8 0 L'EXPRESS - Semaine du 19 au 25 octobre 1999 Terrain Glissant FREDénic VAILLANT LIExpress Poéte, romancier, philosophe et essayiste traduit dans le monde entier, l’écrivain martiniquais Edouard Glissant était l’un des hétes de marque de ce septieme Salon du livre. Cet homme engage, dont bon nombre d'ouvrages sont nourris par la retlexion sur l’identite et la conscience antillaise, aime venir a Toronto ou il retrouve son ami Alain Baudot, auteur , d'une Bibliographic unmite'e d’Edommi Glissant (GREF, 1993). «Je suis tres sensible au tait qu’il existe ici une communaute trancophone active dans un milieu anglophone largement dominant», confie l’écrivain antillais. Son parcours litteraire est ialon- né de nombreux prix dont le Renaudot en 1958 pour son pre~ mier roman (La Lezarde) et de multiples distinctions. Dans lu~ sieurs de ses livres, Edouard blis— sant se pose la question de la langue et du langage. «Le creole est ma langue maternelle et le trancais ma langue d’expression», explique-t~il. «Je suis passionne par la situa~ tion de la angue trancaise. Mais j’ai one position particuliere et assez critique de l'idee de la fran~ cophonie comme un axe de rete— rence. En tait, souligne Edouard Glissant, on a auiourd'hui plu— sieurs langues trancaises selon que l’on se trouve en Europe, au Canada, en Atrique ou ailleurs. Et ces dittérentes langues trancaises s'articulent entre elles. Je trouve ue c‘est un avantage im iortant, n effet, si l’on observe bien les principales langues européennes, on constate que l’anglais s’est den— sifié aux USA ou en Australie par exemple, et l’espagnol a fait de meme en Amérique du Sud. Le trancais, au contraire, s’est e'par- pille'». La ou certains verraient une taiblesse, Edouard Glissant y voit un avantage. «C’est ce qui me rend optimiste, poursuit-il, la langue francaise peut en retirer davantage de souplesse par rapport aux nou- velles situations qui se présentent. Quand on respecte trop une langue, 0n ne la tait pas progres— ser. Si elle se iige, elle meure, L’anglais devient une sorte de Yves Simon, ou 1 ingerence poetique DOMINIOUE DENIS L‘Express [I y a ceux, comme Paul Piché dont il était question voil‘a quelques semaines, qui laissent passer quatre, cinq ans sans donner de nouvelles, simplement parce que c'est le temps qu’il leur a fallu pour accoucher d’une douzaine de chansons jugées dignes de leur griffe. \ YVES SXHON Mais our ce ui est de la parciv monie discograp ique, la ialme revient assurément a Yves Simon: onze ans bien comptes entre Liai- sons, son precedent album, et ces douze Intempestivcs (Barclay 547 725-2/Universal) qui nous arrivent a temps pour l'automne, ce n'est pas rien. l’ourtant, Simon, c'est 'oppose du syndrome de la page blanche. (‘he7 lui, l’imperatif de temoigner, la volonte d'e\ ilorer de nouveaux registres, ont tot tail de deborder le cadre de la chanson, investissant des I975 celui du roman, sans parler des chronic ues qu’il signe pour le trimestriel ho- rus (la seue revue serieuse con- sacrée a la chanson), et qui ont peu a peulpris le dessus sur la scene et le stu io. Au point ou une genera— tion complete est susceptible d'i» gnorer que le regard de Simon etait initialement au service des retrains ( ar Yves Simon, i'est d'abord et avant tout un regard Regard qui cerne avec une acuite redoutable les drames etoultes derriere les \'l' sages de l'actualite on do quttll' dien, regard qui recoud le “tl‘ssll invisible des mots tus», s’ottrant en reponse au vacarnie comme au silence. S'il a renoue avec la chanson, (e