Semaine du 23 au 29 avril 2002 — L’EXPRESS o 5

Mwamba Tshibangu

Les pourparlers qui devaient ramener la paix en République démocratique du Congo et aboutir a la reunification de son territoire ont échoué au terme d’un marathon qui a duré 52 jours. En dépit d’une prolongation de sept jours, Ie dialogue qui s’est term a Sun City, en Afrique du Sud, n’a pas produit «le miracle» attendu par le peuple congolais.

Le President Thabo Mbeki a pour- tant deploye un terrible «forcing» pour essayer de concilier les posi- tions divergentes de differents pro— tagonistes. Ces efforts n’ont pu eviter la debacle a l'issue de la con- clusion des travaux, sans la si a- ture d'un accord global, le yen redi 19 avril.

llechec de ces pourparlers est certainement de mauvais augure pour les Congolais. ll l’est aussi, dans une large mesure, pour toute la re ion des Grands Lacs Africains. En ehors des ambitions des uns et des autres de se partager Ie pouvoir, deux elements predominants devraient étre pris en compte pour comprendre ce qui se trame derriene toutes ces manoeuvres politiciennes. II s’agit d’un cOté, des enieux économiques qui ont un poids con- sidérable dans cette crise et de l’autre, de l’implication de nom— breux pays dans ce conflit. Ces causes extemes, ne se connectant pas sur Ie meme agenda que celui des intéréts nationaux, condition— nent énormément, dans un sens ou dans un autre, toute solution glob- ale. Ce constat d’une issue indéchiffrable a priori 'ustifie le pes- simisme affiché des I‘e depart par certaines personnes.

Pomme de discorde

En acceptant de se reunir dans le cadre des Accords de Lusaka, tous les belligérants (RCD, MLC, gou— vemement de Kinshasa) ainsi que les composantes de la société civile et des ‘partis politiques democra- tiques its non armés, espéraient ouvoir trouver un compromis sur a base d'un consensus. L'objectif primaire’qui s’est révélé en réalité Ia pierre d ’acho pement, était celui de mettre en pace un nouvel ordre politique impliquant, ipso facto, la mise en lace des nouvelles institu- tions. ll allaitaussi batir «une nou-

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Dialogue intercongolais : un dénouement qui laisse les gens perplexes

Thabo Mbekl(a d.),présidentdel’Atrique du Sud,discute avec Ie ministre congolais de la Sécurité

Mwenze Kongolo. Photo AFP velle armée» en restructurant Ies différentes armées sous un seul commandement. Ces deux ints (politique et armee) qualifies, a juste titre, de sensibles ont eta Ia princi~ ale pomme de discorde. Si pour 'arrnée une solution a été obtenue a I’arrachee, du cote olitique, iI y a eu enlisement. Clertaines com~ posantes sont tombees dans la fatale erreur consistant a defendre iusqu'au bout leurs intéréts parti- sans au detriment des inténéts du pays. Principalement donc, Ie dialogue a achoppe contn‘ Ie choix des ani~ mateurs devant conduire Ies nou~ velles institutions a mettre en place apres les pourparlers. La com~ posante gouvemementale(héntiere de I’AFDL) n'a pas voulu remettre en question le siege de la prési~ dence. Alors qu’il y a eu Ie dépét officiel de la candidature de l’iIlus- tie opposant Etienne Tshisekedi et d'autres personnes tel que Ie fameux homme d'affaires katans gais, Katebe Katoto, c’est a peine que les discretions se sont levees pour en savoir plus. Ce poste et

d’autres beaucoup plus importants étaient, sans qu’on le dise ouverte~ rnent, de’ja alloues aux belligerants.

Accord partiel

Alors que les negociations etaient engagées sur la désimation des nouveaux dirigeants e la transi- tion, avec l'aide de Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, min- istre sud-africain des Affaires étrangeres et de son President Thabo Mbeki, pour trouver une solution acceptable par tous, Ie gou- vemement a pns 1e devant de la sit— uation en signant un accord partiel, en dehors des negociations formelles, avec Ie MLC de Mbemba pour un artage de pouvoir a deux. _uivant es termes de cet accord. Kabila demeure President de la République durant Ia transition dont Ia duree n'a as ete areas-co et Jean-Piene Mbern a sera le Premier ministre Le RCD — ui a rejete l'ac- cord — aurait Ia presidence du par— Iement et un poste de vice—premier ministre. Tout en n'etant pas avalise

ar la pléniere des assises clu dia- logue, cet accord a etc, a delaut de

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mieux, contresigné par bon nombre des partis mineurs en vue de rentr- er au pays avec quel ue chose en main. .n ce sens, ce ialo ue con- stitue pour les uns une emi-vic- toire et pour les autres, un échec patent, Iaissant ainsi les gens per— plexes. m demiere ‘rspective est plus a craindre Ele risque d’ali- mentor une nouvelle période d’in- tensification des activités militaires sur le terrain. Rien n’est encore perdu. Ketumile Masire, Ie facilita- teur du dialogue, a prospecté sans en indiquer Ia date exacte, Ia possi—

bilité qu’un petit groupe de 32 per— sonnes poursuive, sous une forme ou sous une autre, les discussions a Sun City pour tenter de parvenir a un accord global.

