. l’our l’imam Darnell Karim, chef religieux du centre islamique Harvey dans la ban- lieue de Chicago, 1a popularite de l’islam est liee a un besoin d'iden— tite’ et aux sequelles de l'esclavage. «Nous avions une civilisation, une culture (...1 et cela, on nous l’a enleve«, dit-il. L’islam, une reli— vion dont les racines sont pro- fjondement ancrees en Afrique, permettrait donc un retour aux sources. Les Afro—Americains semblent particulierement séduits par le principe d'egalité raciale prone par le Coran. «Le fait est que cer— tains noirs ont le sentiment que la religion chretienne dans laquelle hettos noirs américains, nouvelles terres de l’islam ils ont été eleves est la religion de l'oppresseur ou de l'ancien mai- tre», explique John Esposito, pro- fesseur en theologie c e l'univer— site de Georgetown (1 Washington. Autre explication: l’islam four- nirait des reperes aux noirs au moment ou ceux-ci se sentent abandonnes par le gouvernement et leurs dirigeants. «lls en ont assez de la violence et des ghettos. 11s veulent ameliorer les choses», explique Yvonne Haddad, professeur d'etudes islamiques a 'université du Massachusetts. , L’expansion de l’islam aux Ftats—Unis a commence dans les annees 60 et s’est poursuivie dans L’ONU entame la difficile tache de choisir 1e prochain Secrétaire général NATIONS'UNIES (AP) — Les couloirs du siege des Nations unies vont connaitre a nou- veau d’intenses tractations. Depuis lundi, 1e Conseil de sécurité s’attaque en effet a une tache difficile: la designation du Secre’taire général, alors que les Etats-Unis ont lancé une grande offensive contre la re’élection de 1’actuel titulaire, l’égyptien Boutros Boutros- Chali. Le mandat de cinq ans de M. Boutros—Ghali, 74 ans, arrive a expiration _au 31 décembre. Le (fonseil do Securite doit designer son can- didat el le soumettre pour ratification a l’Assemblee generate. Le presi- dent du Conseil de sécurité, l’lndo— nésien Nugroho Wisnumurti, a ce- pendant doute qu’un vote puisse intervenir bientot. En fait, certains membres du (‘onseil seraient en train d’essayer de gagner du temps pour tenter d’obtenir un [accord avec les Etats—Unis, qui ont jusqu’ici echoué dans leur tentative d’organiser un front anti-Boutros-Ghali. La représentante de Washington a l'ONU, Madeleine Albright, a réaffirmé l’opposition américaine a Boutros-Chali et sa volonté d'op- poser son veto a sa reelection: «Nous pensons que les Nations Unies ont besoin d’une nouvelle direction pour entrer dans le XXl' siecle», a—t-elle declare sur CNN, excluant Le secrétaire général Boutros Boutros—Ghali toutes «raisons personnelles<< «entre M. Boutros-Ghali. Les pays africains ont tous pris fait et cause wour I’actuel Secrétaire general. La Chine, l’un des cinq membres permanents du Conseil de securite et disposant a co titre d’un droit de veto, serait préte a en taire usage contre tout candidat que les Africains reietteraient. Les Americains, peu suivis, ont accepté une sorte de compromis, pour qu’un candidat africain soit designe au lieu de l’actuel titu- laire. Selon le president du Conseil, le premier tour du vote se fera uniquement sur le nom de M. Boutros—(ihali. Si les litats-Unis opposent leur veto, le second tour sera limité a des candidatures africaines. lit, ce n’est qu’en cas d’echec sur un nom africain que seront envisagees d’autres candidatures. Ce qui pourrait, estiment certains, laisser aux Africains le temps dc dissuader d’autres candidatures. Dans ce systeme de designation traditionnelle du Secretaire general, qui donne une grande importance au facteur regional, l'ONU donne priorite au facteur national sur les qualites intrinseques des ca ndidats. Documentaire-choc sur le Rwanda (Suite de la 1" page) Rappelons que le Rwanda a ete dirige par le general llabyarimana ius u a la veille du génocidefLui- meme Hutu, ayant saisi le pouvoir apres un coup d’Etat en 1973, le general a mis sur pied iin regime dont l’unit ue parti auto— rise était le RND. Versant dans le nepo- tisme, llabyarimana nom- ina des parents et amis (llutus‘ en grande majo- rite) a des postes clés. (‘ontestée par le Front patriotique Rwandais, une formation dont les membres sont lutsis pour la pliipart, la camarilla dirigee par llabyarimana a mise sur l'exacerbation des rivalites ethniques entre llulus et Tutsis pour I « tfi ‘\ Une lntervenante rwandaise visitant des prlsonnlers hutus accuses de