8 . L’EXPRESS Semaine du 22 au 28 juillet 2003

Paul—Francois Sylvestre

Le \mage remplit plusieurs fonc- tions ': decouvertes, depaysement et detente, pelerinage, retraite et ressourcement, mais aussi tuite, abandon et oubli. l.e voyage donne souvent lieu a un récit, a un route, a une nouvelle; il inspire le poete et alimente le romancier. Louis Gauthier figure panni ces auteurs qui semblent avoir ete marques profondement par un voyage, au Portugal dans son cas. Le lieu importe peu, au fond, car Gauthier affinne no: pas étre en voyage a Lisbonne, mais plutot «dans une region sombre et tour- mente'e de mon ame».

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Io' toilt ommge

Pierre Karch

En 1908, lors de sa premiere, Diana of Dolrsons a fait scandale, car, au tout debut de la piece, on voit des midinettes qui se déshabillent, avant de se mettre au lit, dans le dortoir que leur employeur met a leur disposition.

Mars o‘e qui a do thoqiier encore plus, re sont les propos que ttennent oes ieunes temmes portant sur leurs conditions de travail (longues heures, petit salaire) et sur le sort de Li temme, en general, pour qui le mariage est e seiil moyen de s‘eloigner de la necessite et du tra— vail inal remunere.

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oyage sur le chemin e fer de son ame

ronmncier Louis Gauthier s’intitule lui/ago" nu Portugal awe uii Allo'nimtd. ll ne taut pas s'attendre a des descriptions pittoresques, ni meme .1 Line aventure rocambolesque. Au cours de son périple, Gauthier pre- (ise qii’il est un ecrivain qui n'o:crit pas. ul‘eut—étre meme pas un eerivain, peut—etre un pol‘lerin, un muvre pecheur en route vers un lieu de pelerinage non identifie, un pelerin d'aucune religion, en route vers lui-meme, sachant qu'il est tou- iours 1:1..-

Le narrateur-pelerin a quitte Montreal et se retrouve au Portugal, en compagnie d'un Allemand ren— contre sur le quai d’uno: gare. ll a quitto" Montreal parce qu'une rela» tion amoureuse a brusquement pris

' Theatre

fin et il voya ye en Europe. ll erre, a vrai dire, sur es routes portugaises, voire dans le labyrintho: de son ame.

Ce voyage rend la forme d’une quete, d'une reflexion : «je n'attends plus rien, mais en meme tem s je reste accrocho: de toutes mes cel ules a l’idee que quelque chose va arri- ver.»

lit il so. passe quelque chose dans la vie du voyageur, quelque chose de troublant qui s’insinue au lus profond de son etre : «j’observe ’ab~ sence de moi, l'absence de moi avec rien d'autre a la place.»

Le narrateur-pelerin n’a pas vrai- ment le coeur a voyager car il est en tuite. Partout ou il so: presente, il ne voit «que l’eternel recommence- ment de tout». L/e voyageur s’inter-

roge sans cesse : «Que faire do: cette joumée? C’est la question que je me pose chaque matin.»

riori, 1e roman de Louis Gauthier offre peu d’action. Le vo— yage n’a rien d’enlevant. L’action demeure somme toute limitée. 11 y a bien cette rencontre entre le narra- teur et un Allemand, mais cela demeune éphémére. I] y a bien le passage d’une ville a lautre, mais cela reste banal.

