Dominique Denis
ll est toujours risque de parler de l’évolution d’un artiste en décré- tant que son plus recent opus est «l’albuin de la maturité», comme pour dire que tout ce qui a précédé n’était qu’une série d’étapes vets cet aboulissement. Dans le cas du iazzman québécois Alain Caron, cela equivaudrait a reléguer les triomphes d'L’ZEB — longtemps synonyme de jazz-rock au Québec, puis a l’échelle intemationale — au rang d'mpériences de jeunesse.
l‘oui'lant, ( ai‘on pai‘le de R, son petil dt‘l'lllt’l', .1\(’k une tiei‘te tangible, et la H‘ll\ lclltlll tl'etre entiii pan'enu a la tiiiinlessente de son art, aVec ce que u'l.) entend d'epuration. quantl on a imment e a laire de la musique, l'ego est ms present On \eut inipressionner, alors on ioue \ ite , el lortY-r, reconnait le bassiste et conipositeur de 48 ans.
\lais aux le temps, on com— prentl inieu\ les inecanisines kLll enti‘ent en ieu, on apprend que teile note dans tel ope d'harmonie va tietleiitlier lelit‘ emotion C'est comme un langage: a\ec la inatu— rite, on apprend a en dire plus avec moins de mUlsn.
»\ l’iinage de sa \ochette tres design, 3 rel‘lete un ciesii' de com— poser awc l'em ironnement musi- cal 7 el technologique — actuel. “(est un album tres cible sur le plan soi'iore. la ligne maitresse, c’e— tait d’moir touiours un element electronique. des loops, des echan- tillons, c’est-a-dire des sons qu’ap— portenl les machines des annees Ziiillh, confirme-t—ilr L?n traVail de gestation tine ( aron, un perfection— niste notoire. a etire sur deux ans, dans le studio qu'il s’est bati dans sa maison de Boucherville.
«le \ oulais que chaque piece soil plus axee sur l’ainbiance que sur la
1e
performance. ll \' a .iutant de \ irtuo~ site qu'aVant, niais elle n'est pas au premier plan ,,
Meme ceux qui, des les annees TU, aVaient siiivi L‘Xl-‘B sur l‘au- toroute du fusion s'etonneront de la place centrale qu/occupent ici les synthes. S’il n'a pas hesite a sole liciler l'aide \‘le Iert’iliie Miniei'e, entre autres bricoleurs de sons, Caron etait conscient des dangers d'une telle approche. “Si tu as trop
. MUSioUiE 1am Caron compose
bon numéro
retours au\ machines, tu perds ton aine, inais si tu \as d\'t'( des niusi- t iens en studio, in retombes sur un terrain idliilllt‘i ("est facile de relaire la meme chose qu’aVant, niais en mieux. l e deli, c'est de faire quelque chose de \ raiment dit— terentm H l'accueil favorable t ue l'albuin a recu a sa sortie en octobre dernier Iaisse esperer que ses fans sont egaleinent prets a negocier le \ ll‘ilgU
Semaine du 17 au 23 février 2004 — L’EXPRESS o 9
Malgre une certaine constance de ton, R nous reserve quelques sur- prises, notamment lorsque 1e saxo tenor de Bob Franceschini eclabousse Double Agent d’un solo guttural, avec un timbre qui n'est pas sans evoquer John Coltrane, un des dieux du pantheon de Caron. Ce sont d’ailleurs ces interventions decoitfantes qui évitent a l'album de tomber dans le piege du genre de musique d’atmosphere qu’on associe aux teléseries américaines de choc.
Au fil des ans, Alain Caron a su maintenir un profil élevé, collabo- rant avec le contrebassiste Michel [)onato, le violoniste Didier Lockwood, en plus d'honorer la tra- dition du jazz électrique avec Le Band. Bien qu'il demeure un des rares jazzmen québécois dont la notoriété dépasse les frontieres' de la province, il reconnait qu’il est de plus en plus difficile pour un musi- cien de se démarquer, dans le jazz. comme ailleurs.
«Dans le tem s du vinyle, il y avait moins d'e us, parce ue ca coutait beaucoup plus cher die faire un disque. Au'ourd’hui, tout le monde a son C », ironisest-il. «Et c'est d’autant lus difficile de rejoindre son pu lic potentiel que maintenant, la radio sert surtout a vendre de la publicité. . a)
l’uisque les ondes et les dis— quaires ne peuvent — ou ne veulent — guere plus assumr une certaine visibilite pour les artistes aux ciblées moins commerciales, ue faut-il faire? Hit the road, Jack! P us que jamais, Caron mise sur la scene, non seulement pour faire connaitre sa musi ue, mais pour lui permet- tie d’évo uer.
«Travailler en studio, c’est comme faire une photo. J’adore ca, mais pour moi, le but ultime, c'est de jouer face an public», reconnait— il‘ Alors, a quoi peut s’attendre le public torontois ces 25 et 26 février, alors que Caron, son quatuor, leurs instruments — et leurs ordinateurs — donneront vie aux photos musi- cales de 5 sur la scene du Lula Lounge? «Notre but, c’est d'avoir un impact sonore, émotif, ui en met plein les yeux et les oreil es - et plein la tete de réves!»
Alain Caron nu Lula lounge (1585 Dimdas Ours!) les 25 ct 26 _fi"vri'er (416688—0307)
C liniqiie di’ btlSSt’ electriqin' 1e thifiirit’r [I 75/1, iiqali’mi’ni an Lula lounge
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i lcs colleges tit i‘()iil;il‘io : DES ACQUIS POUR LA VIE. illfNSEIGNEZ‘VUUS AU WWWfiUllEGESUE
Tendez la main a la Vie
Investir aujourd‘hui pour que l’avenir profite a tous
e jour de sa naissance, de nombreux diplomés des colleges
de l‘Ontario ont tendu la main au petit Lucas. Du technicien
en automobile responsable de l’entretien du véhicule qui a
conduit sa mEre :1 l’hopital a l’intirmi‘ere présente tout au long
de l’accouchement, du programmeur en informatique qui a
simplifié LOLIVCFEUFC de son dossier médical a la commis juridique
qui l'a inscrit au registre des naissances, de la technicienne dc
laboratoire qui a procédé aux analyses pour s’assurer de sa bonne
santé, au fleuriste qui a créé 1e bouquet pour l’accueillir en ce
monde, l‘excellence des diplomés des coll‘eges d‘arts appliqués
et de technologie de l‘Ontario a tan la difference.
Chaque annee, les colleges de l‘Ontario forment plus d’un demi—
million de personnes :1 lienseigne de l'excellence. Cet extraordinaire
capital humain nous permet dialler plus loin.
En outre. avec des retombées économiques de 1 l milliards de dollars,
les colleges contribuent directement a la prospérite’ de l’Ontario.
Voila pourquoi I‘Ontario investit dans ses colleges.
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LUNTARIU.CA