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Voilà ce que j'ai dit au début de ce Cours. J'aurais pu ajouter que ce qui scandalise et révolte les uns, - la nouveauté trop accusée.- est justement ce qui charme et ravit les autres.
Le Cid de Corneille nous a fourni la démonstra- tion simultanée de ce double elïet. Nous Pavons continuée par dautres pièces du grand poète. Après Corneille, j'ai pris Rotrou, avec son Saint Genest; ensuite Molière, avec Don Juan, dont les ascendants et descendants nous ont fourni des points de comparaison variés.
Nous aborderons prochainement Pascal, puis Racine. Quelques-uns peut-être s'étonneront si je mets aussi dans mon programme ce poète qu'on n'est pas habitué à considérer comme un roman- tique. Écoutons pourtant ce que dit Stendhal dans ses Études sur le Romantisme: « Le romantisme est l'art de présenter aux différents peuples les œuvres littéraires qui, dans l'état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classi- cisme leur présente la littérature qui donnait le plus de plaisir à leurs arrière-grands-pères. Sophocle et Euripide furent éminemment ro- mantiques: ils donnèrent aux Grecs rassemblés dans le théâtre d'Athènes les tragédies qui, d'après les habitudes morales de ce peuple, sa religion, ses préjugés sur ce qui fait la dignité de l'homme, devaient lui procurer le plus grand