LE ROMANTISME DES CLASSIQUES 9

et ÿessayerai de renouveler ce sujet en le presen- tant dans le cadre et sous le jour que je viens de dire. Assurément, il n'y a plus ni classiques ni romantiques; depuis longtemps la bataille est finie; mais on peut encore employer, dans la langue de la critique littéraire, les noms qui ont servi autre- fois de drapeaux, surtout si c`est pour faire voir, comme je vous le propose (et ce sera le sujet, non de ma leçon d'aujourd'hui, mais de mes autres leçons du mercredi), que ceux qu'on appelle au- ]ourd'hui classiques ont commencé par être des romantiques, même avant que ce nom fùt invente. .le veux dire que ceux que nous admirons le plus aujourdhui, et qui sont en possession d`une gloire désormais incontestée, furent d'abord, chacun en son genre, des révolutionnaires littéraires. Et ceux qui n”ont pas fait revolution en leur temps n'out pas survécu, parce qu`ils ifavaient ni assez de relief ni assez de ressort ; ou bien ils ne survivent qu'au second rang, ou au troisième, dans la mesure même et dans la proportion du plus ou moins dbriginalité de leur talent. - (Test la selection naturelle, le combat pour la vie, la loi de Darwin appliquée à la littérature : on ne survit invincible- ment qu'en raison de sa force ou de son genie, de même que détait en raison de cette force et de ce génie qu'on avait commence par déranger les habitudes d'esprit de ses contemporains, par les scandaliser, par les révolter, par soulever leurs JO