18 LES MAITRES DE L’ART
tique en Flandre, en Artois, :21 Paris. Pour loger leur farnille, leurs officiers, leurs hotes, Philippe le Hardi et ses successeurs furent conduits it s’occuper d’architecture.
Leurs constructions ont en grande partie disparu, et c’est pourquoi l’on s‘est imagine parfois qu’elles avaient été peu importantes. En réalité, les ducs entretinrent et embellirent £1 grands frais les nom- breux chéteaux qu’ils possédaient, disséminés é tra- vers le cluché : Argilly, Germolles, Montbard,Vilaines- en-Duesmois, Salmaise, Juilly, Duesme, Lantenay. Des crédits spéciaux étaient ouverts << pour convertir i1 Pentretien cles chéteaux, maisons, granges, fours, moulins, ponts, bélteaux ». Le maitre des oeuvres cle maconnerie et le maitrc des oeuvres de charpen- terie faisaient, en cornpagnie du << visiteur des ou- vraiges fais et é faire es maisons et forteresses cle Mg‘ le duc », de longues et pénibles chevauchées, dangereuses en ce temps de guerre, ou ils risquaient toujours d‘étre enlevés par quelque soudard heureux d’avoir mis la main sur un officier du prince.
Moins employee que la peinture dans les fétes ordinaires, la sculpture retrouvait ici son utilité. Les sculpteurs entouraient de rinceaux les portes et les fenétres, taillaient des gargouilles, des consoles, éle- vaient de grandes cheminées, décorées de guirlandes de feuillages et de statues. Mais architectes et sculp- teurs ne pouvaient rien terminer sans le concours des peintres. Les chambres, les baignoires, les étuves,