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TORONTO-PARIS
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‘ Hééa'mm'am mud/223
364-0101
V0|.V|| NO.X VI
ESS
DE TORONTO
gaine du 7 au 13 décembre 1982
( _ i
Le dessin francais contremporam a Harbourfront Retour de la rigueur dans les annees 80
par Pierre Robitaille Aprés un ricochet prestigieux a l’exposi- . tion universelle de technologie de Knoxville au Tennessee, 1e musee-galerie parisien de la Seita vient étaler les richesses de sa collec- tion de dessins a Harbourfront a du 10 décembre.
compter
’ mew/cw»
continuité, 120 X 80.
Oeuvres d’ artistes contemporains, cette exposi- tion souligne la relance d’un engouement pour le dessin.
Eclipse un temps par la rage ph’otographique, 1e dessin a fait peau neuve et reapparait dans toute sa gloire. Comme une vieille habitude, un naturel que l’on aurait chassé.
La photographic travaille sur une realite donnee; 1e dessin cree ou recrée une realite connue et cette creation implique un apprentissage, un metier d’au- tant plus rigoureux que l’image cherche a étre plus proche de sonm mdele. Apres s ’etre extasié devant des dessins de aternelles dans les anne’es 70, on redecouvre pour 1980 la fraicheur de 1’ interpreta- tion, la spontaneite de la main.
On semble se pencher aujourd’hui sur la maitrise de trace, des formes, des volumes, en percevant que le résultat n ’est pas seulement un decor, un appris superflu pres (1’ un talent mne.
Etl’ on croit deceler, en fait, qu’entre la repetition des formes existantes sur un papier au moyen d’un crayon et la comprehension des formes, la p’ossibilite d’en creer des nouvelles, la liberte enfin de s’y pro- jeter, les liens sont plus tenaces et plus ambigus qu’une simple et ephemere mode avait pu laisser penser.
On peut douter que ces reflexions habiteront 1e spectateur devant les oeuvres exposees a la Galerie d’Art d’Harbourfront. Au lieu de rejeter ce qu’on ne lui a pas donne les moyens de decoder, qu’il sache trouver en sa sensabilité les moyens d’un renouvelle- ment de ses propres facultes de lecture.
Notre epoque mouvementee a modifie son syste- Vme de vision, toute opportunité de prendre la mesure de ces changements est p0ur chacun «1’ occasion (1’ un enrichi sement de son pouvoir voir».1:1
Jean-Claude Vignes, sans titre, 105 X 75.
, de l’ EdueatlonV, , ” memes» “w “was: * Gerard Titus Carmel Apprentissage de la
‘ ‘L’Equipe franco-toron oise’ ’
remporte les elections du CCLF
discours des ca
par Francois Bergeron
f idats!
ersonne, se’mble-t-il, n’a remarqué avant tellement, sans doute, la procedure est inco jour de I’assemblée d’election des representant
cophones de Toronto au sein du Comité consu
Aussi, un bon tiers, sinon 1a moitié, des quel- ques 250 personnes presen— tes se sont ruees pour déposer leur bulletin de vote clans l’urne qui tronait depuis le debut sur l’estrade de la salle de l’ecole, des que le president, M. John Piper, ait signifié la fin de la période des mises en can— didature.
Douze personnes se sont presentees et ont par la suite expose leurs vues sur diverses questions d’interét pour les cdntribuables fran- cophones et répondu aux questions — souvent belli- queuses —- de l’assemblée, mais pour six d’entre elles, le sort en etait peut-étre déja jeté.
L’ ordre du jour suggere avait ete elaboré par le CCLF et, aspect encore plus intriguant, meme les membres “dissidents” sor- tants, MM. Maurice Jouenne, John- Paul Har- ney, Alain Poirier et Mme Anne- Marie Cassinath, n ’ont pas relevel’ anomalie qui permettait de voter avant d’entendre les can- didats. Ona Seulement pro- pose que la presentation du “Rapport biennal” (la Lilai
CCLF M. Clay Derstine, ait‘lieu avant 1e vote, con- trairement a ce‘ qui ap- paraissait sur l’ordre du jour remis a tout le monde a l’entree ‘— amendement qui a d’aVilleurs été défait, l’assemblée décidant meme d’accepter un troisieme sous-amendement et d’éli- miner completement l’item de l’ordre du jour!
