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et de sentir que Fhumanité dont on fait partie peut s'élever si liant.
Quoi qu'i1 en soit, le Roi et les Grands pressent Chimène de subir la condition du combat, ainsi re- tournée: elle ne peut plus faire autrement que d'y con- sentir, et le mariage sera célébré le soir même par Févêque de Palencia.- C'est environ trois ans après le moment où a commencé l`aetion de la pièce espagnole.
Dans la pièce française, serrée par la règle des vingt-quatre heures, le mariage était impossible le
jour même. Corneille fait même semblant, dans
son Eœamcn, de croire qu'il était impossible absolu- ment et dans nïmporte quel délai. « Il faut, dit-il, se contenter de tirer Rodrigue de péril, sans le pousser jusquïä son mariage avec Chimène. Ce mariage est historique, et a plu en son temps; mais, bien sûrement, il déplairait au nôtre; et j'ai peine à voir que Chimène y consente chez Pauteur espagnol, bien qu'il donne plus de trois ans de du- rée à la comédie qu'il en a faite. Pour ne pas con- tredire Fhistoire, j'ai cru ne me pouvoir dispenser d'en jeter quelque idée, mais avec incertitude de Fetïet; et ce n'étaitque par là queje pouvais accorder la bienséance du théâtre avecla vérité de Fëvénement»
Toutefois, quoi qu'en dise Corneille, le public ne serait pas content si le Roi ne prenait sur lui de faire entrevoir un mariage possible dans Pavenir. Fernand satisfait donc les spectateurs et encore plus les spectatrices lorsqu'il dit à Rodrigue: