Semaine du 16 au 22 iuillet 2002 — L’EXPRESS o 7
Paul-Francois Sylvestre
Pourquoi les humains sont-ils si touchés ar les animaux? Les enfants aiment les observer et, si possible, jouer avec eux. Les adultes sont fascinés par les bétes a l’état sauvage ou encore par ces animaux domestiques qui leur tiennent compagnie. Les animaux exercent-ils une fascination chez les humains par le simple fait qu’ils sont une preuve vivante, «vétue de poils, de plumes ou d’é- cailles, de l’infinie diversité de la nature»? ll ne faut pas chercher d'ex lications rationnelles mais plutot se délecter du mystére qui entoure l’intérét des humains pour les animaux.
C’est l’attitude que préconise Catherine Vincent dans un livre intitulé Foi d’animal! De la puce a l’éléphant, aru récemment aux Editions du uil. L'auteure, qui tra- vaille a titre de ioumaliste au Monde, est reconnue comme une
Mario Leduc \/—\
Personne n’est a l’abri de l’erreur. Cela est particuliérement vrai lors ue vient le temps de se frotter a la angue francaise, dont tout un chacun, les étudiants en téte, vous confirmeront la complexité. Parfois, toutefois, ce ne sont pas sim lement la rammaire et l’o ographe qui ourchent, mais la langue et les idées. Je vous pro- pose encore une fois cette semaine quelques erles de «francais approximatif», rencontrées dans les textes d’étudiants au cours de ma breve carriére de prof de Cégep. Comme le but de l’exercice est de s’améliorer tout en s’amu- sant, je vous propose les versions fautives accompagnées des expli- cations des erreurs commises.
Sur la langue Dans ce texte, les étudiants devaient exprimer leur opinion sur la degra— dation de la qualité du francais.
Au tout debut, nous parlions amérindien, puis c’est devenu du francais. Or, notre francais, pilon de notre identité, est en croissante degradation. ll irnporte donc a cha- cun de nous, échangistes de cette lan e, de bien la parler. Je n’ai pas d’o struction a voir une personne utiliser un arler bestial, mais en autant que e francisme l'emporte
Foi d’animal!
Emerveillement pour jeunes et moins jeunes
Le flamant rose prend ses ropes sans dessus dessous.
s ’ ialiste du regne animal. Elle a c oisi de nous emmener en visite
chez pas moins de 57 animaux et de nous décrire en deux pages (750 mots) la vie et les mmurs de chaque béte. Ces deux pages sont se’parées ar une illustration de Michel blais; le peintre «offre a ce besti- aire son ima inaire d’artiste (et) allie la beauté u trait a la qualité du texte». l’armi les 57 animaux réunis dans cet album, on retrouve des especes tres connues telles que la girafe, le zebre, l'éléphant, le dro- madaire, le flamant rose, le dauphin, le renard, le crapaud, la
puce et le gnllon. Y figurent aussi
des betes p us rates on portant des noms peu connus; en voici quelques exem les l’omitho-
rynque, le phcylobate terrible, le microcebe, le ahu et le rat-taupe glabre.
Pour chaque animal presenté, l’auteure signe un texte a la fois con- cis et informatif. Dans le cas du grand panda, elle nous apprend que «la question fut longtem s de savoir (s’il) s'apparentait plutot aux ratons laveurs ou aux ours». Le débat a dure’ iusqu’en 1985, année
ou des analyses d’ADN ont tranche une fois ur toutes : génétique- ment par ant, le and anda est plus roche de lours. l mesure iusqu a 2 m de long pour 150 kg; il passe en moyenne 3 heures par iour a manger du bambou (10 a 40 kg quotidiennement), 10 heures a se reposer et une heune a faire le reste. Des l 000 pandas au monde, 150 sont hébe és dans des zoos. L'anima qui a le nom le lus intrigant demeure sans doute ’or- nithorynque. «Une fourrure brune, quatre pattes aux orteils palmés, une ueue de castor, sans oublier ce bec 3e canard qui lui a donné son nom (omithorhynchus bec- oiseau)». Son comportement, plus que sa morpholo ie hétéroclite, intriguait les natura istes euro ' ns au toumant du X1Xe siécle: «l espe- ce, comme les mammiféres, allaitait ses petits; mais elle pondait ses oeufs, comme les reptiles ou les oiseaux». L’omithorynque offre de singulieres combinaisons puisque, chez une méme espece, il y a association de l’oviparité et de la lactation. Du reptile et du mam-
La Iangouste des Caraibes, comme une guitare dans l’eau.
malien. Pour l’évolutionniste américain Jay Gould, cette petite créature a palmes et a poils represente «une élégante solution pour une vie mammalienne dans
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Oups! Mon crayon a encore fourché!
sur l'anglisme.