Plusieurs candidats et électeurs se préparaient a poser des questions em- barassantes a M. Derstine sur ce Rapport, avant la tenue du scrutin; aussi, des candidats qui faisaient equipe avec lui et leurs par- tisans se sont immediate- ment manifestes et ont réussi a faire en sorte que l’on procede le plus rapide- ment possible aux elec- tions. V
Ce n’est toutefois que vers minuit, en presence en- core de la plupart des électeurs entres vers 20h00, qu ’on a annoncé les resul- tats: victoire complete des six candidats de “L’ Equipe franco—torontoise” réunie sous un «programme com- mun» promettant notam- ment un systéme scolaire ouvert aux etudiants qui satisfont les exigences du Comité d’admission actuel et un comité d’admission «dont la preoccupation fondamentale sera de ne choisir que des candidats qui assureront 1e maintien et l’amelioration du francais au sein de l’ecole».
Il s’agit de Mmes Patricia Dumas (178 votes) et Denyse Nazaire (170), de MM. Jacques Gauthier (158), Clay Derstine (156), Bernard Moitt (147) et de Mme Lisette St- Germain (146). “L’ Equipe” a défait MM. David Welch (104) et Jean Doucet (99), Mme J ocelyne Labrette (91), M Maurice Jouenne (81), Mme Anne- Marie Cassi- nath (72) et M. Joel Couf— fin (72).
Meme si les six candidats battus affirmaient se presenter en tant qu’in- dependants — MM. Dou- cet et J ouenne se montrant d’ailleurs tres critiques de l’idée meme de constituer des “equipes” ou des “par- tis” pour des elections de ce genre —— il est rapidement
V qualifier
». . ' p de parents franCOphiles... non réellement, comme-1e»
tendances marquees s’afa frontaient et que, du cote des électeurs aUSSl, on
venaient participer a cette ‘ assemblee en vue de defen-V
dre des intéréts bien précis.
Un “Comité Ad Hoc dell?
personnes interessées a l’education en francais a
Toronto”, dirigé par Mme 2}.
Claude Liger-Belair et M. Alain Poirier et rassem~ blant une quarantainede noms, faisait savoir avant
l’assemblée electorale,
qu ’ils appuyaient les six
candidats d’ opposition a“
“L’ Equipe franco- torqu- toise” des president et vice- président sortants du
CCLF, MM. Derstine et V.
Gauthier. Le “Comité Ad Hoc” et, en substance, les six can.-
didats battus qu ’il appuyalt . -— faisait de la presence a} 1’ école publique (élé‘tnen-
taire) Gabrielle- Roy «dune proportion trop elevée d’eleves ne possedath pas une competence lingu i7 que acceptable en "1" " cais» la principale q S
tion a débattre lorsVd GEtt
eleCtion. Mme C entre autres, est
publiques ‘
veut l’esprit de la Loi de'V
l’education et des criteres d’admisswn, une école
pour les enfants fran-'
cophones.
De nombreux électeurs presents —— grace au travail de ”mobilisation de “L’Equipe” de MM. Derstine et Gauthier étaient donc des parents d’eleves de l’ecole Gabrielle-Rey (et du module secondaire de Jar- vis, lui-aussi place Sur la
‘,sellette) qui considérent
comme un danger pour-
l’avenir de leurs enfants dans les écoles francaises 1e renforcement des criteres d’admission. La se trouvaient visiblement 'la
ne soit trop tard —
i 1 de langue francaise
- lay Derstine
Derstine est membre du CCLF depuus 1G77; son 1113 etudie a Jar'v-is. Patricia Dumas est jour- naliste, écrivain et comédienne; elle est mere de
(CCLF) du Conseil scolaire, Iundi soir a I’ecole publique Gabrielle-Roy, permettait aux gens de voter des la l‘ermeture des mises en candidature, soit avant meme d’entendre les discours 'et de participer a la période de ques- tions reservee pour chacun des candidats.
Patricia Dumas
trois enfants dont1 une etudie a Jarvis. Jacques Gauthier est annonceur et créateur (1’ emissions de radio et de television depuis 1956. Bernard
gramme de “L’Equipe” était plus «réaliste» et que les Franco-Torontois devaient developper leurs institutions dans un esprit de collaboration avec le milieu majoritaire.