n'est pas parce qu'il avait epuise les ressources de la prose (un nouieau bouqiun est prevu pour l'an 2000), Edouard Glissant est venu au Salon du Iivre méme s’il était attaibli par la maladie du Iégionnaire. code international et est, de ce tait, la premiere langue menacee. (‘ar une lan yue est t'aite d’avancees, de reculs, ’audaces». Edouard Clissant croit proton~ dement dans les capacités creatri- ces des euples et ne croit as a one uniformisation ou une g oba~ lisation des lan ages. «L’ancien a age qui disait «dis moi quelle langue tu parles, je te dirai qui tu es» n'est plus vrai de nos tours, Le multilinguisme est devenu une réalité», souligne-t—il. “Nous sommes imprégné de l’imaginaire de toutes les langues du monde. Meme si les propos nous sont traduits, nous pouvons entendre a la television un paysan chinois ou un jeune africain s'ex- primer dans sa langue. Quand i’ecris, t9 le fais en presence de toutes les langues du monde». Prix du Consulat de France TORONTO (L’Express) —— «Je suis a la fois trés heureux et trés ému de remettre ce cinquieme prix. D’autant plus que c’est la derniére fois car, dans une semaine, je quitterai mon poste de Consul général de France a Toronto», a declare Pierre—lean le nom du lauréat 1999. (L'intérim sera assure par le Consul général adioint, M. Alain Dubuy — NDLR). Le rix du Consulat general de France, remis le 15 octobre sur la scene u Salon du Iivre de Toronto et qui devrait porter l’an prochain le nom d’un écrivain ou d’une écrivaine, a été attribué cette année a Philippe Garigue pour Le temps de l’intelligence, un recueil de poemes publie aux editions du Gref. «Nous couronnons une oeuvre mais aussi une vie, une carriere, qui a commencé en Angleterre avant de se poursuivre au Canada a partir de 1954», a précisé 1e Consul.’ Philippe Carigue, 82 ans, pmfesseur et ancien principal du campusI ‘ Glendon de l’Université York, a recu une invitation a se rendre en France pendant huit iours a l’occasion d’un salon du livre. andoorne avant de révéler - F. V. mais pour renouer avec le plaisir de travailler la matiere sonore Elabo— rees en collaboration étroite avec l’arrangeur Michel (‘oeuriot (a qui l’on doit le dernier album de Marc Lavoine). ces lntempestives nous rappellent que le maitre des mots est aussi . et plus que iamais — un maitre des sons. Loin de s’en etre coupe pendant cet exil voulu, il a garde ses antennes en eveil. Resultat: une Ipalette a la fois clas— sique et resoument actuelle, Llll sait t’aire cohabiter les synthes et es «vraiesn cordes, la guitare acous— tique et les boites a rythmes, pour reveler les couleurs inherentes a cliaque chanson. Comme cliey (iainsbourg ou Murat (le petit nouveau auquel, Ironiquement, il ne manquera pas d'etre compare), la voix nous parle plus qu’elle nous chante, obligeant partois a tendre l'oreille, pour recevoir comme une confidence ces mots qui iuisent dans les ecrits bibliques i5arah et Tobie), evo— quent les nuits new—vorkaises d'un ange dechu (Busquiat) ou dénon- cent, en quelques vers d'une dei'hi- rante beaute, le sort tait aux fem» mes atglianes par le regime des 'lalibans («Des chars de guerre onl defile/Des hommes vainqueurs /lnquisiteurs d'intimite/Qui ont toule, deligure/(‘liarge intaman- te/ l.e re\'e sacre des souttrantesn). Ne serait—ce que pour cet acte d'iir gerenie poetique, lntempestizies contirme que la chanson a besoin d'Yves Simon . encore plus qu'Y~ ves Simon a besoin de la chanson. “harry Sea-lia'n seras comme le Ciel Sortir de l’ombre fraternelle llilerrv Seiliaii