LE ROMANTISME DES CLASSIQUES 5

Tous quatre, à la vérité, ont été déjà étudiés, décrits, analysés, par des maîtres illustres ou par des critiques éminents; mais, comme le faisait remarquer M. Doudan, « les hommes ont sans cesse besoin qu'on leur renouvelle les formes de la vérité: ils ne comprennent plus ce qu'ils ont entendu trop longtemps ››. A ce compte, on peut trouver une raison de reprendre un sujet déjà traité. Soit qu'on chante sur un air nouveau la vieille chanson, soit qu'on mette sur un air ancien une chanson nouvelle, cela déjà peut raviver lin- térêt. Le mieux serait, j'en conviens, que tout fût nouveau, Pair et la chanson; mais un si heureux privilège n'est donné qu"à un petit nombre.

Une autre raison qui ne nfest point purement personnelle, qui vous regarde, vous aussi, peut nous donner' quelque espoir. Il arrive que les années en sïèeoulant renouvellentles points de vue, et que l'ob- servation attentive, grâce à ce bénéfice du temps, peut encore trouver quelque chose. L'étude directe, pré- cise, eonscieneieuse, Pexactitude et la sincérité, ont des ressources imprévues. ll n'est pas nécessaire que les œuvres qu'on étudie soient nouvelles, lorsque le public est nouveau. De même que, dans un por- trait, la nature de l`arliste se combine avec celle du modèle, de sorte qu'on y trouve à la lois quel- que chose de l'un et de Pautre. et que, plus est vigoureux le génie ou le tempérament du peintre, plus intense est cette combinaison, cette complexité,