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Maine du 18 an 2,48
L'EXPRESS DE Tonggtlg -,- 9
Derek Goldby ou le plaisir de chiiquer
par MARIE-CLAIRE HOWARD
A partir du 20 avril prochain le Canadian Stage Company presentc la demiere piece de sa saison "What the butler saw". la piece de Joe Orton qui avait ouvert la saison du theatre francais de Toronto sous ie titre de "La Camisole". Derek Goldby a signé la mise en scene des deux versions. et ie fait que la piece n'ait pas ere particuliermnent bien recue du public francophone ne sembie pas le déranger
Jonrtonaunhurnourtrésanglais. Les francais ont peut- éme été choqués. (' est ties grossier" explique M. Goldby qui ajoute que la Iraductiori deJohn Van Burek était excellente et ties proche du texte anglais. "ll existait une autre version, pansienne. mais elle était mauvaise, tres boulevard". Goldby sugg‘ere plutbt que le manque du succcs de la version francaise est dti au fait que les francophones parlant tous anglais, auront sans doute attendu de voir la piece dans sa version originale.
Scion Goldby, "la camisole" n‘est pas une piece de boulevard Loin de 121 ll s’agit d'une piece qui attaque la secrete modeme. "C’est une satire de la repression sexuclle. Sexucilement, le monde occidental est loin d‘étre guén". explique ie metteur on scene qur ajoute quc ceci est plus vrai pour le monde anglophone. "la piece parie plus aux angiophoncs. Les répressions (scxuellesi existaient moms cheJ. les acteurs francais' Selon Goldby. Ia piece so moquc aussi "de l'hypocnsre de la bourgeoisie. Et si on rcgarde les scandales d'aujourd'hui dans ce pays: les pretres et les pctrts garcons on ne peut pas dire quc (ie Canada) est une société saine sous sa surtace propre" .
Dc toute lacon qu une piece ne niarchc ou ne marche pas Derek Goldby pretend s en moquer.
"Si ca ne marche pas ca ne fart rien pour mor. Mon travail est hon et celui dies comediens aussi", raconte celur qui n‘a aucun probicme a affirmerqu‘il n'aaucun remect pourie public en general et pour Ie public torontnis en partiwlier. "Le public torontois n’est pas un public sophistique. Ii n‘est pas eduqué. ll est bourgeois". insiste M. Goldby qui travailie depots 6 arts at Toronto, pénodc au cours dc laqueile il a recu quatrc pnx dont rI se moquc. affirme— t- 11. Quatrc pnx en six ans,ca vaut pas
grandchose". "Généralement. J‘ainie pas lc public Joe
présenté par to Canadian Stage.
Mlchael Polly at Susan Cox dons What the butler saw
Orton non plus it 'aimait pas le public. Un bon public c ‘est quelqu' un qui vicnt pour voir la piece Je ne sais pas pourquoi les Torontois vrennent au mean. Peutctre parce qu 'ils achctent tics billets dc saison. L'attiste n'est pas respectt‘ au Canada~ c'est souvent découragcant", lnterrogé sur ses raisons pour rester a Toronto puisqu 'il y parait sr malheurc ux Derek Goldby cxplique qu 'il" resin parcc quej‘ at des comediens rel. E1 puts. je suis aussi un missionnaire. Le public doit étre éduqut‘. Dans i00 ans. on va me rernercrer".[)evant mon visage sans doute choqué. Derek Goldby assure qu‘il n‘y a pas de ma] 3 lnSUlLfl' les Canadiens parce qu'ils sont les
premiers "a dire tout it' ' pays. Tout cc quc ye db C'cst pas negatif'.
L‘\ du mal de leur t pour arnéiiorer.
Mais les commentairi ~ gas pour tout le mood: 1 > cxpliquer Ie depart SOUIii‘. de Hcith Lambert "1e n: .. \tllelS out due sans dire du mal dc gens. Ca sin a nen. (“est une question de travail On .1 , .. x tucoup de chance one Michael Polly sort lit i pour 1e remplacer. Derek Goldby sera or .. tour au Theatre
mm s ct vifs ne sont It (‘ioldhy se retuse
. Un entretien avec Jacques Bensimon, drrecteur de la programmation a TVOntario
La télévision fait partie de la famille
par RENEE SENNEVILLE
Inculquer de nouvelles habitudes aux telespectateurs, c 'est presqu'aussi difficile que d‘introduire un nouveau membre darts la famille. Jacques Bensimon, directeur at chef, programmation francaise de TVOntario, en sait quelque chose. "La television fait panic de la famille. Elle est un peu commel' oncleoulatanteaquil' on permetdeveniralamaison Maisnerentre pas n 'irnporte qui chez soi!" .
