3.5.0 Des Nam: des ldeiwfimples. LIV. IIL Cum P. III. rien; parce qz1e lexpérience convaincra aifément quiconque y fera refle- On confnué cfexpliquer pouzquoi les Jdees nrnsles 11¢ peuvcn: ézze déhnict. xion, qtfelle n: peut faire entendre a un. Aveugle le mot de lumiére dont on veut qu’elle foit Fexplication. La definition du Mouvement ne paroit pas clabord f1 frivole, parce qu’on ne peut pas la rnettre a cette épreuve. Car cette Iclée fimple s’introduifant dans FEfprit par Fattouchement aufli bien que par la vué , il eftimpollible de citer quelqu’un qui n’ait point eu. dnutre moyen dacquerir fidée du Mouvement que par la fimple definition de ce Mot. Ceux qui difent que la Lur/ziére eft un grand nombre de petits globules qui frappent vivement le fond cle l'oeuil, parlent plus intelligible- rnent qu'on ne parle fur ce fujet dans les Ecoles: mais que ces mots foient entendus avec la clerniére evidence, ils ne fauroient pourtant jamais faire que lidée fignifiée par le mot de Lumiére foit plus connué i1 un homme qui ne Tentend pas auparavant , que fi on lui difoit que la Lumiére n’efl: autre cliofe qu’un amas de petites balles que des Fée: pouflent tout le jour avec des raquettes contre le front cle certains hommes, pendant qu'elles négli-_ gent de rendre le méme fervice a d’autres. Car fuppofe que Fexplication cle la cliofe foit veritable, cette idée de la caufe de la Lumiere auroit beau nous étre connué avec toute Fexaclitude pofiible, elle ne ferviroit non plus a nous donner l’ide'e cle la Lumiere meme, entant que c'eft une perception particuliére qui efl: en nous , que Yidée de la figure & du mouvement d’une épingle nous pourroit donner Tidée de la clouleur qu’une épingle eFt capa- ble de produire en nous. Car clans toutes les Idées fimples qui nous Vien- nent par un feul Sens, la caufe cle la fenfation, 6:121 fenfation elle-rnéme font deux idées, 8: qui font f1 diiférentes 8c f1 éloignées l’une de Tautre, que deux Iclées ne fauroient l’e'tre davantage. C’ell2 pourquoiles Globules cle Defcartes auroient beau frapper la retine d’un homme que la maladie nomrnée Gatta fvreim auroit rendu aveugle, jamais il n’auroit, par ce mo-_ yen, aucune idée de lumiére ni de quoi que ce foit dapprochant, encore qu‘il comprit 2'1 merveille ce que font ces petits Globules, 6.: ce que dell: que frapper un autre Corps. Pour cet effet les Cartefiens qui ont fort bien compris cela , diftinguent exactement cntre cette Iumiére qui efl: la caufe dc ' la fenfation qui s’excite en nous i: la vfié’ d’un Objet , 6; entre Pidée qui ell produite en nous par cette caufe, & qui efl: proprement la Lumiére. . 11. Les Idees fimples ne nous viennent , conirne on a deja vfi, que par le moyen des imprellions que les Objets font fur notre Efprit, par les organes appropriez a clmque efpéce. Si nous ne les recevons pas cle cette maniére , tour les mots qzion emplayeroit pour expliquer ou définir quelqifun. des mm: qz/oiz zlonzle d ces Idées, ne pourroient/amais produire en nous fide’: que ce nomfignzfie. Car les mots n’e'tant que des fons, ils ne peuvent exciter ddutre idée fimple en nous que celle de ces fons memes , ni nous faire af/oir aucune idée qu’en vertu de la liaifon volontaire qu7on reconnoit étre entre eux 6: ces idées fimples dont ils ont été établis fignes parfufageordinaire. Que celui qui penfe autrement fur cette matiére, épxouve s’il trouvera des mots qui puiffent lui donner le gout des Ananas, & lui faire avoir la vraye idée de Fexquife faveur de ce Fruit. Que f1 l’on lui dit que ce gout appro- che de quelque autre gout, dont il a deja Fidée dans fa Mémoire ou ellea - €I€