La premiere phrase est bien entendu une aberration: Ie francais n’est pas issu de l’amérindien. Qu’est—ce que «l’ame’rindien», de toute maniere? Dans la deuxieme phrase, l’erreur reside dans I’emploi du mot «pilon». L’étudiant voulait évidemment utiliser l’expzession «pilier de notre identité». ais un
ilon et un pilier ne sont pas du tout a meme chose... Le troisieme emploi e’trange reside dans l’utilisa- tion de I’expression «croissante degradation». L'emploi n’est pas fautif en soi et constitue méme une figure de style intéressante, mais on parle en general de «constante dé radation».
’expression «échangistes de cette langue», par contre, est defini- tivement fautive. Dans le contexte, il faudrait utiliser tm‘m‘ot comme «utilisateur». Comment ce temie est-i1 devenu échangistef'A’ucune idée! Le mot «obstruction», ensuite, qui n’a aucun sens dans ce contexte, s'est substitué au mot «ob'ection». L'expression «parler estial»,
areillement, ne réfere absolument a rien de connu. On peut imaginer ue l'étudiant voulait en fait parler e «parler joual». Enfin, les mots
Souvenir de la nuit du 4
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les chatiments)
«trancisme» et «anglisme» n'exis- tent tout simplement pas.
Sur les valeurs et l’importunce des modéles
Les trois extraits suivants rovien-
nent d’un essai dans leque les étu-
diants devaient exprimer leur opi-
nion sur l’importance des valeurs et
des modeles dans la société.
Réaliser un exploit, pour soi ou our les autres? Je crois ue oui! 'homme a toujours votfiu aller
plus loing. ll est donc important d’avoir des modeles, puisque cer- tains individus imitent le courage de leur exemplaire.
[a premiere erreur ici est d’ap~ orter une réponse absolument ors dc propos a la question posée.
La deuxieme erreur reside dans l'orthographe fautive du mot «loin», que I'auteur a sans doute confondu avec certains mots en «oin» ui se terminent avec un « », tel «porng». La troisieme erreur? ‘ mot «exemplaire» est utilise’ ici dans un sens tout a fait errone’. En tant que nom, exemplaire signifie plus ou moins «copie», comme dans «un exem laire d’un livre». En tant qu’a jectif, comme dans «un courage exemplaire», il signifie «qui
Travaux publics et
I1!
Canada
Services gouvernementaux
peut servir d’exemple». Dans ce cas-ci, il aurait fallu utiliser le mot «modéle».
Les modeles féminins abondent dans la société. [I y a par exemple Jeanne d’Arc, qui a libére’ les loya- listes en 1929, et Julie Fayette, re- miere Québécoise pe’ne’trée ans l'espace. Julie I’ayette, une autre heroine du XXX‘ siecle, s’est entrainée durant des années pour devenir astrologue.
Dans ce cas-ci, l’étudiant ayant énoncé la premiere phrase aurait inténét a réviser ses manuels d’his— toire... La deuxieme erreur reside dans l’emploi fautif du terme «pénétrée», ui revét ici une conno- tation réso ument sexuelle. La torme correcte, si l’on tient absolu— ment a utiliser le mot «pe’nétrer», aurait été «a avoir pénétre’ dans l'e— space». De facon plus simple (pourquoi se compliquer la vie inutilement?), on aurait ‘pu dine «‘a se rendre dans l’espace». Finalement, nous sommes encore loin du 3e millénaire et il y a une difference entre une astrologue et une astronaute...
Sur I ’amour Dans ce texte, les étudiants devaient
Public Works and Government Services Canada
analyser le theme de l’amour clans le recueil de nouvelles lnsulaires, de Christine Lahaie.
