_1¢_ interpréte de fortune, demandant mon chemin a des passants qui ne comprenaient pas un traitre mot de ce que je leur disais et qui me baragoui- naient des explications embrouillées augmentant encore mon embarras. Enfin, a bout de souffie, nous montons dans un tramway...au petit bonheur... Tout a coup, patatras : les vitres volent en éclats, des femmes effrayées crient et courent dans tous les sens. Le tramway vient d'étre tamponné par un autobus. Nous sortons de cette voiture fracassée, un peu pales, nous nous comptons, nous comptons nos paquets, et, gaillardement nous prenons le parti de monter dans le chemin de fer aérien. Aprés avoir été bien pressés, tassés, écrasés, bousculés par des Voyageurs impatients, nous des- cendons sains et saufs a la 4zeme rue et nous nous dirigeons sans perdre une seconde vers Fhotel qu'on nous avait; indiqué. jamais je noublierai la téte des gargons quand nous fimes notre entrée triomphale dans le hall. Ils étaient atterrés. Ils regardaient alternative- ment la sacoche de Larrieu, la couverture de Lecomte, mon carton a chapeau et se demandaient s'i1 fallait ou non recevoir des hotes aussi peu décoratifs. Enfin, comme nos dollars valaient ceux des milliardaires, on consentit a nous loger.