LE ROMANTISME DES CLASSIQUES
princesses. Anne d'Autriehe, heureuse de voir sa chère Espagne réussir à ce point, grâce à Cor- neille, donna ordre au Cardinal d'octroyer des lettres de noblesse au père du poète, maître des eaux et torêts en la vicomte' de Rouen: il les obtint en janvier 1637. Or le Cid avait été joué pour la première l`ois à la fin de décem- bre 1636 quelques-uns disent de novembre, - on ne sait pas la date au juste, car ou n'avait pas prévu que ce serait la plus grande date de notre théâtre et on ne l'avait point notée-Les représentations, depuis lors, avaient continué avec une vogue crois- sante.
Rien ne manqua au triomphe du jeune poète, ni les ennemis, ni les envieux. Ce grand succès, qui avait charmé la Reine, irrita secrètement le Car- dinal. Toutefois il essaya de dissimuler ce senti- ment et, lui aussi, íit jouer deux fois la pièce dans son palais, sur la scène bâtie pour sa Mírame. Corneille n'avait-il pas été au nombre des «cinq auteurs ›› attachés à son cabinet et, comme on disait dans la langue de ce temps-là, un des « domestiques ›› de Son Éminence, dest-à-dire un des gens de sa maison? Au fond, le Cardinal poète était exaspéré de ce triomphe. « Quand le Cid parut dit Fontenelle, neveu de Corneille, le Cardinal en fut aussi alarmé que s'il avait vu les Espagnols devant Paris. ›› Ne perdez pas de vue qu'ils s'en étaient approches tout récemment. lorsque, refou*