Les deux premieres annees d'existence de la nouveile chaine francaise de TV’Ontarto se sont pounant soldées par un franc succes. Non seulement la communauté francoontarienne percoitelle comme "sa" chaine. ceile ui reflete ses preoccupatiorts, mais encore eile est devenuc un modele en matiere de television educative aussi bien pour les Europe/ens que les Canadiens. C‘est dire qu'clie a atteint son objectif de television educative.
Scion M. Bensimon, qui jusqu'en juin demit-r dingcait ic sectcur grand public dc
i la chaine. il est interessant dc cortstater.
la semaine demrere E
francais de Toronto in \tium prochaine. ll ‘
r'i. scene dcs Parents :11 octobtc prochain.
srgnaa en efiet la misc Tcm'bles dc Jean Coctm;
Contact Ontarois ’89
There is no business like showbusrness ehez nous aussi
pat LEO BEAULIEU Contact ( )ntarois se uent cette année du 20 au 22 avnl a l'hotel Skyline dc Toronto. Cet événcmcnt annuel. organtsc par lc bureau francoontanen du Conseil des Arts de i‘()ntario avec l'appur du Cortscii des Arts du Canada. s'adressc sunout aux artistes, aux agents ct aux diffuseurs de smtacies en leurotirant un lieu dc remontre propiu: a la transaction. 3 l‘échange ct a la formation.
Cc marché dcs arts de la scene cst | 'équivalent mtarien dc Cinart sc tenant chaquc annéc a Montreal. ("est a cettt: ocwsion quc s'amorrent ct parfors sc rcglerit les négocrations tie contrats pour les toumées dc i‘ année a venir. ie spectateur moycn ignore en effct quc Ic musician iachanteuse les danseurs ou la troupe dc theatre qu rl est vonu applaudir s ait prohabicment assure un nomhrc minimum d'engagcments avant dc moritrer sur la scene. En art comme arileurs. on chcrche la rentahiiitc de l‘entrepn'se.
Contact Ontamis en est a sa dixieme annt‘c et attend plus de 500 délcgues dont la plupart dc
l‘Ontario mais aussi d'aiiieurs au pays. notamment du NouvcauBrunswick et du Quebec.
Au cours (les trots jours dc Contact les difluscurs peuverit rencontrer les artistes ct leurs agents a la Salie Contact ou des kiosques sont installes. De plus 23 mmispectacles sont presentés. ll s agit d‘ extraits d‘ environ 15 minutes dc spectacles dc tous genres s adrcssant
Ontarols varalon 1989.
Raymond Desmaneaux figure au nombre dos partlctpanta do Contact
a divers publics. Une piece est aussi présentéc dans sa version integraie. ll s'agit cette année dc la P'titc Miss Faster Seals. dc Lina Chartrand. originarrc dc Trmmins.
Des rencontms regionales otr les diffuseurs pcuvent coordonner et plannrfier les Ioumees se déroulcnt egalement en plus des atelia's de
formation CI dos minicontacts. bri‘ves presentations par les agents de promotion.
Contact Ontarois, c'cst beaucoup a vorr cl 3 cntendrc cn trcs pcu dc temps pour ceux ctt cllcs qur y paniCipcnt. (Test hcaucoup d‘énergie, dc temps ct d‘argcnt investis pour que des gens comme vous ct mor puisscnt eventuellemcnt savourer lc trznail dc nos artistes
L5 or] le monde vient jouer
lees Tait. un artiste tomntois plusieurs I‘ois recipicndaire de prix Plt‘SliglCUX. s‘cst vu
confié, par le Toronto Sun. la Trilon Financial (‘or- poration, ct Simon Art Ltd. lc soin dc pcindrc unc scene du nouveau stadc dc 'l‘oronto, SkyDome,
l.‘oeuvre, qui s'intitulera "La oit le monde vicnt ~iouer" (Where the World (‘oitics to Play). sera Ierminéc pour l’inau— guration officielie du stadc. prt‘vuc pour juin 198‘). Le tableau illustrcra one scene tres typiquc iors d ’t‘véncmcnts sportifs. lorsque la fouic s'engouf— il(‘ a i‘intt‘rieur dc l'entrée
iinprcssionnantt‘ (In hati- mctll.
Iorsqu'on observe ie paysage audio-Visuel
physiquementapanirdejuin quc 72% du bassin francophone .Et panni ceuxci ii reste encore un énonne travail de promotion 5 faire. Jacques Bensimon en est bren oonscient. "'1 ail' impression quele choix de la chaine francaise les gens veulent bien 1c faire. Mais tres souvent ils nc saventmémepasoirnous trouver surla téié! On a des manques a gagner tres sén'eux parmi notre publiccible".
ll faudrait allouer. a la promouon. des ressources enormes a travers toutc la province. Or, les maigres budgets font ert sorte que l'on veut sacnfier la majeure partie des fonds a la production. "C'mt le drarne que le cinema canadien a connu pendant des annécs". de continucr M. Bensimon.