n'est pas du genre coniplew ( 'est sans doute ce qui lui perinet d’assuiiier serei iement stilt statut de trere de l'autre (Renaud, en l'ouurence). .i qui il iede \‘olontiers les teux des pro- )ecteurs pour travailler dans l'om» bre, signant des tas de lolies chali- sons pour Daniel lavoie, lulien (lt’rt et (.eiievieve l’aris, entre autres, loi'sqii'il ne s'aniuse pas .i treniper sa plume dans le vitriol. denoncant au til de trois pamphlets aussi feroces ue ri Yolos l’hypocri- sie et/ou la betise Lie quelques—uns de ses camarades du métier, avec les consequences qu’on devine, Si Thierry a choisi de passer la rampe en 1997, avec un premier album (Embrasse-la, sur l’etiquette francaise Moby Dick) qui n'a connu qu’un echo limite, ce n’est as qu’il entretienne des illusions e gloire, mais sim lenient pour gouter au plaisir d’ abiter ses personnages, d'enfin assumer sa premiere per- sonne du singulier. Grave a Montreal avec, pour l’es- sentiel, des collaborateurs — et amis _ quebecois (dont Daniel Lavoie, Dan Bigras et Luc Fortin), Tu sems comme 19 (it! (Mosai ue M08 2 9901/Distribution DEF) renouer avec la veine poetique exploree deux ans plus tot. Si la voix reste chancelante, devant se contenter de melodies au registre modeste, la plume, elle, vise touiours iuste, ciselant une petite douzaine de biioux de poesie tendre sur des canevas essentiellement acousti— ques, qui puisent leur inspiration aux meilleures sources: Souchon pour le romantisme clemle de Royaumc du Danemark, ou encore l’ierre Barouh pour les echos bresiliens de Mes amis me parlent trop de toi. 'l‘ournant alle rement le dos aux tendances actuel‘les, Tu scras com- me la vie! est le genre d'album qui s'ecoute de l’interieur, dont il taut apprivoiser la fragilite, sans quoi il risque de passer inapercu. Domma- ge~ que ses copains n’aient pas su enter a Thierry quelques tacheux derapages, notamment dans le registre du dialogue pere—fille (avec Lou, sa gamine de onze ans, qui a encore moins de voix que lui) et des espagnolades faciles (peu im orte iu’il soit dedie a Lorca, le penible ederico Federica n'aurait pas am. no dans le repertoire de Dalida). ll n'aurait tallu que deux ou trois aiustements pour que ce ciel-la soit ati beau fixe. Le zen dans l’art du blues en solitaire Au til des annees passees a sillon» ner l’Amerique celle des mvthes tout comme celle des testivals tolk, blues, voire iau. , au tildes albums encenses‘ par la critique mais incon— nus du grand public, Kellv loe l’helps actualise a sa maniere la riche tradition du bluesman solis taire. ('e natit du Nord—Uuest americain, tils spirituel de Mlssl's‘ Nicolas Martineau, Alain Baudot at Pierre Léon au débat sur le role do t’édtteur. (Robe Noire ). Devant une assistance peu nombreuse mais tres attentive, les intervenants ont evoque les différents volets de la tonction editoriale et les relations, partois ditticiles, entre l’auteur et l'editeur. La discussion a egalement aborde le probleme des mutations tech~ nologiques qui bouleversent le milieu de l’e’dition. En ett‘et, toute personne qui souhaite écrire peut desormais devenir son propre editeur, Cependant, il ne suttit was d’editer, il taut aussi distribuer les livres. donc encore un champ d’action a l’editeur. Apres les‘ questions du public, les intervenants ont clos le debat en laissant le mot de la tin a Pierre Leon : «on editeui‘, ca peut toujours servir l». — F. V. [I reste u uur in. M4“ sipi Fred McDowell, appartient en ettet a one race a tart et qu'on crovait disparue, tt’llt‘ des musi- ciens