LE ltoMANrrsiin nEs CLASSIQUES 383
glantes et de meurtre! Puisscs-tu succomber dans Pan- goisse et rendre Pâme dans le désespoir!
A Richmond.
Je suis mort pour avoir désiré en vain te secourir. Mais prends courage et ne te laisse pas épouvanter. Dieu et les bons anges combattent pour Ri(*l1111on<;l, et Richard va tomber de toute la hauteur de son orgueil!
Les Spectres disparaissent. Richard skãveíllc en sursaut.
RICHARD
Un autre cheval! Qu'on bande mes blessures! Aie pitié, Jésus... Bon! ce n'e'tait qu`un rêve. O lâche conscience, comme tu me tourmentes !... Ceslumières brûlent bleu... C'est maintenant l`l1eure morte de minuit: des gouttes de sueur froide se figerxt sur ma. chair tremblante. Se peut-il que j"aie peur de moi- même? ll n'y a que moi ici.
Cette scène est immense. L'idée est la même que celle du Spectre de Banque; mais ici elle est répétée, sans trêve, avec une abondance inépuisable et comme avec un insatiable acharnement de la justice, qui satisfait la conscience publique et qui venge Yhumauité. Employé de cette façon souve- raine, le fantastique se confond avec la réalité et la dépasse, représentant au dehors ce qui šagite au fond de l'âme du criminel. Gest pourquoi il est d'un effet irrésistible.
Le Shakspeare athénien, Eschyle, avait déja trouvé ce grand effet et cet usage du fantastique terrible, dans son drame des Euménidcs. Gétaxt,
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