llVRES Semulne du 30 Innvler an 5 “win 2007 . l'EXPIESS - 7 One romanriere austrulienne (‘1 démuvrir POOL-FRANCOIS SYlVESTRE poullruntois@symputitoto La maison parisienne (‘itv ltdi- tions vient de publier Le Suicil deur, un thriller médico-légal de Kathryn Fox, un liestss‘eller inter— national traduit dans trente pavs, un ouvrage qui s'inscrit, selon l'AllSlrtllitlll Book Review, dans la lignée de Patricia Cornwell et de Kathy Reichs. ("est mon premier contact avec cette romanciere aus- tralienne et j’en suis ravi. Ce trillei' s’etend sui' plus de fill pa« ges. Attendel-tous donc a des desr criptions detaillees, a de tretiuents Lletours, \Utl‘t‘ a des intrigues paralleles. Attende/wous aussi a de noinbreuses re— ferences medicales et notes en bas de page puisque l'heroi'ne est un medecin legiste qui traie, entre autres, avec des protesseurs et specialistes pour tus. 1e Suicideur est la traduction de Mlllil cious Intent, bien ren- due par lean~\o'el Chatain, mais dont la correction d’epretn'es a ete un peu baclee L'action du roman se deroule a Svdney ou dans‘ les ein'irons de la metro- pole australienne, ce qui permet {t l’auteu re de creer un certain depay- sement qui n’est pas du tout deran- geant. Les chapitres s'embi‘ochent souvent sur une meme lantee, puis surgit une sorte d’intei‘stice tiui a pour ettet a la tois de destabiliser le lecteur et de le tenir en haleine. Medecin et journaliste, Kathryn l-‘ox est consideree comme une nomel le Voix du thriller medito~legal une voix qui otlre ula quintessence du genre»). .selon le Sunday Ii'li'erapli. L'hero'i'ne du Suicideiir est Am a Crichton, medecin legiste qui en- quete sur le deces d'une leune tem- me par overdose. l'ille decotn re aloi‘s de troublantes similitudes entre ce cas et le recent suicide d’une autre ieune temme. (‘he/ l'une et l’autre, il y a la presence de tibres in} ste~ rieuses dans les poumons. l)e til en aiguille, la romanciei'e coi'se son in» trigue en taisant eclatei‘ d 'autres cas, tant et si bien qu'on se i‘amasse axec Lin troublant tonstat. quatre tent- mes plutot leunes et intelligentes, toutes a\'ec le pubis rase, qui aban~ donnent Ieurs prot hes et qiii dispa- raissent un certain temps a\ant de ressurgir pour se suicidei‘. ('onstat qui em'oie un ti‘isson dans les bras et la nuque d'Am'a. Au cou rs de son enquete, Anya pai‘aissent malenctintreusement. I‘lle e\plique que les gens bien intentionnes, qui ottrent une tasse , de the a one \‘ictime sous le choc, peu\ent taire plus de mal que de bien a Ion):7 terine. S'il )' a eu pene- ti‘ation buccale, par exemple, on simple \erre d'eau peut detruire des preuVes truciales et faire toute la ditterence entre une inculpation et un acquittement Le medecin le— giste note aussi que la police a par- tois l'art d'ecarter des intormations poin‘ant se reveler des plus impor- tantes. l-t comme si cela ne suffi— sait pas pour la decourager, Anya doit travailler avec des enqueteurs de la eriininelle, qui ne \‘eulent rien savoir de ses preoccu- pations: uTout ce qu'ils souhaitent c'est bou- cler les dossiers et pas— ser a autre chose.» les quatre tem- mes decedees ne se connaissaient pas, mais Anya Crichton se demande si elles n’ont pas pu passer du temps au meme endroit et in- haler de mystérieu- ses tibres...? La pres- se parle d’une serie de temmes suicidees, mais le titre du roman laisse déia croire que ce n’est probablement pas le cas, qu’il s'agit plutot d’une série de meurtres qui sont l’teuV re d'un «suicideur», pour ne pas dire d’un monstre. Anya est l convaincue que les quarre jeunes temmes sont liees entre elles, voii‘e \‘ictimes d’un ieu particulierement pervers. Elle ne tarde pas a s’appro— cher d'une sinistre machination et d 'une verite implacable, .. Loin de moi l'idee de vendre la meche. l'aiouterai seulement que la romanciere cree un personnage com‘aincu que ules torts survivent et les taibles... ma toi,., ils optent pour la solution de tacilite. Certains disent que c'est tout bonnement de la selection naturelle, un prolonge- ment de la theorie darwinienne sur l'evolutioiLn le vous signalerai aussi que Kathryn Fox rend son thriller en— core plus captivant en tissant sa toi- le de fund amour de la vie peréL‘ d/Am'a Crichton, une temme qui se sent coupable de la mort de sa soeur, une temme separee de son mari a\'ec qui elle partage ditticilement la garde de leur lils. Ces elements s'imbriquent d’ailleurs dans l’intri— gue policiere pour rendre le thriller humain et poignant. Kathryn I’ox, l.e