8 - L'EXPRESS DE TORONTO
Semalne du 22 au 29 mal 1989
"Cinq nouvelles exposi- tions; Cinq annees de fonc- tionnement Y a- -t- il meilleure facon de celebrer un anni- versaire?" Ainsi s 'est exprime Tom Semadeni directeur scientifique de Science Nord. dont c'est le cinquieme anniversaire le l9jui1t
L'Astrosphére. la Geo— sphere. la Biosphere et 1 Humanosphére sont les qua- tre secteurs de la decouvene scientifique quc propose Science Nord situeaSudbury
Cette annee. en plus des expositions habituelles. les visiteurs poun'ont voir "La marche panni les étoiles", "Le
mur etoile" "De la roche a la richesse" "Le jeu minier" ainsi qu 'une exposition en foresterie qui illustre la dynamique des foréts a l'aide d'objets et d’activités diverses.
En guise d'exemple. a la Géosphere. "De la roche a la richesse" offre a ses visiteurs l“occasion de martipuler les instruments qui servent a l’extraction des métaux. De plus. elle leur explique comment se produisent les matieres dommageables pour l“environnement.
Cette exposition a été realisée ar Rick Sowerby avec l‘ai e du personnel de Science Nord. de l'lnco et de Falconbridge. Pour s‘y rendre. les visiteurs doivent empninter un tunnel. vieux de deux milliards d'années...
L'art demier. plus de 200,000 personnes sont allées voir les expositions de Science Nord. De l'avis de Denis Ferlatte. agent dc promotion. Science Nord peut s“attcndre a autant de visiteurs en 1989, sinon plus.
Cinq nouvelles expositions pour 1e 5e annlversalre de Selence Nord
Le laboratotre d'lntormathue de Science-Nord comprend une arande variete d'ordlnateurs
sophlsthués.
Ce tunnel, crease a memo to toe vteux de deux mllllards d' annés. condult les vlslteurs au pavlllon dos exposttlons (photo du haut).
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m N‘... Le squelette (1' un Immense rorqual est suspendu dans le secteur de la rampe du pavlllon des exposttlons"
A voir:
la mine Rig Nickel dc SUCIKC Nord. située 3 Su- dltur) . a ()U\ en ses pones pour une cinqtiif-me \iNm tome- t‘ulm‘
la mute Hut N11 kel, qut “7 guru ptuuu les mines touristiques les plus populatres .111 (1111111111, otlre une rare 1x~ casutn dc connaitre le \‘éntable lieu de U‘dh’ill du mineur.
les Visiteurs descendent au lontl d‘un p11th (11' 30 metres mo pit-As) en eiiipruntant un ascenseur qu‘on appelle. dans le ntonde nunier,
Big Nickel
"une cage
la mine
Ainsi débute la visite guidée d‘une demi-heure au COuI'S de laquelle on assiste a une dem- onstrauon de tir. on compare les differentes techniques d‘extntcuon et on penetre dans 1111 posit: tie secours ou les mi- neun s- relugient en cas d'urgeitce.
la mine Big Nickel est ouvene sept yours par semaine do 9h 91711.11: pn'x dapas- sepom qu1 y perrnettent l'entree est de 39,95 pour les adultes et dc $5.95 pour les enlants et les pcrsonnes Agees.
Renards et moufettes a Toronto
Attention a la rage!
Le minister: dos Richesses na- turelles de l‘Ontan'o versera $1.85 million a un projet de grande en- vergure pour mettre a l'essai dos methodcs ti: vwcination des prin-
cipaux aninutux de la rage darts la Communaute urbaine dc To rontoetl' Estdet Ontan'o
«La rage est plus repartdue en Ontarb quc dans toute autre pro- vince ou tout autre Etat en Amérique du Nord Ce rojet permettra a l'Ontario de 5' er en matiere de recherche de pointe Stir la lune contre la rage chez les especos fauniques. Les cas de rage survenus a Scar- ba'ough et Etobicoke demontrent les risques quc eerie maladie présente pourlespersonnosetlosanirnaux»,a commente le mirtistre Vincent Kerrio
«Ces projets a grandc échelle perrnettront au ministere d‘ etudier lo: moyens de vaociner les deux principaux porteurs de rage les re- nards et les mouffettes, et fou1niront des renseignements nouvcaux sur la lune contre cette maladie.»