Pour boucler la boucle, Mme Lisette St-Germain, présidente de l’Association des parents de l’ecole Gabrielle—Roy, a fait valoir que «Toronto n’est pas au Quebec ou en France et que nos problemes sont differents de ceux des
cuse ses detracteurs de.
meconnaitre totalement la realite de l’ecole Gabrielle- Roy et du module de Jarvis. 1 Le 6 décembre, peut-etre deja en prevision de la défaite du groupe insistant sur la stricte application des criteres d’admission a l’ecole Gabrielle-Roy (l’en— fant doit parler 1e francais et au moins un parent doit etre d’expression francaise), une lettre aux parents circulait, signee en- tre autres par le candidat Maurice Jouenne, quipro-
«Rencontrez-les done, ces produits de nos écoles d’a331m11atlon!»
base, de l’électorat de “L’Equipe franco—toron-1 toise” qui, dans son pro- gramme, indiQue aussi étre
'«pour le maintien et l’ex-
pansion de l’ecole Gabrielle-Roy» (et meme eventuellement pour la creation d’une deuxieme école francaise pour septembre 1983!).
-M. Gauthier s’est d’ailleurs fait traite de «menteur» lorsqu’il a af- firme avoir vote en faveur des criteres d’admission de l’ecole publique francaise au CCLF. 11 a toutefois lance qu’il ne croyait pas aux «criteres de selection
arbitraires», laissant enten— '
dre qu’il faut, selon lui, ouvrir l’ecole francaise au maximum d’eleves possible a Toronto. Mme Patricia Dumas, qui seprésentait aussi pour “L’Equipe”, a mentionné pour sa part que son programme, moins radical que celui de l’autre groupe de candidats, temoignait d’une plus grande «confiance dans la force de la notre culture
,canadienne—francaise».
M. Derstine, dont la démission avait ete demandee en vain cet été et cet automne par les quatre representants “dissidents” des contribuables fran— c0phones de Toronto, a
devenu tres clair que deux .4 fait valoir que le pro-
Franco-Ontariens de Sud- bury, d’Ottawa ou du Quebec», soulignant aussi qu’on assiste a la naissance d’une «nouvelle franco- phonie» a Toronto. Ce a quoi M. Alain Poirier a rétorqué que «le reve (d’un systeme d’education fran- cais ideal) est aussi permis
aux Franco—Torontois et
pas seulement aux fran- cophones de Sudbury, d’O-ttawa et de Montreal»! . Les candidats de “L’Equipe franco— torontoise” expliquent leur victoire par les contacts suivis qu’ils ont entretenus toute l’annee avec «les premiers concernes», les
» parents d’eleves des écoles
\
publiques francaises de Toronto, leurs adversaires oeuvrant pour la plupart dans d’autres milieux fran- cophones, notamment au Centre communautaire francophone de Harbour- front et au sein de l’ACFO. Des eleves du module secondaire de l’ecole Jarvis — qui n’avaient pas le droit de voter en raison de leur age étaient meme presents a l’assemblée, ap- puyant “L’Equipe” «Rencontrez-les donc ces produits de nos écoles d’assimilation! » invitait M. Derstine, qui a souvent, lors de reunions houleuses du CCLF dans le passe, ac-
posait la creation d’un groupement des parents d’expression francaise a Gabrielle-Roy.
Les signataires de la let— tres (neuf personnes) se di- sent touches de pres par les problemes d’assimilation. Ils ne veulent toutefois pas concurrencer l’Association des parents et enseignants existante qui elle, ecrivent- ils, represente l’ensemble des parents. «11 s’agit de creer un forum legitime on on pourra etablir et faire entendre 1e point de vue des parents qui veulent que leurs enfants heritent des richesses de leur langue et culture francaise, meme a Toronto».
Est-on seulement en presence d’un groupe 0p— timiste qui voit un verre a demi—plein et d’un autre, pessimiste, qui 1e voit a moitie vide?