Chronique ou faits graves ? Le dialogue a eté caracterise par deux evenements qui ont retenu la chronique. I| s'agit de I’annonce faite le 10 avril par 47 cadres de I'UDPS (Union pour la Democratic et Ie Progres Social), principal parti d’op osition, sur Ieur ferme volon- té dabandonner la non-violence pour embrasser Ia Iutte armee afin de réaliser Ieurs objectifs politiques. Le probl‘eme de la nationalité de I’actuel President a ete soulevé avec fracas a Sun City par un certain Etienne Kabila qui pretend parler au nom des fils biologiques du défunt president. Quoique de nature completement différente, les deux situations apparaissent graves compte tenu des implications éventuelles qu'elles peuvent avoir sur la vie de ce pays et sur ses insti— tutions.

Officiellement, Etienne Tshise- kedi, le president de I’UDPS a recusé I’option de la Iutte amiée demeurant fidele a sa ligne poli— tique et a ses convictions d’antan. Néanmoins, les 47 cadres ont pose un probleme pertinent qui a été débattu sans qu’une option formelle ne soit levee. Cellevci ne pourra étre engagee ue par le Congres du parti selon es disposi— tions statutaires. ll reste que Ie courant d'idée a ete, pour la pre- miere fois, ouvertement lance en public. De nombreuses persomies seraient retes a passer aux actes. Tel est e cas d'un individu sur lequel on me connait pas grand chose mais qui a éniis un commu- nique de presse rendant officiel, au nom de IUDPS, Ia creation d'une

BRANCHE ARMEE. Cette derniere serait constituée, selon le terme de ce communique, de plusieurs bataillons d’hommes des troupes aguerries places sous le Haut Commandement de son Chef d’Etat Major, le Lieutenant Colonel I. TSHIBUABUA KABUNVU BUENs DA, Commandant en Chef et Chef d'Etat Major General. Et de con~ cIure, .de’marrer la Iutte armee au KASAI ORIENTAL. Apres verifica~ tion des faits sur Ie terrain, cette information a été dementie. Néanmoins, elle est une indication de la dangerosité de la situation qui peut exploser a tout moment, Quant aux allegations portees a I’égard de Kabila, seul I’avenir pourra révéler si elles sont de pores inventions débltées par un désé uilibré mental et soutenues par p usieurs personnes, on he sait tmp pour quelles raisons. Dans Ie cas contraire, les dignes fils du Congo auront, en marge des pre~ scrits de textes constitutionnels, délibérement confié la gestion de leur pays a un individu dépourvu des cartes en regle pour occuper la magistrature supreme.

Souverain premier

La fascination du pouvoir est teIle que la lecture des événements per- met d’en déduire u’un certain statu quo a été refére au risque de mettre en péril 'intégrité territoriale de cette nation. Et cela devra-t—on Ies cmire, pour occuper des postes pour une transition de quelques mois I Chose étonnante, I’apres transition et la convocation des elec- tions générales ne semblent guere une preoccupation pour des partis qui n'ont aucune assise populaire.

Tout semble étre mis en marche pour se sortir, comme a I’accou- tumée, de la sanction populaire. Car, un accord partiel ne garantit aucunement la paix sur toute I’éten- due du territoine. II sera des lors facile d'entonner Ia fameuse ritour— nelle : «la recherche de la paix d’abord..., Ia uerre sera longue, en consequence a démocratie et ses corteges de regles et principes ne pourront s’étab ir qu’apr‘es. » Dans pareil contexte, le peuple devra attendre beaucoup pour qu’elle soit réellement considére’e comme un souverain premier. Pour Ie moment, Ia prime est accordée a ceux qui ont fait Ia guerre.

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Therese Boisver't1 Rita Vézina.

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Un organisme a but non-lucratif qui dirige trois services:

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Pour un rendez-vous au Centre médico-social communautaire :

5, Fairview Mall Drive, bureau 280. M2] 2Z1 I _‘i Téléphone : (416) 922-2672 Télécopieur : 922-6624 Téléphone : (416) 492-2672 Télécopieur : 492-3157 J

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