Dans lecadre du projetmené dans la Communaute urbaine de Toronto. des appéts dissimulartt un vatcin se- ront deposes a des endroits ou l‘on a vu des retards et identifié leurs ta— nieros Les appats contenant un
vaccin seront d'tstribués du 19 au 21 Juin dans les regions de Scarborough. Toronto, North York. Fast York or Etobtcoke.
Au cours des mms dc mat et Juin. on demande aux gens qui verntnt dos mnards -- qui sont paniculierentent actifs dans les ravins a l'abue et it ill brunante -- de téléphoner a l‘LTnite dc recherche .sur la rage pendant les heuros de bureau au 812-7154.
Les recherches du Ministere demontrent que 51 la maionu‘ dt‘s renards d‘une region peut etre vac» cine. los pmbabilites de dispariuon dc la rage dans cette région sont tres élevées.
Encore une fois cette année. les biologistos du MRN immunisemut des mouffettos dans la region dc Scarborough. Du mors de ‘uillet jusqu‘a l'automne, des moulfettcs seront ainsi piégées, vaccinees par injection ct rcléchées. On doit 1n~ jecter le vaccin aux mouffettcs pane que le vaccin oral élaboré pour les rcnards ne leur convicnt pits.
(‘1‘ programme, qui a (My) tortnu du succes a Scarhomugh. sent etentlu a une region dc 60 kilometres 1 arres allant dc l'autoroute 40] au late ()11 tario et délimitée par le chemtn Markham, a lest. et l‘aveuue Vic- tona Park, a l’ouest.
Dans un second protet qui aura lieu dam l'lest dc l'Ontario. en On- tano. les biologistes du MRN en- treprendmnt unc experience de grande envergure dans 16 but d'im- mun bt‘l' (les renartts.
Ainsi, dos appftts contenant un vat’t‘ln seront lurgués en region rurale it part" d'ztviorts. ("cue méthode de txrcinauitn a den été testéc a petite echelle dans le eomtt‘ de Huron en Who el WX7.
lc programme mom? on 1989 dans l'list dc. l‘()ntano consume la prerrtiere experience do grande en- vergure pour lutter contre la rage au ( 1111111111. ll couvrira ainsi le triangle entre \apanee, Pembroke (vers lc north or (‘omwall (vets l'cst).
S'il reussit, CC projct créera tine [one exempte dc rage qui pourra etre etendue vers l‘ouest plus tard
«les efforts de recherche du MRN sur la rage ont déja croé nom» hre de precedents». a indique M. Kemo.
«Des representants du ministfere, (11' pan avec un laboratoire com- mercial, ont zunsi élaboré lc premier vat cin anurahique oral pour rcnartis 1111 (‘anada ("ost egalement le lvfllN qui a concu l'appat fort efficace qui attire les renards vers le vatcin.»
l'aideenfrancais
aigine mats qt]! CS! ntaintenant
9e relaient pourrépond
physiqueS-
Ce service est disponible dc 8h30 a l9h30 ct du lundi au vendredi "‘C est une ligne d“ urgencec xii
lplique Ina Motoi Coordonnatrice du Réseau des emrnes francophonos du sud de l Ontario. "Deux personnos emplo mgoes a temps plein ditellc, tous les appels. Le pro bléme rencontre le plus souvent on Ontario est la so linide linguistique des femmes francophones. Vient ertsuite los relations difficilos voirc douloureuses pouvant aller jusqu'aux Violences morales et
“'11 est un fait a souligner que les femmcs fran cophoncs en situation dc crise ne se sentont a l‘ aisc pour exprimer leurs emotions qu' en francais leur lmgue maternelle Telle ost cette femme avec des en- fants qui s i'nforrne sur les allocations familialos. En parlant, avoe elle on s ‘apcrooil qu elle vit seulc avcc sept atfants qu elle n ‘a pas d' argent qu elle vit unc crise économique aigue Elle a bosoin (1‘ me reponse
SOS FEMMES: une ligne ouverte
l~8(X)-387-8603 est un numero central sans frais d'appel oil les femmes victimes dc violence ou .se re- trouvartt en situation de conflit pcuvent recevoir do
generali ste".
V( )lC
d'aide immediate de la pan do plusicurs intervenantes. Dans ce demicr cas nous dirigeons notre interlocutrioe vcrs l‘un de nos huit comités d‘intervention 0t) des bénévoles pour'ront s'en occuper.