genocide. mille fois, mais qui pren— nenl tout leur sens devant ces temoignages sur— réalistes de survivants, qui ont vu leurs femmes, leurs enfants, leurs peres, des villages entiers passes a la machette. On aurait beau jeu d’accuser les Hutus, mais le film ne donne pas dans cette facilité. l’renant enfin 1e uvoir il y a deux ans, le PF s‘adonne a son tour au jeu de massacre, et abat sans merci ceux qui de'noncent ses rocédes. Mme Lacourse, Lors de sa derniere visite au Rwanda, fut ellememe inquiétée. Au fil de ces meandres d’horreurs, on rencontre toutefois des bonnes ames, e’pargnées par l’extré- misme. Ainsi de ce pretre se inaintenir au pouvoir. Ainsi, le genocide avail pour but d'eradiquer la menace d u Rl’l", associé a la minorite tutsie - et qui avait ébranlé 1e re ime en 199(1lors d'um' o fensive militaire. Le documentaire de Daniele Lacourse, tout en retracant dates impor- tantes et tournants poli- 11L ues maieurs, y va en meme temps de subtilité. | e documentaire demon- tre clairement le controle u’exerca l’armée sur le jéroulement du genocide, les luttes qui, sous couvert d'affrontements tribaux, mettent en scene deux factions luttant pour le pouvoir. «On dit trop souvent ue la situation au Rwan- da est due a de vieilles rivalités claniques. ("est faux; la plus grande partie de la population se tout des divisions ethniques; les mariages entre Tutsis et llutus sont frequents». C’est par la force et la propagande qu’on a transformé des centaines de Hutus en autant d'ex- trémistes. Les premieres victimes du genocide ne furent pas des Tutsis, mais des Hutus modéres. Les miliciens hutus en doivent une bonne a I’ONU, qui a pique des deux sans demander son reste devant ces guerriers de la samaritaine. «L’ONU avait les moyens de rester, et de faire quelque chose», explique Daniele Lacourse, qui en a long a raconter. «Je pense qu’il faut repenser com letement 1e role de l'Oi U. On a l’impression qu'elle n'esl jamais au bon endroit au bon moment.» Les sol- dats onusiens qui étaient presents sur place font le méme constat, Ia rage au coeur. «Nous avons été laches», confesse les yeux humides un colonel belge. [)es critiques envers I’ONU qu’on a entendues qui a pris en charge la construction de maisons, qui a vu llutus et Tutsis y collaborer et se rapprocher a mesure que les murs s'élevaient. Vous sortirez de la salle de projection machoires et poings serres, mais con- scients et critiques; avec, peut-étre, un peu d’espoir. Au Bloor Cinema (506 Bloor St. W., 532—6677): du 21 m1 2.? novemhn’ d 1%, 1e 24 (l 16h. deux fois moins importante. les annees 70. La majorite des ‘ noirs musulmans se réclament de ‘ 1a branche sunnite traditionnelle, 1 meme si l'histoire de cette com- munaute est intimement liee a ‘ celle de la Nation de l'lslam, un 1 mouvement plus radical fondé , dans les années 30, qui prone . la se aration des races. ‘ Nlalcolm X fut l’un des pre- , miers dans les annees 60 a rompre avec la Nation de l'lslam pour se J tourner vers la mouvance sunnite. ‘ Une decision qu'il paya de sa vie: deux extrémistes l’assassinerent en 1965. Toutefois, loin d’étre 1 intimidés, beaucoup de musul- 1 mans suivirent son exemple. 1 Lithuanie: ‘ retour du pere de l’indépendance VILNlUS (AP) - Les re’sultats définitifs des e’lections lé isla- tives en Lituanie ont con rmé dimanche la victoire des Conservateurs, dirigés par Vytautas Landsbergis, pére de l’lndépendance de cette république balte, sur les anciens Communistes au ouvoir depuis 1992. es Conservateurs disposeront de 711 sieges au l’arlement. Seuls 137 siege-s sur les 141 de l’assem- ble'e ont été attribues a l‘issue de ce vote dont Ie second tour s'est déroulé le 10 novembre. L’élection a été invalide’e dans quatre districts, ou le taux de participation était inférieur a 40%, a annoncé la commission électorale. Un nouveau scrutin sera organisé d’ici au mois e mars. Les anciens communistes n’ont ue 12 sieges, contre 16 aux hrétiens-democrates. La premiere session du parlement aura lieu le 25 novembre. Succes de l’opposition yougoslave aux mun1c1pales BELGRADE (AP) —~ Les électeurs yougoslaves se sont rendus aux umes dimanche pour le second tour des élections municipales qui pourraient porter un cou au pouvoir du president Slobo an t Milosevic: 1a capitale Belgrade et d’autres villes du pays risquent en effet de passer a l’opposition. Cette derniere a revendiqué la victoire: