CRAP. X X X I I.

Trouiéme cas.

Quaniéme cns.

314. I é: Vmyes (9- des Fauflies Idées. LIV. ll.

§. 23. En troifréme lieu, lorfquhyant réuniclansfonldéecomplexe, un certain nombre cficlees funples qui exillent réellement enfemble dans quel- ques efpéces de creatures , en ayant exclus d’aL1tres qui en font autant in- lL-parables, il juge (lue fiefl Fix/zit’ parfaile Q9" camplete all/m: eu/juice ale [hQ/éf, ce qui rfefl point e]j‘e£z'i=ue;/:c;1t.' cmune f1 venant a joindre les idées cl’une fub- {lance jaune, malleable, fort pefante 6c fulible, il fuppofc que cette ldée cornplexc eft une iclee complete de l’Or, quoi qtfune certaine fixitlé 8a lat czipacité d'etre diifous dans FEau Regaie foient aufii infeparables des autres idees ou qualitez cle cc.- Corps , que celles-la le font l’une de Pautre. §. 24. En quatriéme lieu, la méprife eft encore plus granule, quand je juge que cette Irlée comp/me renfemze fqfince réelle (fun Corps exzflant; puifqu’il ne contient tout au plus qu'un petit nombre cle propriétez quidé- coulent de fon eflence 6c conftitution réelle. ]e dis un petit nombre de ces propriétez, car comme ces propriétez confiftent, pour la plfipart, en Puif- fances afiives & pafives que tel ou tel Corps a par rapport a d’autres chofes; routes celles qu’on connoit communément dans un Corps , 8c dont on for- me ordinairement Fidée complexe de cette efpéce de chofes, ne font qu’en trés-petit nombre en comparaifon de ce qu’un homme qui l’a examiné en différentes maniéres, connoit de cette efpéce particuliére; & toutes celles que les plus habiles connoilfent , font encore en fort petit nombre , en com- paraifon de celles qui font réellement dans ce Corps& qui dépendent de fa conftitution intérieure ou effentielle. Uelfence d’un Triangle eft fort bor- née: elle confilte dans un trés-petit nombre d’ide'es; trois lignes qui termi- nent un Efpace, compofent toute cette elTence. Mais il en découle plus de propriétez qu’on n’en fauroit connoitre ou nombrer. ]e m’imagine qu’il en eft de mémea Fégard des fubftances; leurs effences réelles fe réduifent a peu de chofe; & les propriétez qui découlent de cette conllzitutionintérieu- re, font infinies. §. 25. Enfin, comme l’Homme n’a aucune notion de quoi que ce foit hors de lui, que par l’idée qu’il en a dans fon Efprit, & a laquelle il peut donner tel nom qu’il voudra , il peut i1 laverité former une idée qui ne s’ac- corde ni avec la réalité des chofes ni avec les Idées exprimées par des mots dont les autres hommes fe fervent communérnent, mais il ne fauroit fe faire une fauflie idée d’une ckofe qui ne lui eft point autrement connué‘ quepar Tidée qu’il en a. Par exemple, lorfque je me forme une idée des jambes, des bras (‘Sc du corps d’un Homme, (‘Sz que j’y joins la téte&lecoud’un Cheval, je ne me fais point de faulfe idée de q_uoi que ce foit; parce que cette idée ne repréfente rien hors de moi. Mais lorfque je nomme cela an laomme ou an Tartare; 8c que je me figure qu’il repréfente quelque Etre réel hors de moi, ou que dell: la meme idée que d’autres défrgnent par ce mé- me nom, je puis me tromper en ces deux cas. Et dell: dans ce fens qu’on fappelle une faulfe idée, quoi qu’il parler exaétement, la faulfeté ne tonabe pas fur Yidée, mais fur une Propofition tacitefia’ mentale, dans laquelle on at- tribué b. deux chofes une conformite’ 8c une relfemblanceqtfelles n'ont point efieélivement. Cependant, aprés avoir formé une telle idée dans mon Efprit, fans penfer en moi-meme que Yexiftence ou 1e nom 6120mm? ou de armrx