Suicideur, thriller tradut’t de l’aiiglitis‘ par jean-Noel Clltlltlltl, Paris, City Editions, 2006, EN BON FRANCAIS Des pléonusmes redondunts MARTIN IIAICOEOR mortin.lrancoeur@videotron.tu Combien de fois a-t-on entendu quelqu’un, pensant bien parler, utiliser l’expression «voire meme»? D’abord, a l’écrit, on pense que la faute vient du fait d’avoir aiouté un «e» au mot «voir». [l n’en est rien. Employé comme adverbe, le mot «voire» prend bel et bien un «e». La faute, c’est de faire suivre ce mot d’un autre adverbe, «méme», qui a pratiquement le méme sens que «voire». C'est redundant. Et la re- dondance, en frangais, ca porte un nom. Un pléonasme. D'ailleurs, le mot «pléonasme» vient du grec «plemiusmos», qui signi- tie «surabondance». On definit tout simplement le pleonasme comme etant une repetition de mots dont le sens est identique. Je crois deja bien avoir effleure dans ces pages le sujet des pleonas- mes. Mais recemment, j’ai decouvert une se’rie d’exemples fort interes— sants dans la Banque de dépannage linguistique, un outil indispensable qu’offre le site web de l’Office québe— cois de la langue frangaise. L’exemple le plus frequent, celui que donnent bon nombre de diction- naires, est celui de «monter en haut». Quand on monte, c’est forcément vers le haut. ll devient donc inutile de le préciser. C’est un peu comme «se lever debout», qu’on entend aussi souvent. Certains pléonasmes sont eton- nants. On apprend par exemple que l’expression «campus universi— tairen est un pléonasme. En eftet, le mot «campus» signifie «complexe universitaire, vaste terrain ou sont construits des batiments universitai- res et des residences étudiantes» et l'adiectit «universitaire» a pour sens aqui appartient, qui a rapport a l’uni- versitén. ll y a donc redondance uis- que les deux termes renvoient irec- tement a la réalité universitaire. l_’Office quebécois de la langue t'rancaise nous dit toutetois que ce ne sont pas tous les ouvrages de re- ference qui considerent l’emploi de «campus universitaire» comme etant pleonastique. Au Quebec, par exemple, on a certains «campus col» legiaux», c'est—a-dire des cegeps qui comprennent ditterents pavillons re~ partis dans un meme ensemble im- inobilier ou geographique. l.e mot «campus» aurait done connu une ex— tension semantique qui le distingue parlois de l'institution universitaire auquel il est normalement associe, L'expression wictuellement en cours» est aussi un beau pleonasme. lit je suis certain que vous avez deja entendu un lecteur de nouvelles, a la tin d‘un bulletin special, dire qu’ «on retou rne maintenant a l'emission ac- tuellement en cours». En affaires, l’exportation est un creneau souvent tres lucratif pour les entreprises. Mais il ne taut sur— tout pas «exporter a l’etranger». On exporte, tout court. ()u bien on vend a l’etranger. Mettre les deux, c'est commettre un pleonasme, par- ce que l'exportation est definie com- me etant l'action de vend re des biens a l'etranger. De meme, on ne peut pas «importer de l'etranger» certai- nes marchandises. .. Et 1a compagnie en question ne pourrait pas, meme si elle est la seule a produire ce qu’elle a a oftrir, avoir le «monopole exclu- sif» du marche. Elle peut avoir le mo- nopole et ce serait deia assez d ’exclu- sivitel On constate que c’est partois l’ajout d'un adjectif qualificatif qui cree le pleonasme. ll est inutile, par exemple, de dire «un hasard impre— vu», «une illusion trompeuse», «une panacee universelle», uune unanimi— te totale», «un consensus commun» ou «un but final». Generalement, de tels ad'lectifs se retrouvent dans la detinition meme du mot auquel on a pa rto'is tendance a les accoler. Avec des verbes‘, il est aussi facile de sombrer dans les pleonasmes. On ne peut pas, par exemple, «s'esclatfer de rire». Le verbe «s'esclaffer» signi- tie «eclater de rire». Alors on ne peut pas «eclater de rire de rire»! Suivant le meme raisonnement, on considere com me etant des pléo— expressions comme «s'entraider mutuellement», ureser- \'er a l'avance» ou «abolir complete- nasmes des ment». ll n'est pas facile d‘éviter de com- 13'6 fat/6:759» bpr idliteslianciiseo ct cluélvéc‘tiiscs Un merveilleux restaurant canadien—trancars ottrant crépes bretonnes, soupe a l‘otgnoq, steak au puwre, etc. Situé dans le quartier des théatres deputs 1974. Reconnu «Meilleur restaurant frangats» . (es huit dern'ieres années par les TORONTO SUN Readers' Awards, ces deux dernieres années par NOW MAG et (ette année par WHERE MAGAZINE. AZINE, 16 rue Chur