1v Ivan Pauli

qni 1111raie11t p11 rendre encore de plus grands services, si chaicun tlenx avait are base sur les 1nén1es principes de dépouilletnents tle textes. et, avant tout, si l'on sétait donné la peine de dépouiller route la prod111s-tio11 litteraire des (iifferents autenrsl. Pnisquil 11'en est pas ainsi, il taut t-onstater que nous 11'a\~'0ns pas encore en 0e 111on1ent, 11111lgré tous ces efforts, u11 seul lexiqtte cotnplet de la langne dun auteur francais de notre temps.

Le lmt dc 111011 etude sera de contribuer a donner, pour la pre111it-re fois. un lexique qni, meme s‘il nest pas tout a fait 1-11111plet, repose au 1noins sur un examen consciencieux de tous les ouvrages d'un auteur moderne.

I48 vocabulaire d’Alpl1onse Daudet, auquel M“ Burns a con- sacre la partie esse11tielle de so11 ouvrage intitulé La langue Ilflllplzonse Dazuiet, est particulierelnent digne d’etre étudie’ a fond. ljart de Datidet, connne celui des Goncourt, avait pour but prin- cipal de t-raduire des impressions, de rendre le mouveinent et les couleurs de la vie; et, pour cela, il s’est permis, comme eux, de “violer la grammaire” et anssi de “bousculer le vocabulaire”? <l'une facon tres sensible. ll a ivris, sa11s scrupules, de tous cotés les mots do11t il avait besoi11. Par u11 souci de 1a couleur locale

.\I. Fuchs, “toute crmjecture méme paraitra préinaturée, tant que des inven- taires analogues ne permettent pas 11ne comparaison minutieuse avec la langne des contemporains”.

Ml" Ahlstrom parait avoir dépotiillé toutes les oeuvres de Flaubert, mais elle ne nous fait pas connaitre son critérium. Les mots cités par elle se montent a environ 500. MM. Lotscl1 et Bosso11 o11t choisi tant; bien que 111al quelques ouvrages dans la riche production de Zola et; de INIaupassant, et e11 ont tiré toutes les expressions qui manquent aux dictionnaires de Nachs-Villatte et cle Villatte (Lotsch), a ceux de lZ-Kcadémie, de Littré et de Hatzfeld-Ilarmesteter-Thomas (Bosson), ou qui y fignrent avec d'antres signi- fications. M. lyotsch a recueilli a pen pres 350 mots, M. Bosson environ 230. (Quant an travail de M. Fuchs, il n’a pas pour but, comme nous apprend le titre, tie presenter tout le lexique des Goncourt, mais seulernent celui de lenr Journal. M. Fuchs admet tous les termes que nacceptent pas unani- mernent et sans restriction les dictionnaires de I'Acadén1ie, de Littré et le Dictionrzrzirr: gérzérrzl, au total 1200 mots. Cornme on le voit, le résultat numérique tle ces enquétes est tres variable, et les chiifres cités ne per- mettent point de tirer des conclusions sur la richesse du vocahulaire des anteurs étndiés.

Cf. Petit de Jnlleville, Hist. de la langue et de la litt. franc, VIII, p. 189. "