LB nomimrlsma mas CLASSIQUES 131 lant notre armée depuis les Pays-Bas, ils zivaitfnt pris par un coup de main Corbie, sur la roule d'Amiens. Le maréchal de Chaulnes, gouverneur de la Picardie, s'e'tait cru force de se réfugier à Compiègne. Cette sorte de fuite avait répandu la panique jusque dans Paris. Le Cardinal se promit _de châtier un gouverneur aussi faible et lança ces paroles sévères : <1 Les gouverneurs des places fortes sont les sentinelles de FÉtat. Or chacun sait combien est punissable une sentinelle qui manque àson devoir. Ceux qui rendent les places mal à propos manquent à la fidélité qu'ils doivent au Roi et à FÉtat: ils ouvrent à l'ennen1i la porte du royaume; ils lui mettent le royaume en main. » Puis, il fit revenir le Roi de Saint-Germain et se mit avec lui à la tête de cinquante mille hommes. Corbie fut reconquis sous leurs yeux, le 14 novembre 1636. Ce fut au milieu de ces emotions diverses qifarriva le Cid, et nulle pièce n'etait mieux faite pour profiter de Fexaltation de Pesprit public. Ainsi . donc, ces héros prodigieux, ces iuvincibles Espa- gnols, nous venions de les vaincre! Telle etait sans doute la confusion qui se faisait volontiers dans les idées et les sentiments des spectateurs français. La phrase de Fontenelle emprunte à ces cir- constances une valeur précise toute particulière. - Tallemant des Beaux parle dans le même sens que Fontenelle au sujet des sentiments du Cardinal à