un peu sauvages moitie arti- sans, nioitie sorciers -qui ont choisi d'attronter les taiitomes du Delta avec pour seule arme une guitare acoustitue et un {turtleneck (UI caresse es cordes pour niieux es taire )ouir ou pleurer D'ailleurs, le genie du blues n'est~il pas de brouiller la trontiere entre le plaisir et le chagrin.” Redoutable ('\k‘l't lt e que celui-la, a des .innees-lumiere de blues con~ vivial mais terriblement provisible t ui envahit les bars dii saniedi son, de Fort Worth a loronto en passant mr (‘liiiago (lie/ Kt'llV loe, le blues releve plutot d'une quete d'extase quasi nivstique. ('e n'est sans. doute Pas par hasard que sur Shine L‘i/eii Mister Zen (Rvkodisc R(‘l) l047(i,’t)utside Music), son troisienie album, autune des on/e plages ne se contraint .iu\ dou/e Inesures et au\ vers )unieles qui sont devenus le tarcan de l'idiome, ilioisissant des striutures d'ap— parence improvisee pour evoquer ces liistoires de traiisons et de meurtres, de departs prematures et d'occasions manquees. Si Kellv Joe a decide de clieminer seul, c'est sans doute poui preserver cette part d'imprevu qui est all «our meme de ses ruminations ('omme quoi dans le blues comme dans la we, la solitude est souvent le pri\ ill' lit lllwrle Compay en bonne compagnie (e n'est pas i192 ans que t ompav Kiegundo \‘d changer de tap li- patriarilie du son iubaiii, qui [PM tite tttlltnlt' ll se doit de la i one tardive quc llll a procure le theno- mene Bm'ml Vista Souul (‘ uli, 11'.) \u auiune raison de nous livrer ai t‘t (‘ulli' Salad (l .istWest 2 Z'TRKT/Warner) autre tlltl\l' que «e ‘ O I I 7 A qu01 ca sert, un edlteur. Vendredi apres-midi, l’ierre Leon animait un débat autour d’une question volontairement provocante : «A quoi sert un editeur?». «Ca sert a mettre en colere un auteur», a-t~il repondu sous forme de boutade en ouvrant la discussion et avant de passer successivement la parole a ses invites, Alain Baudot (editions du (iret), Monique Bertoli (Vermillon), Robert Dickson (l’rise de parole) et Nicolas Martineau LE 7e SALON DU LIVRE DE TORONTO Le Prix Christine-Dumitriu- van-Saanen 21 Pierre R. Pelletier L’an dernier, il recevait le l’rix du (‘onsulat general de France, cette annee, l’ierre Raphael l’elletier (photo ci—contre)est le laureat dudpremier l’rix Christine—Bumitriu-van-Saanen (le nouveau noin du prix u Salon du livre do Toronto) iour son roman ”fail! t‘rier l’injiire, publie par Les Editions du Nordir, ttawa. M, Joseph Facal, ministre delegue aux Attaires intergouvernementales canadiennes du Quebec, révélait le nom du laureat et lui remettait la bourse du Quebec d'une valeur de 300055, lors de la ceremonie d'ouver- ture du Salon du livre de Toronto le 14 octobre, Le jury, compose de Hedi Bouraoui, Micheline Saint~('yr, tous deux de Toronto et de Ginette Proulx-Weaver de Greelv en Ontario, qualitiait le choix de l’ouvra e Ilfaut crier I’injure : allieuvre la plus marquante des quarante et un ivres lus. Roman choisi a l’unanimite, Ses qualités lit- téraires et creatrices sont indeniables. Livre ceurageux et lucide parce qu'il dénonce avec verve et lucidite le mal de vivre de notre époque!» Le jury avait d’abord retenu cinq tinalistes dont le laureat, Nicole V, Champeau, lsal et Michel Therrien tinalistes etaient es autres d’Ottawa ainsi que Daniel Marchildon de l’enetanguishene. Ce prix a e'te cre’é en 1993 par le Salon du livre grace a l’appui du Couvernement du Québec qui en detraie la bourse et l’administration. (185 villages engloutis), Jean-Louis Petites Mains), Jacques [.alonde (Dc’rives secretes). Gabrielle l’oulin (Uii Cri trap grand), Jean—Francois Somain (Un Baobab rouge) et Sylvie Tessier (Biscuit dans la Galaxie). Le poete Jacques Flamand etait au kiosque des Edi— tions Vermillon (ci-dessous) pour signer des copies de ses (euvres. Basées a Ottawa, les Editions du Vermillon ont procede dimanche au lancement col- lectit des oeuvres de Nicole V. Chamgjeau (Mémoire .rosmaire (Les que le public attend de lui: du son 100% acoustique, bien sur, quel— ques boleros et cha Chas bien sentis, le tout puise a méme le repertoire traditionnel de cette ile qui a tait le tour du monde, portee par une vague qui ne montre aucune inten~ tion de se résorber. En revanche, il n'etait pas non plus question de simplement reen- registrer Buena Vista ou Lo Mejor De La Vida, son precedent album solo. Calla Salad se demarque de tacon subtile, en faisant davantage de place aux clarinettes de Haskell Armenteros et Rafael Lazaro In- ciarte, qui empreignent la palette instrumentale d’une elegance su- rannee, notaniment sur l’imperis— sable Una Rosa dc Frmicia. Mais ce sont les voix de passage qui pretent a l’album ses couleurs uniques, donnant lieu a une rencontre memorable entre Compay et le tan— dem Vionaika Martinez/Mayelin l’erez, lesquelles renouvellent de belle tacon sur Balcon de Santiago la riche tradition des harmonies teminines dont il nous reste a decouvrir toute la richesse. Mais c'est Charles A/navour - un gamin de 75 ans! 7 qui nous reserve la plus grande suprise de l’album, en donnant la replique a Compay sur Morir de Amor, L ues- tion de nous ra peler qu'a uba comme ailleurs, a mssion demete re une intarissable iontaine de jou- vence, La Bottine triomphante Si le monde du disque etait verita- blement une nu ritocratie, ou l'in- territe, le boulot —- sans parler du ta ent sutt'isaient a garantir le sue ces, alors l.a Bottine Souriante veir drait plus d'albums et se retrour verait plus souvent a la une des iournaux que les Spice (iirls et Rickv Martin reunis l’arce que 1 a Bottine, quand on v pense, t'est bien plus epice que les Spice (iirls, bien plus cingle que Living La Vida Loca, Surtout Lepuis qu'ils ont tlioisi d'aiouter cuivres et PQ’RUV sions a eur recette dem passable- ment ric e. Sllfiil’fit‘ $95M??? (‘eci dit, Yves Lambert et ses compagnons de route auraient tort de se plaindre: avec leur quart de siecle d'existence et leur demi—mil— lion d'albums ecoules (chit-{re ines- pere, pour un groupe etiquetefiilk), ils ont su s’inscrire dans la duree, et on peut parier qu'ils seront encore n quand les marionnettes precite’es en seront reduites au\ chroniques « Whatever happened In. ,’»-. Alors que la \ague identitaire quebecoise des annees 70 avait perv mis leur emergence, c'est l'interét croissant pour les musiques dites utraditionnelles», peu importe leur origine, qui est en voie de leur ouvrir les portes d'un marche sans trontieres tit La Bottine semble prete a recolter les dividendes dc toutes ces annees passees a parcourir le globe, a conquerir le public par le biais de slioivs desormais legendaires, Du moms, c'est ce sur quoi niisent les gens de che/ Virgin, qui \'lt'l)llt'lll d'acquerir sous litense les droits de dittusion inter- nationale des di\ albums du groupe. lesquels paiaitroiit desor- mais sous etiquette Hemisphere. Question de ti-ter le tontrat, de laniei' un noun-at) \ideo (sinces oblige) et. pourquoi pas, de um» solider ses assises torontoises. La liottine \oui iante sera de passage .1 l'ltsplanadi liiermarket ieudi soira 20h (\oir p ll)