Pour fin de la conception de la deception du 21 l’amour, on peut en arriver aux causes de déce tions,
ui est en fait l’amour, sous l aspect 3e l’amour comme source de souf— france, compris par les gestes insen- sés et les tentatives de suicide. ll y a aussi I’aspect de l'inaccessibilité de l’amour, représenté par le desiste- ment de l amour et du fait que l’amour n’est pas toujours réciproque. C’est une finalité qui relie tous ces aspects. Donc l'amour n’est pas ce qu’il y a de plus mer- veilleux.
Dans ce texte, c’est tout simple- ment l’ensemble des iclees qui est mal exprimé. L'auteur aurait eu
les cours d’eau».
L’histoire du microcebe est assez fascinante. Environ 35 millions d'années, ce tries petit mammifere (45 a 90 g, 12 cm de long) a abouti sur l’ile de Madagascar. Le plus primitif de tous les le’muriens s’est retrouvé dans un milieu sans pre’da- teur d’im rtance et a donné nais- sance a iverses especes qui com-
osent aujourd’hui une famille
étémclite ui ressemble au singe. «Une famillle d’environ vingt-cinq membnes, of] se c6toient des noc— tumes et des diumes, des roux, des beiges, des noirs, des véloces et des plus lents, des petits et des grands.» Cet acrobate solitaire mais non aso- cial communique avec ses con- géneres ace 3 son nez. ll capte une multituge d’odeurs a partir desquelles se determine son com- portement.
Ce ne sont la que quelques exemples parmi S7 especes plus fascinantes les unes que les autres. Foi d’animal ! est une excursion hors des sentiers battus, une occa- sion d’émerveillement pour jeunes et moins ieunes. L’album demeure aussi un moment de magie grace aux illustrations on ne peut plus originales de Michel Lablais.
Catherine Vincent, Foi d’animal ! De la price (‘1 I ’éIépIumt, album illustré par Michel Lablais, Editions du Seuil, Paris, 2002, 192 pages.
On peut rejoindre le criti ue lit- téraire de L'Express a l’a resse : paulfrancois@sympatico.ca intérét a réviser et a organiser ses idées afin de pouvoir exprimer clairement sa pense’e. ant a la conclusion (demiere ligne), on peut dire u'elle manque un peu de «mor ant» et de substance. Aprés interpretation libre et réécriture, voici sans doute ce que l’auteur avait en téte: «L’amour dans l'oeu- vre de Lahaie est tragi ue et douloureux. Cela est visi 1e en deux points principaux. D’abord, il est cause de souffrance. Les gestes insensés et les tentatives de suicide intentés par les personnages le prouvent. Ensuite, i est le plus sou- vent inaccessible. En effet, l’amour se desiste constamment, échappe sans cesse aux personnages, en plus d’étre la plupart du temps non necrproque.»
Aviez-vous détecté toutes les erreurs dams les textes qui prece- dent? Surveillez votre plume lorsque vous vous exprimez dans la langue de Moliere! Vos écrits pour- raient fort bien signifier autre chose que ce que vous voulez leur laire signifier...
YOU I00 I GUEST IRE IRVI'I'ED 1’0 TIII our SIIEIK PREVIEW PERKORIIIIIIGE Of TIIE GREITEST KIRIIOKE EVEIIT EVER!
L’enfant avait recu deux balles dans la téte.
Le logis était propre, humble, paisible, honnéte ; On voyait un rameau bénit sur un portrait. Une vieille and-mere était la qui pleurait. Nous le (1 billions en silence. Sa bouche,
Pale, s’ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis. Il avait clans sa e une toupie en buis.
On pouvait mettre un oigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu sai r la mfire dans les haies ? Son crane était ouvert comme un bois ui se fend. L'a'ieule regarda déshabiller 1' ant,
Disant : - comme il est blanc ! approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe Et quancl ce fut fini, le prit sur ses enoux. La nuit était lugubre ; on entendait es coups De fusil clans la me on You en tuait d’autres. ~ Il taut ensevelir l’enfant, dirent les non-es.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer. L’aieule cg‘endant l'approchait du foyer Comme pour hauffer ses membres de’ja roides. Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides Ne 3e réchauffe plus aux foyers d'ici—bas !