"ll est difficilc dc travailler avec seulemertt deux pcrsonnes payees grace 11 dos subventions du secre- taire d'état et de la direction générale de la condition feminine alors qu‘il en faudrait deux par comité... c‘est a dire huit fois plus! Nous faisons actuellement dos demarchos pour changer la situation et c est en borme
"La prevention passe par l education. C est pourquoi nos comitt‘s of frent dos ateliers pour le per- sonnel enseignant pour les parents et les etudiants. préscntent dos pieces do theatre sur le sujet dc la Vio- lence faite a la fcmme. organisent dans les éc0les dos earnpagnos dc sensibilisation notamment au caractere crimincl de la violence faite a la femme."
Que faire en cas d“ ahus ou dos mortaccs?Appela. SOS FEMMI S it I 800 387 8603
Que fairc en cas d'urgcnce? Appeler la 91 l ou la Sfirett‘ Provmciale a 0-Zenith 5 mander d'étre amcneo a l‘ hopital si nocessaire on a un endroit plus stir. GO
lice au ; dc-
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L’euthanasie n’est
as "distribuée
eomme une pilule ' en Hollande
par DAGMARUSTOHAL (Toronto) -- A l‘origine «bonne mort» du groc eu «hon» ct thanatos «inort». l'euthanasie a revétu en ce XXe siecle un sens plus acttf; de plus en pits 0e terme tend a devemr sy- nonyrne de «participation 21 la mon d‘un individu pour lui en evitcr l'odicux». On parle desormais d‘euthanasie «active» quand la mon est hatee par un acte concret et d‘euthanasic «passive» quand, ayant arrété mute therapie, I'm so conteme d‘attendre la mort
La dichotomie active-passive fail rage. Elle divise los medettns. les ethicicns. les hommos d‘Eglise et les communs moncls tout court Le d1. lemme moral qu'elle suscite est epi- neux. Et il n'est facile de trouvcr la bonne voie. ll n empéche, la quostion est posée et il faut cherchcr une rep ortse. Mais laquelle?
Le theme de la conference qut. cette année. accompagnait l'as semblée plenierc de la société Mounr dans la dignité (Dying With Dignity) pourrait étre resume on ccs mots- «L'Euthanasie? Parlons-en!»
Autre trait significatif de cette as- semblée annuelle: elle rcvétait la formc d‘une rencontre internationale. En effet les organisateurs ont invite d'autres organisrnes de la Federation mondiale des sociétos pour le droit do mourir dos deux continents améri~ cairts. Ainsi, en ce debut de mai. To ronto accueillait lo: membres de la tres active branche du MDD aonawa. la Fondation quebécoise. recemment créée. etait également représentée tout cornme les quarre societos dos Brats-Unis et meme les delégués de la lointaine Colombic était au ren- dez-vous. La renoontre torontoise so donnait comme but de preparer le terrain pour urla prochaine assemblée bi-annuelle de la Federation mondiale des sociétespourlcdroitdemomirqui se tiendra en juin 1990. a Maastricht
L“année prochaine. ce seront donc les PaysBas qui accueilleront tout los organismos membres de la Federation mondiale. En Hollande, on Io sait on denombre entre 5000 a 6000 cas d‘euthanasie par an.
Plour en connaitrc davantage sur cotte question delicate et contro— versée la société Mourir dans la Di- gnite convia a son assernblée pléniem le docteur hollandais Peter Admiraal mondialernent cortnu pour sa pratique courante d’euthanasie active.
Or. d‘entrée de jeu. Ie docteur Ad- mirml fit tomber les mythes entourant les PaysBas: «L'euthanasie distri— bode oomrne une pilule? Voyorts!
Ricn n‘ost plus lom de la veritfl». déclara 1 1l Quant at un autrt mythe selon lequel les moietins des Pass Bas soraient dcs tanauques dc leuthanasie. il l't‘carta au\\l enerr giquement: « Les mt‘decins hollandais considerertt l'euthanasie wmnie 1111 acte regrettable. penihle nuns inevitable».
L'euthanasie n'ost pus legalisee e11 Hollande. mais les médocius qui la pratiquent ne sont pas poursums s‘ils rospectent les tonditions sun antes:
la demande doit pn-wnir du patient. - ocluici doit etre ztu mutant de son pronostic,
- lc médocin doit avoir la k emtude que le tientait fait son choix librement. — euthanasie est praUquoe 11n1que~ merit 1a or) aucune therapie n‘esr plus possible
- lc médccin doit consulter un autre collegue avant dc poser l‘at'te
Du nombre total dos mantles zttl mts a l‘hopital, 95% rueureut natu- rellemcnt Aux S‘Z resumis (to sum ceux dont. en dépit de [nus les pmgres de la technologie. los .soulfntnt‘es ue pcuvcnt pas are allegées) on at 1 ordc l‘euthanasie s‘ils Ia dcmaudent.