Ce qui importe, ce qui émeut, c'est 1e voyage intérieur que le nar- rateur effectue petit a petit, d’une

are a l’autre, sur le chemin de fer e son ame. Tout au long du trajet, nous sentons que notre voya eur- pélerin a peur. «Peur d’étre a an- donné dans un monde dénué de

_ SURSCENE

Le festival Shaw a Niagara-sur-le-lac

Diana of Dobson’s : chasse a l'homme, 511a fortune, au pouvoir

lhéatre la Tangente: Parasrtes au Bloc Cascade Theatre: Une lournee au Cirque Marie Lynn Hammond: Des Beaux Gestes

La Voix Francophione avec Paul Savoie “Voices tram Away" Writers irom Now and the Middle East Poésie Electrique avec Marc Ie Myre

Auteurs en trangais et d'autres Iangues

Démonstrations de Cuisine

(troupe Bassan

Esther Bonaim rte Morrocco Cuisine lunisienne avec Rachida Ben Khaliia 8. Yosn Hatiano Les Vin: de la France avec Alain La Liberté

Tandls que vous étes ici! 32.1. Emission on direct W

Gagnu un voyage pour demo 3 Montreal ou a la Ville du Quebec!

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Cicely Hamilton connaissait G. B. Shaw. Cela se voit et s'entend. Mais son point de vue ne peut qu‘étre celui de la femme, elle- méme ayant connu 1a difficulté de vivre de ses propres moyens.

Son héro'ine, Diana (Severn Thompson) hérite de 300 livres, ce

ui est une etite fortune in ue, puisquil lui faudrait tra- vailler Vingt ans, 3 son salaire, pour atteindre cette somme qu'elle Ipour- rait placer a 3%, comme o: lui recommandent ses compagnes de misere.

Elle refuse cette solution aussi pratique que prosai' ue. Roman— tique et passionnée, e le decide de tout dépenser en un mois et de vivre comme une «veuve joyeuse», en Suisse, dans un hotel qu'ont envahi des An lais «décoratifs», mais inutiles qui se font vivre par des‘ouvriers qu'ils méprisent.

A Pontresina, Diana rencontre le capitaine Victor Bretherton (Evan Buliung) et l'ine’vitable se produit, Celle qui se montre la lus favo- rable a cette alliance est Er tante de Victor, Madame Cantelupe (Goldie Semple) qui aimerait bien que son neveu dépensier trouve une femme assez riche pour payer ses dettes et ses extravagances, car it taut dire

sens et de considofi'ration pour la pensee individuelle.» ll se sent menace par quelque chose de fou, «cette chose qui n’est pas moi (...) cette chose qui maintenant me guette». [1 en vient a se perdre dans es meandres de son propre cerveau. ll ne peut penser a rien d'autre «qu’a tout ce qui ne sera jamais plus».

Roman philosophique, me dire}.- vous. Pas du tout dans le ton des multiples nécits de voyage qui pol- luent le marché, en concluez-vous. Vous avez bien raison et c’est ce qui fait que l'ouvrage de Louis Gauthier sort allégrement des sen- tiers battus.

Une toute petite réflexion de l’Allemand rencontre au Portugal

que le jeune homme n'arrive pas a joindre les deux bouts avec 600 livres do: rentes par an.

Hamilton, comme Shaw, maitrise fort bien les dialo ues met- tant aux prises des etres cliez qui la

raison domine les sentiments. C 'est le cas de Diana qui a travaillé six

permettra a notre voyageur de prendre Ie virage qui s'im ose.

l}: denommé Frantz lu1 dit : «La vraie vie ne se trouvo: nulle part ailleurs que dans ce que l’on vit.» Avec ce leitmotiv en téte, notre pelerin se met a réfléchir différem- ment. Et c’est alors qu’il commence a voir clair dans son parcours. ll se rappelle les paroles de son ex— blonde et la lumiere s’allume enfin au bout du tunnel. «La vie n'est pas one question dont il taut Chercher la réponse. La vie est la néponse.» Au diable la quéte, les tourments, les

angoisses. Notre voyageur est désormais rendu a bon )rt car il a découvert son tnésor, sait qu'il

faut aimer la vie et demeurer ouvert si on veut vraiment étro: un homme libre et joyeux.