Faire connaitre la chaine. c‘est aussi amener les framxmlxines ii \‘Utlitlil’ s‘y impliquer. Or. parmi ceuxci. ties peu sc sont dirigés vers les metiers dc i'audio-visuel. aussi bicn du cote de la technique. de la gesuon ou dc la creation. "La chaine forme done énonnémeut dc gins 'sur le tas", et ta nous retarde.
venir prtxluctetir ou rt‘altsatcur ca
Jacques Bensimon.
géna'al de la franmphonie mondralc, que lo mouvcment du patdule est sur lc chemin du rctour, cri maticre dc television educative. En Fiance. une réccnte enquéte va meme jusqu'a recommander que FR3 soit transfumée en chaine educative. Au C anada, des organismes comme Téléfrlm Canada. par cxemplc, hésitent moins a investir (tans dcs productions documentaires alors qu'au cours des dcrnieres annécs. on avait tendance a priser des series plus commerciales. vo'rre hollywmdienncs. de dire M. Bensimon,
les objectits qualificatifs sont done on bonne voie d'étrc atteints. Quant a la production les nouveiles sont aussi bonncs: sur une diffusion annuelle d‘cnviron 4500 heures d‘.antenne 320 homes sont produites ou coproduites par TVO. En 1987-1988, la production en francais a augmenté de 64% et la qualité dcs emissions no va pas sans en étonner plusieiirs
Pounant les 15 millions du budget annuel ne représentcnt qu a peine le prix (1‘ un film américain moyen ou encore tint: on deux series produites par urtc autre chaine de television "Nous n 'avons pas asser. d' argent pour Ic mandat que nous détcnons [a chaine francaisc. pour l‘ instant. n ‘est alimentée que par les deniers gouvemementatrx. Or. on traverse actuellementune periode asser difficile sur le plan gouvememental tant au federal qu ‘au provincial" scion ic Chef de la programmation.
Encore fauI-il qu‘cilc soit regardéc. TVO n‘échappe pas aux regles des seinpitemelles cotes d‘écoute. On sait. d'apres les chiffres, qu'un nombre important dc Francophilcs syntonise la chaine reguiierement ce qui allait au-dela dc Iouteslcs cspérances. De plus 25% des enf'ants de la province regardent la chaine au moins unc fois par semaine.
Mais comment so commrtcnt les Franchntanens? D‘ahord ct avant tout, ii
J ‘ taut dire que l‘on ne rcjoindra
prend du temps, ca se nournt. Pour amend quelqu'un a une vitcsse dc moisten: normale. ii faut complex un hon 2 ans d'investissement. sans qu‘elle nc soit vraimentrentablc".
De plus. on a iancé la chaine avec l‘idec que l‘on pouvait comptcr sur un groupe énorme de pigistes. Dans la vrlle ou le coat dc la vie cst considéré comme ie plus Cleve au Canada. ctre pigiste ct fram-ophone, c'est pas evident. La chaine compte pounant 80% de pigrstes et 20% d'employcs permanents.
Au debut on croyait pouvoir, grace aux services techniques existants. accomoder iachaine. Il n'en est rien. "On soutlre de ne pouvoir" projeter l‘image quc l‘on veut prom". scion M. Bensimon
gre ces difficultes la chaine s ’installe en Ontario Elle est dcvcnuc, en quelque sorte tine extension du processus educatif. Elle est dans une phase dc consolidation ct dc developpement Elle doit s'assurer quc scs racines soot profondément ancrces dans la société. C'cst potn'quoi le support communautaire
est essentiel. "Nous nous assumits de retoumer darts la communauté". continue-t-il.
"la chaine a are dévcloppée avec des approximations. Aujourd'hui, on a les vtais chimes. On sait quellc est notre clientele et comment bien la sen'ir On est a son écoute. On connait notrc impact sur les plans provincial. federal (‘t intemational. Nome preoccupation inajeure, voire critique, darts les mois .1 venir. c'est de .se
a la presentation dc notm dossier devant les instances gouvcmcmcntales. ll faut pouvoir leur titre: Voila ce que vous voulez? Et bien. ca coutc tant".
Entretemps. Ia chaine developpe des pancnariats avec lc Quebec mais aussi avec I‘étranger. ("est elle qui sera d'ailleurs I'hOlC dc la reunion dc la ('l‘F (Communautt‘ (It‘s 'I‘t‘lévmons Franco phones) on juin prochain.