Quant a l‘zrte decisionnel, le docteur Admirml met l‘accom sur l“ensemblc de l‘équipe: l‘infimuere, le pasteur, le médecin. ll tient le role d'infirrniere en grande estime. ("est elle qui passe le plus de temps mum‘s du maladc, c‘ost elle qui le commit beaucoup mieux que le medocin. ll est donc plus que normal qu'on lu1 de- mande son avis sur l'opponitnité th l‘acte.
Mais le docteur Admiraul lur mérne -- et il insrste sur cc fail ~- a1 compagne .ses malades Jusqu 21 la mort «Je rcste :tvoc eux jusqu '21 la fin. .le leur donne le misc: (1' adieu. ( oat important En cos moments oii les pa roles n‘ont plus dc sens. Ie contact physique. Ie goste peuvent exprimer enormément». Le docteur Admiraal n’aime pas -- il ne s’cn cache point ~ los médocins qui ne rcstent pas au chevetde leurs malalos au moment de la mort «C‘est une dosenion», dll~ll. Et il ajoutc encore que la pl upan de ses adversaires sont dos gens qui n‘ont jamais vu la mon rti de pres ni de lom et qui nc savent pas re quest In souffrancc.
Le chcval dc ltamille du docteur Admiraal. 1"est le combat declare a l'hypocrisie. D'emhlt‘e, il s‘atlrosse a la sallc: «Prenez l‘exemple dos uois médccins. Le premier se rend au chevetdu malade mais s‘en va aussiti‘tt
en disant it I infirmierc: ‘Oh! la la! ( est horrible. .le repasserai domain.“ 1;: deuxieme prescrit des modic- aments qui plongaont le patient dms le coma lo tr01s1ernc precede a l euthartasie uel des cos trois medecins poursuivriez vous en jus- tice?» demande Peter Admiraal. Et defit de ropondre pour lui: «Moi 0e sentient les deux premiers! »
lin effet. scion lui. puisque l'in- ti‘rttion est la meme dans les deux cas - l't‘ulhanastc active et l‘euthartasie passive ~ le medecin qui choisit la se- conde n‘est qu‘un hypocrite.
Cortes, on ramnte beauctxtp de t‘boses sur les Pays-Has. Mais la plu- pan de ces faux mythes le docteur Admiraal los balaya du revers de la ma1n.Blaguctoupursfacileetsourire en coin ce «dispensateur d'eutha- nasie» laissa voir deux cows de sa pcrsonnalite: d'une pan un mepris cinglant pour les hypocrites ct d'autre part. unc attitude tros humaniste de- vant les condamnés a mort «Toute personne a droit a s'en aller digne- ment», déclara-Hl.
Le respoctdeladignité hurnaine.le respect des volontés dc chaquc are sontce dortc 1a les enteres qui presi- dent aux décisrons do: médecins hollandats qui. comme disant d'aucuns. pratiquent «impunément» l'euthana' sic?
Encore un fail saillant — etc'est [nr celurla que le doctwr Admiraal choisit de terminer sa conference- «On s etonne parfots queoepetitpays eumpéen qu ostla Hollande. paysqui a été le plus decime parle genocide nazi accepte d‘ aujourd‘ hui si ouvertemcnt l‘euthanasie? Paradoxe? Non! dit Peter Admiraal, c‘cst jus- temcnt mice que nous avorts etc mts prosdelamatc'estparcequenous savons cc qu est la souffrance quc nous faisons tout pour quc l etre hu- main gardesadignitejusqu‘alafin. Car, coriuairement 11 ce que l'on pre- tertd, la souffiance n'annoblit pas. elle degrade.»
En juin 1990, tmnte stxziétes, routes manbres dc la Fédération mond1alc. se retrouvemnt en Hol- lande. Los délégues venus dos pays ausst d1 fférents par leurs moeurs. leurs ideologies, leurs cultures quc uvent l'étre le lapon et la Colomhie. ‘lndeet los Pays Has. l'Australie et l'lsradl y seront n‘unis. En juin 1990, a Mm- tricht on parlera beaucoup de l'cuthannsic.
(Dagmar Ustohal est membre de la société Moun‘r dans la Dignité a Toronto)