6 LE ROMANTISME DES CLASSIQUES

ce mariage des deux natures, cette harmonie, _ exemple, le Portrait de Charles Ier, par Van Dyck, ›- de même chaque génération survenante, invo- lontairement et sans le savoir, mêle ses propres impressions aux œuvres de génie des siècles pas- sés, soit en littérature, soit en peinture, soit en musique, et cela donne lieu à des effets nou- veaux, que n'ont pas prévus les auteurs eux-mêmes. Vous entendez ce que je dis, pour l'avoir souvent éprouvé: lécrivain, le peintre, le musicien, - celui que vous voudrez, _ a mis dans une œuvre son esprit, son cœur, sa nature, son tempérament; le public ensuite, et chaque nouveau public, de génération en génération, en présence de cette œuvre dont il reçoit Fetfet, y mêle ses propres impressions, d'où se produit un effet en retour, qui jaillit de sa nature à lui. Il se met dans cette œuvre comme Fauteur s'y est mis: de une com- binaison nouvelle; et ainsi de suite, de siècle en siècle. Nos âmes, aimanlées par le génie et attirées par lui, mêlées à lui, sont fécondées parlui d'abord, et ensuite, si l'on ose ainsi parler, le fécondent à leur tour, en découvrant ou en ajoutant dans ses œuvres des effets nouveaux, auxquels lui-mêmê xfavait pas directement songé, et qui ne pouvaient se produire que par la combinaison de tel ou tel siècle survenant, gros de ses éléments inédits et riche de ses complexités nouvelles. Telle est la mutuelle fécondation, réciprocité de la vie. Ainsi

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