Louis Gauthier note qu’il se sent hanté par le livre qu’il n’arrive pas a écrire. ll prend consciencieusement des notes cha ue jour dans son calepin noir. Et ' se dit que tout cela ne toume qu’a l’obsession. En vérité, tout cela s’aligne vers un ouvrage ou l’auteur se révéle au sommet de son art.

Louis Gauthier, Voyage au Portugal avec un Allemand, roman, Editions Fides, Moniréal, 2002, 184 pages.

paulflancois@sympat[coca

ans et qui salt ce ue c'est que de vivre au bas de l'éc elle. C'est aussi le cas de Sir labez Grinley (Peter Hutt) qui a su améliorer sa condi- tion par son travail et sa per- severance. Aussi a-t-il 40 000 livnes de revenus annuels. La discussion entre les deux nous fait réfléchir sur les rapports entre nantis et de’fa— VOI'ISQS.

Ce qui est moins clair, c'est la si- tuation des jeunes amoureux, car, a l'amour, se mélent l'orgueil et l'in- téret.

Le tout se termine bien pour eux, comme dans un conte de fee, sauf

u'ici c'est la femme qui est la plus gorte et qui impose ses volonte’s a son futur é oux. Cela aussi a do étonner a l'epoque. Depuis, on en a vu d'autres.

Malgré cela, la piece, dont c'est la premiere au Canada, ne manque pas d'inte'rét, ne serait-ce que pour nous rappelergue le fe’mimsme ne remonte ni a Jermaine Greer ni a Simone de Beauvoir.

Je n'ai que des louanges a adres- ser au metteur en scene (Alisa Palmer) ui, clans un theatre sans rideau, reussit ‘a faire changer les décors de facon assez fine pour que l'on ne sente pas de rupture entre les actes, les interprétes emportant et placant eux—mémes les acces- soires, dans la demi-obscurité.

On iouait, l'apres-midi ou i'y étais, a guichet ferrné, ce qui est for- midable quand on pense a tout le mal que l'on a, au Canada, ces temps-Ci, a remplir la plus petite salle de theatre.

Diana of Dobson's, au theatre Court House, a Niagara-sur—Ie—lac‘,

jusqu 'au 4 octolm’ 2003. Billetterie : 1— 800—511—7429 ou wzme.slu1uffest.con1 »

Le Musée des beaux arts de Montréal a des projets d’expansion

MONTREAL (PC) - Le Musée des beaux-arts de Montréal, situé rue Sherbrooke Ouest, a des plans d’ex-

panoion évalué a 134 millions S.

Selon la Presse, les prtjetswprévoient l’occupation de tout le quadrilaténe compris entre les rues Bishop,

Sherbrooke, Crescent et de

3150' nneuve.

Le président du conseil d’administration du Musée, l’homme d’affaires Bernard Lamarre souhaite ajouter un stationnement de 500 places et un quatri‘eme étage qui pourrait étre loué, par exemple a des ordres profes-

sionnels.

Selori lui, en ajoutant des locaux a louer, le Musée pourra augmenter considérablement sa superficie sans pour autant accroitne ses frais de fonctionnement. L’ambitieux projet prévoit aussi l’acquisition des propriétés voisines qui se trouvent dans les rues Bishop et

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Cmn.

PLACE SAINT-LAURENT

Editice de 135 logements modernes et sécuritaires, situé au coeur de Toronto prés du marché Saint- Laurent.

Un organisme a but non-lucratif

qui dirige trois services:

CENTRE DES PIONNIERS

Centre pour ainés et services de soutien communautaire en franoais pour adultes irancophones de Toronto.

SERVICES DE SQUTIEN HERITAGE

Soins personnels et services essentiels oiierts aux résidents de La Place Saint-Laurent qui sont égés, tréles, handicapés ou vivant avec Ie VlH/SIDA.

33 Hahn Place, Toronto (Ontario) MSA 4G2 Téléphone : (416) 365-3350 Télécopieur : (416) 365-1533 Courriel : info@caheritage.org