dans la capitale, les sup- orters de la coalition Zajedno Ensemble) qui s’oppose au bloc des ex-communistes emmenés par Milosevic et son épouse, sont descendus dans les rues du centre- ville. «Aujourd'hui est un grand jour pour la Serbie démocratique», a declare, L uatre heures apres la cloture du scrutin, 1e dirigeant de Zajedno, Vuk Draskovic. La joie de l'opposition reposait sur les resultats L u dépouillement dans 2(1des quelque 190 districts municipaux. L’opposition a revendique la victoire dans la ville industrielle de Kraguievac et affir- mait étre en téte a Nis et Belgrade. Si l’opposition l’emporte, ce serait la remiere fois depuis1945 que Be grade aurait un maire non-com- muniste. Nis, Kra uievac et Novi Sad, trois anciens astions pro— Milosevic, pourraient aussi tomber dans l'escarcelle de l’opposition. BRUXELLES (Renter) —- L’en- quéte sur le réseau de pédo- philie découvert en Belgique empoisonne un climat déja tendu a l'extréme dans le pays, 01] le nom du vice-premier mi— nistre, Elio di Rupo, a été jete’ ce week-end en pature au public. Ce socialiste francophone, qui est l’un des poids lourds du gou- vernement dirigé par Jean-Luc Dehaene, a vivement réa i dimanche soir par voie if communique a sa mise en cause Ear 1e c uotidien flamand 9 Stan aard, selon lequel certaines perquisitions menées vendredi a Bruxelles le visaient. «Ce n’est pas 1a premiere fois que des hommes politiques font l’obiet de coups has», y declare ce quadrage’naire qui a aussi la charge de I’Economie et des Telecommunications. «Mais aujourd'hui, ce qui se dit de’passe les limites de l’odieux.» Citant les «informations les plus folles et des plus blessantes jui circulent 5 mon égard», il se it «victime d’amalgames et de confusions entre des faits de ma vie privée qui ne portent atteinte a personne, et des actes immon- des». «Je refuse de voir notre pays sombrer dans une chasse aux sorcieres, un McCarthvsme de la pire espece», concliit-il. Marc van l’eel, le president du l’arti social-chrétien flamand (CVl’) du premier ministre Jean- Luc Dehaene, a lui aussi fait reference aux heures sombres vécues aux Etats-Unis dans les années 1950. «Je refuse d’entrer dans ce climat»,a-t-i1dit. Le chef de l’opposition libe— rale flamande, Herman de Croo, s’est fait l’écho des informations ubliées sans source samedi par 0 Standaard, selon quuel les perquisitions effectuées vendre' di ointaient dans la direction d' 4 io di Rupo. «ll doit se détendre», a-t-il déclaré a la television RTBF, en exigeant qu’un débat soit orga- nisé au l’arlement bel e. Les autorités iudiciaires be ges se 1 L’en uéte sur le réseau e pedophiles empoisonne le climat politique belge contentent de confirmer que des perquisitions ont été effectuées apres qu‘un prostitue male de Bruxelles eut tait une deposition. Selon la RTBF, seules des «cassettes homosexuelles clas— siques» auraient été saisies lors de certaines perquisitions qui seraient sans lien avec l’affaire Dutroux, et aucune scene de pédolphilie n’aurait été visionne'e par es enqueteurs. Un mois apres la «marche blanche» qui a réuni 30(1 (101) personnes a Bruxelles, ces informations risquent d’alourdir 1e climat délétére et anti-politique qui regne en Belgique de uis la découverte, en aout ernier, des cadavres des quatre petites victimes connues du réseau du édophile Marc Dutroux. es parents des petites Julie et Melissa, qui araissaient rési» gnés a res 1e dessaisissement du juge 'instruction Jean-Marc Connerotte pour «partialité» -— il avail dine avec les familles des victimes - sont partis a la contre- attaque. 11s ont introduit un recours contre ce dessaisissement dans l'espoir de voir Ie dossier de nouveau confié a Jean—Marc Connerotte, ou pour qu'un role lui soit donne dans l’enquéte. Mais les families des victimes ont surtout exigé 1a démission du ministre de l’lntérieur, Johan Vande Lanotte, qui «couvrirait» les erreurs commises par «sa» gendarmerie. Les gendarmes ont perquisitionné a plusieurs reprises les maisons de Marc Dutroux sans trouver les fillettes qui y etaient cachées, mais esti- ment qu'aucune faute n’a été commise. l’orte—parole du sentiment de mefiance croissant de la po- ulation envers ses institutions, Les familles des victimes ont menace Ia classe politique d’une «marche rouge». «Rouge comme le danger», a dit Jean-Denis Lejeune, pere de Julie, qui a le «sentiment que l’enquéte n’avance plus».