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tateur,à son tour, voit le tableau avec ses yeux à lui, avec sa façon de sentir, avec son daltonisme particulier, soit du corps, soit de Pâme; et chaque public aussi, et chaque siècle; de telle sorte que, après que la nature s”est, pour ainsi dire, réfractée dans les yeux et dans la pensee de Tartiste, l'œuvre de celui-ci se réfracte dans les yeux et dans le sentiment du public, et de tous les publics suo- cessifs, sous des angles toujours xiouveaux.
Voltaire, et o'est Victor Hugo qui en fait la remarque, « Voltaire, si grand au xvme siècle, est plus grand encore au xrxe... De sa gloire il aperdu le faux et gardé le vrai... Diminué comme poète, il a monté comme apôtre... Le xv1u° siècle voyait son esprit; nous voyons son âme. »
De même on peut trouver, dans le xvn° siècle, des aspects qui sont devenus nouveaux par l'op- position du xix” siècle, et que je suis tenté de grouper sous ce titre : le Romantisme des Classiques.
.Vaurais eu grande envie de prendre tout de suite pour sujet Phistoire du Romantisme lui-même et la littérature du xixe siècle; mais mon regretté pré~ decesseur, M. Paul Albert, avait commencé cette histoire: c'est une des raisons pour lesquelles je préfère n'y arriver que plus tard.
Je prendrai donc tout simplement, pour com- mencer, une partie de la litterature du xvn° siècle,