Elle Ia téte et lui tira ses bas,
Bt dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre. - Est-cc ue ce n’est pas une chose ui navre l Cria-t-el e ; monsieur, il n’avait pas uit ans ! Sea memes, il allait en classe, étaient contents. Monsieur, nd il fallait que ie fisse une lettre, C’est lui qui l’écrivait. Est-cc ’on va se mettre Atuer les enfants menitenant . Ah ! mon Dieu! Onestdonc dos J !Je vous demandeunpeu, I] jouait ce math, la, devant la fenétre !
Din qu’ils m’ont tué ceipauvre petit étre !
I] 't clans la me, i ont tire dessus.
il était bon et doux come on Jésus. Moi jeauil vieille, il est tout simple ue ie parte ,- Cela n’aurait rien fait a monsieur parte De me tuer In lieu cle tuer mon enfant l - Elle s’interrompit, les sanglots l'étouffant, Puts elle dit, et tous pleuraient pm de l’ai'eule : - Que vairje devenir a present toute seule ? Ema-moi cela, vous autres, aujourd’hui. ijen'avais . de sa mere que lui.
P ' l'e-t-on mi ? veux qu’on me l‘explique.
’enfant n’a pas crié vive la République. - Nous nous minions, debout et aves, chapeau bas, 'Ii’emblant devant ce deuil qu on ne console pas. Vous ne compreniez ' t, mere, la politi ue.
Napoleon, C out son nom authenhque, Est plum, et mtme prince ; il aime les palais ;
ll lui convient d'avoir des chevlalux, des valets, De l’argent pour son ieu, sa ta e, son alcove, Ses chasm; at la meme occasion, il sauve La fa , 1’ et la sociétaé;
ll veut avoir Sain oud, plein de‘roses l'été, Oil viendront l'adorer les réfets et les makes,- C'est pour oela qu’il taut que es vieilles and-mews, De leurs pauvms doi gns que fait trem ler le temps, Conant darts le des entants de sept ans.
BEHSEIGNEMENTS sun LES LocAux A LOUER BARBIE (ammo)
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a besoin de locaux d'une superficie utilisable d‘environ 238 metres carrés pour des bureaux destinés a I‘Agence d'inspection des aliments du Canada. a Barrie (Ontario).
La date d'occupation a été fixée aux environs du 1er mai 2003 et le bail sera établi pour une période de cinq (5) ans avec deux (2) options de renouvellemnt de deux (2) ans et une option de renouvellement d’un (1) an, aux mémes conditions.
Les locaux doivent étre accessibles aux personnes handicapées et comprendre quatre (4) places de stationnement permanentes.
Les locaux doivent étre situés dans le secteur délimité par:
AU NORD : Rue Cundles
A L'EST: Rue Duckworth/ rue Wellington / rue Anne/ rue Essa / Fairview Drive
AU SUD : Harvie Road/ Big Bay Point Road
A L'OUEST: Flue Cundles / rue Ferndale / Patterson Drive
Toute personne intéressée doit répondre par écrit a l'adresse suivante aunt la 22 Juliet 2002.
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada 4900, rue Yonge
10e étage - Location
North York (Ontario)
M2N 6A6
a I'attention de :Victor Small Priere d'lnscrire le numéro de projet 302630.
Les renseignements en question doivent étre tournis par le propriétaire ou son agent désigné et doivent lnclure l'emplacement de I'immeuble, I'emplacement préois des locaux dans l‘immeuble. la superficie ofterte ainsi que les details relatits a la disponibilité et a la proximité des transports publics et des parcs de stationnement additionnels.
Tout agent qui présente une ottre doit remettre au Ministere une lettre du propriétaire I'autorisant a agir en son nom. La présente ne oonstitue qu'une demande de renseignements sur la disponibilité des locaux; elle n'engage en rien le Ministere a louer les locaux qui lui seront proposes.
_Le Ministere se réserve Ie droit de recourir a la liste des parties mtéressées pour faire appel a des oftres. qu'il s‘agisse du present proiet ou de projets semblables dans le méme secteur géographique, ou pour faire un appel d'ottres public.
Renseignements ; Tél , (416) 512-5657
Fax ; (416) 512-5544
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