Voici d’autres échos de l’assemblée de lundi :
0 C’est incontestable- ment Mme Annie Dell qui remporte la palme de la participation : elle et son mari Peter ont bombardé tous les candidats de ques- tions (les plus difficiles allant aux representants de “L’Equipe” micro qui se trouvait de son COte de la salle ne fonction- nait pas et qu’elle devait
, traverser souvent de l’autre
..), meme si le .
Moitt Veneeigne
Jacques GaUthier
1111st01re" du hers-mend
I’ Université de Toronto; il a une fille a Gabrielle- Roy. Denyse Nazaire est directeur du Conseil des‘ Affaires franco- ontariennes. Lisette St- Germain est présidente de l’ APE de Gabrielle- Roy 01) elle a
deux enfants.
cote pour qu ’on l’entende. Peter Dell devait even— tuellement decouvrir, au onzieme candidat, qu’il suffisait de lever 1e bouton du micro 21 “ON”...
Q C’est .un cri de rage d’une bonne partie de la salle qui a accueilli la nouvelle, lancee au micro par un parent, que les en- fants places a la garderie de
~1’ecole Gabrielle—Roy pen-
dant les elections au CCLF de Toronto étaient en train de visionner un film en anglais!
O M. William Wells, surintendant du Conseil scolaire de Toronto, a devoile que c’etait lui qui avait demande a la police de deleguer des represen- tants en civils de sa brigade communautaire a la reu- nion du 6 décembre. Cette decision avait laisse courrir les rumeurs les plus rocam- bolesques dans le courant de la journee et City-TV etait sur les lieux pour filmer des affrontements sanglants entre les diverses factions francophones de Toronto! M. Jean Doucet, qui s’est dit «offusque» de la presence des policiers, n’a toutefois pas pu per- suader 1e president de l’assemblee, M. John
. Piper, de leur demander de
sortir, ceux-Ci ne s’etant pas fait connaitre.
0 «J’aime mieux la democratic au Salvador» s’est ecriee animatrice de l’ACFO~ Toronto, Jacynthe Fraser, qui n’en revenait pas de voir que l’on permettait aux electeurs de deposer leur bulletin de vote dans l’urne avant de dormer aux douze candidats l’occasion de faire valoir leurs vues.
0 Les jeunes filles chargees a lV’entree de remettre les bulletins de vote devaient verifier si les gens qui s’inscrivaient étaient réellement fran- cophones en leur posant quelques questions 51 celles- ci s’adressaient a elles en anglais. Un intervenant 'a toutefois soutenu que cette
la nouvelle -
verification n’a pas ete ef- fectuee et que quelques per- sonnes ne parlant pas le francais ont vote aux elec- tions du CCLF.
O Homme d’affaires, M. Jean Doucet est le seul can- didat a avoir mentionné qu’il s’interessait aussi aux taxes scolaires. En reponse a une question sur sa con- naissance du «probleme de Gabrielle-Roy», il a aussi dit : «Je ne connais pas le probleme, mais en tant que consultant, je suis habitue de me pencher sur des pro- blemes; si je suis elu, je me pencherai done sur celui de Gabrielle-Roy».
0 Le depute franco- ontarien de Prescott- Russell a l’assemblee legislative ontarienne, le liberal Don Boudria, assistait a l’assemblee d’election du CCLF de Toronto, «surtout pour prendre contact avec la communauté francophone de Toronto», a—t-il dit a L’Express. Resident de Toronto depuis son elec-. tion, i1 avait toutefois aussi 1e droit de voter.
O «Chaque fois que j’ai gage avec un journaliste, il a perdu», avait pourtant ‘ averti 1e president de l’ACFO-Toronto et ex- membre du CCLF, John- Paul Harney, a L’Express. Le signataire de cet article prevoyait que plusieurs per— sonnes allaient piger dans les deux groupes pour cher- cher a elire les meilleurs candidats et que, par exemJ ple, on n’allait pas preferer M. Bernard Moitt, dont 1e discours decousu, les allu- sions constitutionnelles douteuses et le francais limité laissaient songeur, a M. Jean Doucet , orateur. hors pair qui avait bien deride l’assemblee lors de son apparition a la tribune. M. Harney était au con- traire persuade que M. Moitt allait étre elu «Plusieurs voteront meme pour lui pour ne pas se croire racistes». M. Moitt a gagne et L ’Express doit une biere a M. Harney. 1:1